Eros perversion ou l'érotisme déviant à l'écran
Au même titre que dans la littérature, l'érotisme a toujours été présent au cinéma quelque soit la forme qu'il peut prendre, de l'érotisme pur en dérivant vers ses formes les plus extrêmes, de façon suggestive ou de plus en plus explicite, suivant l'évolution des genres et surtout des moeurs. Ce qu'on cachait bien ou laissait sous-entendre subrepticement hier devint au fil du temps de plus en plus osé, provoquant bien des hauts le coeur non seulement de la rigide Dame censure mais également d'un public pas toujours prêt à passer outre nombre de tabous notamment dans les années 30, 40, 50 et même 60. La libération des moeurs des années 70 permit ainsi au cinéma érotique et au cinéma en général d'oser de plus en plus et de viser toujours plus haut, explosant tous ces fameux tabous pour mieux repousser les limites de l'interdit jusqu'à atteindre parfois l'inimaginable. Le cinéma de genre italien et notamment le cinéma d'exploitation en général allait donc s'en donner à coeur joie pour le plus grand bonheur d'un certain public. Ce nouveau dossier se propose donc non seulement un survol et une étude plus ou moins exhaustive de l'évolution de l'érotisme au grand écran mais également une approche des principales déviances sexuelles mises en scène ou simplement évoquées. C'est ainsi que nous traiterons de l'homosexualité et ses différentes formes, saphisme, travestisme et transexualité, de la virginité et de l'inceste, la masturbation, le voyeurisme, les pratiques sexuelles telles que la fellation, le cunnilingus et la sodomie à l'écran, les perversions et pratiques blasphématoires, le viol, le sado-masochisme, la scatologie et l'urophilie. A savoir que certains aspects comme le viol ou certaines déviances au cinéma seront traités plus en profondeur dans d'autres dossiers consacrés entre autre au Rape and revenge et au sexploitation. D'autres seront plus survolés comme la virginité et la sexualité adolescente puisqu'ils renvoient à d'autres dossiers déjà en ligne comme Le mythe interdit de la lolita. Bon voyage donc au coeur de la vie et de la sexualité à l'écran tout éclairé d'un beau carré rose.
QU'EST CE QUE L'EROTISME:
Avant toute chose il serait judicieux de définir ce qu'est l'érotisme et la place qu'il tient au cinéma. Le 7ème art a toujours été un époustouflant et prodigieux moyen d'évasion qui permet surtout de goûter aux plaisirs interdits, à l'excitation, au désir que le quotidien et la société répriment généralement. Les films érotiques permettent ainsi de réaliser nos fantasmes les plus débridés que nous ne pouvons assouvir dans la vraie vie. Il nous procure alors un plaisir extrême et tellement gratifiant.
Les acteurs et actrices contribuent énormément à ce rêve. Ils s'exhibent nus ou non, majestueux, sensuels ou provocants s'adonnant aux plaisirs de la chair. Ils nous entraînent, nous simples spectateurs, dans un monde merveilleux même si souvent ce n'est qu'une illusion parfaite parfois dangereuse par sa facilité à permettre d'atteindre une sorte de nirvana tout aussi illusoire.
Le cinéma est souvent un magnifique piège où on projette une sorte d'identification sur des dieux et déesses qu'il ne nous sera jamais possible de retrouver dans la vie. Quelle femme ou homme pourrait être à la hauteur d'un sex-symbol, véritable personnification de l'Idéal?
Rita Hayworth déclarait à ce propos n'avoir jamais vraiment connu l'amour car ses amants sortaient avec la star pas avec la femme prés de laquelle ils se réveillaient. Les stars elles mêmes aimeraient souvent être celles qu'elles interprètent. Mais derrière cette illusion technicolor, le cinéma érotique est également un puissant stimulant sexuel qui permet d'envisager et de découvrir d'autres horizons charnels où chacun y trouvera ses propres caractéristiques et fantasmes ainsi que sa propre définition de l'érotisme et du désir. Torride et tendre à la fois, viril et efféminé, raffiné et brutal, angélique et pervers, débridé ou innocent combiné à l'attrait animal comme chez Pasolini qui imaginait la beauté égale des sexes comme présenté en 1974 dans sa version des 1001 nuits, véritable hymne à l'amour et ode au sexe. Innocence et péché!
Si pour certains l'égalité, la beauté, l'engagement, la fidélité sont le summum d'un érotisme et d'une sexualité parfaite, pour d'autres cette perfection tue la libido et le désir sexuel, ceux ci ne trouvant de plaisir que dans le vice ou le sale comme le démontrait avec un talent exquis le Marquis de Sade. Le vice est d'autant plus excitant qu'il invite à transgresser lois et tabous et peut être considéré à ce titre comme un art.
Qui n'a pas un jour regardé par le trou de la serrure celui ou celle qui l'aime, qu'il soit bel et bien désiré ou qu'un simple être se révélant plus du fantasme, dans sa plus stricte intimité, mais aussi un parent voire ses parents, un proche, un ami(e), un ou une inconnue... L'intrusion dans l'intimité d'un ou d'une innocente est d'autant plus excitant qu'il est l'image de la pureté ou de la virginité. Douches et salles de bains sont les lieux les plus prisés où les corps se savonnent langoureusement ou batifolent en riant et jouant se laissant aller parfois à d'innocents jeux ou attouchements.
Au même titre, l'adultère est toujours aussi puissant. La liaison coupable, la peur sont d'autant plus de stimuli et Michael Douglas en connait long sur ces Liaisons fatales. A ces différentes situations peuvent se mêler et s'entrecroiser, inceste, sadomasochisme, triolisme... Plus les tabous s'ajoutent plus le potentiel érotique devient énorme. Les fantasmes sont d'autant plus forts qu'ils doivent être refoulés de par les exigences de notre société ou notre religion. Les fantasmes sadiques que nourrit l'homme ne peuvent être réalisés que rarement sur celle ou celui qu'il aime au même titre que les fantasmes d'asservissement. Leur refoulement pourtant inoffensif et somme toute naturel dû à la honte, l'ignorance ou la peur peut mener à un mal être, une frustration et un comportement destructeur.
La puissance érotique peut provenir aussi de l'inversion des sexes, la femme soumise devient dominatrice et vice versa. La sexualité est un des pires démons de l'être humain car elle le pousse vers des désirs tabous et dangereux, vers une inéluctable obscénité car elle arrive à défier toute morale, à violer tout interdit et faire basculer dans le péché. C'est pour cette raison que la censure est un terrible aimant. Elle incite le public à aller voir ces films interdits, les rendant encore plus désirables. La première trace de censure remonterait à 1893 lorsqu'elle masqua les formes d'une danseuse dans Fatima's dance rendant ainsi la puissance érotique encore plus forte en concentrant le regard du spectateur sur les ondulations de son corps.
Quand luxure et moralité chrétienne se rencontrent, cela conduit à la tentation si exquise du péché. Jamais film ne se vend mieux que lorsque les ligues chrétiennes et morales se déchainent, la censure faisant la richesse alors des acteurs.
Mais il existe tout de même ou existèrent du moins certains codes dont le fameux code Hays datant de 1934 donnant droit à la libre auto-censure, un ensemble de restrictions auxquels doivent se plier les réalisateurs. Ainsi les lois sacrées du mariage, celles quant aux relations multiples sont tolérées mais non considérées comme un fait accepté afin que les instincts les plus vils ne soient pas flattés. On dort dans des lits jumeaux, on s'embrasse debout et on n'approche ni ne touche sa literie, incitation évidente au sexe. Ce code conduira à plus de trente ans de dialogues sous entendus, d'images suggestives et à créer des acteurs dont les carrières seront basées sur des attitudes mi-aguichantes mi-pudibondes comme celle de l'actrice Doris Day, les transformant en pantin asexué et mièvre.
Le code Hays sera défié en 1953 avec La lune était bleue où pour la première fois on emploie les mots "vierge", "maitresse" ou "séduire"jusqu'alors bannis du vocabulaire cinématographique. Les quinze années suivantes verront de plus en plus s'assouplir ce code et la libération des moeurs fera le reste. Les films les plus marquant même s'ils restent sages dans leur traitement qui osèrent transgresser ce code furent entre autres La rumeur / The children's hour pour saphisme, Une île au soleil / Island in the sun en 1957 pour amours interraciales, La garçonnière en 1960 pour adultère ou prostitution dans Butterfield / La vénus en vison en 1960, pédophilie pour Lolita en 1962 ou encore La fièvre dans le sang / Splendor in the grass en 1961 et son profond baiser qui n'a plus rien de subjectif.
En 1968, le code Hays tombe et sera remplacé par un système de classification et tout pourra alors être montré. En 1973, la cour suprême des Etats-Unis donne pourtant aux différents états et régions le droit d'interdire tel ou tel film selon les critères locaux du terme "obscène. Mais si ces films sont interdits en salles, ils sont alors des succès gigantesques en VHS ou DVD. Et dans les années 90, on réintègre même les scènes jadis coupées.
LA NUDITE A L'ECRAN:
A quand remonte la première femme montrée nue à l'écran? Il s'agirait de Extase, film tchèque de 1933 où Hedwig Kiesler connue aussi sous le nom de Hedy Lamar courait en tenue d'Eve au bord d'une rivière. Confisqué et brûlé pour obscénité, son mari fit détruire les copies du film afin que le monde entier ne voit pas son épouse nue. Certains prétendent que le scandale vint surtout de l'expression extatique qu'elle arborait sur son visage lors d'une scène d'amour.
Le cinéma des années 30 va beaucoup jouer sur l'excitation que provoque une nudité partielle ou voilée. La femme portera alors des robes blanches révélant sans ambiguïté aucune qu'elle ne porte rien dessous. Certaines actrices comme Jean Harlow se feront dessiner des robes qui laissent deviner sans mal leur anatomie aussi loin que la censure le permet. Jean Harlow excella dans l'art d'attenter à la pudeur, se drapant de soie mouillée dans La malle de Singapour en 1935 ou dédaignant les soutiens-gorges afin de se raffermir les seins, mettant en avant des décolletés étourdissants comme dans La belle de Saïgon en 1932.
Il en va de même pour Norma Stearer ou Greta Garbo, les trois premiers sex symbol de l'histoire du Septième art. Garbo en véritable déesse cultivera cette représentation sacrée du sexe en le voilant de mystères. Avec elle, on découvre que l'extase charnelle peut parfois être si profonde qu'elle prend une dimension spirituelle. Suivront Jane Russel et ses affolants soutiens gorges à structure métallique dans Le Banni / The outlaw qui déclencheront les foudres des censeurs en 1943 pour "trop gros seins exagérément mis en valeur". Si le film sort trois ans plus tard en 1946, seul l'état du Maryland l'interdit pour obscénité, ses gros seins étant comparés à un orage d'été menaçant un ciel de campagne!
On n'oubliera pas Marlene Dietrich, vamp ensorceleuse d'homme dans L'ange bleu et ses poses langoureuses. La femme fatale émerge, celle qui envoie l'homme au septième ciel au risque de non retour souvent comparé à une petite mort. Si on joue avec le feu, on s'y brûle déclare Anne Sheridan, véritable volcan dans Take to town en 1953. La femme fatale ou vamp détient le pouvoir de mort quand l'homme à l'instant de la jouissance s'éteint béat. Elle incarne deux fantasmes à la fois: celui paranoïaque montrant que le sexe peut être mortel et celui romantique que mourir à cet instant peut être magnifique.
Il existe bien sûr un homologue masculin à la femme fatale, c'est le séducteur, le play-boy à la grâce animale et au charme à la fois suave et viril. Johnny Weissmuller, Errol Flyn, et ses tétons atténués pour accentuer sa sensualité, Rudolph Valentino et son rival le mexicain Ramon Novarro qui posa nu avec flou artistique sur son bas ventre pour la publicité de Ben Hur en 1925, Clark Gable, Tyrone Power, Marlon Brando ou James Dean en sont les parfaits prototypes d'alors.
Les hommes aussi déclencheront les foudres de la censure. La poitrine velue de William Holden est jugée si indécente dans Picnic en 1956 qu'il doit se raser le torse et le T-shirt déchiré et moulant de Brando dans Un tramway nommé désir fait frémir d'effroi en 1951.
La nudité masculine à l'écran est par contre plus rare. Enlever le bas fait peur aux hommes assez réticents. Le sexe masculin est souvent jugé de façon plus sévère et surtout ostentatoire. S'exposer nu pour un homme équivaut à être jugé globalement sur sa virilité, sa nudité pouvant aussi être comparé à une forme d'impuissance.
Le premier film commercial où on vit des sexes masculins sera Love en 1969 où Oliver Reed dit on se serait masturbé avant la scène après avoir évalué les atouts d'Alan Bates, plus avantagé par la nature apparemment.
Dans un genre plus underground, Paul Morissey filmera Joe Dallesandro dans le plus simple appareil dés 1968 pour Flesh et récidivera avec Trash et plus tard en 1970 avec Heat. On retrouve donc ici l'éternel rivalité entre les hommes, cette fierté masculine dont il est difficile de passer outre sauf si le thème en est justement cette rivalité machiste qui donne le courage et la force à deux acteurs ou plus de s'étaler nus à l'écran.
Si on excepte quelques acteurs qu'on qualifiera underground comme justement Joe Dallesandro et sans parler du cinéma X, c'est Richard Gere qui sera la première star masculine à se montrer entièrement nu dans American gigolo et c'est à Beinex qu'on doit l'une des premières fois au cinéma une nudité aussi bien masculine que féminine étalée de manière si torride pour son sulfureux 37°2 le matin avec Jean-Hughes Anglade et Beatrice Dalle.
L'HOMOSEXUALITE:
Les hommes ne préfèrent plus les blondes, ils préfèrent les messieurs" fit remarquer un jour la scénariste Anita Loos. L'homosexualité, sujet longtemps tabou, ne fut pas un sujet facile à transposer à l'écran. Dans les années 30, années folles, années d'insouciance, elle fera plutôt rire. L'homosexuel y est souvent montré comme un personnage comique, un homme efféminé et maniéré, sujet de plaisanterie et de gaudriole. On s'en amuse comme d'un pitre durant presque vingt ans et le sujet passe comme une lettre à la poste tant qu'on ne s'aventure pas à dépasser cette limite de cirque.
Dans les années 50, la société change, les choses changent et l'homosexualité inspire la peur, la méfiance le rejet. L'homosexuel n'est plus le pitre qui amuse mais une sorte de menace dangereuse, un outrage aux bonnes moeurs. Il est alors montré comme un être déviant, dangereux ou pervers. Cela va perdurer presque vingt cinq ans.
On esquisse souvent le sujet, on le détourne prudemment, on ose sans jamais vraiment oser même si certains réalisateurs sont plus audacieux surtout en France où pourtant, rappelons le, l'homosexualité est encore considérée comme un délit et punie par la loi. A la fin des années 70 un réalisateur comme Lionel Soukaz crée l'événement en montrant sur grand écran les fantasmes, les rêves, les peurs et angoisses de l'homosexuel, marginal en puissance à travers quelques courts métrages fracassants tels que Ixe et Le sexe des anges.
Il faut attendre le milieu des années 80 pour que certains réalisateurs l'abordent enfin. Elle y est montrée dans toute sa noirceur, la difficulté de la vivre au grand jour dans une société récalcitrante et fermée, la peur et le rejet qu'elle inspire.
La fin des années 80 et les années 90, début des années Sida, vont voir le thème de plus en plus présent à l'écran. Les films se font sociologiques, souvent durs, le spectre de la mort y est en constante filigrane mais dés le milieu des années 90, un voile de gaieté va enfin apparaitre. On la dédramatise, on l'accepte et toute une vague de films gay vont déferler, montrant que l'homosexualité n'est pas plus différente que l'hétérosexualité. Un véritable marché du cinéma gay nait proposant un flot d'oeuvres toute plus croustillantes les unes que les autres jusqu'aux années 2000 où on se permet même de montrer à l'écran la joie de former un couple gay.
On trouve trace de l'homosexualité au cinéma dés les années 20. Le premier film traitant d'homosexualité remonterait en fait à 1919. Ce fut Différent des autres, un film allemand où Conrad Veidt après avoir rencontré Reinhold Schuntzel l'invite chez lui et lui caresse la poitrine à travers ses vêtements. Plutôt bref mais explicite! Le tabou vient de tomber même si ce n'est que de façon implicite. En Amérique, elle sera très longtemps suggérée car interdite, on la met en scène subrepticement, on l'évoque à demi-mot ou on la suggère.
En 1934 dans Wonder bar un homme danse avec une femme jusqu'au moment où une autre homme l'interrompt et invite non pas la femme mais son cavalier. L'homme accepte à la surprise générale d'un public ébaubi. Si l'homosexualité était gentiment suggérée dans les films hollywoodiens, il s'est toujours développé un cinéma gay parallèle mais toujours sous la surveillance de la censure qui exigeait la suggestion, aucun acte explicite n'était alors permis. Homosexuel oui mais restons suggestif même lorsque la censure n'exigera plus de tels recours. Le sujet reste difficile.
Les cinéastes restèrent assez réservés et continuèrent longtemps à user de métaphores et autres symboles. Dans Fireworks en 1947, l'orgasme masculin est symbolisé par une chandelle qui dépasse d'une braguette en crachant des étincelles.
Il n'en va pas même en France où l'homosexualité qui est là encore apparue au cinéma dans les années 20-30 par le biais de courts métrages le plus souvent (Olivia...) est beaucoup plus explicite même si elle reste discrète ou simplement évoquée mais de façon claire et objective. On citera pour exemple ces petits bijou du cinéma noir et blanc que sont Flon flon, Zonzon, Le sang des poète, le premier film du poète maudit Jean Cocteau mais aussi d'oeuvres telles que Gueule d'amour où Gabin entretient une relation plus qu'amicale avec son meilleur ami ou le fameux Zéro de conduite en 1933 où un des petits pensionnaires de l'école entretient lui aussi une relation particulière avec un de ses camarades.
A travers ses écrits mais aussi ses films, Jean Genet a marqué le cinéma des années 50. C'est ainsi qu'en 1950 dans Un chant d'amour, deux prisonniers n'échangent pas seulement une cigarette quand grâce à une paille l'un souffle la fumée dans la bouche de l'autre. Simple mais démonstratif d'autant plus que tout le film, un court-métrage en fait, est empreint d'un homo-érotisme superbe que renforce le magnifique noir et blanc.
On citera aussi en 1964 Les amitiés particulières de Jean Delannoy qui fut déterminant à son époque et provoqua bien des protestations lors de sa sortie. Tiré du sulfureux roman de Roger Peyrefitte, le film raconte l'histoire d'un jeune garçon de 11 ans qui entretient une relation très particulière avec un camarade beaucoup plus vieux que lui dans un pensionnat jésuite. Ebranlée, la censure frappa sec même si Delannoy reste très discret quant aux scènes à controverse. En ces temps, on ne parle pas de sexualité. Ainsi les prêtres pédophiles sont ici de simples pédérastes aux pulsions refoulées, les jeunes pensionnaires des garçons attirés par les interdits moraux imposés par une Eglise hypocrite et pervertie. La promiscuité et les ouvrages humanistes viennent renforcer ces fantasmes en plein éveil sexuel.
Il en ira de même pour La religieuse de Jacques Rivette en 1966, autre film foudroyé par la censure, tiré du roman de Denis Diderot. Le pensionnat de Delannoy est ici simplement remplacé par un couvent. Pensionnats et couvents deviendront en ces années les lieux privilégiés pour évoquer ou parler d'homosexualité.
En Amérique, dès la fin des années 60 et surtout dans les années 70, le cinéma gay va se développer, un cinéma souvent underground en marge du cinéma traditionnel américain. On a tous en tête le cinéma de Paul Morrissey et Andy Warhol par exemple qui fera de l'acteur et modèle Joe Dallesandro une icône gay qui n'aura aucune crainte à tourner en tenue d'Adam dés 1968 après avoir posé moult fois nu pour les photographes. Joe Dallesandro sera un des premiers acteurs et un des rares également à avoir donné une image érotisante du corps de l'homme ce qui alors bouleversa quelque peu les clichés installés.
En 1971, James Bidgood concocte Pink Narcissus, fantasmagorie narcissique gay, un Pierre et Gilles animé où un jeune homme se laisse aller à ses fantasmes. D'une totale beauté et jouant à fond la carte de la suggestion, Bidgood se permet quelques excès comme la scène du viol dans les urinoirs.
C'est au milieu des années 70 que naitront les premiers films X gay du coté notamment de San Francisco, films qui reprennent toute une imagerie gay stéréotypée: cuir, jockstrap, moustaches et muscles bandés, drague en pissotières... Ce sont les éléments principaux qu'on trouve essentiellement par exemple chez Tom de Simone, un des précurseurs du genre.
De son coté, le cinéma traditionnel reste essentiellement dans l'homo-érotisme utilisant surtout le baiser, le regard ou une situation particulière. Même si certains cinéastes comme Derek Jarman mêle tous ces éléments à des éléments bibliques ou du moins religieux en faisant des films homo-païens comme par exemple le très beau Sebastiane en 1976 qui demeure à ce jour un véritable chef d'oeuvre de l'homo-érotisation avec notamment la longue séquence où Sebastiane se lave au puits et les différents ébats aquatiques des protagonistes, véritable ode à la beauté et l'amour homosexuel.
Le premier vrai baiser gay sera donné en 1971 dans Bloody sunday / Un dimanche comme les autres entre Murray Head et Peter Lynch. Un tel baiser avait déjà été donné dans The sergeant en 1968 où un sergent joué par Rod Steiger vaint son refoulement en tentant d'embrasser sur la bouche une recrue, John Philip Law, qui le repousse ce qui entrainera le suicide du sergent.
En 1971, Harvey Hart met en scène le très beau Fortune and men's eyes dont l'action se situe dans une prison où est envoyé le héros. Il est enfermé dans une cellule avec une drag queen et un jeune homosexuel, témoin des brutalités orchestrées par des gardiens brutaux.
On se souvient aussi du personnage joué par Robert Deman dans Papillon en 1973, jeune homosexuel qui aidera Steve McQueen à s'échapper du bagne. Papillon nous offre une scène de masturbation entre Deman et un des gardiens assez sobre certes mais suffisamment explicite pour être retenue.
Le baiser entre Christopher Reeves et Michael Caine dans Piège mortel sera en 1983 hué par le public, scandale qui fit perdre 10 millions de dollars au film. Il faut attendre les années 90 pour que le baiser soit accepté comme dans In and Out où Tom Selleck embrasse Kevin Kline le forçant à faire son coming-out.
Jusqu'alors, le cinéma trop démonstratif était voué au scandale. L'un des gros tollés en France en ce début d'années 80 qui en 1975 avait déjà connu le scandale avec Johan mon été 75 qui nous faisait vivre sous forme de caméra vérité les aventures d'un jeune parisien, sera L'homme blessé de Patrice Cheraut en 1983 où Jean-Hughes Anglade joue un jeune prostitué en quête de lui même, Cheraut n'hésitant pas à montrer les milieux de drague sauvage parisiens et une violente fellation ce que Cyrille Collard refera avec l'auto-biographique et surestimé Les nuits fauves en ces années SIDA. Collard avait déjà mis en scène le moyen métrage Alger la blanche.
On préfère donc une érotisation détournée qui souvent offre bien plus d'attirance et de fascination qu'un érotisme explicite, un délicieux frisson qui laisse vagabonder la puissance de l'imagination. Entre autre exemple, l'homo-érotisation est omniprésent dans Entretien avec un vampire entre Brad Pitt et Tom Cruise.
Des films aussi simples que Outsiders de Coppola ou Top gun de Ridley Scott peuvent alors être considérés comme films gay par le pouvoir de suggestion des images même si on demeure du moins en surface dans la plus pure des amitiés viriles.
Mais la frontière entre amitié virile et homosexualité est bien souvent bien mince et n'est en fait qu'un beau paravent pour masquer ses véritables sentiments. La proximité physique comme dans My own private Idaho de Gus Van Sant suffit à susciter une émotion érotique tant chez les acteurs- River Phoenix rêve de se réveiller dans les bras de Keanu Reaves, leur relation étant de surcroit plus que ambigüe- que chez le spectateur. Ashton Kuchner ne cesse de se réveiller en sous vêtements aux cotés de Sean Wiliam Scott dans la comédie Eh mec elle est où ma caisse? Kuchner confesse avoir dû porter un caleçon pour ces scènes prévues en slip car son sexe trop important dépassait justement d'un simple slip.
En France, l'homosexualité était encore au début des années 70 considérée comme un délit. Si le cinéma français ne l'a jamais dénigré mais toujours évoqué de façon explicite mais discrète, l'homosexualité sera beaucoup plus présente et on l'approche cette fois de façon plus sociologique. On l'évoque dans le violent et désespéré Le sexe de la violence de Boris Szulzinger en 1971 où comme trop souvent alors on l'assimile à un comportement déviant, une perversion ou une anormalité voire une maladie, théorie qu'on retrouve très souvent dans le cinéma italien d'alors. Gialli, polars, dramatiques ont tous leur homosexuel, sujet idéal en tueur ou pervers.
