The boys of cellblock Q
Autres titres:
Real: Alan Daniels
Année: 1992
Origine: USA
Genre: WIP
Durée: 83mn
Acteurs: Andrew Addams, Lewis Alante, Danny Parr, Slde Burrus, Ken Merckxx, Larry Maraviglia, David Sochet, John Topping, Michael Valdes, Damian Parkins...
Résumé: Suite à la recrudescence de la délinquance juvénile, les voyous sont désormais envoyés dans des camps où ils travaillent durement la terre. En fin de journée, ils rejoignent leur cellule où ils vivent dans la promiscuité. Au pénitencier de Sunnyvale, Beef est le caïd de la cellule Q que partagent également Lana et Ludes. Le jeune Timmy, après sa condamnation pour meurtre, va les rejoindre et découvrir la vie carcérale dans une prison d'hommes...
Le WIP (Women In Prison ou film de prison tout court pour le novice) fut dans les années 70 et 80 un genre fort prisé des réalisateurs à l'origine de bien de petits films d'exploitation hautement réjouissants pour l'amateur de sadisme, viols, sévices sexuels et autres bienveillantes maltraitances en milieu carcéral pour femmes prodiguées par des gardiennes lesbiennes cruelles. Les quartiers haute sécurité pour hommes firent aussi le bonheur des inconditionnels de brutes sans foi ni loi et autres bad guys aux muscles virils. Il aurait été surprenant que le cinéma gay ne s'empare pas du mouvement tant l'univers carcéral peut
être sujet à fantasmes. Il existe quelques beaux exemples de GIP (Gay In Prison) tel le violent Gefangen / Sous les verrous du pornocrate sadomasochiste Jörg Andreas mais également quelques amusantes blagues dont ce Boys of cellblock Q, seul et unique film du metteur en scène Alan Daniels.
Tiré d'une pièce de théâtre écrite par John C. Wall, The boys of cellblock Q est en fait une parodie du WIP qui reprend quasiment tous les codes et éléments du genre dans un univers cette fois 100% gay. Autant dire que le film ne se prend pas du tout au sérieux comme en témoigne le générique d'ouverture qui calque celui de Star Wars. On y apprend que la
délinquance juvénile s'est considérablement accrue dans les états américains. Les voyous sont désormais incarcérés dans des camps où sous un soleil de plomb ils travaillent la terre toute la journée avant de regagner les cellules dans lesquelles ils vivent en groupe dans des conditions spartiates. La promiscuité de ces corps couverts de sueur favorisa les rapprochements, ainsi naquirent les premières liaisons masculines en milieu pénitentiaire.
Le film retrace le quotidien de l'une d'entre elles, la cellule Q, que partagent Beef, le caïd, Lana, une folle plutôt coquette, et Ludes, un ahuri qui aime lire des comics et se prendre pour un super héros afin d'oublier son triste sort. C'est alors qu'arrive Timmy, un jeune
garçon au visage angélique, si innocent, pourtant condamné pour meurtre. Timmy va partager leur cellule et découvrir la vie carcérale entre hommes... pour le meilleur et pour le pire. Tout cela est tiré dit-on d'une histoire vraie, seuls les slips ont été changés!
Intégralement tourné dans un décor quasi unique, la cellule Q, reconstituée dans un petit coin de studio, le film va dés lors s'amuser à enchainer les séquences en y intégrant le plus possible les éléments propre au WIP. Autant dire que l'histoire est idiote et ne fait qu'utiliser le schéma classique de ces films. Un jeune homme un peu timide, apparemment bien sous tout rapport, se retrouve jeté au milieu de la cage aux fauves auxquels il va devoir obéir tout
en apprenant les lois du milieu. Tout est là, rien ni personne ne manque à l'appel. On y retrouve donc le caïd beau gosse autrement dit celui qui fait régner sa loi dans le quartier et bien entendu responsable d'un trafic de cocaïne, le prêtre homosexuel et bienveillant, le gardien qui aime user de sa matraque et humilier ses détenus, les scènes de douche avec leur lot de nudité et l'indispensable règlement de compte entre prisonniers sous ces mêmes douches, la fouille corporelle et bien entendu rectale du bel innocent, les diverses humiliations (ici notre pauvre Timmy plongé dans la cuvette des toilettes), le moment de romantisme sous forme de lettres d'amour, l'occasion pour Timmy de faire son coming-out,
sans oublier l'évasion et la rébellion finale qui englobe la chute du gardien chef et son terrible châtiment suivi d'un joli happy-end.
