Nenè
Autres titres:
Réal: Salvatore Samperi
Année: 1977
Origine: Italie
Genre: Drame / Erotique
Durée: 108 mn
Acteurs: Leonara Fani, Sven Valsecchi, Paola Senatore, Ugo Tognazzi, Tino Schirinzi, Rita Savagnone, Vittoria Valsecchi...
Résumé: Ju a 7 ans. Incompris et malheureux au sein d'une famille sous l'emprise paternelle, il rêve d'être un adulte. L'arrivée de sa cousine Nenè, 15 ans, une adolescente trés mature, va bouleverser sa vie. De jeux troubles en confidences intimes, une relation malsaine nait entre eux. Lorsque Nenè entreprend de faire l'éducation sexuelle de l'enfant, cela va lentement précipiter Ju vers un point de retour...
Dès la fin des années 60, Salvatore Samperi s'est spécialisé dans la comédie aigre douce érotique qui traitait le plus souvent d'un sujet alors tabou et difficile, l'inceste. C'est dans la voie ouverte par La maladolescenza qu'il s'engouffre en 1977 en mettant en scène Nenè qui malgré son douloureux et émouvant sujet restera un cuisant échec en Italie lors de sa sortie.
C'est dans l'Italie de l'après-guerre, en plein chaos politique et social, écrasé par le conservatisme et dirigé de main de fer par l'Eglise que vivent les parents du petit Ju. Sa mère est une femme soumise et battue mais toute dévouée à son mari, un homme avare. Il est l'incarnation de l'autorité mâle toute puissante qui règne la trique à la main dans ce décor campagnard et cette maison jadis magnifique aujourd'hui croûlante dans laquelle par avarice il oblige sa famille à rester. Non loin se dresse une serre abandonnée où se réfugient les anciens partisans aujourd'hui considérés comme rebuts du pays.
Dans cet univers délabré, il y a Ju, tout juste sept ans, petit garçon incompris qui voudrait déjà être adulte. Il s'intéresse aux choses de la vie afin de se sentir exister et se donner une certaine importance dans un monde d'adultes dans lequel il ne trouve qu'incompréhension. Pourtant, Ju est toujours un enfant, innocent, jouant à homme/femme en cachant son sexe devant son miroir, tentant de comprendre ces différences qu'on ne saisit pas encore à cet âge.
L'arrivée de sa cousine Nenè, quinze ans, orpheline, va bouleverser sa vie. Nenè est une adolescente mature, presque femme, décidée à s'amuser et vivre pleinement sa vie malgré l'autorité de son oncle et les pleurs incessants de sa tante. Si elle tombe vite amoureuse de Rodi, un ex-partisan mulâtre, elle ne se sent pourtant pas encore prête à se donner à lui, se sentant encore au fond d'elle une enfant. C'est tout naturellement sur Ju qu'elle va jeter son dévolu. Il est la part d'enfance qui lui reste en elle, elle est la part de maturité que Ju aimerait déjà avoir, l'adulte qu'il rêverait d'être. Dès lors ce sont des jeux troubles auxquels ils vont se livrer, plus tout à fait innocents.
Si au départ on joue au docteur, elle l'invite rapidement dans son lit décidée à faire son éducation sexuelle. Samperi se laisse alors aller à quelques audaces de scénario même s'il sait rester pudique. Jamais il ne sombre dans le graveleux et le vulgaire.
Les choses vont alors basculer et leur relation va vite prendre un tournant dramatique.
Incompris par sa famille, déçu par les adultes, Ju, attisé par les jeux inconscients de sa cousine et par la relation privilégiée qu'il entretient avec, tombe amoureux d'elle jusqu'à ne plus vouloir la partager surtout pas avec Rodi. Jaloux, de plus en plus seul, Ju souffre en silence et l'attitude de Nenè n'arrange rien. Si elle lui repète qu'il n'est qu'un enfant et elle une femme, dans son inconscience d'adolescente, elle continue à jouer avec lui. elle ne s'apercoit pas de la souffrance de l'enfant qui grandit chaque jour et le brise.
La confusion des sentiments est telle qu'il devient son confident, seule oreille à qui elle peut confier ses secrets les plus intimes, elle devient son jouet.
Pensant être désormais un homme, se sentant aimé, Ju n'en est pas moins totalement perdu et déstabilisé par cette vie qui n'est ni la sienne, ni de son âge. Lentement il perd pied jusqu'au terrible drame le jour où l'Italie perd tout espoir de renouveau aux élections. Son père surprendra Nenè faisant l'amour à Rodi le mulâtre, pour lui un fils de bête. Brutalement corrigée sous les yeux de l'enfant qui les espionnait, Ju sombre dans la folie et détruira toute sa vie.
