Les phallophiles
Autres titres:
Real: Norbert Terry
Année: 1979
Origine: France
Genre: Fantastique / X
Durée: 82mn
Acteurs: Ilias Sikinos, Patrick L'Hostis, Marc Winandy, Jean-Jacques Loupmon, J.P Giargulo, Francisca Sippernay, Alain Heurtebize
Résumé: Patrick, un jeune garçon abandonné par ses parents, est envoyé de force par sa mégère de grand-mère dans la forêt afin de lui ramener un sanglier dont il aura coupé les testicules. Il est agressé et violé par le redoutable Homme des bois. Libéré par le Pâtre qui le recueille, il se croit alors en sécurité. Parti célébrer Dame Nature avec ses jeunes éphèbes, le Pâtre le laisse seul dans sa bergerie. Attiré par l'odeur du jeune garçon, l'Homme des bois le retrouve et le viole à nouveau. Le Pâtre le tue après avoir abusé de lui mais l'âme du terrifiant homme s'est alors divisée en quatre parties qui ont pris l'apparence d'un bûcheron, d'un pêcheur et de deux chasseurs qui vont chacun à leur tour abuser de Patrick. Par chance, le Pâtre veille...
Le cinéma pornographique tant hétérosexuel que homosexuel fut dans les années 70 d'une étonnante richesse et d'une incroyable imagination en puisant dans d'autres genres des scénarii orignaux. C'était là, une époque bénie où la pornographie était un genre cinématographique à part entière qui parvenait à satisfaire aussi bien le pornophile que l'amateur de fantastique, d'horreur, de thriller et même de dramatiques. Les phallophiles est un parfait exemple français de ce cinéma hardcore puisque Norbert Terry, auteur de nombreux X gay et hétéro, livre ici une histoire étrange à la lisière du fantastique, une histoire d'hommes plongés au coeur d'une stupéfiante aventure dans un décor forestier verdoyant.
Les phallophiles puise ses racines au centre même des vieilles légendes de la France profonde, celles remplies d'êtres fantastiques et effrayants qui font frémir les chaumières au fond des campagnes lorsqu'on les raconte le soir au coin du feu. Original le film de Terry l'est sans aucun doute.
Abandonné par ses parents, Patrick vit chez sa grand-mère, Fatouna, une vieille femme aigrie, revêche, acariâtre, un être de mauvaise augure qui d'un bâton le menace s'il ne va pas au coeur de la forêt lui chercher un sanglier dont il aura tranché les testicules. Terrifié à l'idée de s'y rendre et d'y rencontrer le malfaisant Homme de la forêt, Patrick se sauve mais l'Homme de la forêt l'assomme, l'attache à un arbre et le viole. Ainsi débute une aventure hors du commun où vont se croiser différents êtres tous plus maléfiques les uns que les autres qui vont profiter du jeune garçon. Sauvé par un pâtre qui le recueille, Patrick pense être en sécurité d'autant plus que son sauveur a tué ce personnage cruel après l'avoir sodomisé.
Mais son âme s'est divisée en quatre parties qui ont pris forme humaine et vont se venger de Patrick en le malmenant et le violant chacune à leur tour. C'est sans compter sur le Pâtre qui veille sur son jeune protégé.
On peut reconnaitre à Norbert Terry d'avoir voulu avec très peu de moyens tenter de réaliser une sorte de conte fantastique sexuel et sodomite où se croise toute une faune mythique qui sent bon le terroir français à commencer par la grand-mère, une vieille sorcière toute de noire habillée qui erre dans les cimetières de campagne tout en proférant des menaces armée de son bâton. Le Pâtre est quant à lui une sorte d'ange gardien, un être bienfaisant qui veille sur la Nature et protège Patrick durant cette course qui doit le ramener chez lui. Il vénère Dame nature entouré de quatre brebis, quatre jeunes éphèbes qui portent des couronnes de lauriers sur la tête et dansent nus dans les bois avant de se livrer aux plaisirs orgiaques avec leur Maître.
Le Mal est quant à lui représenté par le terrifiant L'homme de la forêt, un être imposant, bestial, malfaisant et sodomite qui erre à travers les bois en récitant des palabres pseudo-philosophiques. Il est un peu l'Ogre des contes de notre enfance à la différence près qu'ici, il ne mange pas les petits enfants mais dévorent sexuellement parlant à grands renfort de hurlements animaliers les derrières de jeunes éphèbes qui lui font perdre la tête. Une fois mort, son âme se divise en quatre parties qui prennent l'apparence d'un bûcheron, d'un jeune pêcheur et de deux chasseurs. Quant au personnage central, Patrick, il s'agit ici d'un bel éphèbe qui va être la malheureuse victime de tous ces êtres qui s'en prennent à son innocence avant qu'il ne tombe amoureux de son ange gardien, le Pâtre, qui profitera également de lui. Il est aussi l'incarnation du prince charmant, un peu comme Blanche-Neige, celui qui le réveille après chacune de ses agressions non pas par un baiser mais en s'enfonçant avec amour dans son derrière gourmand.
Les phallophiles est un spectacle surprenant, singulier qui ne laissera personne indifférent. Terry a réussi à mettre en scène est un véritable conte, original même si on en cherche un peu le sens profond. L'ensemble comme la narration sont certes maladroits, le coté pseudo-ésotérique plutôt drôle, on sourira en effet devant les élucubrations de l'Ogre qu'il ne cesse de murmurer tout en errant dans la nature mais Les phallophiles reste un spectacle envoûtant, fascinant à la limite parfois de l'onirisme. Il est par instant difficile de situer la frontière entre rêve et réalité, d'autant plus dur que la narration est par instant chaotique, peu claire. Malgré cela, on reste souvent béat face à un tel conte interdit magnifié par le superbe décor naturel, de verdoyantes forêts, de beaux lacs et la beauté de la campagne française où se déroule intégralement le film.
Rythmé par une partition musicale pastorale très agréable, Les phallophiles étonnera aussi par sa brutalité qui tranche justement avec la douceur champêtre de la bande originale. Si Terry s'offre quelques effets gore basiques (le bûcheron transpercé par une flèche) ou suggérés (la décapitation de ce même bûcheron), il ne lésine pas sur la brutalité et la violence des assauts sexuels que subit Patrick. Les phallophiles est une succession de viols auquel le jeune interprète semble prendre goût pour notre plus grand plaisir, une sorte d'ode aux plaisirs sodomites puisque la sodomie est omniprésente, souvent brutale. Tel l'Ogre qui flaire la chair fraiche, l'Homme de la forêt renifle l'odeur des jeunes mâles dont il
dévore goulument non seulement le derrière mais également les pieds ce qui devrait satisfaire les fétichistes amateurs de pratiques podophiles. Les scènes de sexe sont toujours superbes, filmées avec soin jamais vulgaires ou sales, mettant en valeur ces plaisirs masculins si sauvages soient ils.
On appréciera également une interprétation plutôt convaincante de la part d'une jolie brochette de jeunes et tout aussi jolis acteurs, le grec Ilias Sikinos le pâtre, Marc Winandy l'Homme des bois et Eric L'Hostis, Patrick, qui doit sans nul doute détenir le record du comédien qui hurle le plus dans un porno gay aux cotés des râles inhumains de Winandy.
Les phallophiles est un surprenant conte, un film écolo-pédéraste fascinant qui séduira tous les amateurs de porno gay aussi rustres que rustiques qui allient à merveille la fantasmatique des délices masculins aux plaisirs bruts de la nature