Singapore sling

Réal: Nikos Nikolaidis
Année: 1990
Origine: Grèce
Genre: Fantastique
Durée: 111mn
Acteurs: Michele Valley, Meredith Herold, Panos Thanassoulis...
Résumé: Singapore sling est détective ou peut être privé. Il est amoureux depuis des années de Laura, la jeune femme d'un portrait qu'il a vu jadis. Suite à sa disparition, il s'est juré de la retrouver, qu'elle soit réelle ou illusoire. Par une nuit d'orage, blessé, il aperçoit deux femmes à demi-nues enterrer un cadavre dans la fange de leur jardin. Telle la mouche dans la toile de l'araignée, il va tomber dans le piège de ces deux harpies et découvrir leur univers hallucinant. Les deux femmes, mère et fille, vont l'entrainer au bout de leurs fantasmes sexuels, là ou le plaisir épouse la souffrance la plus extrême, fantasmes abjectes qui relèvent du rituel incestueux, lesbien, scatophile et sado-masochiste...
Relecture du Laura de Otto Preminger dont il reprend par moment la partition musicale, Singapore Sling, à la base nom donné à un cocktail d'eau et de gin, est une véritable étrangeté, un film fou dans le sens pathologique du terme, une oeuvre clin d'oeil aux films noirs des années 50 appuyé par la voix off du narrateur-héros en quête de quelque chose sans savoir si ce quelque chose existe.
S'y mélent la comédie, la tragédie grecque, les contes tchèques et l'érotisme le plus sulfureux qui se marient aux pires déviances sexuelles donnant comme résultat final ce cocktail aussi explosif que celui qui donne son titre au film.
Sorte de poème infâme, Singapore Sling, nouveau film du réalisateur grec Nikos Nikolaidis après son tout aussi morbide Patrouille du matin, c'est en quelque sorte la préciosité trash d'un Paul Morrissey mélée au Noir et Blanc d'un Billy Wilder, aux univers de Lynch et de Chandler qui se rencontreraient pour former ici un concentré de folie échappant à toute forme de psychanalyse. Il n'y a rien à comprendre, il n'y a qu'à se laisser porter par l'histoire et pénétrer le monde déjanté de ces deux harpies incestueuses sexuellement électrisées. Dés qu'il franchit le seuil de leur domaine, c'est pour le héros le début d'un long calvaire au bout de l'innommable, une longue série de tortures, de viols, d'humiliations asaisonnées d'un mélange urophili-vomi, base des déviances pour le réalisateur.
La mère, totale dominatrice sur sa fille névrotique qui de son coté nourrit un amour incestueux mélé de haine pour sa génétrice, deux folles hystériques à la libido explosive, vont faire du détective leur jouet sexuel, la proie de leurs pires fantasmes, jouant avec la mort jusqu'à atteindre une sorte d'orgasme nécrophilique.
Singapore Sling se transforme dés lors en une longue série de scènes plus abjectes les unes que les autres, du meurtre de Laura, égorgée, saignée et vidée de ses boyaux après que la mère l'ait sodomisée, aux tortures subies par le pauvre détective agonisant dont elles useront et abuseront dans une farandole de jalousie morbide et de dédoublement de personnalité.
Sont donc au menu viols, nécrophilie, masturbation morbide... le film atteignant les sommets du mauvais goût lors des scènes d'urophilie et de vomi, éléments indispensables à la fantasmatique de Nikolaidis semble t'il et omni-présents tout au long du film.
Si l'urine est présente dans les dialogues- la fille se souvient de ses nuits d'amour sauvages avec son père qui lui urinait dessus à des fins orgasmiques- elle est présente dans les actes et sévices- après l'avoir violé, la mère non seulement urine sur le visage du détective mais elle vomit sur lui, répugnant mélange d'urine chaude et de rendus organiques qu'elle tentera fièvreusement de lui faire avaler alors qu'il est dans le coma.
Le vomi et donc l'abondance de nourriture sont en effet des éléments jubilatoires, propres à l'extase. On se gave et vomit à table pour mieux continuer à se gaver pour encore mieux vomir dans une sorte de frénésie presque sexuelle. Vomir est presque une forme d'éjaculation buccale.