On en parle de façon dramatique et avec intelligence cette fois avec notamment La meilleure façon de marcher de Claude Miller en 1976 avec un duo extraordinaire Patrick Dewaere / Patrick Bouchitey mais elle rentre de plein pied dans notre culture par le biais de la comédie avec La cage aux folles qui dédramatise le sujet cette fois pour en faire une gaudriole tout public qui sera par la suite maintes fois copiée pour le meilleur et surtout le pire. Les folles allaient a ors envahir les écrans..
C'est la noirceur et souvent le désespoir qui est d'actualité dans les années 80, la mal être et le malaise de l'homosexuel dans une société fermée à la différence sexuelle avec notamment en 1981 L'homme blessé.
En 1986, ce sera Tenue de soirée de Betrand Blier qui fera scandale lors de sa sortie avec un Gérard Depardieu bisexuel faisant faire à Michel Blanc son coming out en travesti. L'homosexualité est ici plus verbalisée que montrée, les dialogues parfois très crus en heurtèrent alors plus d'un.
Cette même année, en Amérique, Paul Morrissey revient à ses premières amours, ce cinéma underground auquel il avait donné certaines de ses lettres de noblesse entre 1968 et 1972 avec sa trilogie Flesh, Trash, Heat en réalisant Forty Deuce / New York 42eme rue. Tiré de la pièce de théâtre éponyme, il y narre la vie de jeunes prostitués livrant leurs corps pour leurs doses quotidienne d'héroïne, sous l'oeil menaçant de leurs proxénètes et le cadavre d'un enfant caché dans le lit de Kevin Bacon. Les temps changent une fois encore et ce que Morrissey montrait hier, il le suggère désormais comme les scènes de passe ou la fellation de Bacon.
Les années Sida vont aider à donner un coup d'accélérateur au cinéma gay notamment en 1992 avec Les nuits fauves où Cyril Collard traite sans tabou la bisexualité, l'homosexualité dans ce qu'elle a de plus dure avec en fond la terrible maladie qui l'emportera quelque temps plus tard. L'Amérique, elle, propose de son coté Philadelphia avec Tom Hanks en séropositif qui fera l'effet d'une bombe même si le film ne fit pas l'unanimité.
C'est dans le milieu des années 90 que le cinéma gay verra sa véritable explosion, proposant un véritable marché à l'amateur. Si ce type de cinéma y compris le cinéma porno gay et teen gay avec notamment les films de J.D Cadinot et ses adolescents en slip blanc se propage doucement, le cinéma traditionnel quant à lui se déploie. On citera des films tels que le joli conte suédois Sebastian de Svend Wam qui devint dans son pays un film culte proposé dans les lycées pour parler et faire accepter l'homosexualité à la jeunesse. La Norvège se spécialise d'ailleurs comme d'autres pays scandinaves dans le cinéma adolescent gay. On citera toujours de Vam Desperate Bekjenskaper.
Le Danemark toujours très libre se spécialise quant à lui dans la pré-adolescence avec des oeuvres délicates mais toujours très belles comme You are not alone où deux adolescents de douze et quinze ans s'aiment sans détour, Venner for altid / Friends forever, le violent et désespéré Smukke dreng de Carsten Sonder qui nous plonge dans la prostitution adolescente ou le cruel To play or to die aux ombres quasi fantastiques. On remarquera que le cinéma gay scandinave aime mettre en scène de jeunes adolescents voire pré-adolescents dans des histoires souvent assez sombres mais sait rester pudiques malgré les sujets abordés.
Dans cette vague gay, il faut mentionner l'anglais Get real de Simon Shore, L.I.E de Michael Custa, le sombre et auto-destructeur In extremis de Etienne Faure où un jeune homme est pris entre ses désirs féminins et masculins, hanté par les milieux de la nuit, le léger 2 garçons 1 fille 3 possibilités de Andrew Fleming, l'espagnol Krampack de Cesc Gay, les français Les roseaux sauvages de André Techiné, Presque rien de Sebastien Lifschitz qui reprend le thème des amours de vacances cette fois gay avec coming out et mal être, le récent et frais Coquillages et crustacés sans oublier le cinéma de François Ozon notamment ses premiers films Sitcom, Les amants criminels et Gouttes d'eau froide sur pierres brûlantes. Les années 90 verront aussi naitre le cinéma d'un autre jeune réalisateur, Gael Morel, avec notamment A toute vitesse, Le clan ou Après lui.
On citera également le très émouvant Another Country avec Ruppert Everett qui cette fois démontre la difficulté de vivre son homosexualité dans une société rigide et conservatrice, difficulté qui peut mener au suicide après qu'un des élèves se soit fait découvert entrain de se faire sodomiser dans les vestiaires demeurent sobres et très beaux. Dans le même registre et toujours dans une Angleterre victorienne rigide où l'homosexualité est interdite, on n'omettra pas de citer l'émouvant film de James Ivory Maurice en 1987 où un jeune universitaire, Maurice incarné par James Wilby, tombe amoureux d'un de ses amis, Hugh Grant, qui préférera épouser une jeune fille afin de garder son honneur. Maurice trouvera alors l'amour auprès de Alec, Ruppert Graves. Tiré d'une célèbre pièce de théâtre, The Torch song Trilogy de Paul Bogart avec Harvey Fierstein, Matthew Broderick et Anne Bancroft conte cette fois la vie trépidante de Arnold, jeune juif homosexuel, ses amours avec son professeur et un jeune modèle mais aussi sa relation houleuse avec sa mère.
Plus proche de nous, on mentionnera les jeunes prostitués glamour de Speedway junky ou ceux plus désillusionnés de Johns. On va même montrer à l'écran le bonheur de former un couple gay et assumer son homosexualité au grand jour avec en 2000 Drôles de Félix, véritable antithèse à L'homme blessé 17 ans plus tard. Garçons stupides, Le temps qui reste, Ma vraie vie à Rouen où on suit la vie d'un jeune homosexuel parti vivre à Rouen sont d'autres exemples du cinéma gay de ces années là. Plus grave et surtout désespéré est le suisse F est un salaud de Marcel Gisler où un chanteur de rock va mener la vie dure à un tout jeune homme éperdument amoureux de lui jusqu'à l'humilier et en faire son esclave sexuel. Tout aussi grave est Cercle vicieux / Endgame de Gary Wicks qui nous entraine dans le monde de la prostitution masculine et des relations sadiques entre un jeune garçon et un quadragénaire.
Une jeune fille, Cristina Ricci, fera même adopter son bébé par un couple gay à la fin de The opposite of sex en 1999 de Don Roos. Dans Brokeback mountain, on innove et on suit cette fois la relation amoureuse de deux cow-boys dans l'Amérique profonde si peu réceptive aux amours homosexuelles. Les temps changent, les moeurs évoluent!
Plus difficile est le sujet de Bent de Sean Mathias en 1997 puisque le film nous entraine dans l'Allemagne nazie de la seconde guerre mondiale. Un jeune homosexuel décadent, Lothaire Bluteau, est envoyé dans un camp de travail où il tombe amoureux d'un de ses compagnons, Clive Owen. Ils vont devoir refouler leurs sentiments avant de vivre leur homosexualité de façon très discrète en imaginant de dangereux stratagèmes ce qui nous vaut entre autre une séance de "pénétration mentale" lors d'une scène particulièrement forte et intense en émotion.
C'est également sous l'Allemagne nazie que se déroule le tout aussi dramatique Elite fur den Fürher qui narre la relation amoureuse et interdite entre deux adolescents qui ont décidé de faire partie de la jeune élite de l'armée allemande.
Si déjà dans les années 80 on osait certains thèmes encore tabou ou jugés trop sulfureux notamment dans le cinéma américain, allemand ou espagnol, l'Italie, très réticente envers l'homosexualité masculine en pays machiste par excellence qu'elle est, n'abordera que très peu voire quasiment pas ce sujet. C'est en 1942 qu'on trouve les première traces du sujet avec l'avènement du cinéma néoréaliste. Ainsi Luchino Visconti avec son adaptation non autorisée du Facteur sonne toujours deux fois, L'ossessione / Les amants maudits, crée la polémique. Son principal protagoniste, Gino, entretient en effet une forte relation amicale teintée ambiguité avec son ami forain, Spagnolo. La critique ira jusqu'à écrire que Spagnolo n'était qu'une projection du réalisateur lui même à travers laquelle il laissait transparaitre ses sentiments pour Gino alias Massimo Girotti. Ce sera un des rares signes d'homosexualité à l'écran dans cette Italie homophobe portée par Roberto Rosselini, homophobe reconnu, qui réalisa Rome ville ouverte et Allemagne année zéro dans lesquels il affiche de façon ostentatoire ses opinions sur le sujet. Mauro Bolognini, lui même homosexuel, traite tout de même l'homosexualité dans Le bel Antonio qu'il réalise en 1960. Marcello Mastroianni y interprète un play-boy qui accumule les conquêtes féminines. Il finit par se marier mais sa femme (Claudia Cardinale) remarque très vite son incapacité à être un véritable mari. Derrière cette façade d'homme à femmes, viril, assuré, il dissimule en fait son homosexualité. Hormis ces quelques très rares cas il ne reste donc plus qu'au public homosexuel que le péplum où les hommes peuvent fantasmer sur ses corps musclés uniquement vêtus d'une jupette.
L'homosexualité refait surface sur les écrans italiens dans les années 60 de façon toujours aussi difficile par le biais notamment de Pier Paolo Pasolini qui ne cacha jamais son homosexualité. Il traita bien sûr le sujet à sa manière dans l'hermétique et philosophique Théorème où il y mêle sa vision de l'Eglise. L'homosexualité sera présente dans la majeure partie de son oeuvre soit directement soit sous forme plus implicite. C'est Alberto Cavallone qui en 1973 signe le premier vrai film italien homosexuel masculin avec le redoutable Afrika qui narre les amours auto-destructrices entre un peintre en pleine crise joué par Ivano Staccioli et un jeune homosexuel de 18 ans enclin au travestisme.
Dans les années 70, ce sont surtout à travers la sexy comédie qu'on mentionne l'homosexualité via le plus souvent des personnages de "folles" qui donnent une dimension comique à l'homosexuel. On retiendra surtout quelques essais plutôt intéressants dans ce domaine, celui de Vittotio Caprioli Que fais tu grande folle? / Splendori e miserie di Madame Royale qui par certains aspects annoncent La cage aux folles mais avec une note profondément dramatique en plus. On peut même considérer cette comédie dramatique aigre douce trop méconnue comme le premier véritable film gay transalpin trois ans avant Afrika. On mentionnera aussi le film de Steno La patata bollente avec Edwige Fenech et plus tardivement le médiocre Gay salomé de Michele Massimo Tarantini.
En 1978 le curieux Ernesto de Salvatore Samperi, le fameux réalisateur à scandale des années 70, met en scène un docker interprété par Michele Placido qui tombe amoureux d'un adolescent de quinze ans découvrant son homosexualité, relation houleuse d'autant plus qu'il n'est pas insensible aux charmes d'un garçon de son âge et de sa cousine jumelle.
On citera aussi deux films de Gianni Minello, réalisés en 1976 et ayant atteint un petit statut de films culte gay, malheureusement très rares aujourd'hui, Nel cerchio et Un ragazzo come tanti, tous deux traitant de la descente aux enfers de deux adolescents partis à la ville et devant se prostituer pour survivre.
Aujourd'hui le cinéma gay italien se développe lentement mais reste assez pudique. On reste dans la traditionnelle histoire d'amour, le mélodrame de bon aloi. On citera notamment Un jour comme les autres, Senso positivo, Poco piu di un anno fa ou Il vento di sera. Plus sérieux se veut Pianese Nunzio 14 anni a maggio réalisé en 1996. Son metteur en scène nous raconte avec tact l'histoire vraie d'un prêtre connu pour ses opinions antimafieuses qui tombe amoureux d'un adolescent de 13 ans, Pianese, dont il s'occupe à la paroisse. Eventée, leur relation fera alors scandale. Dans le même style impossible de ne citer Il sapore del grano dans lequel un jeune professeur d'italien venu enseigner dans un petit bourg de campagne se laisse séduire par un adolescent de 13 ans à qui il accepte de donner des cours particuliers. Il se retrouve alors déchiré entre son amour pour une jeune villageoise et son attirance irrésistible pour l'adolescent.
En Europe, certains réalisateurs gay consacrent leur carrière à ce thème comme par exemple l'allemand Rainer Fassbinder dont l'oeuvre reste une des bases du cinéma gay européen avec des films tels que Querelle, Le droit du plus fort, L'année des treize lunes, Tous les autres s'appellent Ali, Le secret de Veronika Voss et bien d'autres même si l'homosexualité omniprésente n'est pas forcément le sujet principal des films.
L'espagnol Eloy De La Iglesia ou l'anglais Derek Jarman offrent quant à eux un cinéma en marge souvent difficile et cru. Pour le premier on citera quelques classiques tels que El diputado, El sacerdote, Los placeres ocultos qui forment sa fameuse trilogie gay ainsi que Colegas sur lesquels nous allons revenir sans oublier La semana del asesino. Pour le second, on citera Sebastiane, Jubilee, Caravaggio, The garden ou Edward II entre autres exemples.
Les années 90 vont donc être un véritable déluge d'oeuvres consacrées à l'homosexualité, toutes plus dures les unes que les autres. Les amours homosexuelles adolescentes sont légions, on frise souvent les amours pédophiles où on n'a plus peur de montrer un adulte aimer un adolescent. On y retrouve souvent le fantasme homosexuel premier, la jeunesse éternelle et la fascination qu'elle exerce. La légèreté fait place à la dureté, au mal de vivre, on ancre les histoires dans des faits de société précis. Les films vont se faire plus percutants et dérangeants notamment en Espagne. Le cinéma gay de Eloy De La Iglesia en est un parfait exemple notamment avec des oeuvres aussi fortes que Los placeres ocultos en 1976, l'histoire d'un banquier qui cache son homosexualité pour réussir sa carrière sociale jusqu'au jour où il tombe amoureux d'un jeune prostitué, El sacerdote en 1978 narrant le supplice sadomasochiste d'un prêtre qui ne peut réfréner ses désirs sexuels interdits, Colegas en 1982 où la vie de trois adolescents des banlieues découvrant leur homosexualité ainsi que El diputado où un député politique vit de dangereuses amours avec de jeunes garçons des rues.
On ne peut passer sous silence El Mar de Augustin Villaronga en 2000 où un jeune garçon se prend d'une violente passion pour son compagnon de chambrée dans un hôpital de guerre mais que le garçon rejette brutalement, effrayé par sa vraie nature. Villaronga avait déjà commis l'impressionnant Tras el cristal / In a glass cage où un tortionnaire de guerre tortures de jeunes enfants y compris sexuellement parlant.
En Amérique du Sud et notamment l'Argentine, très productive, le cinéma gay est plus violent et souvent très cru. On y montre la prostitution, la violence chez les jeunes gays de façon fort objective. On pourra citer en exemple Taxiboy de Roberto Jador et ses adolescents qui n'hésitent pas à faire l'amour en public, La cienaga de Lucrecia Martel, Glue et ses adolescents crasses en quête d'identité sexuelle de Alexis Dos Santos ou Un ano sin amor de Anahi Berneri.
Retenons aussi l'envoutante quadrilogie gay à l'homo-érotisme souvent épidermique du jeune réalisateur mexicain Julian Hernandez, nouvelle tête de pont du cinéma gay sud américain, A thousand of clouds of peace, Raging sun raging sky, Broken sky et Tout le bonheur du monde.
Du coté du Portugal on retiendra O fantasma de Joao Pedro Rodrigues, sorte de conte unique et débridé mettant en images une homosexualité sans tabou aux limites de la pornographie homo-érotique d'une férocité et brutalité assez étonnante avec ses scènes de sexe non simulées montrant O combien le cinéma gay désormais ose. Rodrigues tournera par la suite le tragique Odete puis le tout aussi dramatique Mourir comme un homme qui aborde un autre sujet: la transsexualité.
La Grèce délivre des oeuvres elle aussi assez dures et souvent désillusionnées comme Angelos de Giorgos Katakouzinos, From the edge of the city de Constantine Giannaris...
C'est d'Allemagne que nous parvient un des films les plus férocement engagés, Der Homosexuelle ist nicht abartig, eben die Situation sieht er, daß er er ist / Ce n'est pas l'homosexuel qui est pervers mais la societé dans laquelle il vit, moyen métrage réalisé par Rosa Von Bruckheim en 1971.
Le reste de la production est assez éclectique allant de simples films dramatiques comme Orages d'été / Sommersturm de Marco Kreuzpaintner à des films plus violents voire même nihilistes comme le controversé Oi! warning des frères Reding ou le désespéré Prinz in Holleland qui tous deux prennent place dans le milieu homophobe skinhead d'aujourd'hui pour le premier et le milieu punk d'un Berlin ravagé après la chute du Mur pour le second. On citera aussi les amours interdites d'un adolescent prostitué et d'un quadragénaire marié de Gossenkind / Street boy, L'imposteur de Christoph Hochhaüsler ou le violent Punish me de Angelina Maccarone qui traite lui du sadomasochisme adolescent et de relations interdites entre un adolescent fugueur et son assistante sociale. On ne peut évidemment pas ne pas parler de l'audacieux, puisqu'il frise la pornographie, Taxi zum klo de Frank Ripploh qui narre les amours d'un instituteur homosexuel partagé entre son désir de grand amour et sa vie libertine et débridée.
En Tchécoslavaquie, c'est Wiktor Grodeki qui aborde de façon assez dure le sujet avec notamment Mandragora en 1995, plongée dans l'enfer de la prostitution adolescente et des films clandestins mettant en scène de jeunes adolescents paumés et junkie. Vision sans concession de Prague, ville de toutes les perditions qu'il avait déjà traité dans Not angels but angels et Body without souls, ces films sont quasiment des documentaires sur ces adolescents livrés à la prostitution masculine. Grodecki nous offrira en 2002 sa version du roman de l'auteur polonais Stanislaw Ignacy Witkiewicz, Insatiablity, où un jeune dauphin tentant de trouver son identitié tant sociale que sexuelle est perverti par une reine sado-masochiste vicieuse et un intendant homosexuel qui cherche à lui voler sa virginité.
On mentionnera également le cinéma de Gregg Araki avec The living end puis sa trilogie The doom generation, Nowhere et Totally fucked up ainsi que le récent Mysterious skin et celui de Larry Clark qui avec des films tels que Bully ou Ken park montrera une vision très poussée de la jeunesse désoeuvrée offerte à tous les vices, réalisateur que ses détracteurs aiment accuser de pédophilie et de voyeurisme malsain sur de jeunes adolescents, sujet qui sera traité plus loin.
Depuis quelques années le cinéma d'horreur a développé une branche gay intéressante plus ou moins directement. En 1986, la séquelle des Griffes de la nuit de Wes Craven, La revanche de Freddy, est ouvertement gay. On y retrouve tous les éléments d'une homo-érotisation évidente tant au niveau des personnages que des situations elle mêmes. Cela se retrouve de façon encore plus flagrante dans Jeepers creepers et sa suite Jeepers creepers 2 tout deux de Victor Salva tournés respectivement en 2001 et 2003. Nous sommes là face à une créature démoniaque à tendance ouvertement gay, choisissant avec délectation ses victimes, de beaux adolescents, critère de choix renforcé dans le N°2 avec une imagerie gay tape-à-l'oeil flagrante et une série d'allusions très significatives.
On n'oubliera pas de citer le cinéma de David de Coteau avec notamment Leeches et toute une vague de slashers gay et autres comédies horrifiques telles que Poltergay qui virent le jour au début des années 2000.
Bruce La Bruce nous offrit également en 2008 le très curieux Otto or up with the dead people. Il met ici en scène un porn gay horrifique quasi muet aux limites du surréalisme, très lyrique, où le héros zombi se livre à des actes de cannibalisme, de nécrophilie avec tout un éventail de personnages étranges morts ou vivants dans un contexte urbain tout aussi bizarre. Nous terminerons ce chapitre en saluant le désormais bien connu Festival du cinéma gay et lesbien qui se tient chaque année à Grenoble depuis quelques années déjà, preuve que ce cinéma existe bel et bien et qu'on ne peut faire sans aujourd'hui.
La pornographie gay sur grand écran quant à elle déboulera aux USA dés 1970 avec Boys in the sand de Wakefield Poole, aujourd'hui devenu un classique, véritable ode au corps et à la sexualité masculine, suivi de l'onirique et quasi surréaliste Bijou.
En France si le cinéma X est autorisé en salles dés 1974, il faut attendre 1976 pour que soit diffusé le premier porn gay. Ce sera Histoires d'hommes de Jack Deveau et Tom de Simone. Deveau à qui on doit quelques fleurons du porno gay américain comme Le musée / Strictly forbidden sera avec notamment Emmanuel Dos Santos alias Benoit Archenoul et Norbert Terry un des piliers du cinéma gay porno dés le début des années 80 avec des titres tels que Les Phallophiles, Benoit voyou, Et Dieu créa les hommes, Poing de force, Jeune proie pour mauvais garçons...
LE SAPHISME:
Le saphisme a lui subi un parcours un peu différent même s'il fut tout aussi chaotique. Un des premiers baisers entre femmes au cinéma remonte à 1930 dans Coeurs brûlés où Marlene Dietrich habillée d'un smoking embrasse une spectatrice ou Jeunes filles en uniformes en 1931 de Leontine Sagan où un élève embrasse son enseignante préférée. Un remake avec Romy Schneider et Lilli Palmer sera tourné en 1960 par Geza Von Radvanyl. Greta Garbo déclarait en 1933 lors de La reine Christine: "Je ne mourrais pas vieille fille mais vieux garçon". Et Joan Crawford de confesser que s'il est une fois dans sa vie où elle serait devenue lesbienne, c'est en voyant Garbo.
Le lesbianisme a toujours été présent dans le cinéma français depuis les années 30 sous forme de simples allusions plus ou moins ouvertes. Le saphisme aura beaucoup moins de mal à s'imposer à l'écran. Deux femmes s'embrassant ou faisant l'amour rentre beaucoup plus dans le fantasme traditionnel des hétérosexuels où ils y retrouvent la sensualité, la beauté, le désir sublimé, acte étrangement moins choquant que l'étreinte masculine même si tout aussi condamnable. Le cinéma s'emparera donc vite de l'image saphique à des fins érotiques. Comme son équivalent masculin, il sera sujet souvent sujet à scandales comme lors de la sortie de La religieuse de Jacques Rivette en 1966. Anna Karina, jeune novice, était la proie d'une soeur lesbienne qui tentait de l'entrainer sur la voie de la dépravation. En 1969 le film de Chabrol Les biches marque un tournant dans le cinéma français d'alors en montrant sans équivoque une relation à trois, celle de deux femmes amoureuses l'une de l'autres (Stéphane Audran et Jacqueline Sassard) perturbées par l'arrivée d'un homme (Jean-Louis Trintignant).
Le lesbianisme et le saphisme présentent aussi un bel avantage, celui de pouvoir être montré à travers un certain cinéma fantastique plus précisément à travers le mythe du vampire. Il semble en effet impossible de dissocier vampirisme et lesbianisme. Le baiser sera alors le plus répandu et des réalisateurs comme Jean Rollin ou Jess Franco se régaleront dans les années 70 à travers toute une pléiade d'oeuvres et oeuvrettes. Le mythe du vampire justement représente fort bien l'excitation qu'engendre la sexualité féminine et le lesbianisme, excitation mêlée à une certaine peur de ces pratiques, peur manifeste née et caractérisée par ce baiser ici mortel. Nombre de films fantastiques dans les années 60, 50 et 70 ont ainsi eu recours à ce procédé, baiser ou mordillage de seins.
Du coté des Amériques le cinéma fantastique avait déjà osé évoquer de façon suggérée l'homosexualité féminine en 1963 entre Julie Harris et Claire Bloom, héroïnes de La maison du diable / The Haunting de Robert Wise, sujet qui est au centre de l'intrigue et de la psychose des protagonistes.
En Angleterre on est plus réticent et il faut attendre 1971 pour montrer une relation explicitement lesbienne dans Les sévices de Dracula / Twins of evil qui fera frissonner non pas de terreur la Perfide Albion mais d'indignation. On citera également The vampire lovers. Tant en Angleterre qu'aux USA le sujet sera dés lors régulièrement abordé. Michael Winner en 1976 dans La sentinelle des maudits effleure le lesbianisme par l'intermédiaire de deux lesbiennes felliniennes, Sylvia Miles et Beverley d'Angelo, tentant de séduire Cristina Raines.
En 1978, Norman J.Warren met en scène un couple de lesbiennes dans Le zombi venu d'ailleurs / Prey nous délectant de séquences saphiques plutôt osées et étonnantes pour l'époque.
En 1985, dans de The hunger on y mêlera même le sadomasochiste dans la relation Catherine Deneuve / Susan Sarandon qui à l'époque fit couler beaucoup d'encre. Catherine Catherine Deneuve se donnera vingt ans plus tard à Fanny Ardant dans 8 femmes de François Ozon.
