Water power
Autres titres: Traitement spécial pour maniaque sexuel / Enema Bandit / The enema killer / Waterpower /
Réal: Shaun Costello
Année: 1976
Origine: USA
Genre: X
Durée: 84mn
Acteurs: Jamie Gillis, John Buco, C.J Laing, Eric Edwards, Marlene Willoughby, Gloria Leonard, Clea Carlson, Jean Silver, Crystal Sync, Philip Marlow, Susaye London, Barbara Belkin, Sharon Mitchell...
Résumé:
Burt vit dans une petite chambre dans les bas fonds de New York. Il passe son temps à feuilleter des revues pornographiques et espionner à l'aide d'un périscope sa voisine qui se refuse à lui. Un soir, il pénètre dans un peeping tom dans lequel il assiste à un étonnant spectacle: celui d'un lavement. Dés lors, sa folie va pouvoir éclater éclater. Il repère des femmes et après les avoir violer il leur fait subir un lavement afin de les purifier. Le tueur au clystère hante New york...
Dans les années le cinéma X s'est souvent marié à d'autres genres notamment le fantastique ou l'horreur. Il en va ainsi d'un des plus fameux porn-horror d'alors qui traine derrière lui également une des plus sulfureuses réputations, le fameux Water Power réalisé par Shaun Costello.
Bien des maniaques ont défilé sur les écrans de cinéma, de Norman Bates à Joseph Zito entre autres. C'est de ce dernier que Burt, le triste héros du film de Costello, pourrait se rapprocher le plus.
Water Power est une descente aux Enfers dans un New York glauque et ses bas fonds qui rappelle celui de Maniac. On y retrouve cette même crasse urbaine, cette même ambiance étouffante de misère délabrée et de sexe facile, cette même petite chambre-taudit où Burt passe son temps à observer au périscope sa voisine qu'il désire mais qui se refuse à lui. Ce sont également ses sex shops sordides et ses peeping Tom suffocants dans lesquels il traine jusqu'au jour où lors d'une représentation il assiste à un stupéfiant spectacle: celui d'un lavement.
C'est pour Burt le déclic à sa folie latente. Il va pouvoir donner vie à ses obsessions, à ses fantasmes les plus sordides: laver, nettoyer, purifier toutes ces femmes indignes. Il se transforme alors en justicier bourreau, violeur et laveur, une sorte de rédempteur intestinal muni de sa panoplie.
La femme n'est qu'un corps sale et abject, une putain à punir et purifier à commencer par ses entrailles, foyer de tous les vices.
Le rituel peut alors commencer et à la manière de Zito, il arpente la nuit les rues de New York, accumulant les victimes, toujours selon le même procédé. C'est d'abord sa voisine puis deux soeurs incestueuses puis une flliquette en mission. Il viole, humilie et lave les pécheresses. Le moins qu'on puisse dire est que Costello n'y va pas de main morte. Il n'élude aucun détail même les plus immondes et répugnants soient ils. Il atteint alors des records dans l'abject. En ce sens les scènes de lavement étonneront et pourront écoeurer et donner la nausée aux plus sensibles.
Les tuyaux s'enfoncent dans les anus lubrifiés que filme dans leur plus anatomique détail la caméra. Les poires pénètrent de manière chirurgicale les orifices avant que l'eau purificatrice n'en ressorte par flots tandis que Burt se masturbe et atteint l'orgasme devant ces intestins qui rejettent leur contenu.
Ceci permet à Costello de nous offrir une des plus inoubliables séquences qui marqua les annales du cinéma X. Deux soeurs sous l'effet du lavement éjectent une immonde diarrhée expulsée par jets de leur anus. Les excréments liquides les aspergent, remplissent la baignoire dans laquelle elles sont retenues prisonnières. Les malheureuses pataugent dans leurs déjections suppliant Burt au nord de l'extase de les laisser s'en aller.
Lorsqu'on sait que toutes les scènes de lavement ont été tournées sans trucage aucun, le spectacle prend alors une toute autre dimension.
Hormis l'aspect répugnant de ces séquences, Water Power vaut également pour son atmosphère morbide, sa folie palpable accentuée par la voix off de Burt qui conte ses exploits tout en psalmodiant ses obsessions au son d'une bande-son synthétique et lancinante.
On retendra également la brutalité des viols qui précédent chaque lavement. La femme est une bête et en bête elle sera prise dans les positions les plus humiliantes, le plus souvent dans les toilettes, suivi de l'abject du lavement lui même, ses chairs maculées de ses éclats de merde.
Désespéré, glauque, nihiliste, Water Power se terminera de façon tout aussi amorale. Rien n'arrête le mal surtout pas la police et le maniaque au clystère continuera ses exploits, son visage se fixant sur l'image tel un démon rougeoyant tandis que les journaux n'en finissent plus d'étaler le nombre de ses victimes.
Film mythique tiré d'une histoire vraie dit on, Water Power est bien plus qu'un simple film X horrifique, c'est avant tout une étude très clinique dont l'Amérique raffole tant. Qu'il s'appelle Zito, Bates, Henry... ce nouveau maniaque à la poire n'est jamais qu'un de ses nombreux prédicateurs fous déchirés entre le puritanisme, la permissivité et l'opulence d'une Amérique nocturne dans lesquels errent le long des rues sordides gourous, prêcheurs et autres justiciers du Bronx.
Water Power ne triche pas tout comme Costello ne ménage ni ses acteurs ni son public. Il décrit avec minutie cette descente dans les enfers des plaisirs les plus pervers et immonde où tous les détails de ces lavements-exorcismes nous sont assénés sans ménagement aucun alors que l'eau coule en rivière, que ce soit des robinets, des tuyaux ou des anus dilatés.
Le pornophile Jamie Gillis prête son inquiétante stature au personnage de ce psychopathe adepte de la poire, frénétique, résigné, sale et transpirant, récitant de manière obsédante: la femme est sale, elle doit être purifiée, purifiée, purifiée...
Autour du sombre Jamie, vidant leurs intestins, on reconnaitra quelques récurrentes du X de ces années extraordinaires où tout semblait permis dont entre autres C.J Laing, Gloria Leonard ou Marlene Willoughby.