Nenè est le drame d'un enfant incompris de sa famille prise dans la tourmente d'un pays en plein chaos à la sortie de la guerre et qui va chercher ailleurs ce qu'il n'a pas. C'est le drame d'un enfant qui aimerait comprendre ces choses de la vie qu'on dit interdites et blasphématoires mais qu'il observe et dont il entend parler, un enfant à qui on répète que les femmes sont soit malheureuses soit des putains ou des truies. Ces femmes ce sont sa maîtresse d'école, tant de fois cocufiée et désenchantée, à qui il aimerait faire l'amour s'il était grand car il la trouve belle et intelligente afin de la voir heureuse, c'est sa cousine, belle et gentille qui le traite en homme et l'écoute, délurée lorsqu'elle fait son éducation sexuelle. C'est aussi sa mère, femme malheureuse et soumise, battue par ce père, autorité mâle qu'il deteste et jalouse, symbole de l'interdit et du mensonge tout comme le prêtre et ses sermons qui interdit le sexe au nom de Dieu tout puissant.
C'est le drame d'un enfant terriblement seul qui ne sait plus qui il est, coincé entre ce qu'il est et aimerait déjà être dans un pays qui ne sait plus où il va, emporté par le chaos politique, écrasé par un conservatisme extrême, dirigé de main de fer par l'Eglise toute puissante.
C'est aussi l'inconscience de l'adolescence et de ses jeux dont on ne voit pas toujours la portée et qui mène au drame inéluctable.
Samperi signe un film émouvant qui mé*êle la comédie italienne traditionelle qu'on retrouve par petites touches et le drame adolescent, terrible, ainsi que tous les éléments qui faisaient alors le cinéma italien. Bercé par les guitares et les mandolines où se greffent quelques airs d'opéra et de chants gregoriens,
Nenè bénéficie d'une belle photographie qui met en valeur ce décor campagnard, cette maison croulante et cette serre, refuge des héros.
Contrairement à La gamine ou La maladolescenza qui mettait un point d'honneur à filmer la nudité des enfants en parcourant leur corps et leur intimité, Samperi a choisi la carte de la pudeur. Nenè est totalement dépourvu de scènes de nu ou de séquences sulfureuses. On reste dans la légereté de l'innocence malgré l'aura sulfureuse de l'histoire et la tentative audacieuse de certains plans.
On saluera l'interprétation d'une des jeunes stars du lacrima-movie italien, le tout jeune Sven Valsecchi, sept ans alors, parfaitement à l'aise dans la peau de ce bambin, d'un naturel étonnant.
A ses cotés, Leonora Fani, spécialiste des rôles d'adolescentes perverses, est une Nenè impétueuse même si désormais son corps de femme ne fait plus guère illusion dans ce type de rôle.
On saluera aussi la prestation de Paola Senatore en mère soumise et dévouée, émouvante et juste, loin des rôles qu'elle interprétait alors montrant à quel point elle pouvait avoir du talent sans pour cela se déshabiller.
On remarquera l'apparition d'Ugo Tognazzi en électeur désillusionné, émouvant dans son discours final.
C'est dans l'Italie de l'après-guerre, en plein chaos politique et social, écrasé par le conservatisme et dirigé de main de fer par l'Eglise que vivent les parents du petit Ju. Sa mère est une femme soumise et battue mais toute dévouée à son mari, un homme avare. Il est l'incarnation de l'autorité mâle toute puissante qui règne la trique à la main dans ce décor campagnard et cette maison jadis magnifique aujourd'hui croûlante dans laquelle par avarice il oblige sa famille à rester. Non loin se dresse une serre abandonnée où se réfugient les anciens partisans aujourd'hui considérés comme rebuts du pays.
Dans cet univers délabré, il y a Ju, tout juste sept ans, petit garçon incompris qui voudrait déjà être adulte. Il s'intéresse aux choses de la vie afin de se sentir exister et se donner une certaine importance dans un monde d'adultes dans lequel il ne trouve qu'incompréhension. Pourtant, Ju est toujours un enfant, innocent, jouant à homme/femme en cachant son sexe devant son miroir, tentant de comprendre ces différences qu'on ne saisit pas encore à cet âge.
L'arrivée de sa cousine Nenè, quinze ans, orpheline, va bouleverser sa vie. Nenè est une adolescente mature, presque femme, décidée à s'amuser et vivre pleinement sa vie malgré l'autorité de son oncle et les pleurs incessants de sa tante. Si elle tombe vite amoureuse de Rodi, un ex-partisan mulâtre, elle ne se sent pourtant pas encore prête à se donner à lui, se sentant encore au fond d'elle une enfant. C'est tout naturellement sur Ju qu'elle va jeter son dévolu. Il est la part d'enfance qui lui reste en elle, elle est la part de maturité que Ju aimerait déjà avoir, l'adulte qu'il rêverait d'être. Dès lors ce sont des jeux troubles auxquels ils vont se livrer, plus tout à fait innocents.