On citera aussi du coté cette fois de la Nouvelle-Zélande Créatures célestes / Heavenly creatures de Peter Jackson tiré d'une histoire vraie, celle d'un amour tragique entre deux adolescentes.
Comme pour l'homosexualité masculine, le cinéma lesbien connaitra un
vrai boom dés les années 90 et toute une kyrielle de films va alors
être réalisée s'adressant à un public féminin, un cinéma riche et
prolifique tant ciblé que grand public comme le démontra la sortie en France de Gazon maudit.
Le cinéma lesbien fort prolifique à l'instar du cinéma gay aura
également ses classiques dont entre autres et parmi des dizaines
d'exemples le danois et très émouvant Fucking Amal ou Ma mère préfère les filles.
L'Espagne encore très sévère sous le régime franquiste osa dés 1972 évoquer pour la première fois une relation homosexuelle entre deux femmes dans Le retour des morts-vivants de Armando De Ossorio. L'Espagne sous Franco malgré les risques encourus transgressera régulièrement les lois et interdits en la matière jusqu'à la lente libération des moeurs après la chute du didacteur. Le lesbianisme tout comme pour l'homosexualité masculine sera un des principaux éléments de bon nombre de films.
C'est en Italie surtout que le saphisme triomphera au cinéma, fantasme ultime d'un public souvent machiste pour qui la femme est un perpétuel objet de désir, un être voué au sexe. La plupart des actrices tout aussi respectables soient elles se sont adonnées au lesbianisme dépassant le simple cadre du baiser. Ici, on fait l'amour sans complexe.
La sexy comédie considérée comme un véritable cinéma populaire et emblématique en fournit le plus grand nombre d'exemples. On ne compte plus les nièces et cousines friponnes, les servantes délurées, les maîtresses polissonnes et autres profs et toubibs coquines et éruptives se livrant aux joies d'ébats lesbiens. On n'oubliera pas les sous genres du cinéma d'exploitation que sont les "Décameronneries" nées du succès du film de Pasolini, Le Décameron, fort riches là encore en scènes saphiques plus osées les unes que les autres
Le réalisateur tunisien Alex Fallay, compagnon d'alors de Monica Strebel, réalisera même en 1969 un film sur un couple de lesbiennes que jouent Erna Schurer et justement Monica Strebel, Le altre, très certainement le premier film lesbien du cinéma italien avec Le salamandre de Alberto Cavallone. Il prend par instant des allures de semi-documentaire qui raconte l'envie de ses deux femmes tranquilles d'avoir un fils. Très avant-gardiste sur son temps, Le altre soulevait un problème encore tabou, l'envie pour un couple homosexuel de fonder une famille. Le altre subit les foudres de la censure qui le condamna à quasiment quarante années d'oubli. Toute une série de films mettant en scène des couples de lesbiennes vont alors voir le jour notamment Le salamandre de Alberto Cavallone avec toujours Erna Schurer et L'isola delle svedesi, inspiré des Biches de Chabrol, avec Catherine Diamant et Ewa Green qui vaudra à son réalisateur, Silvio Amadio, d'être jugé pour obscénité. Une des scènes incriminées est celle où une des deux jeunes femmes caresse le genou de l'autre. Voilà qui fera sourire aujourd'hui. Néanmoins le film sera amputé de bon nombre de ses séquences saphiques.
Cette même année, Antonio Margheriti réalise Contranatura qui met en vedette entre autre Marianne Koch et Dominique Boschero qui vont vivre une relation saphique plutôt explicite pour l'époque. Filmées avec grand soin et surtout avec beaucoup de sensualité, il faut reconnaitre que les scènes de nu sont assez osées. Les corps s'enlacent avec tendresse et les bouches s'effleurent, les regards se font pénétrant, dégageant un érotisme torride qui pourra surprendre. Toute une série de films dit lesbo movies va alors envahir les écrans italiens. Parmi eux on peut citer le diptyque de Luigi Petrini Cosi cosi... piu forte et La ragazza dalle mani di corallo, Lesbo de Eduardo Mulargia ou plus tardivement Io donna tu donna tutto comincera un mattino de Elo Pannaccio.
En Italie le saphisme ne s'arrête pas seulement aux drames érotiques. Il se retrouve partout ne serait-ce que par simples touches et ce dans tous les genres de l'horreur au le giallo en passant par le polizesco qui le plus souvent offrent un personnage lesbien pervers et dépravé évoluant dans les hautes sphères de la bourgeoisie. L'homosexualité y est en effet souvent montrée comme dit précédemment comme une tare qui doit être punie, signe absolu de dépravation.
La première vraie scène de lesbianisme sulfureux dans le cinéma italien sera celle de La bestia uccide a sangue freddo, érotico-giallo de Fernando Di Leo en 1971. On y voit une longue relation saphique ouvertement explicite entre Jane Garrett et Monica Strebel, totalement gratuite et qui de plus est, interraciale. Si on y rajoute la masturbation frontale de Rosalba Neri, on comprendra que le film fit chavirer la censure qui s'empressa de le mutiler ou l'interdire.
Rosalba interprétera également aux cotés de Barbara Bouchet une des plus belles scènes saphiques du cinéma de genre italien, une des plus intenses également dans Alla ricerca del piacere de Silvio Amadio, un sulfureux thriller érotique à l'aura perverse aujourd'hui culte. Amadio avait déjà offert à la plantureuse actrice ce type de rôle auparavant dans Il sorriso della iena dans lequel elle séduisait la jeune Jenny tamburi.
Le cinéma érotique et surtout le cinéma d'exploitation s'en donnera également à coeur joie dans moult productions tant softcore que hardcore dont l'apogée sera atteint lors de la sortie de Emmanuelle de Just Jaeckin. Emmanuelle allait donner naissance à d'innombrables oeuvres dont la longue série des Emanuelle italiennes créee par Bitto Albertini avec Emanuelle nera / Black Emanuelle en Afrique puis repris par l'ineffable Joe D'Amato dont Laura Gemser deviendra l'égérie. On notera que cette fois Emanuelle ne prend qu'un "m" afin d'éviter de crier au plagiat.
Une scène saphique particulièrement brûlante entre beaucoup d'autres sera celle de Incontri molto.. ravvicinati del quatro tipo de Mario Gariazzo en 1977 entre Maria Baxa et Monica Zanchi, une scène si torride que Monica dut se faire doubler. La brèche est ouverte et le sexploitation n'a plus qu'à s'y engouffrer fièrement. Beaucoup d'oeuvres seront présentées en deux versions, soft ou hard selon les pays d'exploitation, les versions hard étant généralement destinées au marché européen. Le genre verra alors toute une panoplie de stars et starlettes naître qui régneront plus ou longtemps sur le genre. Outre Laura Gemser, il y eut Gloria Guida, Rosalba Neri, Lory Del Santo, Monica Zanchi, Lili Carati, Annie Belle, Dirce Funari, Marina Frajese, Paola Senatore, Lorraine De Selle, Femi Benussi, Edwige Fenech, Paola Morra... pour n'en citer que quelques unes parmi des dizaines et des dizaines d'autres puisqu'aucune pratiquement n'y échappera.
Le saphisme sera également un des élèments principaux de nombreux films érotiques dont ceux de David Hamilton. Toute auréolées des flous artistiques du réalisateur de jeunes nymphettes s'éveillent sous le soleil de la campagne aux turpitudes du sexe en découvrant les plaisirs saphiques.
Rien n'arrête les réalisateurs et les amours saphiques cette fois de pré-adolescentes sont le sujet du trés poétique Is-Lottet / Ice palace où les deux petites héroïnes découvrent leur attirance mutuelle. On rejoint là un autre cinéma et un autre thème, l'adolescence et la virginité, qui sera traité dans le prochain chapitre.
TRAVESTISME ET TRANSSEXUALITE:
L'homosexualité tant masculine que féminine peut passer par le travestissement voire la transsexualité, l'androgynie et l'ambiguité sexuelle, elles aussi génératrices de nombre de fantasmes plus ou moins interdits.
On se souvient de Boys don't cry de Kimberly Pierce réalisé en 1999, film poignant où Teena jouée par l'étonnante Hilary Swank n'a qu'une envie, celle d'être un garçon dont elle a l'allure et le physique. En écrasant ses seins à l'aide de bandelettes et en portant un faux pénis, elle trompe ainsi Cloé Sevigny dont elle est amoureuse et qui finira par accepter Teena telle qu'elle est ce qui n'est pas le cas de son entourage. Chassée, traquée comme un animal, c'est un jeu contre l'amour et la mort qui commence. Boys don't cry est un film cruel, brutal sur la non acceptation de la différence et de l'homosexualité mais aussi de ceux qu'on nomme des monstres
Mais la découverte de la véritable personnalité n'est pas toujours évidente et inspire souvent de la répugnance comme dans Beyond the valley of the dolls en 1970 tout comme dans The crying game quand Stephen Rea est au bord de la nausée en découvrant un pénis sur celle qu'il aime, interprété par l'androgyne Jaye Davidson.
Le travestissement chez l'homme est une façon d'assumer et de montrer au grand jour leur part de féminité, l'acceptant totalement comme Guillermo Diaz dans Stonewall en 1995, certains jouant à fond le jeu et pouvant même se laisser aller à la tentation de la chair tout hétérosexuel soient ils tel Jeff Bridges dans Thunderbolt lorsqu'il se regarde déguisé en femme, promenant ses mains sur ses courbes en proclamant: Même moi je ne dirais pas non!
Il peut être aussi source de conflits intérieurs lorsqu'il est l'image trouble d'une double personnalité quelqu'en soit la cause, souvent relié à un traumatisme d'enfance, comme dans Dressed to kill de Brian De Palma ou La maison de la terreur de Lamberto Bava.
Mais l'androgynie et l'ambiguité peuvent aussi venir à bout de l'homophobie même la plus poussée comme le montre le film de Nicolas Roeg Performance. Un chanteur androgyne joué par Mick Jagger habille un macho homophobe de vêtements de femmes et d'une perruque blonde alors que sa compagne, Anita Pallenberg, projette sur sa poitrine le reflet d'un de ses seins afin de lui donner une apparence entre l'homme et la femme. Le macho finira par succomber, troublé par cette ambiguité, son homophobie s'estompera, subjugué par les allures de garçon d'une de leurs amies et finira par partager le lit du chanteur.
Le cas le plus évident est bien sur celui de Rocky horror picture show où Tim Curry joue un travesti qui par ses accoutrements excentriques et son audace sexuelle séduit un jeune couple qui accepte de partager leur couche avec lui avant de finir par lui ressembler. Le cinéma d'exploitation italien reprendra le film pour en faire en 1980 une version gay sous la férule de Michele Massimo Tarantini intitulé Gay Salomé.
Si on reste dans le monde du spectacle, le monde du rock cette fois, on trouve l'excellent et par instant émouvant Hedwig and the angry inch de John cameron Mitchell avec Michael Pitt. On y suit l'itinéraire d'un transsexuel allemand devenu chanteur de rock poursuivant son ancien boy friend qui lui a volé ses compositions.
Montré sous le jour de la comédie débridée, le travestisme devient un élèment comique et ludique comme également dans La cage aux folles qui fera de Zaza un personnage non seulement haut en couleur mais une véritable personnalité cinématographique.
La mode Drag queen donnera en 1994 le trés bon Priscilla folle du désert de Stephen Elliott avec Guy Pearce.
Et c'est un travesti qui prendra sous son aile le jeune héros de FAQs / Prends moi de Ruppert Lewis.
Les transgenres sont au rendez-vous du très beau Mourir comme un homme du réalisateur portugais Joao Pedro Rodriguez découvert grâce au film choc O Fantasma. On suit ici la tragique destinée d'un homme devenu femme qui souhaite effacer de sa mémoire son passé masculin.
Toujours dans le domaine des transgenres, on ne peut passer sous silence Romeos de l'allemande Sabine Bernardi dont le héros est un FTM, un female to male, une fille en voie de devenir un homme. La réalisatrice pose un regard à la fois juste et ému sur la jeunesse transsexuelle, sa difficulté à s'intégrer et accepter ce corps coincé dans un entre-deux à travers cette love story entre Lukas, son héroïne, et son croquant d'amant.
On mentionnera également Transamerica de Duncan Tucker et Laurence anyways de Xavier Dolan qui adoptent tous deux un ton plus légers.
Francis Girod tournera quant à lui à Bruxelles en 2001 Mauvais genre / Transfixed, un étonnant polar qui se passe dans le monde fermé des transgenres et travestis où erre un psycho-killer qui décime la communauté. Le jeune Robinson Stevenin y incarne un transsexuel qui semble être au coeur de ce carnage.
Plus difficile est le cinéma de Pedro Almodovar avec La loi du désir en 1987 où il montre la complexité de ses héros, gay et transexuels. Tina est devenue transsexuelle pour plaire à son père avec qui elle avait des relations incestueuses mais depuis qu'il est parti, elle ne trouve plus de plaisir sexuel à être une femme si ce n'est dans la beauté de ses formes. Pablo, son frère, est cinéaste gay. Il dirige son nouveau film et dirige un jeune acteur en lui faisant répeter une scène de masturbation où il doit d'abord ne garder que son slip blanc, de se frotter à un pied de miroir avant de se mettre nu et d'adopter une position passive face à son reflet en lui ordonnant de le baiser. A travers cette scène, Pablo projette son homosexualité narcissique sur son jeune acteur mais également ses tendances dominatrices. Un spectateur à la vision du film ira se masturber dans les toilettes en revivant cette scène et tombera amoureux de Pablo qui vivra avec lui ses tendances à la fois passives, il accepte la sodomie, et actives.
C'est par le biais de la comédie érotique que l'espagnol Enrique Guevara, un des spécialistes du cinéma érotique ibère, traite en 1979 le sujet dans Carino mio que me has hecho?. Amoureux de la plantureuse et très volubile Rosa, un jeune garçon va tout mettre en oeuvre pour écarter son mari et tomber dans ses bras. Après bien des déconvenues il parvient à ses fins pour découvrir avec horreur que Rosa est en fait un transsexuel. Ecoeuré il fuit. Pour se venger d'avoir été humiliée et repoussée Rosa le castrera. Sous ses airs de sexy comédie inoffensive, Mio carino que me has hecho? est un drame doux amer moins innocent qu'il n'y parait qui à sa façon ose mettre en avant un véritable tabou avec humour et décontraction en y adjoignant une note de complaisance, osant un gros plan du pénis de son héroïne.
Il faut également citer le film de Marco Risi Mery per sempre et sa suite Ragazzi fuori qui osaient aborder le sujet dans une Italie trés moraliste où le machisme est de mise. On y suit la triste et difficile vie du jeune Mario, adolescent dont le seul souhait est d'être une fille, et qui se travestit pour se prostituer la nuit. Arrêté, il va être confronté à la vie carcérale et la haine de ses co-detenus. Situés à Palerme, les deux films montraient sans détour l'extrême difficulté à vivre une telle sexualité dans un pays où l'homme est roi. Mery per sempre suscita à sa sortie en Italie en 1985 nombre de scandales et de protestations. Le jeune Alessandro Di Sanzo qui interprète Mario est depuis devenu une femme et a poursuivi sa carrière sous son nouveau nom Alessandra Di Sanzo.
Dans la même veine mais 25 ans plus tard dans une Italie où le cinéma gay reste quasi inexistant le jeune cinéaste Sebastiano Riso réalise le téméraire Piu buio di mezzanotte / Les nuits de Davide. Le film retrace avec pudeur le parcours du jeune Davide, 14 ans, rejeté, maltraité par un père inflexible à cause de son androgynie. Le frêle adolescent finit par fuir le foyer parental pour se réfugier à la villa Bellini, un parc de Catane où se regroupent tous les marginaux de la ville. Il va découvrir l'univers de la transsexualité, du travestisme, de la prostitution et lentement s'affirmer. En plus d'aborder des thèmes très délicats à travers un personnage si jeune joué par un acteur qui a l'âge de son rôle Riso flirte par instant avec la pédophilie lors de quelques scènes certes suggérées mais au climat morbide.
En 2007 Lucia Puenzo a réalisé xxy, un film poignant qui raconte l'histoire d'une jeune hermaphrodite de 15 ans dont on suit le douloureux chemin pour qu'elle puisse subir l'opération ultime.
Plus délicat est le cas de Wild tigers I have known de l'américain Cam Archer lorsque son jeune héros âgé de 13 ans alors en quête de son identité sexuelle s'invente non seulement un double féminin afin de faire l'amour au garçon dont il est amoureux mais se travestit en fille jusqu'à ressembler à une véritable petite poupée blonde. Troublant et particulièrement dérangeant puisque le travestissement touche ici un adolescent pré-pubère incapable de trouver sa réelle sexualité.
On clôturera ce chapitre en mentionnant la superbe variante du Dr Jekyll et Mr Hyde qu'est Dr Jekyll et Sister Hyde où Ralph Bates se transforme en Sister Hyde jouée par la troublante Martine Beswick.
L'androgynie est de mise aussi en 1982 dans le trés curieux et new wave Liquid sky de Slava Tsukerman où Ann Carlisle joue le double rôle d'une modèle androgyne et d'un jeune homme junkie dans cette histoire d'extra-terrestres shootés à l'hormone du plaisir.
L'HERMAPHRODISME:
Rappellons que l'hermaphrodisme, union des noms des dieux Hermes et Aphrodite, est chez un même individu le fait de posséder les organes génitaux des deux sexes. Ce phénomène de la nature a rarement été traité au cinéma mais il existe quelques cas dont nous allons traiter comme celui de Eva Robins, la plus célèbre hermaphrodite du cinéma italien.
Né Roberto Coatti en 1958, le corps petit garçon allait dés l'âge de 10 ans présenté d'étonnants signes de transformation puisque sa poitrine se developpait et sa silhouette se féminisait. Il devint vite évident qu'un corps de fille était prsionnier de ce corps masculin. Roberto était hermaphrodite. Il deviendra Eva. Eva devra accepter cette différence, la vivre au quotidien mais également en parler pour mieux pouvoir l'affronter. C'est sous les feux des projecteurs que Roberto/Eva va trouver le courage de se montrer et s'affirmer. En 1979, Eva apparait dans Cérémonie des sens de Antonio D'Agostino dans son propre rôle même si pour les scènes hardcore, elle eut recours à une doublure. En 1980, D'Agostino puis l'année suivante l'espagnol Zacaria Urbiola vont respectivement mettre en scène Eva man et El regreso di Eva man dont le but est d'exploiter cette différence de façon voyeuriste. L'Italie s'empare du phénomène et Eva devient la cible de tous les médias. Elle craque refusant d'être ainsi exploitée. Elle tire alors un trait sur ses écarts cinématographiques et dés 1982 s'oriente vers un cinéma plus traditionnel avec notamment Ténèbres. Elle est aujourd'hui une des artistes les plus connues d'Italie, chanteuse, actrice, comédienne et présentatrice. Eva ne s'est jamais faite opérer. Elle considère que cette différence est son corps et qu'elle doit vivre heureuse avec.
On notera la présence d'une superbe hermaphrodite, Ashley Queen, dans Le due bocche di Marina, un hardcore transalpin signé Franco Lo Cascio. Marina Frajese et Giuliano Rosati se joindront à elle pour une jolie séquence de triolisme.
Un des cas d'hermaphrodisme au cinéma parmi les plus connus est celui du petit hermaphrodite présent dans le Satyricon de Fellini qui en fait un personnage quasi surréaliste.
Dans Vices privés vertu publique Miklos Jancsu nous présente un personnage hermaphrodite joué par la toujours troublante Theresa Ann Savoy. Elle est une jeune marquise qui possède un sexe d'homme qu'elle aime masturber ou que sa nourrice jouée par Laura Betti aime caresser.
Toujours en Italie, citons l'étrange cas de La maison aux fenêtres qui rient de Pupi Avati et ce prêtre qui se révélera finalement être une créature hermaphrodite qui dissimule sa poitrine sous sa soutane.
L'hermaphrodisme est aussi au coeur du slasher Sleepaway camp qui osa présenter le premier psychopathe hermaphrodite du cinéma lors de son stupéfiant final.
Wes Craven utilisera de nouveau ce sujet pour La ferme de la terreur puisqu'on découvrira que le personnage qu'interprète Lisa Hartman est une créature hermaphrodite qui ici pour la communauté mormon devient une incube.
En France, on mentionera le curieux Mystère Alexina de René Feret en 1985 qui décrit l'étrange cas d'Alexina, jouée par le dessinateur de bandes dessinées Vuillemin, une jeune fille élevée dans un couvent dans l'ignorance la plus totale de son corps et de son sexe jusqu'au jour où elle tombe amoureuse de Sara et découvre qu'elle est un homme!
ADOLESCENCE ET VIRGINITE AU CINEMA:
A la fin des années 30, Graham Greene est poursuivie en diffamation pour avoir osé proclamer qu'un enfant pouvait susciter un interet charnel en parlant de Shirley Temple qui à quatre ans arborait des poses sensuelles en imitant Marlene Dietrich dans Kiddin Hollywood. L'innocence ne cessera de tenter le cinéma, le mythe de l'enfant érotisant qui allie la pureté de l'innocence et l'envie de débauche. Il permet aux adultes de revivre leurs premiers émois et de satisfaire leurs désirs de corrompre l'innocence. Le mythe de la lolita... ou du lolito... va dés les années 50 prendre une place très importante dans la littérature depuis la sortie du roman de Nabukov puis au cinéma où il créera nombre de scandales, roman mis en scène par Kubrick qui dut vieillir son héroine qui passe alors de douze à quatorze ans.
Louis Malle avec La petite connaitra en 1978 les mêmes problèmes mais la libération des moeurs des années 70 permet au cinéma de faire exploser les limites et de ne reculer devant aucune limite.
La pré-adolescence ou l'adolescence excite l'imagination des cinéastes et les ébats de jeunes filles en fleur deviennent tout un pan du cinéma érotique ou non. Des flous artistiques de David Hamilton dans les années 70 où se perdent les jeunes nymphettes de Tendres cousines, Bilitis et autres Laura, Les ombres de l'été ou Premiers désirs où s'ébattait une toute jeune Emanuelle Béart aux films de Larry Clarke aujourd'hui avec ses adolescents dépravés déflorant des fillettes pré-pubères dans Kids, ceux tout aussi dépravés de Bully qui vont jusqu'au meurtre ou les skaters latino en jean moulant de Wazzup rockers dont ses détracteurs ne voient que pédophilie déguisée et voyeurisme gratuit, ce sont l'Italie et l'Allemagne qui aligneront le plus d'oeuvres souvent fort controversées illustrant ces thèmes délicats.
L'Italie dés les années 50 va livrer des oeuvres qui feront frémir la censure en mettant en scéne des histoires d'amour entre adolescentes en fleur et hommes murs même si en ces années, ce qui est alors montré ferait aujourd'hui sourire. Remis dans un contexte social et politique, le cinéma était alors pour l'Italie le moyen de sortir d'une longue période de tyrannie où régnaient en maitre le Vatican et les institutions morales, un pays qui sortait d'un long régime fasciste et qui ne souhaitait alors plus que de pouvoir enfin exploser. Le cinéma sera ce moyen.
Les premiers réalisateurs coupables d'oeuvres sulfureuses comme on l'a vu dans le dossier Teensploitation / Le mythe de la lolita à l'écran seront Alberto Lattuada et Salvatore Samperi avec notamment La spiaggia en 1953, Guendolina en 1957 ou encore Dolci inganni / Les adolescentes en 1960, Labra rosse de Giuseppe Bennati, Il rossetto/ Jeux précoces de Damiano Damiani cette fois qui mettent tous en scène des adolescentes en proie à leurs premiers tourments sexuels qu'elles vivent avec des hommes plus agés. Même si on se contente de suggérer, de filmer ces plage où on s'ébat vêtue de ce si indécent petit bikini ou montrer un réveil troublé suite à de doux rêves érotiques, la censure est dans tout ses états.
Romina Power sera une des premières lolita que l'Italie portera aux nues dés 1965 avec des titres tels que Ménage à trois, Come imparai ad amare le donne où Romina, à tout juste seize ans, apparait nue sur l'affiche. C'est avec I caldi amori di una minorenne/ Le trombe dell'apocalisse et Perversion qu'elle devient un véritable phénomène avant d'atteindre la renommée mondiale avec Justine ou les infortunes de la vertu de Jess Franco en 1969. Si dans Perversion elle y faisait son premier topless en jouant une adolescente hippy qui fume du cannabis et s'adonne aux plaisirs de l'amour libre en participant à des orgies mondaines tout en projettant des snuff films, elle apparait nue dans Justine même si cette nudité dans cette adaptation fidèle de l'oeuvre de Sade reste des plus pudiques.
Lentement dés le début des années 70 avec la libération des moeurs et la liberté sexuelle grandissante, l'Italie ne cessera de repousser les limites permises jusqu'à ces excès qui trouveront leur apothèose entre 1975 et 1978.