Outre le plaisir pris aux fonctions les plus basses de l'être humain, Singapore sling s'attarde sur les tortures sado-masochistes parfois extrêmes comme l'impressionnante séquence où la mère fornique avec son supplicié placé sous électro-choc. Le sang dégouline de ses tempes, elle entre dans une sorte de transe électrifiée propre à la jouissance ultime tandis que sa fille préfère s'enfoncer fébrilement des kiwis dans le sexe avant de les écraser en une purée dont elle se bourre le vagin.
Ponctué de dialogues ésotériques souvent obscènes, Singapore sling pourrait paraitre scabreux, sale, immonde mais le N/B somptueux presque glacial, la féerie des décors digne d'un conte surréaliste et le lyrisme de certaines scènes font du film une oeuvre quasi unique qui malheureusement souffre d'une narration en dents de scie.
Nikolaidis s'attarde parfois trop sur certaines séquences comme les scènes de vomi qui s'éternisent et provoquent lentement un ennui heureusement vite oublié grâce à l'incroyable puissance des images et la fascination qu'elles provoquent jusqu'au final particulièrement violent. Voilà un des atouts du film. Lorsque le récit semble s'enliser par sa lourdeur narrative, c'est pour mieux repartir et séduire par le sordide qui en émane.
Le final verra l'aboutissement de tous les fantasmes morbides du réalisateur, véritable apothéose meurtrière sur fond de Rachmaninov où les rôles s'inversent et les personnalités se confondent comme dans un effroyable cauchemar qui ménera à la lente et douloureuse mort de la fille, le vagin lacéré par un poignard faisant office de godemiché.
Magnifiquement interprété par la française Michele Valley qui lors des moments forts récite son texte dans sa langue maternelle alors que le film est tourné en anglais, l'américaine Meredith Herold, toutes deux fabuleuses et en totale roue libre, tout à tour hystèriques, névrotiques, épileptiques et l'acteur grec Panos Thanassoulis, impassible, qui lui s'exprime en grec, le réalisateur s'est dit il identifié à lui, Singapore sling c'est un peu Alice au Pays des merveilles, ici Singapore aux pays des Merveilleuses Déviances. C'est un pays où l'envers du miroir serait un jardin empoisonné jonché de mares d'urine et de vomi dans lesquelles on plonge et se noie pour atteindre l'extase qui débouche sur la petite mort... voire la mort.
Singapore sling, présenté au festival d'Avoriaz 1991, est un film pour amateurs de bizarreries expressionistes dignes d'un certain cinéma allemand dans sa face la plus trash. Empli de désespoir dissimulé sous le graveleux et l'abject que vient adoucir un certain humour qu'on qualifiera de poli, volontairement provocateur, voilà un trip décadent qui risque d'en dégouter plus d'un et d'en régaler tant d'autres.
S'y mélent la comédie, la tragédie grecque, les contes tchèques et l'érotisme le plus sulfureux qui se marient aux pires déviances sexuelles donnant comme résultat final ce cocktail aussi explosif que celui qui donne son titre au film.
Sorte de poème infâme, Singapore Sling, nouveau film du réalisateur grec Nikos Nikolaidis après son tout aussi morbide Patrouille du matin, c'est en quelque sorte la préciosité trash d'un Paul Morrissey mélée au Noir et Blanc d'un Billy Wilder, aux univers de Lynch et de Chandler qui se rencontreraient pour former ici un concentré de folie échappant à toute forme de psychanalyse. Il n'y a rien à comprendre, il n'y a qu'à se laisser porter par l'histoire et pénétrer le monde déjanté de ces deux harpies incestueuses sexuellement électrisées. Dés qu'il franchit le seuil de leur domaine, c'est pour le héros le début d'un long calvaire au bout de l'innommable, une longue série de tortures, de viols, d'humiliations asaisonnées d'un mélange urophili-vomi, base des déviances pour le réalisateur.
La mère, totale dominatrice sur sa fille névrotique qui de son coté nourrit un amour incestueux mélé de haine pour sa génétrice, deux folles hystériques à la libido explosive, vont faire du détective leur jouet sexuel, la proie de leurs pires fantasmes, jouant avec la mort jusqu'à atteindre une sorte d'orgasme nécrophilique.