Si au départ on joue au docteur, elle l'invite rapidement dans son lit décidée à faire son éducation sexuelle. Samperi se laisse alors aller à quelques audaces de scénario même s'il sait rester pudique. Jamais il ne sombre dans le graveleux et le vulgaire.
Les choses vont alors basculer et leur relation va vite prendre un tournant dramatique.
Incompris par sa famille, déçu par les adultes, Ju, attisé par les jeux inconscients de sa cousine et par la relation privilégiée qu'il entretient avec, tombe amoureux d'elle jusqu'à ne plus vouloir la partager surtout pas avec Rodi. Jaloux, de plus en plus seul, Ju souffre en silence et l'attitude de Nenè n'arrange rien. Si elle lui repète qu'il n'est qu'un enfant et elle une femme, dans son inconscience d'adolescente, elle continue à jouer avec lui. elle ne s'apercoit pas de la souffrance de l'enfant qui grandit chaque jour et le brise.
La confusion des sentiments est telle qu'il devient son confident, seule oreille à qui elle peut confier ses secrets les plus intimes, elle devient son jouet.
Pensant être désormais un homme, se sentant aimé, Ju n'en est pas moins totalement perdu et déstabilisé par cette vie qui n'est ni la sienne, ni de son âge. Lentement il perd pied jusqu'au terrible drame le jour où l'Italie perd tout espoir de renouveau aux élections. Son père surprendra Nenè faisant l'amour à Rodi le mulâtre, pour lui un fils de bête. Brutalement corrigée sous les yeux de l'enfant qui les espionnait, Ju sombre dans la folie et détruira toute sa vie.
Nenè est le drame d'un enfant incompris de sa famille prise dans la tourmente d'un pays en plein chaos à la sortie de la guerre et qui va chercher ailleurs ce qu'il n'a pas. C'est le drame d'un enfant qui aimerait comprendre ces choses de la vie qu'on dit interdites et blasphématoires mais qu'il observe et dont il entend parler, un enfant à qui on répète que les femmes sont soit malheureuses soit des putains ou des truies. Ces femmes ce sont sa maîtresse d'école, tant de fois cocufiée et désenchantée, à qui il aimerait faire l'amour s'il était grand car il la trouve belle et intelligente afin de la voir heureuse, c'est sa cousine, belle et gentille qui le traite en homme et l'écoute, délurée lorsqu'elle fait son éducation sexuelle. C'est aussi sa mère, femme malheureuse et soumise, battue par ce père, autorité mâle qu'il deteste et jalouse, symbole de l'interdit et du mensonge tout comme le prêtre et ses sermons qui interdit le sexe au nom de Dieu tout puissant.
C'est le drame d'un enfant terriblement seul qui ne sait plus qui il est, coincé entre ce qu'il est et aimerait déjà être dans un pays qui ne sait plus où il va, emporté par le chaos politique, écrasé par un conservatisme extrême, dirigé de main de fer par l'Eglise toute puissante.
C'est aussi l'inconscience de l'adolescence et de ses jeux dont on ne voit pas toujours la portée et qui mène au drame inéluctable.
Samperi signe un film émouvant qui mé*êle la comédie italienne traditionelle qu'on retrouve par petites touches et le drame adolescent, terrible, ainsi que tous les éléments qui faisaient alors le cinéma italien. Bercé par les guitares et les mandolines où se greffent quelques airs d'opéra et de chants gregoriens,
Nenè bénéficie d'une belle photographie qui met en valeur ce décor campagnard, cette maison croulante et cette serre, refuge des héros.
Contrairement à La gamine ou La maladolescenza qui mettait un point d'honneur à filmer la nudité des enfants en parcourant leur corps et leur intimité, Samperi a choisi la carte de la pudeur. Nenè est totalement dépourvu de scènes de nu ou de séquences sulfureuses. On reste dans la légereté de l'innocence malgré l'aura sulfureuse de l'histoire et la tentative audacieuse de certains plans.
On saluera l'interprétation d'une des jeunes stars du lacrima-movie italien, le tout jeune Sven Valsecchi, sept ans alors, parfaitement à l'aise dans la peau de ce bambin, d'un naturel étonnant.
A ses cotés, Leonora Fani, spécialiste des rôles d'adolescentes perverses, est une Nenè impétueuse même si désormais son corps de femme ne fait plus guère illusion dans ce type de rôle.
On saluera aussi la prestation de Paola Senatore en mère soumise et dévouée, émouvante et juste, loin des rôles qu'elle interprétait alors montrant à quel point elle pouvait avoir du talent sans pour cela se déshabiller.
On remarquera l'apparition d'Ugo Tognazzi en électeur désillusionné, émouvant dans son discours final.