La sexy comédie fera naitre les séries des Lycéennes et autres Collégiennes dont la superbe Gloria Guida qui n'avait que 16 ans au début de sa carrière en sera une des stars et Mario Imperoli un des principaux réalisateurs. Blue Jeans, La ragazzina, Le dolci zie, La liceale, La minorenne, titres O combien évocateurs qui jadis subirent les foudres de la censures italienne, mais aussi La cognatina, La svergognata, Sedicianni, La prova d'amore, La bolognese, La studentessa, La novizia ou encore Senza buccia sont quelques infimes exemples de ce cinéma florissant. Si on est dans le registre de la comédie voire parfois la comédie douce-amère, certains réalisateurs y ajoutent des thèmes plus difficile comme la prostitution ou l'inceste.
On donne également dans le drame avec des histoires parfois fortes et tragiques comme La orca et sa suite Oedipus orca de Eriprandio Visconti, Nenè, Porci con le ali, Desideria la vita interiore ou le cinglant Storie di vita e malavita qui rassemble péle-mèle pédophilie, prostitution, misère avec scènes parfois explicites de sexe adolescent.
Ce sera surtout quatre films qui déchaineront les passions mais seront aussi à l'origine de nombreux scandales: Le faro da padre / La bambina où une adolescente de seize ans attardée mentale tombe amoureuse d'un avocat, le dérangeant La maladolescenza où la troublante Eva Ionesco se laisse aller à d'audacieux jeux sexuels avec Martin Loeb, son ami de vacances, et sa cousine de treize ans, La gamine de Mimmo Cattanarich où Pierre Clementi tombe éperdument fou amoureux d'une jeune adolescente jouée par Katya Berger et enfin le dramatique L'immoralità de Massimo Pirri où une jeune adolescente de 13 ans tombe amoureuse d'un maniaque sexuel en cavale joué par Howard Ross qu'elle va cacher chez elle avant de se donner à lui.
Le seul véritable intérêt de Emanuelle queen of sados avec Laura Gemser est la présence d'une totale jeune inconnue aux formes nubiles, Livia Russo, qui interprète la fille d'Emanuelle. Le réalisateur grec Elias Mylonakos nous offre une étonnante scène de douche où il filme la jeune fille sous la douche de façon assez complaisante avant une longue séquence en boite où montée sur un plot elle danse frénétiquement sur air disco tandis que Mylonakos la filme par en bas afin que le spectateur puisse admirer sa culotte. La jeune fille sera en fin de métrage violée par l'amant de sa mère sur une plage.
Plus tardivement puisqu'il date de 1992, on ne peut oublier le film de Aurelio Grimaldi, scénariste de Mery per sempre, Acla la discesa di Acla a Floristella qui nous plonge au coeur des mines dans les années 50. Acla a douze ans et a presque atteint l'âge d'aller travailler au fond des mines avec d'autres enfants qui sont non seulement sont les esclaves des mineurs mais aussi leur objets sexuel. Les enfants se retrouvent donc entre eux, contraints aux relations homosexuelles et proie de ces hommes sans pitié. Une phrase d'un des mineurs résume le film: Nous avons nos femmes le dimanche, la semaine on a les enfants!
L'Espagne par le biais de Eloy De La Iglesia s'empara de ce thème délicat à travers des oeuvres souvent difficiles notamment le douloureux El sacerdoce où un prêtre ne peut réfréner ses désirs sexuels pour les jeunes garçons et le très dur et pointu El diputado où cette fois un politicien marié nourri une passion dévorante pour les adolescents rebelles. On citera également les oeuvres de Augustin Villaronga dont le difficile Tras en cristal / In a glass cage où un ancien officier SS torture de jeunes adolescents. Du même réalisateur on citera également El nino de la luna et 99,9.
Du coté de la Slovéquie, on retiendra le douloureux et très sombre Mandragora de Wiktor Grodeki qui traite ici de la prostitution adolescente à travers la descente en enfer d'un garçon de 16 ans qui a fugué et doit vivre en vendant son corps avant de se retrouver dans un réseau de films clandestins gay. Film sans concession et particulièrement pessimiste, Mandragora montre sans détour ces garçons perdus en proie aux vices d'adultes sans scrupule. Grodeki avait déjà abordé le sujet dans deux films documentaire Body without souls et Angels but not angels.
La Norvège tentera en 1987 de repousser les limites de La maladolescenza avec Is-Slottet où cette fois deux jeunes adolescentes découvrent leur sexualité ainsi que leur attirance mutuelle au coeur d'un petit village norvégien des années 40. Hormis quelques plans de nudité enfantine, Is-Slottet / Ice palace est avant tout une magnifique allégorie, un film hautement symbolique auix allures de conte, d'une beauté presque surréaliste, une féerie nordique pleine d'émotion et de tendresse, Blom ayant choisi le chemin inverse de Mulargia.
De Suède on ne peut pas faire abstraction de Barnens ö / Children's island de Kay Pollack qui nous entraine à suivre le jeune Reine, un pré-adolescent qui refuse de devenir adulte. Il sait pertinemment que c'est son dernier été avant qu'il ne se transforme lentement en homme et il est bien décidé à en profiter. On suit donc son parcours, on partage ses angoisses, ses pensées les plus intimes, sa peur de voir son corps muer un peu plus chaque jour, voir apparaitre ses premiers poils pubiens sur lesquels il fait une véritable obsession. Longtemps rejeté par le public occidental en raison de quelques plans de nudité pré-adolescente, Barnens ö reçut de nombreux prix dans son pays tout comme au festival de Berlin où il fut présenté jadis. On notera que la bande originale est signée Jean Michel Jarre.
Toujours dans les oeuvres à controverse, citons le hongrois The annunciation où Andras Jeles, son réalisateur, revisite à sa façon la Genèse. Sorte de kaleidoscope hypnotique, The annunciation traite d'existentialisme d'une manière provocante sur fond d'images spectrales qui noient le spectateur dans une sorte de conte biblique où tous les acteurs sont de jeunes adolescents dont la semi-nudité est un des facteurs du film.
Toujours du coté des pays scandinaves, on mentionnera le très beau You are not alone / Du er ikke alene réalisé par les danois Ernst Johansen et Lasse Nielsen en 1978 où cette fois un jeune garçon de douze ans découvre sa sexualité lorsqu'il prend conscience que sa relation avec son ami agé de quinze ans va au delà de l'amitié. Johansen et Nielsen transgressent les tabous et osent montrer les deux adolescents s'embrasser sous la douche, tendrement, avec pudeur, dans le cadre austère d'un strict pensionnat tenu par le père de l'un d'eux. Le film se terminera par le "coming-out" des deux garçons qui oseront vivre au grand jour leur relation suite au renvoi de plusieurs élèves ayant fait passer des photos pornographiques. Au delà du sujet qu'il propose, You are not alone est également un film sur la recherche de soi même, ce passage de l'enfance à l'adolescence où les choses ne sont pas toujours claires quant à sa sexualité.
Dans un registre plus posé on trouve le téléfilm néerlandais Nachttocht dans lequel un adolescent d'une douzaine d'années en pleine quête d'identité sexuelle vit très mal la relation de sa mère avec un jeune professeur qu'il considère comme son meilleur ami.
Plein de tendresse et filmé avec beaucoup de pudeur, For a lost soldier du néerlandais Roeland Koerbosch nous transpose dans la tourmente de la seconde guerre mondiale pour nous faire vivre la belle histoire d'amour entre un soldat américain et un jeune adolescent qui découvre sa sexualité et plus précisément son homosexualité à une époque où on ne parlait pas de ces choses. Cette relation interdite bouleversera à jamais son destin.
Dans En tu ausencia / In your absence de l'espagnol Ivan Noel, un jeune garçon traumatisé par la mort de son père, s'éprend de plus en plus d'un étranger qu'il a rencontré sur la route. Cette relation le conduira à une tragédie dont il ne sortira pas indemne. Cet étrange homme nourrit en effet pour le jeune Pablo des intentions qui n'étaient peut être pas celles que celui ci attendait. Petit bijou du cinéma indépendant, le film de Noel est une oeuvre difficile, une introspection dans l'univers d'un adolescent déchiré par son passé, une sorte d'oeuvre d'art belle et profondément intelligente.
Dans Whole new thing du canadien Amnon Buchbinder c'est un élève aux allures androgynes qui tombe amoureux de son professeur d'anglais, un quinquagénaire homosexuel qui vit avec son amant. Cet amour va lentement tourner à l'obsession et engendrer bien des problèmes.
Toujours du Canada nous vient Jet Boy / Moments où un adolescent fugueur de 15 ans doit vivre de la prostitution avant d'être recueilli par un homme.
En France bien avant La petite, Les amitiés particulières firent scandale en 1964. Tiré du roman de Roger Peyrefitte, on y découvrait les tendances pédophiles des prêtres jésuites dans un pensionnat où un jeune garçon de 11 ans tombait amoureux d'un camarade beaucoup plus âgé tandis que dans The Devil's playground ce sont des prêtres qui sont fortement cette fois attirés par leurs jeunes pensionnaires.
Le film de Bernard Queysanne, L'amant de poche, fit couler beaucoup d'encre en 1978. Un adolescent de 15 ans est amoureux d'une call girl de 30 ans, Mimsy Farmer, qui lui fera découvrir le sexe lors de séquences croustillantes qui n'évitent pas les plans de nudité de l'adolescent joué par Pascal Sellier.
Dans le sulfureux Divided into zero du canadien Karim Hussain un vieillard dont on suit le parcours depuis sa petite enfance torture une fillette avant de la crucifier, Hussain sous-entendant clairement les tendances contre-nature de son personnage.
Almodovar traitera lui aussi de la pédophilie dans La mauvaise éducation en 2004, film qui malheureusement s'éparpille un peu trop et perd son sujet par la même.
On citera aussi le film allemand La tendresse des loups de Ulli Lommel qu'il réalisa en 1973. Le film produit par son ami Rainer Werner Fassbinder narre la vie d'un homme qui ne peut s'empêcher d'entrainer chez lui de jeunes mineurs à qui il offre le gite contre quelques moments de plaisir avant de les tuer et les offrir en repas à ses amis. Si ici on suggère plus qu'autre chose notamment lors d'une séquence mettant en scène un enfant, La tendresse des loups, tiré d'une histoire vraie, dévie par la suite vers d'autres fantasmes de plus en plus sordides et macabres. L'homme se gorge de leur sang tel un vampire avant de satisfaire ses pulsions nécrophiles et cannibales.
Le cinéma gay explorera bien entendu ce thème avec notamment le très beau et pudique Eban and Charley, émouvant film de James Bolton où un trentenaire tombe amoureux d'un adolescent paumé. Le film tente de démontrer avec pudeur et sensibilité la difficulté de vivre une relation amoureuse avec une personne dont la différence d'âge est frappante, d'autant plus difficile s'il s'agit d'un adolescent.
Plus difficile est l'essai de Barbet Schroeder en 2000 avec La vierge des tueurs où un sexagénaire retourne en Colombie où il vivra une relation tempetueuse avec Alexis, un adolescent délinquant de 16 ans. Quand ce dernier est tué, il fera la rencontre d'un autre adolescent dont la ressemblance avec Alexis est frappante. Tourné en DV, La vierge des tueurs n'est pas dépourvu de scènes de sexe assez soft et de nudité adolescente jamais déplacée ni vulgaire mais l'ensemble est aici assez ennuyeux et plutôt laid.
L'apothèose fut atteinte avec Genesis children, sorte de conte philosophique et christique où le réalisateur se complait à filmer une bande d'adolescents recrutés par un étrange prêtre qui les emmènent sur une plage afin qu'ils y fassent l'apprentissage de la vie. Saisi lors de sa sortie, le film disparut jusqu'à sa resortie récente via un DVD. Genesis children est aujourd'hui un film culte du cinéma gay, une sorte de précurseur du film de nudistes.
S'il reste une scène qui aujourd'hui risque fort de toujours choquer les moralistes et défenseurs de la vertu c'est bel et bien celle de Taxi zum klo de l'allemand Frank Ripploh, réalisé en 1982. Lors de la projection d'un film super 8 en N/B, le réalisateur nous montre un instituteur demander à un élève de le masturber. Pris de panique, il se sauve et va raconter à sa mère, outrée, l'incident. Une telle séquence serait de nos jours impensable et montre combien le cinéma d'alors était libre notamment dans certains pays d'Europe. Ripploh désamorce son impact en tentant un humour de mauvais goût qu'on appréciera ou non.
Plus tragique est Sin destino / Sans destin du mexicain Leopoldo Laborde puisque une acte pédophile est au coeur du traumatisme de Francisco, un jeune prostitué de 15 ans. Victime d'un vieux pornographe qui prit des photos de nu alors qu'il n'avait que 9 ans et entretint avec lui une relation interdite, Francisco n'a jamais oublié ce cauchemar qui aujourd'hui encore le hante. Non seulement il vend son corps pour survivre dans les rues miséreuses de Mexico et payer ses doses de cocaïne mais il ne peut avoir de relation normale avec une fille.
Le cinéma X explose quant à lui à la fin des années 80 avec Cadinot et George Duroy alias Bel ami et leurs désormais mythiques modèles à jeans "explose-sexe" et slips blancs qui s'ébattent entre eux, impudiques et gourmands..
Pour aller au coeur du sujet et approfondir ce chapitre, nous vous invitons à consulter le dossier sur le mythe interdit de la lolita à l'écran qui passe en revue ces différents thèmes.
L'INCESTE:
L'inceste n'est pas rare à l'écran, il est même souvent présent et ce depuis les années 50, même s'il est souvent dédramatisé et montré avec tendresse et émotion, amoindrissant par la même la tension du sujet. Si Le souffle au coeur de Louis Malle en 1971 avec Lea Massari et le jeune Benoit Ferreux fut à sa sortie un énorme scandale, il montre pourtant que l'inceste peut être quelque chose de beau, de magnifique, un amour pur entre une mère et son fils, presque émouvant. Si le film de Malle est d'une innocente beauté jusqu'au dénouement final où tout en suggéré Lea Massari couchera avec son fils et le dépucelera, La luna est un film beaucoup plus cruel et sombre voire tragique où là encore un fils entretient une relation incestueuse avec sa mère qui le masturbe et lui donne le sein.
Dans Ma mère qui fut plus objet à scandale et de par son sujet et la gratuité de certaines séquences, Isabelle Huppert masturbe son fils, Louis Garrel, et lui fait même un analingus en public. C'est dans un rôle inverse qu'en 1984 Isabelle Huppert avait des désirs incestueux pour sa mère dans L'histoire de Pierra.
En 1982, dans l'espagnol Amor estrambo amor, un fils, Marcelo Ribeiro, découvre sa mère, Xuxa Meneghel, dans un bordel où elle se prostitue. C'est elle qui fera son éducation sexuelle en couchant avec lui.
On retrouve le même schéma dans litalien Senza vergogna de Gianni Siragusa où Malisa Longo fera l'éducation sexuelle de son fils handicapé, Christian Borromeo, en se donnant à lui afin qu'il ne souffre plus de cette virginité forcée.
Le cinéma de genre italien et surtout le cinéma d'exploitation regorge de propos incestueux, d'allusions incestueuses. C'est une des bases comme toute autre déviance sexuelle du sexploitation et de l'euro-trash mais également de toute une vague du cinéma érotique italien du début des années 70. Ce dernier s'est en effet dès la fin des années 60 et jusqu'au milieu des années 70 spécialisé dans un courant assez morbide basé sur des relations amoureuses impossibles le plus souvent incestueuses qui mènent le plus souvent au drame.
C'est essentiellement Salvatore Samperi qui ouvrit ce riche filon en 1968 avec Grazie zia / Merci ma tante / Merci Lea où Lisa Gastoni jouait une tante qui entretenait une relation psycho-incestueuse avec son jeune neveu joué par Lou Castel. Une multitude d'oeuvres virent ainsi le jour et on ne compte plus les tantes amoureuses de leur neveu, les amours adolescentes entre cousins et cousines ou frères et soeurs. On citera notamment le superbe Quella strana voglia d'amare de Mario Imperoli en 77, un de ses meilleurs films.
Plus dramatique est la relation incestueuse qu'entretient une jeune fille considérée comme une sainte avec son oncle qui assouvit ses instincts incestueux bien dissimulé derrière les murs d'une abbaye dans la comédie dramatique de Giulio Petroni Non commettere atti impuri.
L'étrange et maladif Amore e morte nel giardino degli dei, unique film de Sauro Scavolini, narre quant à lui la relation morbide qui unit un frère et une soeur depuis l'enfance. Tous deux orphelins, ils ne ses ont jamais quittés et ont développé au fil du temps une relation incestueuse à la limite de l'obsession dont ils sont devenus prisonniers. Incapable de vivre l'un sans l'autre, leur destin sera une véritable tragédie dont la seule mort les délivrera.
Tout aussi maladif mais au sens pathologique du terme cette fois puisqu'il flirte avec la folie homicide est l'inceste tel que l'espagnol José Ramon Larraz le montra dans ses toutes premières oeuvres où il fut un sujet récurrent. Dans Whirlpool / L'enfer de l'érotisme, l'inquiétant Karl Launchbury vit une relation incestueuse avec sa mère adoptive, dans Deviation / Déviation sexuelle c'est avec sa soeur, une étrange jeune femme souffrant de pulsions meurtrières, qu'il entretient des liens incestueux. Enfin ce même Karl Launchbury, acteur fétiche du cinéaste, a des relations interdites avec sa tante dans Scream and die.
L'inceste est au coeur même de l'intrigue du très beau mais méconnu Lucrezia Giovane de Luciano Ercoli puisque la jeune Lucrezia Borgia est amoureuse de son frère joué par un diabolique Massimo Foschi mais elle se donne également à son propre père, le pape. Cette relation incestueuse violente, dévorante et désespérée sèmera la mort et conduira au drame final.
On ne compte plus les films qui y font simplement allusion comme I vizi morbosi di una governante, Voyeur pervers ou la traite de façon plus ou moins explicite comme Emanuelle et Johanna où les deux soeurs finiront par se retrouver et faire l'amour, Le dolci zie de Imperoli encore où trois tantes intriguent pour pouvoir vivre des relations incestueuses avec leur jeune neveu. Plus tragique est la relation entre Leonora Fani incarnant dans Nenè de Salvatore Samperi une adolescente de 15 ans faisant l'apprentissage sexuel de son jeune cousin, Sven Valeschi, un enfant de 9 ans mal dans sa peau. Leur relation osée mènera l'enfant vers la destruction.
On citera aussi dans le registre fantastique cette fois Byleth le démon de l'inceste avec Mark Darmon.
La sexy comédie italienne s'amusa souvent de ce thème et nombre d'oncles furent troublés par leurs nièces, de tantes par leurs neveux, de cousins par leurs cousines sans compter les belle-mères peu farouches prêtes à tout pour charmer leur benêt de beau-fils et les déniaiser. On citera entre autres nombreux exemples Les tourments de l'innocence de Dallamano ou Grazie nonna tous deux avec Edwige Fenech. Parfois sous couverts de la comédie aigre-douce, on traitait du sujet de façon plus sérieuse comme dans Blue jeans et La liceale, les deux premiers films de Gloria Guida.
Carole Laure dans Préparez vos mouchoirs fera connaitre à un adolescent rejeté par ses camarades ses premières expériences sexuelles en l'entrainant dans son lit.
Larry Clark ne pouvait ne pas en parler et c'est de la manière crue qu'on lui connait qu'il le fera dans Ken park en montrant un adolescent coucher avec la mère de son meilleur ami avec notamment ici un inoubliable cunnilingus.
La base de La route de Salina de Pierre Granier-Deferre prend comme point de départ la tragique relation incestueuse entre une soeur et un frère, Mimsy Farmer et Marc Porel, relation qui conduira la jeune fille vers une folie irréversible.
Comment ne pas évoquer Chair pour Frankenstein où Paul Morrissey brisait le mythe du célèbre baron en lui faisant épouser sa propre soeur volage qui lui donnera deux enfants... ou comment l'Italie a toujours aimé casser les légendes en leur donnant un air de décadence et de perversion.
C'est volontairement que ce chapitre est ici survolé puisque le thème a été largement approfondi dans le détail dans le dossier sur le mythe interdit de la lolita auquel nous vous renvoyons.
VOYEURISME ET EXHIBITION:
Est il surprenant de dire que le septième art et le plus grand peep-show du monde? Est ce étonnant de voir que le fameux code Hays stipulait en 1930 que le cinéma devait s'abstenir de toute scéne de déshabillage et de passion car elles ont tendance à susciter et exciter l'imagination surtout si celles ci comportent des plans d'étreintes lascives et de contacts corporels. Au même titre que celles ci peuvent donner lieu à quelques attouchements solitaires.
Les premiers balbutiements du septième art se contentent de peep-show dévoilant quelques formes dénudées comme La puce en 1857, montrant une strip-teaseuse enlevant ses vêtements à la recherche d'une puce! Dans The hypocrites en 1915 on peint même sur la pellicule image par image des habits sur l'actrice.
C'est encore Dietrich dans les années 30 qui fut au coeur du scandale avant le phénomène Bardot dans les années 50 et ses fameux bikinis, vêtements bien improbables alors et si impudiques. Le strip-tease devient alors un des éléments forts du cinéma, véritable stimulant pour l'homme. Il montre en effet la femme ou l'homme dans toute la fierté de sa sexualité et de son corps allant à l'encontre même de l'image qu'on se fait de la pudeur ou de la honte, de l'inhibition. Le strip-tease le plus éhonté restera sans doute celui de Jane Fonda dans Barberella en 1968, se dévêtissant en apesanteur sans la moindre honte. Le cinéma devient donc un catalyseur actif/passif, l'acteur se dénude, le spectateur espionne. Mais le voyeurisme/exhibition est aussi parfois le coeur du film où le spectateur prend du plaisir à regarder des êtres prenant eux leur plaisir à regarder ou s'exhiber comme dans Peeping Tom / Le voyeur ou Voyeurs pervers où cette fois on joue en plus avec la perversion.
Regarder par le trou de la serrure ou espionner plus ou moins discrètement des ébats sexuels devient un thème récurrent du cinéma érotique en général mais surtout pour en revenir au cinéma qui nous est cher, le cinéma de genre italien que ce soit les sexy comédies ou le sexploitation et ses dérivés, nunsploitation, nazisploitation, WIP...
On ne compte plus les servantes, soubrettes, infirmières, profs et autres coquines se doigtant en espionnant joyeusement des corps s'enlaçant, faisant l'amour ou se touchant en solitaire, ni les adolescents épiant leurs tantes sous la douche ou dans leur chambre par le trou de la serrure. L'espagnol José Maria Forqué imaginera même un périscope avec lequel un adolescent espionnent ses deux voisines lesbiennes dans L'infirmière a le feu aux fesses.
On pourrait citer aussi des films tels que Sexe mensonges et vidéo voire même Phantom of the paradise où Paul Williams vit dans ce palais dont chaque coin et recoin est garni de caméras afin d'épier tout ce qui se passe, à la fois chez lui et partout dans le monde au même titre qu'Alec Baldwin espionnant Sharon Stone par tout un système de caméras dans Sliver.
Il est par contre plus rare que l'homme s'exhibe à l'écran. Quand ils le font c'est plus dans un contexte comique qu'érotique amplifiant ainsi leurs carences ou leurs prouesses comme souvent dans le cinéma italien et de façon plus générale au cinéma. On tourne en dérision une situation coquace qui déclenche alors le rire et désamorce ainsi l'attrait sexuel. La représentation de la nudité masculine donc du pénis reste dans notre société un gros tabou culturel notamment dans un contexte homosexuel ou plus évident encore quand une femme évalue, commente, regarde ou désire ce fameux objet de tentation.
Mais il existe des exemples d'exhibition masculine purement jouissive dénuée de toute gêne ou fanfaronnade. On se souvient d'un tout jeune Tom Cruise en 1981 dans Risky business glissant en chaussettes blanches et dansant en slip moulant, une scène qui peut faire penser à Ian Sommerhalden dans Les lois de l'attraction où il s'exhibe en boxer moulant devant sa glace. Remémorons nous la scène de l'adolescent de Oubliez Venise qui déambule nu en érection dans la rue fier de sa virilité, celle de Olivia Hussey admirant les fesses nues de Leonard Whiting dans Roméo et Juliette alors que dans La clé de Tinto Brass où Francesco Branciaro arbore fièrement un sexe en érection.
Pour le voyeur, surpendre quelqu'un nu ou lors d'ébats ajoute au spectacle le piment de l'interdit, le plaisir du viol de l'intimité d'autrui. A sa façon car tapi, le voyeur impose sa volonté et le refus de l'autre. La masturbation accompagne souvent l'acte du voyeur, autre pratique tabou que le cinéma ne se gênera pas de montrer.
Il peut être source de plaisir malsain et de pulsions sadiques comme dans Giallo a Venezia où Gianni Dei aime donner sa femme Leonora Fani à des inconnus pendant qu'il les épie. Il la fera même violer par deux inconnus pour satisfaire ses instincts. Même schéma pour Emanuelle et Francoise de Joe D'Amato où George Eastman livre Patrizia Gori à des inconnus afin qu'il la voit se faire violer. Regarder et être regardé. Quand l'exhibition épouse le voyeurisme en une parfaite union.