Le programme est alléchant mais il faut garder à l'esprit que nous sommes dans la parodie et un certain amateurisme. Pas d'effusion de violence, pas de sadisme, pas d'insultes féroces, pas de suspens à couper le souffle ou autre tension. Daniels joue la carte de l'humour, frise par instant la farce quitte à être volontairement ridicule. Ainsi c'est avec un gant Mapa jaune fluo que le prêtre pratique la fouille rectale, c'est déguisé en super héros, une serviette en guise de cape, ces mêmes gants Mapa jaune fluo aux mains, un foulard sur la
tête que Ludes s'évade de la prison avant de finir électrifié sur un grillage et c'est à coups de serviette que les deux prisonniers se battent sous la douche. Tout est caricaturé à l'excès et la pauvreté du budget accentue encore plus le coté amateur de l'ensemble qui par bien des aspects ressemble à une Sitcom. Ne manquent plus que les rires et les applaudissements pré-enregistrés et le tour serait joué.
Le véritable intérêt de The boys of cellblock Q réside en fait dans ses dialogues, souvent savoureux, à double sens et très imagés d'une part, dans l'imagerie gay qu'il déploie d'autre part. Les amateurs de magnifiques jeunes prisonniers aux pectoraux saillants, aux courbes
parfaites, aux fessiers superbement rebondis, au regard viril qui passent leur temps à prendre la pose et mettre en valeur leur troublante chute de rein devraient très vite se retrouver dans un état d'excitation avancé d'autant plus qu'ils passent les trois-quart du film à se déshabiller et pavaner en slip blanc! Outre le fantasme de l'homme en sous vêtement blanc, Daniels joue également sur celui du maton viril, le gardien chef aux ray-ban, et l'ouvrier de chantier, jean moulant déchiré, grosses chaussettes blanches et chaussures de travail, torse nu couvert de sueur, nos jeunes délinquants travaillent la terre, ça se voit, ça se sent. Le générique n'avait pas menti. Le film embaume la transpiration, l'odeur étourdissante de
l'homme, le vrai, les amateurs de senteurs viriles baigneront donc dans une douce extase fantasmatique avant de connaitre celles plus aseptisées et humides des douches. Nos quatre prisonniers passent leur temps à se laver hors champs, le maigre budget du film n'ayant permis de filmer qu'une seule mais très agréable scène de douche. L'imagination fera donc le reste mais le fantasme de la serviette blanche nouée autour de la taille qui lentement tombe fonctionne quant à elle ici un nombre incalculable de fois.
Si The boys of cellblock Q compte malheureusement peu de plans de nudité frontale, on se délectera par contre des nombreuses vues sur fessiers gourmands et de quelques scènes
croustillantes dont une de fessée déculottée, celle donnée par le gardien à son assistant, sans oublier les fouilles intimes et la magnifique et O combien excitante séquence finale, le châtiment du gardien qui subira le courroux des détenus. Menotté puis déculotté, dévoilant un derrière rosi par une honteuse fessée (ou le fesseur fessé) sous les ricanements des garçons, il se sera violemment sodomisé par sa propre matraque enduite de crème anti-rides, une punition bénie par le prêtre!
Tourné en vidéo pour la vidéo, The boys of cellblock Q est une amusante farce parodique, une divertissante blague pelliculaire à qui on pourra trouver tous les défauts du monde.
Incroyablement bavard, si bavard que par instant on aimerait activer la touche Mute, souffrant de son budget miséreux, parfaitement absurde dans son intrigue, interprété bien souvent d'une manière aussi amateur que le film lui même, cette petite bande hyper soft quasiment démunie de musique se laisse pourtant voir sans déplaisir si toutefois on la prend au quatrième ou cinquième degré en se laissant avant tout porter par cet homo-érotisme fortement typé et la beauté de ses jeunes interprètes.
On succombera au charme angélique de Andrew Addams, seul acteur professionnel de cette troupe qu'on reverra par la suite dans une multitude de films vidéos gay mais
également à l'affiche de Scab, petit film de vampire homosexuels, et du séduisant Lewis Alante autour desquels pavanent Michael Valdes, Danny Parr et Damian Parkins, trois latino boys électrifiants! Quant à Ken Merckxx, acteur de télévision à la base, il cabotine dans la peau de The Boss, le gardien chef. Trop présent peut être est l'insupportable Slade Burrus, la folasse, qui gâche un peu trop cet éventail de prototypes masculins de rêve en surjouant et forçant le trait à l'excès.
A regarder en chaussettes blanches et slip blanc qu'on aura pris soin de ne pas changer bien sûr. On est des hommes, des vrais, après tout... et ne seront ils d'ailleurs pas encore plus souillés à la fin de la visite de cette cellule Q?