Maniaco Deprebis

Voici l'un des fleurons du hardcore italien qui oscille sans cesse entre hilarité et mauvais goût, une expérience unique où dans une Italie supposée représentée New York vit Bathman, un pauvre retardé mental, obsédé sexuel qui s'habille comme Batman. S'il est obsédé sexuel c'est qu'en fait il vient d'une autre planète, la planete Eros. Son vrai nom est Eroticon et détient le titre de champion de sexe à la chaine. Il vit avec Bath-Baby, une nymphomane elle aussi originaire d'Eros dont le vrai nom est Klito-bell.
En débarquant sur Terre, ils ont perdu la mémoire et sont devenus des super-héros qui luttent contre la criminalité. A vélo ou au volant d'une 2CV rouge, ils doivent faire face à de biens rudes épreuves. Ils combattent des catins habillées de peaux de panthères, des violeurs en chapeau melon et collant léopard tout droit sortis d'Orange Mécanique, une imitation du joker qui tente de corrompre un commissaire de police travesti mais aussi le grand Elios, l'amant de Klito, venu d'Eroticon pour les y ramener.
Le cinéma de genre a toujours exploité les grands thèmes du cinéma et créer des sous genres tel que le porn-horror. Bath-man est une parodie coquine des films de super héros qui s'étale sur 78 minutes de métrage où s'enchaînent de façon particulièrement farfelues des séquences de sexe hardcore dont le point culminant sera le viol disons le plutôt hilarant de Guia Lauri Filzi dont on aura apprécié les jeux à base de légumes auparavant, grande adepte du concombre qu'elle est. Personne ne se prend au sérieux mais tout le monde se mélange dans la joie et la bonne humeur jusqu'à l'orgie finale sur Eros où tous les protagonistes se retrouveront. On s'amuse beaucoup et le film contient quelques beaux moments dont la fessée que reçoit Guia Lauri Fulzi afin de la punir de son adultère. On regrettera qu'avec un tel sujet D'Agostino n'ait pas pris le soin de le filmer correctement et sans plus d'originalité surtout. Mal post-synchronisé, affublé d'horribles mouvements de caméra, Bath-man ne se hisse jamais au dessus du niveau d'un simple hardcore teinté de science fiction de pacotille. Les décors ne font en effet guère illusion, Quelques costumes aluminiumisés, un coin de studio aménagé en chambre spatiale et pas mal de couleurs flashy, voilà comment D'Agostino imagine la planète Eros et ses habitants libidineux.
C'est l'incontournable Mark Shannon, la moustache toujours aussi alerte, qui se glisse dans le costume de Bathman entourée ici de stars du hardcore italien telles que Sabrina Mastrolorenzi, Guia Lauri Filzi qui inaugure ici la première double pénétration du cinéma hardcore italien en compagnie de Paolo Gramignano et Giuseppe Curia, Pauline Teutscher et Sandy Samuel.
Amusant, distrayant, (in)volontairement hilarant, Bath-man est une curiosité qu'on aurait souhaité plus imaginative surtout.