Le voyeurisme est au coeur même de l'intrigue de Voglia di guardare de Joe D'Amato en 1986. Jenny Tamburi doit subir les assauts d'autres hommes sous l'oeil concupiscent de son époux tapi derrière un miroir sans tain. Ce même thème sera repris par Tinto Brass dans L'uomo che guarda / Le voyeur en 1994.
C'est également en observant Alex par l'entrebâillement de sa porte de chambre d'hôtel que Corinne Clery débutera une relation torride avec Bruce Robinson dans Kleinhoff hotel de Carlo Lizzani.
Dans le malsain Voyeur pervers / Occhio dietro la parete de Giuliano Petrelli la perverse Olga Bisera et son mari espionnent grâce à des caméras leur hôte, John Philip Law, avec qui ils vont créer une relation équivoque et malsaine.
Mais dans un sens, on pourrait aussi dire pour conclure ce chapitre qu'un des genres le plus sujet au voyeurisme malsain est tout simplement le mondo. Les films de ce genre dont des réalisateurs italiens comme les frères Castigloni, Antonio Cimati, Franco Prosperi entre autres sont les piliers satisfont en fait tous les instincts les plus vils du spectateur et devient un immense miroir sans tain où il peut voir et se repaitre de toutes les horreurs du monde filmées sous un jour pseudo documentaire afin de déculpabiliser le propos. Le sexe sous toutes ses formes y est omni-présent tout comme la nudité et l'étalage de l'intimité la plus secrète. Les envies voyeuristes et le plaisir qu'elles procurent toutes malsaines soient elles sont ici bel et bien flattées et en font un des interets du genre, tout controversés que soient ses interets, le mondo regroupant de surcroit la plupart des déviances existantes y compris les pires comme la nécrophilie.
LA MASTURBATION:
Nombre de films regorgent d'allusions à la masturbation donnant lieu à de coquines situations qui souvent déculpabilisent l'adepte du plaisir solitaire. La masturbation est souvent présente au cinéma sous bien des formes.
Dans Fondu au noir, Dennis Christopher se masturbe en pensant à Marylin Monroe qu'il imagine venir à lui simplement pour oublier ses frustrations sexuelles et satisfaire ainsi son cruel manque d'affection. La masturbation est là un moyen de posséder par la puissance de la pensée ce qu'on n'a pas ou ne peut avoir.
On retrouve ce cas de figure dans le brutal Vies brûlées de Marcelo Pyneiro lorsque Angel se masturbe en pensant à son ami, Nene, qui désormais se refuse à lui. C'est pour lui le moyen de vivre cet amour ardent qui le ronge depuis que son amant l'a rejeté.
Dans Les roseaux sauvages le héros se fait masturber par son copain en sachant qu'il pense non pas à lui mais à sa copine mais il profite de cet instant privilégié qui ne se reproduira plus. On retrouve ce schéma dans Velociraptor, deux amis se donnent du plaisir mutuellement à la veille de l'apocalypse.
Toujours dans le registre cinématographique, les adolescents des Innocents de Bertolucci se masturbent sur une photo de Marlene Dietrich jusqu'à éjaculer dessus alors que ceux de Krampak de l'espagnol Cesc Gay le font de façon plus spirituel en utilisant la technique du Krampak ou masturbation cérébrale, l'excitation par la pensée avant de passer à l'acte réel. Jordi Vilches masturbe alors son ami dans son lit et vice versa.
Toujours en Espagne et encore avec Jordi Vilches, on ne manquera pas de citer Fin de curso, comédie adolescente à l'américaine de Miguel Marti réalisé en 2005 et ses nombreuses scènes de masturbation étonnantes, principale préoccupation d'adolescents en proie aux turpitudes du sexe. On se masturbe seul aux toilettes, entre amis en feuilletant des magazines de pin-ups ou seul la nuit au fond de son lit en faisant de bien jolis rêves humides peuplés de créatures divines.
Dans To play or to die, le jeune héros se masturbe en pensant à celui qui lui fait tourner la tête mais également pour satisfaire ses frustrations de plus en plus violentes qui le conduisent lentement vers la folie. Le jeune Geerts Hunnaerts nous avait quelques années auparavant surpris dans une scène de masturbation particulièrement explicite dans Crazy love de Domnique Derruddere.
Le héros de O Fantasma après avoir dérobé un vieux slip usagé du jeune homme sur lequel il fantasme ne cessera de se masturber en le portant ce qui nous vaut une très belle scène de plaisir solitaire sous la douche. A travers ce slip en ayant recours à la masturbation, il vit cette histoire d'amour que cet inconnu lui refuse. Excité par les volcaniques ébats d'un couple, Gabino Rodriguez dans Tout le bonheur du monde baisse ses sous vêtements et se masturbe frénétiquement à leurs cotés, une occasion pour le réaliasteur, Julian Hernandez, de montrer un plan inattendu du sexe en érection de son jeune comédien.
Andersen Gaybrich lors d'une soirée arrosée ouvre la braguette de Chris Stafford afin de le masturber fievreusement, ne pouvant résister à l'envie qui le ronge dans Edge of seventeen.
Dans Le souffle au coeur on découvre sa sexualité et son corps par la masturbation entre copains et le mesurage de son sexe alors que dans nombre de films érotiques de belles jeunes filles en fleur frémissent sous le feu de leurs premiers désirs en se touchant en solitaire lorsqu'elles ne le font pas entre elles. Ceci constitue tout un pan du cinéma érotique des années 70 dont celui de David Hamilton.
Dans Ma mère, Isabelle Huppert masturbe son fils Louis Garrel avec qui elle vit une relation quasi incestueuse. C'est un jeune pianiste joué par Benoit Magimel que l'actrice masturbe dans La pianiste. Dans La bambina de Alberto Lattuada la grand-mère de Theresa Ann Savoy la masturbe afin qu'elle cesse de pleurer et s'endorme, mais il lui est interdit de se finir à la main et de jouïr. L'adolescente gardera cette habitude lorsqu'elle est avec son amant.
Bianca Marsillach dans Le miel du diable de Lucio Fulci en toute imprudence masturbe son amant dont elle est folle amoureuse alors qu'ils foncent sur la route en moto. On retrouve cette scène dans le premier hardcore de Alberto Cavallone Violée par un nain.
Dans Querelle de Fassbinder, Brad Davis offre à Jeanne Moreau une belle leçon de masturbation narcissique alors que dans Salo et les 120 journées de sodome, une des narratrices montre à une jeune fille empotée, godemiché en main et mannequin à l'appui, comment masturber un garçon. Cette même narratrice masturbait auparavant la jeune Renata alors qu'un des juges masturbait un jeune garçon jusqu'à l'orgasme afin de démontrer leur maturité sexuelle. Toujours chez Pasolini, la masturbation est très présente dans Les 1001 nuits. Elle est un symbole d'amour et de découverte du plaisir. La masturbation la plus marquante du film est celle du jeune Franco Merli dont le sexe entre en demi érection.
La masturbation peut aussi avoir un sens plus tragique voire malsain. Dans L'homme blessé, Jean Hughes Anglade erre dans les milieux de prostitution masculine en quête de lui même et d'un homme sur lequel il projette ses frustrations, le film offrant quelques moments intense de sexualité et de masturbations.
Plus malsain est le plaisir que prend le jeune héros gay de Homosatisfaction en se masturbant sur des magazines historiques qui retracent la période nazie tandis que les officiers SS de Bourreaux SS de Canevari se masturbent sur le corps d'une juive avant d'éjaculer dessus et de la faire cuire pour mieux la manger.Toujours dans ce même film des soldats SS se masturbent, excités par un film où ils découvrent les abominables humiliations subies par les détenus juifs.
Elle est synonyme de mort, une mort dans l'extase avec le jeu de la strangulation dans Ken Park de Larry Clarke où un adolescent frustré se masturbe tout en s'étranglant avec un foulard. Voilà bien un cas extrême de masturbation précédant une véritable éjaculation plein champs à l'écran.
La masturbation peut prendre un sens blasphématoire également comme dans l'espagnol Au delà de la terreur lorsqu'un des jeunes voyous se masturbe près d'un autel, face au Christ, tout en déclamant des flots de paroles hérétiques. On ne compte plus également les scènes de masturbation de nonnes et autres novices, seules ou accompagnées, dans d'innombrables nunsploitations transalpins comme notamment Les amours interdites d'une religieuse, La nonne qui tue, Novices libertines, On l'appelle soeur Désir, Intérieur d'un couvent... sans oublier The Devils de Ken Russel.
Elle peut également être un acte humiliant dans un cadre masochiste. Dans Masoch de Franco Brogi Taviani, Masoch est contraint de se masturber devant sa femme qui lui ordonne d'aller de plus en plus vite et de jouir. A travers ce geste et la honte ressentie, il trouve le plaisir et connaitra une forme d'extase.
Enfin, la masturbation peut être narcissique comme dans Pink Narcissus où le jeune héros prend son plaisir à se regarder dans des miroirs en s'inventant ses propres fantasmes.
Dans ce sens, le cinéma de genre italien regorgent d'exemples de masturbation à fin de plaisirs pervers. On pense également à Caligula où Adriana Asti, nue dans sa baignoire, est entourée d'étalons qui la lui remplissent de leur semence afin de lui offrir une potion d'éternelle jeunesse.
Mais c'est une fois encore la masturbation féminine qui est la plus souvent mise en avant au cinéma. A ce titre, le cinéma d'exploitation italien en regorge et rares sont les films où elle n'est pas présente même subrepticement. Elle est une des composantes de base de ce cinéma érotique parfois trés osé. Parmi les conséquentes ou explicites, on se souvient en 1971 de la longue masturbation frontale de Rosalba Neri dans La bestia uccide a sangue freddo, le giallo de Fernando Di Leo qui fit jadis frémir la censure d'alors. Il n'y aura pratiquement aucun film d'exploitation italien qui ne comportera pas au moins une scène de masturbation qui parfois se rapproche dangereusement du hard comme la masturbation frontale de Dirce Funari dans Le notti erotiche dei morti viventi ou celle de Eleonora Fani dans Giallo a venezia. Mais ces séquences n'étaient pas seulement réservées à de jeunes starlettes puisque comme nous l'avons vu de grandes actrices telles que Rosalba Neri s'y adonnèrent parfois forcées par le destin à l'instar de Susan Scott dans sa période de déclin à la fin des années 70 (Orgasmo nero) ou Mariangela Giordano.
On finira sur une note d'étrangeté avec I zombi The chronicles of pain de Andrew Parkinson réalisé en 1998 et son zombi qui aime se donner du plaisir. Audacieux et déconcertant, le film met en évidence plusieurs scènes de masturbation qu'on pourra juger inutiles mais qui devaient être ici mentionnées.
FELLATION ET CUNNILINGUS:
Si la fellation est une des bases fondamentales du cinéma X et du cinéma gay, elle n'en est pas moins présente dans le cinéma en général, la bouche étant un des organes les plus érotiques du corps aussi bien par les mots que par ce qu'elle suggère ou peut faire. Il est certain que la force des mots peut exciter et faire jouïr comme dans Bent où Clive Owen et Lothaire Bluteau atteignent l'orgasme en marchant côte à côte rien qu'en se parlant.
La première femme à avoir fait sensation avec ses paroles et sa façon osée de parler fut Mae West qui dés 1933 déchaina les ligues catholiques. Des mots aux actes il n'y a souvent qu'un pas, un pas qui remonte à Eve qu'un serpent phallique fit sombrer dans le péché.
Sucer un objet phallique ou un sexe renvoit au besoin infantile. Dés les années 50, on ose associer l'objet et l'envie qu'il suscite. Dans Poupées de chair, Caroll Baker suce son puce ou léche une glace, Sue Lyon lèche une sucette de façon coquine dans Lolita. On est ici à mi-chemin entre la mère et l'amant, la tétée infantile et la fellation. L'esprit fait le reste.
Aujourd'hui, on est plus cru et Bebe Neuworth demande carrement à son amie en tendant une banane: Montre moi comment on taille une pipe.
Si les premières fellations au cinéma restent discrètes ou suggérées, Julie Christie rampant sous la table pour sucer Waren Beatty dans Shampoo, il faut attendre Le diable au corps de Marco Bellochio en 1986 pour voir la première vraie fellation éxecutée par Maruschka Detmers sur un tout jeune Federico Pitzalis, une scène qui scandalisa le public à la sortie du film et vit les foudres de la censure se déchainer.
On ne sera pas étonné de voir que la trilogie de la vie de Pasolini contient quelques scènes de fellation notamment dans Les 1001 nuits entre Francesco Paolo Governale et Abadit Ghidei, véritable rituel et fête du sexe.
Ne manquons pas de citer la fellation sous ecstasy de Sebastien Roch et Aurelien Wiik dans le destructeur In extremis sans oublier celle de Stephane Rideau par une Marina De Van gourmande dans Sitcom de Ozon.
Dans Les roseaux sauvages dont Stephane Rideau est de nouveau un des héros principaux, un des pensionnaires invite son camarade à le sucer en sachant qu'il en meurt d'envie précisant que cela ne le dérange pas du tout.
Dans le cinéma gay, on ne peut oublier la fellation étonnante et non simulée de O fantasma du portuguais Joao Pedro Rodrigues.
Si les premières vraies fellations dans le cinéma X se feront dés 1972 avec le célèbre Deep throat / Gorge profonde le cinéma d'exploitation italien nous offrira son lot de fellations que ce soit sous forme d'inserts rajoutés pour l'exploitation à l'étranger ou réellement tournées souvent par des doublures. L'actrice Marina Frajese par exemple prétera souvent son corps et sa bouche pour tourner des plans hard qui seront rajoutés aux films. Les séquences sont parfois tendancieuses et la polémique circule comme pour la fameuse scène où Monica Zanchi fait une gâterie à un passager d'un train dans Emanuelle et les collégiennes de Giuseppe Vari car même ce dos, la ressemblance est frappante. La même polémique existe autour du film de D'Amato Il pornoshop della settima strada lorsque Anna Maria Clementi suce un de ses cambrioleurs, l'illusion est parfaite et trompeuse, laissant songeur.
Dans Malabimba, la jeune Katell Laenec sous l'emprise du démon, fait une fellation goulue à un vieux monsieur lors de son sommeil alors qu'on a encore tous en tête celle de La dernière maison sur la gauche précédant la castration buccale.
Dans ce domaine celle pratiquée dans Nenè par Leonora Fani avec son petit cousin de 9 ans restera une des plus audacieuses du cinéma de genre même si elle n'est pas montrée mais suggérée, Leonora se cachant sous la couverture de son lit.
On terminera sur ce sujet par l'une des plus étonnante, celle du norvégien Hotel St Pauli, film particulièrement dur et sombre où la jeune Amanda Ooms est obligée de faire une fellation à un de ses proxénètes. Le film provoqua en Norvège une vague de scandales de par la crudité de ses scènes sexuelles non simulées dont cette fellation et classées pornographiques.
On ne peut mettre le cunnilingus de coté même s'il est moins présent dans le cinéma génèraliste ou du moins plus suggéré mais abondant dans le cinéma de genre et d'exploitation. Mais est ce là une surprise?
Mais on en trouve de beaux exemples tout de même comme dans Basic instinct lorsque Michael Douglas déguste Sharon Stone, Colour of the night où Bruce Willis mange Jane March, In the cut avec Meg Ryan sans oublier le cunnilingus hallucinant de Ken park.
Dans le cinéma de genre, les réalisateurs nous offriront par contre un bien beau panel de cunnilingus, le saphisme comme nous l'avons vu étant un des élèments principaux. Le cunnilingus y est donc quasi présent notamment dans l'euro-trash et le sexploitation, dossier qui sera traité en profondeur ulterieurement. L'un des plus goulus est peut être celui des Nuits chaudes de Cleopatre entre Rita Silva et George Stany ou ceux de Emanuelle et les collégiennes entre Monica Zanchi et Dirce Funari sans oublier les oeuvres exotico-érotiques de Joe D'Amato avec les spécialistes de la chose comme Annj Goren ou la mulâtre Lucia Ramirez.
Mais l'un des plus osés restera certainement celui de la petite Eva Ionesco, onze ans, subtilement titillée avec la langue de son jeune cousin joué par Martin Loeb dans La maladolescenza.
Rares sont donc les actrices italiennes là encore qui ne s'adonnèrent pas aux joies de cette pratique alors que la fellation entre deux hommes est quasi-absente à de rares exceptions comme celle suggérée de Plaisirs pervers de Lucio Fulci.
LA SODOMIE:
La sodomie quant à elle fait écho à la phase anale du développement sexuel de l'enfant mais la morale religieuse et notre éducation en général nous a appris à avoir honte de nos organes sexuels et de nos fonctions physiologiques qui inspirent honte ou dégout. Ils demeurent donc tabou et comme tout tabou le transgresser devient un élèment de plaisir. Bien souvent la sodomie est associée à un désir de cruauté et d'avilissement voire de viol comme dans J'embrasse pas lorsqu'elle Emmanuel Blanc en jeune prostitué se fait brutalement prendre sur la plage par trois voyous afin de le punir. Il en va de même pour celle, cruelle, de Scum où un adolescent trop différent et marginal est violé par trois compagnons de cellule dans une prison pour jeunes délinquants.
On ne peut oublier de mentionner l'humiliante sodomie de Ned Beatty dans Delivrance de John Boorman.
Dans Giallo a Venezia de Mario Landi, Gianni Dei ne prend son plaisir qu'en violant et humiliant son épouse. Il la sodomisera brutalement devant un miroir reflétant son visage crispé de honte et de douleur avant de la fouetter.
Dans les 1001 nuits de Pasolini, l'acte sodomite est un acte de soumission. Ainsi quand Franco Merli offre son derrière à celui qu'il prend pour son maître, il s'offre en esclave soumis au même titre que Jérémie Regnier se laisse finalement prendre le derrière par l'Ogre dans Les amants criminels.
L'acte sodomite se transforme en véritable phobie pour la jeune domestique de l'obscène et bestial Sodomia de José Ramon Larraz depuis qu'elle fut violée et sodomisée par un inconnu. La sodomie est cette fois associée à la bestialité puisque l'héroïne fait un rêve récurrent dans lequel elle se voit pourchassée par un étalon monté par un homme nu qui tente de la prendre.
Elle est un acte de domination comme dans O fantasma du portugais Joao Pedro Rodriguez où le jeune héros aime se faire violemment dominer par des hommes brutaux avant de dominer à son tour revêtu d'une combinaison en latex.
Dans Salo, un couple de jeunes mariés est sodomisé par un de leur bourreau afin de profaner les lois sacrées du mariage et illustrer l'anéantissement de toute forme de procréation, acte anti-nature par excellence.
On pense également au fist-fucking de Caligula lorsque Malcolm Mc Dowell sodomise un jeune marié à l'aide son poing recouvert de crème afin d'honorer son mariage.
Mais la sodomie est aussi un moyen de dénoncer et défier le tabou des relations interraciales comme dans Story telling où Selma Blair se fait prendre par derrière par son professeur noir qui l'oblige à dire "Baise moi comme un nègre".
Rarement montrée explicitement, la sodomie est également l'ultime acte d'amour. Dans Krampak, elle est la suite logique de la masturbation et de la fellation et se produit dans la dernière partie du film entre Jordi Vilchez et Fernando Ramallo.
L'acte sodomite est l'acte le plus représentatif de l'homosexualité aux yeux de notre société. Elle est donc la plupart présente dans le cinéma gay où paradoxalement elle est bien souvent montrée comme un acte violent, associé à la douleur, la violence ou caracteristique stéreotypée d'un certain milieu comme dans Cruising de Friedkin avec ses cruising bars et ses hommes en cuir. Mais ce sentiment de douleur peut devenir un symbole de plaisir comme chez Fassbinder et son Querelle ou Je t'aime moi non plus lors des relations entre Jane Birkin et Joe Dallesandro.
Celle qui restera trés certainement en tête est celle de Hustler white quand Tony Ward se fait pénétrer par un moignon.
Une scène fort dérangeante de sodomie multiple se trouve dans In extremis de Etienne Faure quand le petit Jéremy Sanquinetti découvre son père adoptif, Sebastien Roch, dans un gang-bang au fin fond d'un sol glauque où se mèlent et s'emmèlent des corps nus, se sodomisant à la chaine. La sodomie et le sexe en général est ici une forme de perdition et de mort, une auto-destruction par overdose de chair.
Une des scènes de sodomie les plus célèbre du cinéma restera celle qui en son temps fit couler beaucoup d'encre et déclencha un véritable scandale. Il s'agit bien sûr du Dernier tango à Paris quand Marlo Brando lubrifie l'anus de Maria Schneider avec du beurre avant de la pénétrer.
Quelques exemples de déviances sodomites sont présentes dans le cinéma Bis italien dont les exemples les plus connus sont ceux de la lance perforant l'anus de Gabriele Tinti dans Caligula la véritable histoire de Joe D'Amato ou le final des Nouveaux barbares où un George Eastman équivoque se fera transpercer par une foreuse ou du moins c'est ce que laissera supposer l'ultime image avant qu'elle ne se fige.
Une des plus sidérante sodomie sur grand écran est celle de Hustler White de Bruce La Bruce. Un des protagonistes enlève sa santiag et découvre un moignon avec lequel il sodomisera avec bonheur son partenaire lors d'une séquence inoubliable.
Mais terminons sur une note plus joyeuse puisque la sodomie peut aussi être un acte d'amour, l'équivalent de la pénétration chez la femme. Un bel exemple est celle de Edge of seventeen de David Moreton lorsque Chris Stafford accepte de se faire prendre par Andersen Gabrych lors d'une belle nuit d'amour.
UROPHILIE:
On pourrait considérer que l'ultime stade de l'humiliation ou l'aboutissement du plaisir extrême serait la scatophilie ou l'urophilie qui font tous deux appel aux fonctions les plus intimes et surtout tabous de l'être humain. Au délà de l'avilissement qu représente ces formes de plaisirs, c'est également l'ultime transgression des interdits qui va mener à une forme de plaisir extatique dans sa signification profonde. L'urophilie est surtout présente dans le cinéma gay, symbole d'une virilité évidente. Elle a ce coté contemplatif lié à la masturbation, l'imagerie de la pissotière qu'on retrouve notamment dans les premiers films gay cuir américain de la fin des années 70 mais qu'on trouve également dans Pink narcissus de Bidgood. On songe aussi aux Nuits fauves de Cyril Collard qui nous entraine dans les lieux glauques de drague gay d'hier le long des quais de Seine où sous les ponts et les renfoncements toute une faune nocturne baisent et s'urinent dessus.
Mais c'est surtout chez les femmes que l'urophilie est la plus présente à l'écran notamment dans le cinéma italien où voir une femme uriner relève d'un bonheur tout à fait particulier. Il est donc courant dans la sexy comédie all'italiana que les fonctions urinaires féminines soient source de plaisir et d'amusement voire de ludisme comme dans La collegiale / la collégienne en vadrouille de Gianni Martucci où Femi Benussi finira par passer son temps à uriner devant de vieux messieurs dans un asile psychiatrique.
Dans Voglia di donna de Franco Bottaro avec Laura Gemser, Rena Niehaus et Gabriele Tinti, un des trois sketches du film est consacré à ce jeu si prisé qu'est de regarder une femme uriner dans le bien nommé segment La pipi.
Chez Tinto Brass, montrer son héroïne uriner est une forme de libération des moeurs, une façon de repousser les tabous sociaux et de s'affirmer comme dans la scène de La clé qui fit scandale autrefois lorsque Stefania Sandrelli urine sur le trottoir alors que chez Friedkin c'est l'emprise du Démon qui fait se soulager Linda Blair au beau milieu du salon familial dans L'exorciste.
On n'oubliera pas la scène d'urophilie de Salo où le Duc se fait uriner dans la bouche ou celle de Cérémonie des sens de Antonio D'Agostino mélé à la scatophilie où un groupe de mondains de tous bords urinent et déféquent sur le sol afin que de jeunes esclaves s'y mêlent.
Bien avant que Ilona Staller ne devienne la Cicciolina, la jeune comédienne nous avait gratifié d'une belle scène d'urophilie dans Dedicato al mare Egeo de Masuo Ikida réalisé en 1979. Toute habillée de jaretelles noires, elle s'assoit sur les toilettes afin d'uriner face une caméra voyeuse.
L'urophilie peut aussi avoir un autre objectif: l'avilissement, forme de viol comme lorsque les voyous de Chiens enragés de Mario Bava contraignent Lea Lander à vider sa vessie devant eux ou lorsque Eva Ionesco dans La maladolescenza oblige Lara Wendel à se soulager devant elle en guise de punition, cette même Lara Wendel qui peu avant urinait en toute quiètude sur les berges d'une rivière alors que son cousin n'en manquait pas une goutte, l'humiliant à son insu. Dans le polar érotique espagnol Porno: situacion limite Pep Corominas urine sur le corps de Lynn Endersson après l'avoir baillonné dans le seul but de l'humilier.
Dans l'allemand Teenage wasteland les deux jeunes voyous obligent à plusieurs reprises leur otage, ligottée à une chaise, à se soulager la vessie face à eux afin de l'humilier et l'animaliser.
