Elena si ma di... Troia
Autres titres: Helen yes... Helen of Troy
Real: Alfonso Brescia
Année: 1973
Origine: Italie
Genre: Comédie érotique
Durée: 83mn
Acteurs: Don Backy, Peter Landers, Pupo De Luca, Barbara Betti, Margaret Rose Keil, Andrea Scotti, Carla Mancini, Alessandro Perrella, Nello Pazzafini, Michael Forest, Christa Linder, Bruno Arié, Gilberto Galimberti, Lea Lander, Howard Ross, Pietro Torrisi...
Résumé: Deux vagabonds s'échouent sur une plage grecque. Ils sont témoins des ébats d'Hélène, la femme du roi Menelas, avec son amant Pâris, un prince troyen. Se faisant passer pour de nobles naufragés ils se font invités au palais pour faire ripaille et surtout profiter des charmes d'Hélène. Découverts les deux escrocs doivent fuir puis trouver de multiples subterfuges pour retourner au palais pendant que les grecs préparent l'attaque de Troie...
En ce début d'années 70 le cinéma Bis transalpin voit apparaitre un sous genre de la sexy comédie né du succès du Décameron de Pier Paolo Pasolini, la décamérotique. Si un bon nombre d'adaptations de Boccace allaient très vite envahir les écrans, vont également suivre quelques comédies moyenâgeuses ou en costumes qui mêlaient avec une certaine audace parfois sexe et bouffonnerie. Le prolifique Alfonso Brescia est un des premiers à s'emparer du mouvement en réalisant Poppea una prostituta al servizia dell'impero, un judicieux croisement entre justement la décamérotique et le défunt peplum dans une ambiance
allègre qui n'est pas sas rappeler les films du duo Bud Spencer et Terence Hill. Un an plus tard Brescia récidive avec Elena si ma di... Troia, une revisitation coquine et surtout salace de la fameuse guerre de Troie.
Ottone et Savio, deux vagabonds étrusques, se sont échoués sur une plage de Grèce. Alors qu'ils cherchent à manger ils surprennent la belle Hélène en train de faire l'amour à son amant Pâris, un prince troyen. Grâce à un subterfuge ils parviennent à se faire héberger au palais de Menalas, le mari de Hélène, roi de Sparte. Supposés être des princes naufragés ils y trouvent non seulement de la nourriture mais également de quoi satisfaire leur
insatiable sexualité. La relation d'Hélène et Pâris n'est pas un secret pour le roi et son frère Agamemnon qui l'acceptent à contre coeur mais tant Menelas et son frère que Pâris ignorent que Hélène a d'autres amants qu'elle voit en secret. Ottone vient se rajouter à la liste. Malheureusement leurs chevauchées érotiques sont découvertes et les deux vagabonds doivent fuir le palais. Pour revoir Hélène ils vont devoir ruser pour pénétrer de nouveau dans le palais. Bien des mésaventures les attend jusqu'au jour où grâce au fameux cheval de Troie les grecs pénètrent dans la ville qu'ils assiègent. Ottone et Savio n'ont plus qu'à fuir comme les troyens... et pourquoi pas vers l'Italie notamment la Sicile comme l'autochtone
que croise le tandem qui lui suggère le Lazio bien plus accueillant selon Ottone!
Avec cette seconde comédie en costumes Alfonso Brescia est parti du principe qu'on ne change pas une recette qui gagne. On y retrouve en effet quasiment la même troupe d'acteurs à quelques exceptions près, le même schéma narratif, la même énergie au niveau de la réalisation toujours aussi alerte et la même bonne humeur d'une équipe qui semble réellement bien s'amuser. Pourtant la sauce prend un peu moins bien cette fois. Sans être désagréable l'ensemble est un peu plus fastidieux, parfois même irritant faute notamment à des dialogues particulièrement envahissants. devenant vite assommants. Le flux de Don Backy est plutôt impressionnant, il n'a pas deux secondes de repos sans qu'il ne reprenne
la parole transformant son personnage en une sorte de Eddie Murphy version Grèce antique. Cela ne serait pas vraiment dérangeant si le comique suivait. Malheureusement là encore le niveau est un cran au dessous du premier volet. Les gags sont un peu plus lourds, moins recherchés et peu originaux surtout. Le rire provient surtout d'une série de calembours et autres jeux de mots anachroniques vite fatigants car souvent crétins. Ne faut il pas partir du principe que les plaisanteries les plus courtes sont souvent les meilleures? Pour le reste il s'agit de gags au gout de déjà vu puisque la plupart n'est qu'une transposition dans la Grèce antique des gags habituels aux sexy comédies traditionnelles. Rien de très surprenant donc
hormis quelques coup d'éclats ça et là (les deux vagabonds cachés dans le tonneau de vin obligés d'uriner pour faire croire qu'il est plein). On rit, on sourit sans jamais être réellement transcendé.
Quant au titre s'il est judicieusement trouvé, point besoin d'être italophone pour en comprendre le pétulant jeu de mot, il n'est pas forcément respecté. Si Hélène a bel et bien le feu aux fesses il n'y a pas de quoi cependant affoler les foules, le niveau du film restant là encore celui d'une bonne sexy comédie routinière. C'est pourtant son érotisme son principal atout. Brescia multiplie en effet les nus pour la plupart dorsaux, les scènes d'ébats à deux, à
trois voire plus souvent osés qui par instant font songer aux futures versions de Caligula et autres Poppée du début des années 80, les gros plans de poitrines dénudées et surtout de fessiers souvent audacieux tant féminins que masculins toujours dans la joie et la bonne humeur. Toute cette nudité étalée dans des décors toujours aussi clinquants offre donc une bonne raison au spectateur de visionner ce second opus avec un certain plaisir, un plaisir certain pourrions nous dire.
Le tandem Don Backy - Peter Landers, les Terence Hill / Bud Spencer du diptyque, s'en donnent à coeur joie une fois encore et se complètent dans les gags, Backy, à la limite de
l'hystérie parfois, roulant des yeux comme des merlans frits la majeure partie du métrage, n'ayant pas peur ici de jouer nu. Rarement aura t-on vu son petit derrière aussi bien détaillé! On sourira aussi devant ce slip rouge vermillon qu'il porte constamment sous sa jupette, un sous-vêtement aussi anachronique que ses calembours. Exit par contre Femi Benussi. c'est l'allemande Christa Linder, une habituée des décamérotiques, qui est ici la protagoniste féminine principale, plus souvent nue qu'habillée dans le rôle titre. A ses cotés on retrouve un autre nom incontournable de la décamérotique, Margaret Rose Keil, dans les robes légères de Clitemestre, la soeur d'Hélène, et Lea Lander qui aura marqué essentiellement les
annales du cinéma de genre pour sa prestation dans Chiens enragés de Mario Bava, qui se fait donner ici une retentissante fessée par Don Backy.
Sauvé par les désinvoltes prestations exhibitionnistes d'Hélène évoluant dans de jolis décors qui témoignent d'une certaine aisance budgétaire Elena si ma... di Troia est une simple et gentille sexy comédie en costumes au ton et à la mise en scène enlevés à qui il manque malheureusement la fraicheur et l'originalité du premier épisode. Le film n'en reste pas moins un bon divertissement coquin pour le peu qu'on est le rire facile.