Singapore Sling se transforme dés lors en une longue série de scènes plus abjectes les unes que les autres, du meurtre de Laura, égorgée, saignée et vidée de ses boyaux après que la mère l'ait sodomisée, aux tortures subies par le pauvre détective agonisant dont elles useront et abuseront dans une farandole de jalousie morbide et de dédoublement de personnalité.
Sont donc au menu viols, nécrophilie, masturbation morbide... le film atteignant les sommets du mauvais goût lors des scènes d'urophilie et de vomi, éléments indispensables à la fantasmatique de Nikolaidis semble t'il et omni-présents tout au long du film.
Si l'urine est présente dans les dialogues- la fille se souvient de ses nuits d'amour sauvages avec son père qui lui urinait dessus à des fins orgasmiques- elle est présente dans les actes et sévices- après l'avoir violé, la mère non seulement urine sur le visage du détective mais elle vomit sur lui, répugnant mélange d'urine chaude et de rendus organiques qu'elle tentera fièvreusement de lui faire avaler alors qu'il est dans le coma.
Le vomi et donc l'abondance de nourriture sont en effet des éléments jubilatoires, propres à l'extase. On se gave et vomit à table pour mieux continuer à se gaver pour encore mieux vomir dans une sorte de frénésie presque sexuelle. Vomir est presque une forme d'éjaculation buccale.
Outre le plaisir pris aux fonctions les plus basses de l'être humain, Singapore sling s'attarde sur les tortures sado-masochistes parfois extrêmes comme l'impressionnante séquence où la mère fornique avec son supplicié placé sous électro-choc. Le sang dégouline de ses tempes, elle entre dans une sorte de transe électrifiée propre à la jouissance ultime tandis que sa fille préfère s'enfoncer fébrilement des kiwis dans le sexe avant de les écraser en une purée dont elle se bourre le vagin.
Ponctué de dialogues ésotériques souvent obscènes, Singapore sling pourrait paraitre scabreux, sale, immonde mais le N/B somptueux presque glacial, la féerie des décors digne d'un conte surréaliste et le lyrisme de certaines scènes font du film une oeuvre quasi unique qui malheureusement souffre d'une narration en dents de scie.
Nikolaidis s'attarde parfois trop sur certaines séquences comme les scènes de vomi qui s'éternisent et provoquent lentement un ennui heureusement vite oublié grâce à l'incroyable puissance des images et la fascination qu'elles provoquent jusqu'au final particulièrement violent. Voilà un des atouts du film. Lorsque le récit semble s'enliser par sa lourdeur narrative, c'est pour mieux repartir et séduire par le sordide qui en émane.
Le final verra l'aboutissement de tous les fantasmes morbides du réalisateur, véritable apothéose meurtrière sur fond de Rachmaninov où les rôles s'inversent et les personnalités se confondent comme dans un effroyable cauchemar qui ménera à la lente et douloureuse mort de la fille, le vagin lacéré par un poignard faisant office de godemiché.
Magnifiquement interprété par la française Michele Valley qui lors des moments forts récite son texte dans sa langue maternelle alors que le film est tourné en anglais, l'américaine Meredith Herold, toutes deux fabuleuses et en totale roue libre, tout à tour hystèriques, névrotiques, épileptiques et l'acteur grec Panos Thanassoulis, impassible, qui lui s'exprime en grec, le réalisateur s'est dit il identifié à lui, Singapore sling c'est un peu Alice au Pays des merveilles, ici Singapore aux pays des Merveilleuses Déviances. C'est un pays où l'envers du miroir serait un jardin empoisonné jonché de mares d'urine et de vomi dans lesquelles on plonge et se noie pour atteindre l'extase qui débouche sur la petite mort... voire la mort.
Singapore sling, présenté au festival d'Avoriaz 1991, est un film pour amateurs de bizarreries expressionistes dignes d'un certain cinéma allemand dans sa face la plus trash. Empli de désespoir dissimulé sous le graveleux et l'abject que vient adoucir un certain humour qu'on qualifiera de poli, volontairement provocateur, voilà un trip décadent qui risque d'en dégouter plus d'un et d'en régaler tant d'autres.