Dans le brutal Anonymous de Todd Verow, un homme après avoir découvert que son ami le trompe régulièrement depuis des années, urine sur son corps après l'avoir rossé de coups et déshabillé afin de l'avilir et montrer qu'à ses yeux il n'est plus rien.
C'est pour le punir des méfaits qu'il a commis qu'un groupe de prostituées lors d'une fête orgiaque vont uriner sur un homme avant de déféquer sur son corps dans un des grands classiques du film pornographique des années 70, Femmes de Sade de Alex De Renzy.
Dans La papesse de Mario Mercier, les membres de la secte qui retiennent Aline prisonnière urinent dans son repas servi dans une soue, l'obligeant à le manger tandis qu'ils sont entrain de la marquer au fer rouge alors que dans Stryker de Cirio H. Santiagp un guerrier se soulage sur le visage du pauvre Jon Harris III après qu'il ait été enterré dans le sable jusqu'à la tête.
Dans Equation à un inconnu, un jeune garçon, affalé dans les toilettes d'un bar glauque, reçoit ses clients les uns après les autres. Chacun lui urine sur le visage et le corps après l'avoir baisé. Dieter de Welsa, le réalisateur, nous offre là une des plus belles scènes d'urophilie de l'histoire du hardcore gay français des années 70.
L'urine est également facteur d'humiliation dans l'allemand Oi! warning des frères Reding et ses skins homophobes qui s'en prennent à un commerçant qu'ils forcent à boire une canette remplie de pisse.
The farmer's daughters de Zebedy Colt nous offre une magnifique et longue scène d'urophilie particulièrement brutale et avilissante lorsque trois suppôts de Satan en rut urinent sur le visage et le corps d'une jeune fille en pleurs qu'ils pénétreront par la suite.
Dans l'étrange Singapore sling de Nikos Nikolaidis, l'urophilie n'est qu'une forme d'humiliation liée à un certain plaisir sadomasochiste lorsque Panos Thanassouilis, à demi-inconscient, se fait uriner sur le corps par sa geolière.
Dans O fantasma, le jeune héros du film urine sur le lit de l'inconnu qui est au coeur de ses fantasmes. A travers cet acte, il veut montrer que cet homme lui appartient à l'image d'un animal qui marque ainsi son territoire. L'urine est ici un acte de possession.
Le plaisir est aussi au rendez-vous lorsque Frank Ripploh dans Taxi zum klo urine sur un amant de passage lors d'une séance de douche dorée très explicite et non simulée, l'amant avalant avec bonheur la pisse du héros avant de l'embrasser.
Dans Une vraie jeune fille de Catherine Breillat, Charlotte Alexandra est montrée en plan serré en train de se soulager aux toilettes, la caméra insistant sur le jet d'urine de l'héroine. On retrouve cela dans Sweet movie où le réalisateur Dusan Makavejev filme en gros plan un pénis noir entrain d'uriner sur une femme.
L'urophilie ou du moins l'urine est présente dans Divided into zero du canadien Karim Hussain lorsque son personnage pris d'incontinence perd des litres d'urine, ce même personnage qui semble offrir à une fillette un verre d'urine en guise de boisson.
Dans Violez les otages, Lili Carati oblige le juge qui l'a condamné à uriner dans ses pantalons devant les autres otages afin de l'humilier, un geste qui se retournera contre elle quelques temps plus tard.
Dans Il decamerone nero, un dignitaire enfermé par une prostituée souhaitant se venger dans un panier d'osier ne peut plus se retenir. Il urinera sur deux autres dignitaires enfermés eux aussi dans des paniers posés sous le sien. Une fois libérés, ils seront la risée du village, joli pied de nez à un ordre moral désuet.
L'humiliation passe aussi par le plaisir de l'autre comme dans Salo où allongé sur le sol sous les jupes d'une jeune fille Paolo Bonacelli ordonne à celle ci de lui uriner sur le visage, son expression faciale trahissant son infini plaisir. C'est ce même plaisir qu'on retrouve chez Salvatore Samperi dans La bambina quand Theresa Ann Savoy, jeune adolescente attardée, s'oublie sur Gigi Proietti qui en est fou amoureux.
C'est aussi pour assouvir les fantasmes d'un officier SS que Dyanne Thorne urine, un rictus d'extase sur le visage, devant l'assemblée d'un banquet dans Ilsa louve SS. Toujours dans l'éros svastica, on mentionnera la séquence de Horreurs nazies de Sergio Garrone où une détenue subissant le supplice de l'électricité urine sous l'effet de la douleur, la caméra montrant ouvertement le jet doré. Toujours dans le nazisploitation, Mike Monti est obligé de boire de l'urine transvasée dans un verre en cristal dans Erica tigresse SS de Luigi Batzella tandis qu'une détenue se soulage dans le train à bestiaux qui la transporte au camp où elle est affectée lors de l'ouverture des Déportées de la section spéciale SS.
Enfin, il peut y avoir l'aspect blasphèmatoire comme lorsque Paola Montenero urine au pied de la croix lors de l'ouverture de Spell-Dolce mattatoio de Cavallone.
Soulignons qu'on doit la première scène d'urophilie dans le cinéma hardcore italien à Porno video de Giuliano Gamba lorsque Lionello Pettinato se vide la vessie sur Françoise Perrot.
Toujours dans le monde du hardcore transalpin, on ne peut passer sous silence l'étonnante séquence où Marina Hedman se fait entièrement uriner sur le corps lors d'une partouze dans L'amore e la bestia de George Curor. Dans ce même film, Dominique St Clair montée sur une charrette urine sur le jeune écuyer qui faisait la sieste dans le foin.
Les mondos et shockdocumentaries ont eux aussi repris les basses fonctions de l'homme ou de l'animal comme Mondo magic où des femmes noires se douchent sous des jets d'urine de vaches avant de s'enduirent le corps de leurs excréments ou certains live-shows américains notamment ceux de Gunther Brus et Otto Muhl où urine, merde et autres fonctions humaines sont au programme. On mentionnera par exemple The eating, drinking, pissing and shitting films autrefois connu sous le titre de Reel 3 16/67.
Toujours dans le domaine du mondo, Libidomania de Bruno Mattei contient deux scènes d'urophilie, une lorsqu'une femme demande à son amant de boire son urine, la deuxième quand un homme espionne dans les toilettes une femme en train de se soulager la vessie.
Le porno gay américain des années 70 regorge de scènes urophiles. La pisse est un élément indiscutable de la sexualité masculine, puissant symbole de virilité. Il n'est donc pas étonnant de régulièrement rencontrer des séquences d'urophilie lors d'ébats sodomites. On citera notamment les films de Tim Kincaid, Kansas city trucking C° (le final où lors d'un rêve fantasmatique Richard Locke urine sur Joe Wrangler pour son plus grand plaisir) et El Paso wrecking Corp. qui contient sûrement une des plus belles et excitantes scène d'urophilie du X vintage lorsque deux inconnus urinent côte à côte, se pissent mutuellement l'un sur l'autre, enduisent leur sexe du liquide jaune pour mieux se masturber, la peau ruisselante, l'ensemble filmé au ralenti pour en augmenter la supuissance homo-érotique. Une très longue scène où Kincaid insiste sur les jets, interminables, qu'il magnifie simplement.
LA SCATOPHILIE:
Plus rare est la scatophilie mais elle est tout de même présente à l'écran notamment mais est-ce une surprise dans le cinéma italien. Si on a tous en tête la scène où en 1972 Divine mange un étron de chien dans le Pink flamingos de John Waters, on pense surtout à Salo et son troisième cercle, celui dit de la merde. Rabaissé au rang d'animaux, les jeunes victimes sont soumises aux pires humiliations qui vont de l'exament anal pour voir qui aurait l'audace de s'essuyer ou celui du vase de nuit qui determine qui a la plus belle crotte après un régime spécial. L'aboutissement en sera le fameux repas coprophage où on sert des platées de merde aux convives. La coprophagie dans Salo est l'image profanatrice même de la religion. Le repas scatophage est pratiqué comme un rite, chacun devant manger ce qui vient de ses entrailles, evocation blasphématrice du fruit de nos entrailles, négation du corps du Christ. D'ailleurs, l'une des victimes portant le nom de la Mère originelle, Eva, le fera pour la Madone. On ne mange plus le pain, corps du Christ, mais la merde, son nouveau corps. Les récits scatophiles se concluent d'ailleurs sur celui de cet homme ne désirant manger que les selles d'une condamnée à mort, symbole même de la fin d'un parcours. La femme ne sera plus génératrice de vie et donc de futur mais de mort, la mort sous forme fécale.
Antonio D'Agostino récupérera en 1977 cette scène dans son premier long métrage Cérémonie des sens nous offrant ainsi lors d'une party mondaine régroupant evêques, prêtres, officiers et bourgeois décadents une séance où tous les invités déféquent sur le sol, le transformant en une mer d'excréments et d'urine dans lesquels de jeunes esclaves devront faire l'amour.
La plus impressionnante scène de coprophagie demeurera sans nul doute celle de Vase de noces du belge Thierry Zeno qu'il signa en 1974. Un agriculteur solitaire s'adonne aux plaisirs zoophiles avec une truie qu'il engrosse. De cette union naitront trois porcelets qu'il tuera fatigué de leurs cris. Après que la mère-truie se soit suicidée de désespoir, l'agriculteur toujours plus eul se livrera à des actes coprophages. Il mangera ses propres excréments qu'il recueille dans une immense cuvette et va même jusqu'à les mettre en conserve. Zeno accumule également tout au long du film les références scatophiles en montrant régulièrement son héros déféquer et en insistant sur les gargouillis intestinaux et autres flatulences. Une fois de plus la coprophagie est signe de fin, de destruction, le bout du chemin pour le héros avant qu'il ne se suicide.
On citera également une belle scène de coprophagie dans Insatiability du polonais Wiktor Grodecki, réalisé en 1997, une sorte de revisitation slave de Salo.
Dans Nous étions un seul homme de Philippe Vallois, Piotr Stanislas et Serge Avedikian défèquent face à face dans la forêt sans aucune gène ni pudeur, s'essuyant généreusement avec les feuilles d'un journal. La scatologie est ici une marque de rapprochement entre deux êtres qui au départ sont à l'opposé l'un de l'autre. Ce moment intime partagé ensemble brise leurs différences.
Si dans Sweet movie en 1975 Carole Laure s'enduisait le corps ce chocolat, en pleine période de libération des moeurs, c'est de merde que Dirce Funari est obligée de se recouvrir de la tête aux pieds dans Blue movie de Alberto Cavallone en 1978 pour satisfaire les besoins pervers d'un photographe joué par Claudio Marani qui l'enferme dans une cage de verre. Elle doit garder ses excréments dans des paquets de cigarettes et son urine dans des bouteilles de coca. Vivant comme un animal dans ses excréments, elle mourra étouffée dans sa merde. Dans Spell-Dolce mattatoio toujours de Cavallone, Paola Montenero défèque en gros plan dans la bouche de son amant qu'elle étouffera en lui bouchant tous les orifices vitaux de ses excréments. Dans un cadre plus comique on retrouve ce type de scène dans la décamérotique Ton diable dans mon enfer de Bitto Albertini lorsque Luca Sportelli défèque sur l'amant de sa femme caché sous le siège des toilettes. Les excréments recouvrent progressivement le visage de l'infortuné. C'est peut être là une des scènes de scatophilie les plus réalistes jamais tournée du moins pour le cinéma dit classique. Effet garanti! Albertini reprendra cette scène dans la séquelle du film Continuavano a mettere lo diavolo ne lo inferno lorsque pour récupérer un anneau d'or avalé par un paysan obèse, Mimmo Baldi devra aller fouiller ses selles. De manière générale, l'utilisation d'éléments scatophiles dans la décamérotique a très souvent un but comique. Outre les films de Albertini, on se souvient surtout du Décameron de Pasolini où le pauvre Ninetto Davoli en voulant fuir tombait dans une immense fosse sceptique et en ressortait couvert de merde.Ce même Ninetto Davoli alors qu'il est entrain de déféquer dans une grotte est vite rejoint par Franco Citti dans Histoires scélérates de Sergio Citti et Pier Paolo Pasolini. Côte à côte ils se vident l'intestin tout en se racontant des histoires salaces dont le dénominateur commun est la castration, un moyen convivial, ici fort bien illustré et très réaliste, de partager un moment intime tout en s'amusant des cruautés de la vie. Joe D'Amato dans son deuxième décamerotique, Novelle licenziose di vergini vogliose, en 1973 condamne un écclésiastique girond à passer l'éternité dans un tonneau rempli d'excréments pour avoir profité des charmes d'une jeune femme. Dans Il décamerone nero un dignitaire enfermé dans un panier en osier par une prostituée aprés avoir dû uriner ne peut se retenir plus longtemps de déféquer, souillant ainsi les deux autres paniers posés sous le sien dans lesquels sont enfermés deux autres dignitaires. Si la séquence est suggérée, tant les grimaces du malheureux que les bruits incongrus de ses intestins et cris de ses infortunés compagnons parlent ici d'eux mêmes. C'est là une façon de se moquer ouvertement de l'ordre moral établi souvent désuet.
Toujours dans un registre comique, dans Une donna di notte / Fille de nuit de Nello Rossato, un homme défèque derrière une dune de sable juste avant qu'un des amants de Lorraine De Selle ne marche sur l'étron et glisse.
Dans La bambina, Theresa Ann Savoy défèque sur Gigi Proietti, ce dernier prenant l'étron joyeusement dans ses mains et le bénit. Je t'aime donc j'aime ta merde dira t-il!
L'anus est quant à lui au programme de L'Antéchrist de Alberto Di Martino où Carla Gravina lèche subrepticement l'anus d'un bouc lors d'un sabbat et surtout dans A 16 ans dans l'enfer d'Amsterdam de Rino Di Silvestro qui filme ici en gros plan l'anus d'une détenue duquel elle retire un sachet de drogue. Un des plans les plus hallucinant du cinéma d'exploitation devenu culte chez l'amateur.
Les excréments sont aussi présents dans Pénitentier de femmes de Bruno Mattei lors de la scène où Laura Gemser se bat sur le sol qui a été préalablement recouvert de merde par la gardienne chef, Franca Stoppi, prenant ainsi un plaisir fou à voir ses détenues se battre dans leurs excréments.
Joe D'Amato reprend quelque peu la base de la séquence pour son Tough to kill où un mercenaire plonge la tête d'un prisonnier noir dans un seau de merde précisant que c'est ce qu'il est. Toujours dans le cadre du film d'aventures italien, on trouve trace de merde dans Rolf l'exterminateur où Rolf, un ex-mercenaire joué par Antonio Marsina doit plonger son doigt dans la cuvette des toilettes afin de signer avec des excréments un contrat.
Dans ce genre très controversé qu'est le nazisploitation, la scatologie n'est pas absente. On se souvient de KZ9 camp d'extermination où, enfermées dans une chambre à gaz, des détenues à l'agonie meurent dans leurs vomissures et leurs excréments. Dans Bourreaux SS des déportés juifs sont contraints de manger leurs excréments et de déféquer sous l'oeil des officiers. Dans ce cas précis, le juif est comparé à un animal, un détritus humain, et ne vaut donc guère mieux qu'une simple merde avec laquelle on va le nourrir et le couvrir.
Du coté de la France, nous mentionnerons le moyen métrage de François Ozon, le troublant Regarde la mer en 1997 s'attardant sur la cuvette des toilettes remplie d'excréments dans laquelle Marina De Van trempe la brosse à dent de son hôte, Sasha Hails, avec laquelle elle se brossera les dents, la pauvre ne se doutant de rien.
Toujours en France on n'oubliera pas de citer Exhibition 2 de Jean François Davy consacré à l'excentrique et trés déshinibée porn-star Silvia Bourdon qui après un repas fort copieux défèque et mange devant la caméra avec une complaisance étonnante ses excréments. N'oublions pas non plus le mondo tardif de Chantal Lasbats réalisé en 1986, Les interdits du monde, et son étonnante séquence qui nous transporte dans un club très spécial de Berlin. Des adeptes de scatophilie s'y donnent en effet rendez-vous. Vêtu de cuir noir, le visage dissimulé sous une cagoule un dominant se prépare à déféquer dans la bouche d'un soumis lui aussi habillé et cagoulé de cuir noir. Une fois prêt l'homme s'asseoit sur la bouche de son partenaire qui reçoit la merde. Le dominant se fait ensuite nettoyer les fesses. Hypnotique!
On ne peut traiter ce sujet sans évoquer le grandiose Waterpower de Damiano, un voyage au coeur de la scatophilie et des lavements en profondeurs. Damiano y filme en effet un psychopathe adepte des lavements ce qui nous donne des séquences stupéfiantes où diarrhées et excréments sont éjectés sous nos yeux ébahis. Toujours dans le milieu du X, une prostituée défèque sur le corps d'un homme puis étale ses excréments sur son torse pour le punir des terribles méfaits qu'il a commis dans ce classique du film X qu'est Femmes de Sade de Alex De Ranzy. Dans le domaine du hardcore transalpin, on doit la première scène de scatophilie à Marina e la sua bestia dont l'héroïne n'est autre que Marina Frajese qui se vide les intestins sur Gabriel Pontello. Mais la scène la plus hallucinante qui renvoit directement à Waterpower est très surement celle où Cecilia Paloma déféque pendant que Giuliano Rosati la sodomise dans
Enfin, nous n'oublierons pas la séquence de Trainspotting lorsque Ewan McGregor après une nuit chez sa petite amie se couvre d'un drap dans lequel il s'est malacontreusement oublié. Par inadvertance, il éclaboussera toute la famille de la malheureuse d'excréments lors d'une inénarrable scène. Dans le même registre, on mentionnera celle de La maquina da bailar de l'espagnol Oscar Aibar où le concierge d'une salle de jeux vidéo doit plonger sa main dans des toilettes remplies d'excréments et de diarrhée pour y retrouver une bague qu'un truand a volontairement laissé dedans.
La scatophilie et l'urophilie sont également au programme de certains shockdocumentary tournés dans les années 70 regroupant des live-show américains dont les plus basses fonctions de l'homme étaient à la base. Il existe entre autre un film regroupant les shows de Gunter Brus et Otto Muhl titré Reel 3 16/67 devenu par la suite The eating, drinking, pissing and shitting films.
Les mondos italiens nous proposèrent également leurs petites scènes. L'amateur a encore en tête l'ouverture de Mondo magic où des femmes noires après s'être douchées sous le jet d'urine d'une vache puis avoir enfoncé leur tête dans leur anus s'enduisent des excréments de l'animal à des fins de fertilité tandis que dans Libidomania de Bruno Mattei, une femme a comme plaisir de se faire badigeonner le visage d'excréments.
BESTIALITE, ZOOPHILIE:
Plus particulier est la bestialité ou zoophilie, fantasme pervers consistant à se faire prendre par un animal ou une brute primitive qui réveille les pulsions que la civilisation à condamné et refoulé. Me Me Lei dans Element of crime ordonnait ainsi à Michael Elphick de la prendre comme on prenait les femmes à l'âge primitif.
La zoophilie n'est pas rare au cinéma. Un des premiers films à scandale à l'avoir abordé est La bête de Walerian Borowczyk où Sirpa Lane s'offre avec volupté à une créature priapique et sexuellement déchainée, offrant au spectateur des séquences qui frisent la pornographie. Masturbation, pénétration et éjaculation faciale sont ici au rendez-vous ce qui jadis créa un tollé d'indignation y compris chez les amateurs du réalisateur. Dans le même créneau, on ne peut manquer de citer le curieux Tanya's island / La bête d'amour d'Alfred Sole où une jeune modèle incarnée par Vanity est la proie d'une créature simiesque avec qui elle va entretenir une véritable liaison amoureuse.
L'imagination des réalisateurs vont dès lors aller bon train et les exemples les plus audacieux ne cesseront de naitre.
Le cinéma fourmille d'exemples. Citons en vrac 491 en 1964, film certes précurseur, où une femme s'accouple à un berger allemand ou le curieux Bestialità de Peter Skerl en 1976 où Franca Stoppi s'offre à Satanas le doberman familial qui la monte fiévreusement. Elle transmettra ce vice à sa fille ce qui donnera lieu par la suite à une étrange relation triolique entre elle, le chien et le couple en pleine crise conjugale qui la recueillera.
Toujours avec un chien, on peut citer SS girls / Maisons privés pour SS où Marina D'Aunia se donne à son berger allemand.
Encore et toujours avec un chien, on citera La créature / La criatura de l'espagnol Eloy De La Iglesia où une jeune femme traumatisée par la mort de son fiancé va vivre une étrange relation amoureuse et plutôt explicite avec son chien.
On n'oubliera pas la scène d'amour assez explicite entre une détenue et un berger allemand sous le regard vicieux du gouverneur dans Sadomania de Jesus Franco.
Dans La svastica nel ventre de Mario Caiano, il est fait référence mais jamais montré explicitement à des relations contre nature avec des bergers allemands notamment lorsque Giancarlo Sisti force Sirpa Lane à avoir des relations avec ses redoutables chiens.
Dans La verità seconda Satana réalisé en 1970 mais distribué en salles deux ans plus tard, l'égérie de Polselli, Rita Calderoni, qui garde tout de même ses sous-vêtements a une relation zoophile suggérée avec un chien loup.
Dans Femmes de Sade, une prostituée se donne à un dalmatien lors d'une orgie carnavalesque.
C'est à son yorshire que Monica Nickel se donne en l'amadouant avec des petits biscuits dans le délicieux hard de Joe D'Amato qu'il réalisa en 1980 Super Climax. Quelque peu différent est Los cacharros sorti en Italie en 1973 sous le titre Eviration bramosia dei sensi. On y découvre les tourments existentiels d'un jeune homme qui enfant a été castré par un berger allemand.
Dans le mondo de Claudio Racca, Tomboy inferno e paradiso réalisé en 76 on trouve une scène de zoophilie assez soft lorsqu'un homme par dépit amoureux et solitude, puisque c'est ainsi qu'est expliquée cette déviance ici, se laisse renifler le derrière par son chien. On retrouvera la zoophilie en 1985 dans le dernier mondo qu'est tourné Racca, Love duro e violento qui aborde le thème des déviances sexuelles les plus étonnantes.
C'est également un berger allemand à qui un tortionnaire ordonne de prendre une pauvre malheureuse jeune fille avant que ses victimes ne se retournent contre lui et le fasse sodomiser par l'animal dans Emanuelle autour du monde.
Dans Ixe de Lionel Soukaz, on assiste à une scène assez ludique où un jeune homme se fait lécher les parties intimes par son chien alors qu'ils jouent ensemble sur la plage. On s'amuse aussi à exciter une chatte en pleine chaleur à l'aide d'un godemiché.
C'est l'espagnol Eligio Herrero qui détient cependant la palme d'honneur de la zoophilie avec un chien avec son singulier post nuke Animales racionales, une revisitation de la Bible où la nouvelle Eve vit une relation zoophile quasi passionnelle avec un berger allemand, incarnation animale du Mal. Cette relation conduira les trois protagonistes, Eve et ses deux Adams, à un stade de haine et de folie meurtrière hystérique jusqu'au rétablissement de l'ordre des choses.
Dans Zoo en 1985, c'est un zèbre sur lequel le film se focalise, un cochon dans dans 8 femmes 1/2 tout comme l'allégorique Porcherie/ Porcile de Pasolini où Jean Pierre Léaud, amoureux de ses porcs finira par se faire dévorer d'amour par eux dans tous les sens du terme, un taureau dans Pourquoi font elles ça et même un curieux et bien malsain ménage à trois avec un caniche dans justement Caniche de l'espagnol Bigas Luna.
On mentionnera également dans le cinéma d'exploitation italien le film de Luigi Russo La bella e la bestia composé de quatre sketches dont un prenant pour thème la bestialité, Zooerastia, où une jeune épouse adultère, Lisbeth Hummel fraîchement sortie de La bête de Borowczyk, est jetée en pâture à deux chiens et un cheval par son vieux mari. Perdant peu à peu la raison, elle prendra goût à la compagnie de ces animaux que Russo aime filmer le sexe en rut.
Nous rappelerons aussi la scène de bestialité qui clôture l'orgie décadente de Cérémonie des sens.
On ne peut omettre de mentionner Max mon amour où Charlotte Rampling se donne à un chimpanzé, ce même chimpanzé qui dans Link a de bien malsaines visées sur Elisabeth Shue dont il est amoureux, un amour qui débouchera sur l'horreur.
Ce n'est pas sur l'horreur que débouchera Howard the duck mais sur un scandale aux USA, terrifiés à l'idée de découvrir que Lea Thompson dorme avec l'animal, la relation zoophile étant clairement sous-entendue, scandale d'autant plus énorme que le film est au départ destiné au jeune public. C'est avec un singe également que la jeune inconnue Carrie Rochelle, l'héroine de Jungle erotic / Frissons africains de Louis Soulanès et Zygmund Sulitrowki, un classique franco-belge de l'euro-sleaze sorti en 1970, a bien malgré elle une relation contre-nature plus suggérée que montrée puisque l'animal profite de son corps nu alors qu'elle est inconsciente suite à une chute d'un arbre.
