Kaput lager gli ultimi giorni delle SS
Autres titres: Erica tigresse du désert / Les tigres du désert / Les fils du désert / Les derniers jours des SS / Achtung! The desert tigers
Real: Luigi Batzella
Année: 1977
Origine: Italie
Genre: Nazisploitation
Durée: 82mn
Acteurs: Lea Lander, Gordon Mitchell, Mike Monti, Agnes Kalpagos, John Brown, Isarco Ravaioli, Zaira Zocchedu, Richard Harrison, Mauro Mannatrizio, Italo Gasperini...
Résumé: Durant la seconde guerre mondiale, des soldats anglais et américains attaquent une base allemande située dans le désert africain. Certains sont faits prisonniers par les survivants de l'assaut et amenés dans un camp où sont perpétrées des atrocités. Les femmes sont torturées et les hommes castrés. Le camp est dirigé de main ferme par la redoutable Erica, un officier allemand aux tendances lesbiennes et sadomasochistes. Les soldats vont tenter de s'enfuir après avoir capturé Erica...
Parmi ce sous genre du cinéma d'exploitation qu'est le nazisploitation, Kaput lager gli ultimi giorni delle SS est certainement un des moins intéressants mais également un des plus monotones si ce n'est le plus insipide.
Premier des deux eros-svatiska que tourna Luigi Batzella, inoubliable metteur en scène du tout aussi inoubliable Holocaust nazi mais aussi d'oeuvres aussi composites que Nuda per Satana et Lo strano ricatto di una signore per bene, Kaput lager gli ultimi giorni delle SS est une sorte de patchwork composé de multiples inserts et stock-shots pris ça et là dans bon nombre de films de guerre auquel le réalisateur aura rajouté quelques scènes qu'il aura réalisé lui même.
Connu sous une kyrielle de titres français dont Erica tigresse du désert, éventuel clin d'oeil à Ilsa gardienne de harem, cette première tentative de nazisploitation de Batzella est principalement composé d'extraits provenant de Strategia per una missione di morte, un film de guerre signé de la main du réalisateur, des Jardins du diable de Alfredo Rizzo et de Quando suona la campana. Le résultat est particulièrement faible. Erica tigresse du désert est plus un film d'aventures de guerre qu'un véritable nazisploitation. Seul le camp 113 dans lequel se déroule la première partie du film raccroche Erica au filon de ce genre plutôt controversé. Malheureusement, bien timides seront les tortures qu'on y prodigue et très décevant sera le niveau des scènes érotico-trash. Dans cette ambiance exotique, le camp 113 est situé en plein désert africain, nouvelle référence à Ilsa gardienne de harem, on retiendra surtout quelques trop gentilles séquences qui semblent vouloir pimenter un film bien peu audacieux notamment celle où Mike Monti est contraint de boire l'urine d'un soldat dans un calice en cristal ou ces prisonnières dont on lave le derrière à l'aide d'un énorme balai serpillère.
Quant à la fameuse Erica, interprétée par l'ex-muse de Mario Bava Lea Lander, elle s'évertue vainement à imiter Dyanne Thorne dont elle n'a ni les formes ni le charisme encore moins la méphitique présence. Peu crédible, grimaçante, seule la scène où elle atteint l'orgasme en se faisant fouetter par une détenue fait quelque peu illusion même si nous l'aurions voulu plus puissante. Elle nous offre tout de même une petite scène érotique lorsqu'elle se masturbe en espionnant les ébats de cette même prisonnière avec son amant. Les effets gore quant à eux sont cette fois quasiment absents à l'exception de quelques castrations de bédouins plus suggérées que vraiment montrées. Quelques molles flagellations et humiliations s'ajoutent au menu.
Dés la deuxième partie, Erica tigresse du désert se transforme en un simple film de guerre traditionnel dont on appréciera surtout le décor très exotique. Quelques batailles dans un désert que sillonnent quelques malheureux chars et une ou deux jeeps, quelques rafales de mitraillettes et de belles explosions extirpées des films cités plus haut sont entrecoupées par des plans de Erica, faite prisonnière par les américains, afin qu'on n'oublie pas que nous sommes supposés regarder un film à proprement parlé original.
Puisqu'il faut bien se raccrocher à quelque chose ce sera ici à la distribution. Aux cotés de Lea Lander, une des moins bonnes et convaincantes tortionnaires que le genre ait connu, on se réjouira de la présence de Gordon Mitchell, excellent et sadique à souhait, qui rehausse la tristesse de l'ensemble et nous livre quelques éclats d'interprétation (la scène où il fouette un cadavre). Les vétérans Richard Harrison et Mike Monti ainsi que les sexy starlettes Agnes Kalpagos et Zaira Zocchedu complètent l'affiche.
Pour l'anecdote, Erica tigresse du désert fut distribué en France par Eurociné.
Totalement dispensable, jamais vraiment drôle ni même distrayant, Erica est purement et simplement le plus inoffensif des nazisploitations italiens. Les amateurs de sadisme et de tortures SS en tout genre, de déviances et autres perversions perpétrées sur fond d'érotisme morbide bon enfant se rabattront vite sur les gourmandises joliment excrémentielles de Bruno Mattei, Sergio Garrone et Cesare Canevari avant de sauter sur la deuxième tentative de Batzella, l'unique et jubilatoire Holocaust nazi.