Dans un autre registre, on peut voir dans les adaptations de L'île du Dr Moreau une certaine ombre de zoophilie planer sur cette île avec ces créatures mi-humaines-mi animales.
C'est sans doute le cinéma d'exploitation italien une fois encore qui détient le record de séquences zoophiles bien souvent gratuites et inutiles. On retiendra entre autres les scènes de masturbation de chevaux dans Black Emanuelle en Amérique, Novices libertines, Caligula la véritable histoire, l'obscène La visita del vicio de José Lamon Larraz connu en Italie sous le titre Sodomia dans lequel l'héroïne traumatisée par un viol durant lequel elle fut sauvagement sodomisée rêve qu'un étalon monté par un homme nu tente de la prendre par derrière ou Les nuits chaudes de Cleopatre ici accompagné d'une sodomie, l'utilisation de serpents récurrent dans la série des Emanuelle comme ce serpent amateur de lait glissant le long du sexe couvert de ce produit d'une pauvre jeune fille torturée dans Emanuelle autour du monde, Les nuits chaudes de Cleopatre et surtout le très curieux Libidine où un serpent est amoureux de Cinzia de Carolis qui finira par lui faire l'amour avant de pénétrer en elle. On mentionera aussi la séquence où un serpent pénètre l'anus de Gabriele Tinti dans Eva Nera, châtiment suprême pour les forfaits qu'il a commis sans oublier les ébats animaliers de Ilona Staller dans certains de ses pornos.
C'est aussi à un cheval que l'héroïne du brésilien Fiebre/ Fièvres de femme de Armando Bo, 1970, donne tout son amour dans un film au contenu fort explicite. Suite au décès de son mari, un propriétaire de hara, sa jeune veuve va reporter tout son amour sur les chevaux. C'est ainsi qu'une partie du film nous montre la jeune femme se masturber sur fond de cheveux en rut.
Mais la séquence de zoophilie à qui revient la palme de la scène la plus incroyable revient au désormais culte L'amore e la bestia / Marina il cavallone e lo stallone / La perverse châtelaine dans l'écurie du sexe de George Curor. Une domestique (Joselita Capponi, la spécialiste de ce type de scènes) s'y donne en effet à un étalon dans une écurie, progressivement, jusqu'à l'hallucinante scène finale où après l'avoir masturbé puis sucé elle se fait pénétrer par l'animal avant une interminable éjaculation faciale. Non simulée, filmée dans ses moindres détails, la scène particulièrement dérangeante a de quoi donner la nausée aux plus sensibles. On retrouve une scène semblable dans Morbida... Marina e la sua bestia et sa pseudo suite Marina e la sua bestia 2 où cette fois c'est l'infatigable Marina Frajese qui donne du plaisir à un étalon. Marina avait déjà côtoyé la zoophilie dans l'espagnol Sueca bisexual necesita semental. Lors d'un rêve tourmenté son amante voyait Marina caresser un superbe étalon noir, fascinée par son sexe énorme dont elle s'approche fébrilement, dévorée par l'envie de le masturber. La séquence s'arrêtait à cet instant, l'amante se réveillant en sueur à l'instant crucial. C'est un âne que Joselita masturbe puis suce dans Ramba sfida la bestia de Mario Bianchi (1987) avant de recevoir son éjaculat en pleine bouche. Auparavant elle avait masturbé, sucé et s'était faite pénétrer par un bull dog avant de boire son sperme. Le film aura une suite, Marina la bestia in calore, tourné la même année, avec cette fois un cheval.
Encore plus sidérantes sont les scènes de zoophilie équine dans Il capriccio di Paola et La casa delle vedove, tous deux de Arduino Sacco, où Denise Dior, une des autres spécialistes des ébats animaliers, et l'énigmatique Carlotta masturbent et sucent un cheval qui éjaculera sur elles. La séquence se termine sur un plan du cheval entrain d'iuriner sur les deux femmes.
Toujours dans le domaine de la pornographie, il serait impardonnable de ne pas citer l'incroyable documentaire de Alex de Renzy, un des plus fameux réalisateurs porno américains des années 70, Animal lovers et ses hallucinantes séquences d'amours... bestiales réalisé en 1972!
Du cheval on passe à l'âne avec cette célèbre scène du film de Renato Polselli Oscenità où une prostituée se fait prendre sauvagement par un âne après que celui ci ait copieusement déféqué. Plus qu'explicite, la scène aurait été tournée telle qu'elle et sans trucage selon les dires du réalisateur.
C'est également un âne que l'un des protagonistes sodomise dans le derrnier segment de Il decamerone nero.
C'est une mule qu'une strip-teaseuse excite dans Le notti porno nel mondo 2 tandis qu'une ballerine plutôt spéciale s'affaire sur un âne avant de le masturber jusqu'à ce qu'il éjacule devant un public en transe.
N'oublions pas de citer l'analingus de la chèvre dans L'antéchrist de Alberto De Martino sans omettre non plus la scène où un des protagonistes de Island of death de Nico Mastorakis sodomise là encore une pauvre chèvre après que sa femme se soit refusée aux devoirs conjuguaux. C'est encore une chèvre qu'un homme possède bien malgré lui dans Ton diable dans mon enfer de Bitto Albertini après que son épouse lui ait fait croire que c'était son derrière qu'elle lui offrait, le fessier collé à un mur dans lequel un trou était percé. Au dernier moment elle se retira et plaça l'animal, heureux semble t-il de cette marque d'affection!
Les volatiles ne sont pas mis sur la touche. En 1977 l'espagnol Eloy De La Iglesia nous offre une hallucinante scène de copulation entre un adolescent de quinze ans et une oie sous l'oeil tout excité de ses camarades dans le sulfureux El sacerdote. Particulièrement explicite cette inoubliable séquence aujourd'hui absolument inimaginable est doublement amorale du point du vue des bonnes moeurs puisque met également en sène un mineur.
Mais le comble de la répulsion pourrait être atteint dans La philosophie dans le boudoir de Jacques Scandelari où une femme fait l'amour à un poulpe mort sur un lit de poissons tout aussi morts avant de s'enfiler une truite vivante dans le vagin.
C'est à la frénétique copulation entre un porc sauvage et une indigène à laquelle on assiste dans Le dieu de la montagne cannibale de Sergio Martino, scène qui resta longtemps inédite dans les copies présentées jadis.
On retrouve le porc dans l'étonnant film belge de Thierry Zeno The pig fucking movie / Vase de noces réalisé en 1974. On y suit durant 80 minutes l'étrange relation amoureuse d'un agriculteur solitaire avec une truie qu'il finira par engrosser. De leur union naitront trois porcelets qu'il élèvera comme ses enfants. Aussi réalistes soient elles, les scènes de zoophilie sont bien entendu simulées. Le film fut censuré dans de nombreux pays à ce jour est devenu au fil du temps un petit monument incontournable du cinéma transgressif.
Le porc est aussi lanimal de prédilection du Boucher, la star et l'orpheline de Jérome Savary puisque Sarah Sterling tout en guêpière noire se donne à un cochon sur une banquette de bois.
De bestialité il en est grandement question dans le mondo de Harold Hoffman Zoophilia / Sex and animal puisque la zoophilie en est le principal thème... et il nous réserve d'étonnantes séquences toutes plus incroyables et obscènes les unes que les autres. Un mondo à réserver aux plus téméraires.
On cloturera cette liste par le trés onirique et un peu particulier L'araignée d'eau de Jean Daniel Verhaeghe où le héros, un entomologiste, découvre un jour une araignée d'eau qu'il ramène chez lui et installe soigneusement dans le grenier sur la robe de mariée de son épouse. L'araignée muera en une venimeuse jeune femme qui deviendra son amante.
Plus proche de nous, on notera Calvaire de Fabrice De Welz qui nous offre une fellation entre un porc et un homme et Black sheep, premier film du néo-zélandais Jonathan King où cette fois un homme se fait sodomiser par un mouton mutant. Black sheep ne dépasse jamais le stade de la comédie horrifique, un simple et divertissant produit qui rapelle les envolées d'un Bad taste.
SEXE ET BLASPHEMATION:
Le film païen tient une grande place au cinéma, genre libre de toute contrainte sociale et religieuse. Mais oser montrer Adam et Eve entrain de faire copuler assumant pleinement et sans honte leur corps et leur sexualité a de tout temps ébranlé les foudres de la censure. Si elle hurla horrifiée quand Tarzan arrache le pagne de Jane dans Tarzan et sa compagne en 1934, elle défaille quand Maureen O'Hara nage nue, le film se vit amputer de ces scènes et le pagne de Johnny Weissmuler rallongé alors que des prêtres fond le pied de grue devant les salles où le film It ain't no sin où apparait la plantureuse Mae West est projeté.
Le personnage de la nonne ne pouvait que devenir un des élèments clé du film blasphématoire afin de faire une immense pied de nez à l'Eglise et défier la morale. Les premiers films de nonnes appraissent dés les années 40 et ne cesseront de s'accroitre. En 1946, nos bonnes soeurs tentent de résister à la tentation dans leur couvent situé en Himalaya, couvent bâti dans un ancien bordel dont les fresques érotiques en garnissent encore les murs, le tam-tam des indigènes brisant le silence de la nuit.
Dans les années 60, certains films provoquent un véritable tollé comme La religieuse de Jacques Rivette avec Anna Karina où on retrouve les bases des futurs films de nonnes: perversité des soeurs, tendances saphiques, sévérité du milieu...
Du coté de la Pologne on notera le trés beau et trés austère Jeanne mère des anges.
Mais c'est dans les années 70 que le film blasphématoire va vraiment exploser avec des réalisateurs tels que Ken Russel et Walerian Borowczyk, responsables pour l'un de The devils et d'Intérieur d'un couvent pour le second.
Leur succès donnera naissance à un genre prolifique qui atteindra son apogée en ces années 70: le nunsploitation dont une fois de plus l'Italie se fera une des spécialistes. Un dossier spécial consacré au genre sera en ligne prochainement. Ces films se situent en général dans des couvents, oeuvres dont l'intrigue est de nature la plupart du temps sexuelle et/ou religieuse. La religion, les interdits, l'oppression religieuse ou la frustration sexuelle sont à la base des histoires. Critique de l'Eglise catholique et de la religion en génèral, ils mettent aussi en avant le rejet de la féminité et tout discours féministe chez ces religieuses alors libres de vivre leurs fatasmes les plus débridés voire de remettre en cause les saintes Ecritures en montrant le Christ coupable d'avoir des envies d'homme.
Si Pasolini avec Le Decameron allait donner naissance à un sous-genre érotique- les décameroneries- le film hérétique allait compter dans ses rangs moultes oeuvres dont pour n'en citer que quelques unes parmi les plus connues Alucarda, Flavia l'Heretique, La nonne qui tue de Giulio Berruti, Cristiana nonne perverse de Sergio Bergonzelli, Novices libertines de Bruno Mattei qui reprend la fameuse vie de la nonne de Monza. On npotera ici une trés belle séquence où l'heroine se voit en rêve faire l'amour au Christ descendu de la croix. La vie de la nonne de Monza avait déjà été adaptée à l'écran en 1962 par Carmine Gallone avec La monaca di Monza et en 1969 par Eriprando Visconti dans La religieuse de Monza.
On citera également Le couvent des pêcheresses de D'Amato, Les religieuses du St Archange et sa pseudo suite Storia di una monaca di clausura, Confessioni segrete di un convento di clausura de Luigi Batzella, Emanuelle et les collégiennes de Giuseppe Vari qui lui prend pour héroine une jeune novice qui ne peut refroidir ses ardeurs...
Le Diable peut aussi être la cause des troubles comme dans Le couvent infernal, Les amours interdites d'une religieuse de D'Amato ou encore Bacchanales infernales de Elo Panaccio, Malabimba et son rip off La bimba di satana.
Avec La papesse en 1975, Mario Mercier étale sabbats et orgies sous forme quasi documentaire dont La Goulve était une sorte de préface. Le sexe est ici lié à Satan, désir bestial qui s'achève dans la mort de l'être masculin dont la seule fonction est ici reproductrice. Le film retournera la censure qui retira le film des rares salles où il était projeté.
Si ce sous genre du cinéma d'exploitation italien que fut la décamérotique a souvent été gentiment blasphématoire, il est en un qui a beaucoup joué sur l'hérésie. Il s'agit de Racconti proibiti... di niente vestiti de Brunello Rondi. Arrivés au château de Dame Lucrezia, une obsédée des délires sadomasochistes religieux, les deux héros vont s'adonner à ses plaisirs hérétiques. Lavage des pieds, flagellation, couronne d'épines, chemin de croix et délires mystiques, Rondi intègre tous ces éléments lors d'un final haut en couleur où Barbara Bouchet s'en donne à coeur joie.
Tout aussi sacrilège sera La dernière tentation du Christ qui osa montrer Jésus faisant l'amour avec Marie-Magdeleine et avoir une vie sexuelle égale à tout simple mortel. On se souvient du scandale que provoqua le film de Scorcese et des attentats qui furent commis dans les salles où jouait le film.
Dans Terror / La settima donna de Franco Prosperi c'est une soeur qui est violée et qui devra enfreindre ses voeux de non violence afin de sauver huit étudiantes prises en otages par trois dangereux violeurs. Ici se mèlent deux genres, le film de nonnes et le viol, autre thème récurrent au cinéma, autre fantasme souvent évoqué.
Mais une des plus belles scènes blaspématoires restera celle de Subconscious cruelty du canadien Karim Hussain où une horde de harpies déchiquètent et dévorent le Christ au coeur d'une église dans un tourbillon de folie hystérique fascinante.
MASOCHISME, SADISME, SADOMASOCHISME, FESSEE A L'ECRAN:
Le masochisme, le sadisme et la réunion des deux, le sadomasochisme, est un autre des éléments fantasmatiques au cinéma. Rappelons avant toute chose ce que sont ces trois déviances bien particulières. Le masochisme, du cavalier Leopold Von Sacher-Masoch, consiste à n'éprouver du plaisir que dans la douleur et la souffrance tant physique que psychologique, l'humiliation. Le sadisme, du Marquis De Sade, est quant à lui le plaisir pris à voir souffrir son partenaire. Le sadomsochisme est la réunion des deux.
Si la douleur est le contraire du plaisir, la voir au même titre que la violence en général sous un aspect érotique au cinéma peut offrir l'occasion de laisser libre cours aux fantasmes les plus dangereux pour satisfaire ses désirs et sa libido qui dans la vie pourraient s'avérer nuisibles voire mortels. Georges Bataille écrivait que l'association de la violence, de la mort et de la violence sexuelle a un double sens. Celui de la convulsion de la chair est d'autant plus précipitée qu'elle est proche de la défaillance et de l'autre la défaillance, à la condition qu'elle en laisse le temps, favorise la volupté. Le sadomasochisme c'est briser toute résistance afin de laisser place afin de succomber à d'insupportables délices et voir le pouvoir érotique prendre le dessus dans la plus horribles des voluptés.
Le cinéma a souvent visité les domaines sadomaso de façon plus ou moins suggérée et ce dés ses premiers balbutiements en 1932 lorsque Wallace Ford promet à Jean Harlow une raclée si elle n'est pas sage.
Dans les années 60, l'Italie nous offre tout d'abord Vierges pour le bourreau/ Le bourreau écarlate de Massimo Pupillo, un film d'épouvante gothique où le sado-masochiste est en filigrane mais elle nous offre surtout Le corps et le fouet de Mario Bava qui fut jadis considéré comme étant le film le plus masochiste jamais tourné. Si Bava suggère plus qu'il ne montre, le film est clairement un hymne aux plaisirs masochistes où l'héroïne vit à travers cette histoire de fantômes ses fantasmes interdits alors que résonne dans la nuit les claquement du fouet. L'Italie nous offrira d'ailleurs en 1980 une biographie ratée de Leopold Von Sacher-Masoch, Masoch, mollement mise en scène par Franco Brogi Taviani avec Paolo Malco dans le rôle titre.
Le cinéma n'a cessé de nous montrer au fil des années des raffinements de plus en plus exquis et osés sous forme de fantasmes imaginaires ou beaucoup plus réels. Certains réalisateurs font du sadomasochisme le thème principal de leur film comme Barbet Schroeder pour Maitresse où Gerard Depardieu est l'amant d'une femme dominatrice professionelle, Bulle Ogier, tous deux rivalisant de cruauté pour atteindre leurs plaisirs. Fessées, prépuce cloué à une planche, fouet, aiguilles enfoncées dans les seins ou pousse de bambous dans les oreilles, le film fut tourné dans un contexte SM réel, ces scénes ayant été faites avec des spécialistes de la chose.
La punition de Pierre Alain Jolivet en 1973 avec Karin Schubert est aussi cruel puisqu'on assiste aux tortures physiques qu'une femme, enfermée dans une chambre vide doit, après être rentrée dans un club de prostitution, se laisser aller aux exigences de ses clients.
L'un des films les plus sur ce thème est sans nul doute Histoire d'O où une femme interprétée par Corinne Clery accepte par amour pour son amant d'être attachée, flagellée et marquée au fer rouge afin de ne plus être qu'un objet qui lui appartient, un receptacle de plaisir, un vide comblé par ses désirs et sa plénitude. Elle est O, la lettre symbole de ce qu'elle est devenue.
Derrières les affres de la guerre d'Algérie, c'est aussi l'amour qui explique les tortures que s'inflige Olga Karlatos dans le grec Gloria Mundi en 1977. Jusqu'où peut on aller par amour pour l'Autre, pour lui plaire? Dans sa quête elle ira jusqu'à s'électrifier les seins et le clitoris, se brûler le corps ou ouvrir une canette de bière avec son vagin afin de trouver le cri le plus extatique de la souffrance.
Dans Masoch de Franco Taviani, Masoch se fait quant à lui brûler le pénis avec un cigare incandescent dans un contexte d'amour masochiste.
Orgies en cuir noir explore lui aussi ce thème très particulier avec son héroïne qui accepte de passer un week end dans un château où elle sera initiée aux plaisirs Sadomasochistes qui comprennent également ici l'urophilie et un lavement, le lavement étant le thème cette fois du spécial Waterpower où un psychopathe ne trouve son plaisir qu'en pratiquant des lavements sur ses victimes avant de les tuer.
DominatriX without mercy de Shaun Costello traite entièrement de ce sujet en mettant en scène quelques perversions sadomaso particulièrement raffinées sous la férule d'une maquerelle vulgaire et impitoyable. Le clou du film sera la fameuse séquence où une jeune femme doit enfoncer une banane dans son vagin qu'elle doit ensuite éjecter par de simples contractions. Tout serait simple si son Maître ne la découpait en rondelles au fur et à mesure qu'elle glisse hors de son intimité au risque de la blesser.
Le sado-masochisme rime parfois avec mort, ultime stade du plaisir et de la jouissance. L'un des jeunes héros de Ken park se masturbe tout en se serrant le cou dans un foulard afin de connaitre l'extase suprême qui conduira à sa mort aprés l'éjaculation.
Dans Love is the devil, Derek Jacobi se laisse sodomiser et brûler le dos jusqu'à ce que son amant l'étrangle avec ses mains ou l'étouffe en lui mettant son pénis dans la bouche, magnifique preuve d'amour ultime que de mourir durant l'extase pour celui ou celle qu'on aime.
Dans le christique Sebastiane de Derek Jarman, Leonardo Treviglio s'offre en martyr à celui qu'il aime en se laissant crucifier et transpercer de flèches, Etant incapable de lui avouer ses sentiments par amour, c'est par l'abandon à la violence qu'il le fera et sa propre mort. Les fantasmes sexuelles de Charlotte Alexandra, adolescente à la découverte de sa sexualité débridée, l'amène à imaginer qu'Hiram Keller lui enfonce des lombrics dans le vagin après l'avoir ligotée avec des fils barbelés dans Une vraie jeune fille en 1975.
Salo et les 120 jours de sodome inspiré des écrits du Marquis de Sade regorge de scènes sadiques au sens propres du terme justement, le corps des jeunes victimes tant masculines que féminines étant à la merci de tortionnaires bourreaux.
La philosophie dans le boudoir de Jacques Scandelari en 1969 lui aussi inspiré du divin marquis contient quelques scènes de sadomasochisme dont cette victime que des chaines déchirent les chairs avant de se faire fesser, la peau des fesses brulée au fer rouge.
La gabbia / L'enchainé de Giuseppe Patroni Griffi nous fait vivre le supplice d'un homme, Tony Musante, pris entre les griffes de deux femmes, une mère jouée par Florinda Bolkan et sa fille, qui vont l'enchaîner nu à son lit et lui faire subir les pires outrages, le traitant en animal. C'est ici l'histoire de la folie d'une femme qui n'a jamais pu réussir à avoir cet homme qu'elle aimait depuis tant d'années. Elle n'a que cet abominable moyen comme seul et unique recours afin de vivre sa passion dévorante.
Toujours en Italie, Le miel du diable de Lucio Fulci qui rappelle en bien des points l'amour sauvage et destructeur de 37,2 le matin reprend le thème du fameux syndrome de Stockholm, cet étrange lien qui lie la victime à son bourreau. C'est ainsi qu'une sorte de folle passion va naître entre Blanca Marsillac et Brett Halsey qu'elle retient prisonnier, enchaîner à une niche afin de le punir de la mort de son amant. Ces relations sadomasochistes ne peuvent mener qu'à la destruction de l'un qui conduisent à la destruction de l'autre donc la mort. Ce fameux syndrome avait été remarquablement mis en scène dans La orca et sa séquelle La oedipus orca de Eriprando Visconti en 1976.
En 1987, la réalisatrice venue du hardcore Giuliana Gamba met en scène Profumo dans lequel un mari ne peut trouver de plaisir qu'au travers de scénarii sadomasochistes de plus en plus pervers. Lasse son épouse se jettera dans les bras d'un jeune garçon androgyne sans pouvoir autant refouler ses pulsions sadiques. Gamba réinvente pour l'occasion un dérivé de la roulette russe, le canon du révolver enfoncé cette fois dans le vagin de l'épouse, et une sodomie à la brosse à cheveux. La réalisatrice récidivera en 1990 avec La cintura, une nouvelle histoire dont la principale protagoniste désire être fouettée par une énorme ceinture de cuir qu'elle a acheté pour son amant.
Sexandroïdes en 1987 nous invitait à travers trois sketches à un voyage dans les plaisirs extrêmes notamment lors du deuxième segment où une jeune femme subissait avec délectation toutes sortes de tortures physiques entre piercings et autres aiguilles s'enfonçant dans ses chairs que des poignards lacèrent avant que les séances ne se terminent dans des flots de sang.
On n'émettra pas de citer Pig de Rozz Williams réalisé par son ami Nico B où il mettait en scène ses peurs et obsessions les plus profondes dans un voyage au bout de la souffrance. Il y martyrisait un étrange personnage en lui faisant subir les pires tortures sado-maso qui soient: téton cousu, sonde enfoncée dans le pénis, tatouages au rasoir..., la particularité de ce court étant que son personnage, adepte du SM a réellement enduré ses supplices sadiens.
Punish me / Verfolgt de l'allemande Angelina Maccarone nous dépeint les tendances sadomasochistes d'un adolescent de 16 ans, un délinquant juvénile qui exige de son assistance sociale d'être puni, fessé et humilié afin de trouver cette autorité qu'il n'a jamais connu.
Plus tragique est Un ano sin amor, premier film de la réalisatrice argentine Anahi Berneri. Séropositif, son jeune héros, un écrivain qui écrit son carnet intime au jour le jour, est de plus en plus attiré par les milieux sadomasochistes. A travers la douleur il tente d'exorciser la souffrance de son corps face à la maladie. Aux limites de la pornographie, l'acte sadomasochiste est ici montrée sans détour. Un ano sin amor est une sorte de petit glossaire du sadomasochisme, des relations dominant/soumis. Coups, fouet, liens, avilissement, dog-training, étranglement de pénis, couteau, accessoires et instruments, rien en manque à ce film intimiste et plein de pudeur.
Le nazisme fut souvent associé au cinéma au sadomasochisme et cela dés Portier de nuit de Liliana Cavani où un ancien officier SS retrouve des années plus tard une des detenues qu'il avait torturé et va renaitre entre eux cette relation maitre-esclave qu'ils avaient connu dans ce camp de concentration avant de renverser les rôles. Ici, la relation est plutôt ambigue car s'ils semblent juste tenter de ressusciter des sensations d'un passé traumatisant. Elle se complique quand Max taillade les chairs de Lucia pour sucer ses plaies. Les plaisirs et la souffrance connues jadis prennent alors une dimension sensorielle intense qui ne peut exister en temps de paix d'où l'acceptation des rôles et leurs sconséquences.
Dans Destin de femmes de Paolo Cavara, un officier SS, Giancarlo Sisti, exige de Sirpa Lane qu'elle le traite en chien, le tienne en laisse et le fouette. Dans KZ9 camp d'extermination de Bruno Mattei, Ivano Staccioli se fait lécher ses bottes par une détenue afin de la punir et d'en tirer un plaisir surnois avant que d'autres prisonnières ne doivent faire l'amour à un cadavre.
Dans Pénitentier de femmes de Bruno Mattei, Franca Stoppi et ses matrones prennent un plaisir sadique à frapper avec une matraque sur une cloche dans laquelle la pauvre Laura Gemser est enfermée. C'est ici comme dans nombre d'autres films notamment le WIP et le nazisploitation le fait de regarder la souffrance d'autrui, l'humiliation ou simplement de faire souffrir qui est source de plaisir.
Le sadomasochisme dans Frisk n'est qu'une étape de plus dans la recherche du plaisir extrême, le héros cherchant à toujours aller plus loin. Tortures physiques, sodomie à la canette de bière, rien n'est jamais assez pour le héros qui finalement cherchera dans la mort cette quête d'extrême en tuant son amant en état de béatitude.
Hustler white de Bruce LaBruce nous offre lui aussi quelques scènes assez fortes de bondages mais également de pervers se faisant taillader la peau à coups de lames de rasoir ou de clients se faisant momifier dans des bandelettes de scotch adhésif jusqu'à l'étouffement.
Le cinéma fantastique a lui aussi eu ses tueurs sadomasochistes notamment Terreur à l'hôpital central où Michael Ironside, traumatisé par sa mère étant enfant, devient un tueur psychopathe aux tendances sadomaso, habillé tout de cuir noir clouté, couvert de piercings.
L'univers de Clive Barker avec Hellraiser reprend l'imagerie sadomasochiste avec ses monstrueux cénobites, créatures infernales qui jadis furent des êtres humains voués aux plaisirs extrêmes, cherchant dans la souffrance la jouissance absolue, une quête qu'ils perpétuent par delà la mort. Le personnage de Pinhead reprend ici à la perfection l'image type du sadomasochisme, manteau de cuir noir et visage percé d'une multitude d'aiguilles.
Videodrome de David Conenberg joue à fond la carte du sadomasochisme avec le personnage incarné par Deborah Harry et ses séances extrêmes projetées sur une chaine TV pirate
Cruising de William Friedkin en 1980 nous fait découvrir les bars cuir de Los Angeles où un policier en civil s'infiltre, déchiré entre ses pulsions homosexuelles refoulées et son homophobie. Le film, assez controversé, fera vivement réagir la communauté gay accusant Friedkin d'assimiler le sadomasochisme à la culture homosexuelle.
Le cinéma asiatique est friand de ce thème et regorge de films traitant le sujet. Dans les années 70 L'enfer des tortures est une ode à la souffrance par exemple où en trois segments le film explore le sadomasochisme et ses variantes, le summum étant atteint avec l'ultime sketche où un tatoueur fou tente de reproduire sur la peau d'une femme l'expression de la souffrance ultime.
Toujours dans le cinéma gay mais hardcore cette fois on citera le film aujourd'hui culte du réalisateur publiciste Jean Etienne Siry, Poing de force, dans lequel on assiste à un hallucinant double fist à la graisse industrielle, sidérant dans sa démonstration clinique. On assistera à un autre double fist tout aussi spectaculaire dans Et Dieu créa les hommes toujours du même metteur en scène tandis que les oeuvres de l'américain Fred Halsted, le fist, toujours très impressionnant, y est une pratique récurrente.
La fessée est à l'écran plus délicate bizarrement. Dans Fantasmes en 1999 ou Tokyo décadence, une jeune fille applique pour le premier des fessées à l'aide d'un bâton nommé bâton du plaisir à des hommes mûrs alors que dans le second une prostituée étrangle à sa demande un client jusqu'à ce que mort s'ensuive. Ceci nous emmène tout naturellement à parler de la fessée à l'écran.
La fessée fut notamment en France interdite au cinéma tout comme aux USA. Elle doit être donnée dans un cadre précis et jamais montrée ouvertement comme dans Penrod and Sam (1931), un des premiers films américains à montrer deux enfants recevoir la fessée. Elle reste donc le plus souvent suggérée même si elle est courante dans les pays de l'Est. Impossible donc de ne pas parler des fessées du film russe Des hommes et des monstres de Alexei Balabanov où un photographe vend des clichés clandestins de jeunes filles corrigées par leur grand-mère.
Dans nos contrées occidentales, on l'évoque donc, on ne la montre que rarement. En France on se souvient de la fessée slip aux genoux que reçoit Richard Berry dans Pédale douce de Gabriel Aghion une séquence aujourd'hui d'anthologie parmi lesquelles on trouve également celle administrée cul nu par Victor lanoux au jeune David Bennent dans Canicule, la fessée dans toute sa splendeur de Claudine Beccarie, fesses bien rouges, dans Dernier train pour Hitler et celle de Un bon petit diable en 1971 par Alice Sapritch, On peut aussi mentionner la fessée administrée fesses nues, jupes aux chevilles, par Patrick McGee à une gourgandine dans Dr Jekyll et les femmes de Walerian Borowczyk.
Plus brutale est la fessée qu'administre Omar Ben Selhem à un jeune minet dans Hommes au bain de Christophe Honoré.
Allongé sur ses genoux, slip baissé, il le fesse de façon assez sèche
au beau milieu de la cuisine, énervé par le fait qu'il soit absorbé par
son jeu vidéo, nonchalamment assis, alors qu'il fait la vaisselle.
En Italie on retiendra celle donnée fesses nues par leur père aux deux frères de L'aube des faux dieux / L'alba dei falsi dei, On citera aussi dans un domaine plus hardcore cette fois, la fessée administrée fesses nues par Nadine Roussial à Guia Lauri Filzi pour avoir trop été libertine dans la parodie X de Batman, Bathman dal pianeta Eros d'Antonio D'Agostino.
Une toute jeune Romina Power, 16 ans tout juste, reçoit la fessée lors d'une séquence du célèbre Justine et ou les infortunes de la fortune de Jess Franco en 1969.Dans Flavia schiave di Roma regine di Roma de Lorenzo Onorati en 1986 une jeune esclave reçoit une inoubliable fessée à la main de la part d'une féroce guerrière. Dans Lucrezia Borgia - Le castellane toujours de Onorati une jeune femme entièrement nue, les mains attachées, reçoit une cuisante fessée pour avoir désobéi à sa maitresse.
Dans Les exploits d'un jeune Don Juan le jeune Fabrice Josso
doit se déculotter devant sa famille et les domestiques pour recevoir
une humiliante et douloureuse fessée aux orties pour avoir été surpris
entrain d'espionner sa soeur au confessionnal. Dans La bella e la bestia de Luigi Russo
lors du troisième sketche où le réalisateur nous invite à découvrir
l'adolescence du jeune Masoch, ce dernier est fessé le derrière nu cette
fois à la badine par son professeur. Il cherchera à reproduire cela
avec sa petite amie jouée par Brigitte Petronio. Lea Lander se fait donner la fessée à derrière nu à travers les genoux de Don Backy par pur plaisir sadomasochiste dans la comédie en costumes Elena si ma... di Troia.
Citons encore entre autres exemples le fameux La scuccialata de Pasquale Festa Campanile, une comédie amère où Sydne Rome est fessée de façon fort érotique par son mari, La collegiale / La collégienne où Franco Merli fesse Sofia Dioniso avant que celle ci ne se venge hors champs en rendant la pareille à l'adolescent terrible, et La cameriera nera où un vieux pervers habillé en petit marin se fait donner la fessée par une belle jeune fille afin d'assouvir ses fantasmes. Pour être une petite dévergondée, la lumineuse Gloria Guida reçoit une fessée sur la culotte de la part son jeune oncle (Gianluigi Chirizzi) dans La lycéenne se marie de Marcello Andrei.
Du coté de l'Espagne on citera le western de Juan Bosch Je signe avec du plomb... Garringo (1972) dans lequel Peter Lee Lawrence fesse Maria Pia Conte en travers de ses genoux pour la punir de son attitude puérile. On pense aussi à la terrible et douloureuse raclée cul nu que donne un père à son fils adolescent (le jeune Javier Garcia) dans Crimen en familia réalisé en 1987.
Du coté de l'Amérique on mentionnera celle donnée par l'époustouflante Edith Massey à un jeune éphèbe désobeissant qu'elle allonge nu sur ses genoux dans Desperate living de John Waters, celle administrée à la ceinture par sa vieille mère au héros de L'auberge de la terreur, une fessée humiliante pantalon aux chevilles, slip baissé par l'arrière devant sa petite amie médusée. Selon les versions du film, il existerait une copie où la fessée serait donnée fesses couvertes.
Parmi les séquences les plus tragiques de punition corporelle, on n'oubliera pas de citer celles de l'australien My brother Jack de Ken Cameron, adaptation du superbe roman éponyme où les héros se souviennent des maltraitances que leur père leur firent endurer notamment de très sévères fessées données à la ceinture fesses nues. Particulièrement réaliste et dramatique, le film montre toute la peur, l'humiliation et la rébellion de l'enfant puni. Leonardo Di caprio aura lui aussi droit à une fessée dans Basketball diaries.
C'est pour avoir critiqué son père que Charles Bronson donne une fessée à un jeune garçon dans le classique du western Les 7 mercenaires.
Tout aussi insupportable est la raclée reçue par Alexis Arquette dans Jack be nimble. Pour avoir osé ramené un chat chez ses parents adoptifs, son bourreau de beau-père lui administre une fessée à coups de fils barbelés.
On sourira devant la jolie fessée que reçoit un jeune officier, derrière nu, allongé sur les genoux de son chef, dans la parodie gay des films de WIP The boys from cellblock Q.
Dans Marfa girl de Larry Clarke, le jeune héros du film, un skater de 16 ans qu'interprète Adam Mediano, reçoit sur le jean une bonne fessée à la paddle, allongé à travers des genoux de sa professeur.
Sous le coup de la peur après l'avoir vu traversé la route en courant Martin Sheen donne une fessée à son jeune fils en pleine rue dans Les envoutés.
Dans un contexte plus humoristique il y a la fessée de Exit to Eden où une mère fesse son jeune fils sur le slip après qu'il ait renversé un saladier de chocolat.
On notera tout de même un cas exceptionnel de fessée dans Class of 99 où un professeur androïde donne une mémorable fessée bionique à un lycéen récalcitrant.
Dans un cadre plus militaire, on citera la fessée sévère fesses nues qu'un officier de l'armée austro-hongroise administre à un marin face à ses compagnons dans Des abenhuer des braven soldaten schwejk.
On le constate le châtiment corporel en tant que fantasme ou punition est assez restreint au cinéma. Une loi fut d'ailleurs votée afin d'éviter toute scène de fessée ou autre châtiment corporel à l'écran notamment sur l'enfant, la main ne devant jamais être vue entrain de frapper la chair. Suggérons mais ne montrons pas comme notamment dans Le jeu du tueur de Steve Miner où elle nous est montrée en ombre chinoise
lorsque le directeur de l'établissement scolaire corrige le jeune Rodney Eastman pour avoir été arrogant avec son professeur.
La fessée explicite reste donc la plupart du temps confinée au cinéma érotique ou pornographique (les fessées non simulées de Maîtresse de Shroeder) et au cinéma d'exploitation bien sûr où elle est le plus souvent donnée entre femmes, le châtiment corporel y étant un élément régulier.
Comme toute régle à son exception, une des fessées les plus spectaculaires et réalistes jamais tournée se trouve dans Dernier été à New Ulm / The toilers and the Wayfarers de Keith Froelich. Un adolescent de seize ans interprété par Matt Klemp y reçoit une longue et magnifique fessée, short baissé, fesses nues, allongé sur les genoux de son père qu'il a offensé en désobeissant. Non simulée et parfaitement explicite, Klemp avouera d'ailleurs que l'acteur jouant son père lui en administra une réelle le jour du tournage, renforçant l'effet réaliste. Une première en la matière donc.
LE VIOL SUR GRAND ECRAN:
Le viol est un des fantasmes les plus extrêmes qui soit, le viol ou le désir d'être pris contre sa volonté. Ce que la femme attend de ce fantasme c'est d'être dégagée de toute responsabilité. Je suis une fille bien, j'ai été forcée. Quant à l'homme, c'est pour lui l'entêtement ou la frigidité voire le comportement aguicheur de la femme qui l'y a obligé pour diverses raisons. Mais c'est aussi le symbole de la puissance masculine, la parfaite suprêmatie de l'Homme sur la femme qui parfois prend des allures de jeu dangereux comme dans Orange mécanique, passe-temps favori des jeunes voyous du film de Kubrick. Cette suprêmatie on la retrouve dans Irréversible lorsque Vincent Cassel, macho possessif et froid, donne sa femme à un proxénète afin qu'il la viole en la sodomisant, acte qui n'est que l'abominable prolongement logique de son attitude. Le viol peut être le symbole de la destruction de l'être humain devenant alors un pantin, une sorte de jouet voué inéluctablement à la mort comme le sont les jeunes victimes de Salo ou la destruction des liens sacrés du mariage et de l'acte conjugal comme la défloration au poing du couple de jeunes mariés dans Caligula.
Dans Giallo a Venezia, violer et humilier son épouse est source de plaisir pour Gianni Dei, son époux, qui la fera même violer par deux inconnus alors qu'il observe les cruels ébats.
Le même schéma se retrouve dans Emanuelle et Françoise de Joe D'Amato où George Eastman aime humilier Patrizia Gori notamment lors d'une scène de viol où il prend plaisir à ce que deux amis le regardent, excités par le spectacle. Retournement de situation, c'est George Eastman qui aprés avoir été enchainé sera drogué et violé par la soeur de la malheureuse. Au même titre que l'épouse de Giallo a Venezia tuera son infâme mari.
Le viol est donc aussi pour la femme l'occasion de réveiller en elle des fantasmes de vengeance contre l'exploitation sexuelle et la domination masculine. Dans Myra Breckenridge, Raquel Welch viole en le sodomisant avec un godemiché Roger Herren, exemple parfait du tombeur.
Dans Baise moi de Virginie Despentes, l'une des héroïnes enfonce un revolver dans l'anus d'un homme et appuie sur la détente afin de se venger de celui qui a abusé d'elle.
La jeune sourde et muette de L'ange de la vengeance de Abel Ferrara aprés un double viol se vengera systematiquement des hommes en les tuant et en découpant en morceaux leur corps. C'est le même schéma que suit l'héroïne de Terri's revenge de Zebedy Colt qui après avoir été elle et son amie plusieurs fois violées se vengeront des hommes en les violant à leur tour de la plus abominable façon avant de leur enlever la vie.
Le cinéma d'exploitation là encore utilisera ce thème en créant un sous genre, le rape and revenge, qui une fois de plus trouvera son apogée dans les années 70 suite notamment au film de Wes Craven La dernière maison sur la gauche, un genre qui allait faire les beaux jours du cinéma italien en lui offrant ses pires excès en la matière.
Si un dossier spécial sera consacré au genre, nous citerons entre autres exemples afin d'illustrer ce chapitre Terror / La settima donna et son viol au manche à balai, Terreur express et le double viol de Zora Kerowa, celui du Train de l'enfer de Aldo Lado, Midnight blue et ses voyous dépravés, Hard sensations et ses joueuses de baskets aussi lubriques que maltraités et surtout l'étrange et glacial Violez les otages où des détenues en cavales retiennent prisonnière une équipe de joueuses de baskets et le juge qui les a condamné à qui elles feront connaitre l'ultime humiliation. On ne peut passer sous silence Autostop rosso sangue de Pasquale Festa Campanile avec David Hess, Franco Nero et Corinne Clery.
Le viol est quasi omniprésent dans un autre genre, le WIP, le film de femmes en prison. Les malheureuses détenues sont le plus souvent violées par des gardiens libidineux et sadiques ou des gardiennes lesbiennes et perverses, le voyeurisme accompagnant très souvent ces séquences. Les victimes sont en effet la plupart du temps abusées sous le regard concupiscent des autres gardiens ou gardiennes ou de leurs compagnes de cellule. Le viol peut aussi être commis entre détenues ou organisé par le directeur comme dans Les anges du mal / Chained heat avec Linda Blair. Toutes les combinaisons imaginables sont donc possibles du moment qu'on s'amuse donc.
Dans un autre contexte plus différent mais tout aussi proche, on trouve le viol dans la plupart des nazisploitation où cette fois ce sont des officiers SS sadiques qui profitent à volonté des détenues. Quasiment tous les films dits d'éros-svastica possèdent au moins une scène de viol.
C'est le racisme cette fois qui engendre le viol dans Mandinga et son rip off Emanuelle bianca e nera, tous deux de Mario Pinzauti. Se déroulant au temps de l'esclavagisme, les maîtres ou maîtresses des domaines violent à tout va leurs esclaves noirs les considérant comme des naimaux.
Plus osé est le viol de Cinzia De Carolis dans Malia virgine e di nome Maria où un employé de la morgue où la fillette repose, tout le monde la croyant morte, la viole, la nécrophilie s'ajoutant ici au fantasme du viol.
Du coté de l'Amérique, on mentionera Day of the woman et le quadruple viol de Camille Keaton qui se retournera impitoyablement contre ses agresseurs. En fait, le viol est à la base de toute forme de cinéma d'exploitation, un élèment qu'on qualifiera d'ultime dans ce genre cinématographique où les réalisateurs semblaient n'avoir aucune limite dans l'imagination.
Le viol peut être aussi une forme de vengeance ou de haine de l'homme contre la femme dans laquelle il revit souvent un traumatisme d'enfance ou d'adolescence, l'image d'une mère castratrice ou possessive, une marâtre ou même la petite amie ou simplement une autorité. Le viol mène ici au meurtre et à la folie. C'est le cas de nombre de films d'horreur entre autre comme l'excellent Maniac de William Lustig ou Don't go in the house.
La prostituée ou la fille légère sera la première victime du maniaque voire sa propre mère comme dans Les damnés où après des années de soumission Helmut Berger se vengera de celle ci en la violant.
Le viol est également trés présent dans le fantasme gay. Il fait partie des fantasmes sado-maso qu'on qualifiera de courant, symbole de puissance, de force, de virilité et de désir brut et sauvage. Dans Pink narcissus, le héros rêve qu'il se fait violer dans des pissotières par une brute en cuir, milieu souvent utilisé et puissament évocateur.
Dans Frisk, il s'agit d'une étape dans la recherche du plaisir extrême mais dans le cinéma gay et le cinéma en général d'ailleurs c'est toujours une façon d'exprimer des conflits intérieurs entre désir et frustration, amour et colère, luxure et culpabilité.
On ne peut éviter de parler d'un des plus célèbres et les plus brutaux film de Cadinot, Les minets sauvages, où un des adolescents passe son temps à se faire violer et "gang-banguer" par ses compagnons d'infortune. On assiste là à toute une série de viols tous plus violents et humiliants les uns que les autres dans un contexte très réel et froid, celui d'une maison de correction pour mineurs, partagé entre haine, jalousie, domination et jeux sexuels homosexuels.
Mais le viol peut simplement être la punition ultime ou l'expression de la haine et de l'homophobie comme la sodomie sauvage de J'embrasse pas, celle du jeune détenu dans Scum ou le jeune adolescent Nel cerchio, celui légendaire de Deliverance sans parler des viols cloturant Salo dans le cercle du sang ou le fist-fucking de Caligula.
Plus étonnant et unique est le viol de Julie Christie dans Génération Proteus par un robot-ordinateur voulant procréer et avoir une descendance. L'acte peut aussi dans le cinéma d'horreur et de SF être d'origine extra-terrestre comme dans X-Tro ou Inseminoid, donnant naissance à une monstruosité, ou tout simplement d'origine inconnue comme pour la mystérieuse et invisible mais O combien lubrique entité de The entity où Barbara Herschey doit subir les assauts répétés de la chose.
LA NECROPHILIE:
Comme on la vu, la mort est régulièrement l'aboutissement du sadomasochisme, volontaire ou non et l'expression mourir par amour prend alors tout son sens. Mais la mort peut être en elle même l'ultime élèment érotique dans sa forme la plus perverse comme le héros de Frisk qui dans sa quête du plaisir ultime tuera son amant en un grand moment d'extase commune. On tombe alors dans la nécrophilie ou la fascination par la mort qui aboutit à une attitude extrême qui est celle de faire l'amour à un cadavre. C'est le terrible mariage entre Eros et Thanatos.
Ce thème contre nature avait déjà été mis en avant de façon suggérée mais fort pernicieuse dans le cinéma gothique italien des années 60 notamment dans des oeuvres sulfureuses telles que L'effroyable secret du Dr Hichcock de Riccardo Freda, oeuvre magnifique et particulièrement vénéneuse. On citera aussi le tout aussi bon Danse macabre de Margheriti et Les amants d'outre-tombe de Mario Caiano qui font tout deux également partie désormais des classiques de l'épouvante gothique transalpine.
Le cinéma de manière générale est plutôt avare sur ce thème mais en abordant aujourd'hui le sujet on pense inévitablement à Buttgereist et les univers macabres qu'il dépeint dans ses deux volets de Nekromantik.
On citera aussi le porn gay horrifique Otto or up with the dead people de Bruce LaBruce où un jeune zombi revenu sur Terre erre dans Berlin en quête de son identité. A travers ses errances, il rencontre des personnages avec qui il a des relations sexuelles quand ce ne sont pas d'autres zombis qui font l'amour entre eux de façon outrancièrement gore.
Toujours dans le cadre du film hardcore, l'américain Zebedy Colt traita du sujet dans Unwilling lovers. Le réalisateur y interprète un jeune attardé mental traumatisé par la mort de ses parents qui fait l'amour avec les cadavres de ses victimes.
Qui mieux que l'Italie qui jadis ouvrit le bal avec les oeuvres de Freda, Caiano et Margheriti pouvait régulièrement aborder ce thème au détour de bon nombre de films déviants d'exploitation.
Blue holocaust de Joe D'Amato traite du sujet de façon magnifique presqu'à la façon d'un film d'auteur. On suit le parcours tragique de Francesco, taxidermiste qui à sa mort embaume sa fiancée sans qui il ne conçoit pas la vie. Il garde alors le corps dans la chambre conjugale et lui fait l'amour chaque nuit avec la complicité de son inquiètante gouvernante.
Lamberto Bava avec Macabro approchera également le thème avec cette femme jouée par Bernice Steiger qui conserve la tête décomposée de son amant et la garde au frais dans son freezer pour mieux la mettre dans son lit chaque nuit et lui faire l'amour.
Alvaro Vitali dans Malia vergine e di nome Maria de Sergio Nasca en préparateur de corps dans une morgue suit ses instincts nécrophiles en faisant l'amour à une fillette qu'il déflore sur son lit de mort en prenant bien soin de ne pas briser son hymen. Le thème de la nécrophilie est ici dévié car en fait Maria n'est pas morte mais a juste sombré dans un coma catalyptique et se retrouvera enceinte, chacun croyant alors au miracle.
En Espagne, le sujet est entre autre abordé dans Tango della perversione, un produit dérivé du Voyeur de Michael Powell. dans lequel un impuissant se découvre un certain plaisir à s'imaginer faire l'amour avec le cadavre des filles qu'il tue par contrainte.
Dans Les orgies macabres de José Luis Merino, Paul Naschy est un fossoyeur fétichiste qui déterre les cadavres pour les exposer dans un souterrain et photographier leurs chairs décomposées comme de véritables oeuvres d'art.
Plus proche de nous, on citera aussi un court-métrage espagnol de 1994 devenu aujourd'hui un classique du genre pour les amateurs Aftermath de Nacho Cerda.
En France, le thème est abordée en 1975 dans La papesse de Mario Mercier quand Borg après avoir tué Aline peut enfin toucher et posséder son corps qu'il se met à embrasser en hésitant de faire l'amour à son cadavre. Tout comme des officiers SS dans KZ9 camp d'extermination obligent deux détenues à faire l'amour à un cadavre afin de le ramener à la vie illustrant ainsi une des théories du Fürher comme quoi la stimulation sexuelle peut ramener à la vie un cadavre!
La philosophie dans le boudoir de Jacques Scandelari comporte une scène de nécrophilie lorsqu'une jeune fille, gibier humain, est rattrapée et tuée. Une femme lui fait alors l'amour couchée sur un tronc d'arbre.
Dans Ma mère de Christophe Honoré en 2004 où un adolescent joué par Louis Garrel vouant un amour sans limite à sa mère, Isabelle Huppert, finira par se masturber devant son cadavre sur son lit de mort.
En Allemagne, elle explose avec des films comme Nekromantik et Nekromantik 2 tout deux signés Jörg Buttgereit respectivement en 1987 et 1991, devenus aujourd'hui deux oeuvres cultes particulièrement malsaines et morbides malgré leur coté amateur et fauché notamment le premier opus. Sa suite tout aussi gore a par contre un aspect nettement plus professionnel.
On avait déjà traité de ce sujet de l'autre coté du Rhin avec en 1973 La tendresse des loups réalisé par Ulli Lommel et produit par Rainer Werner Fassbinder. Le film mélange avec pudeur des thèmes aussi sulfureux que la pédophilie et le cannibalisme dans l'allemagne miséreuse du début des années 70.