L'amore e la bestia
Autres titres: La châtelaine vicieuse dans l'écurie du sexe / La perverse châtelaine dans l'écurie du sexe / Marina il cavallo e lo stallone / The perverse world of Beatrice
Real: Roberto Montero Bianchi
Année: 1986
Origine: Italie
Genre: X
Durée: 77mn
Acteurs: Dominique St Clair, Gabriel Pontello, Marina Hedman, Alan Standel, Giuseppe Curia, Joselita Napponi, Ciro Masposito, Luigi Tripodi, Mauro Ferri...
Résumé: La comtesse Marina revient au domaine. A son arrivée elle espionne le garçon d'écurie faire l'amour à une domestique dans l'écurie près d'un sublime étalon noir. Marina est éblouie par le cheval. Elle se presse d'aller retrouver son mari, Mario, et se donne à lui. Au petit matin, il n'est plus là. Elle se donne à la bonne puis espionne cette dernière avec un laquais avant que Mario ne revienne lui souhaiter son anniversaire en lui organisant une partouze. Marina, obsédée par le cheval, ne peut s'empêcher de penser à lui alors qu'une domestique offre son corps à l'animal. Malheureusement Marina vit dans le souvenir. Mario est mort et Marina s'imagine qu'il s'est réincarné dans le cheval. Elle s'apprête à son tour à s'offrir à l'animal...
Devenu au fil du temps un classique du cinéma porno déviant transalpin, L'amore e la bestia connu sous de multiples titres dont La perverse châtelaine dans l'écurie du sexe pour sa sortie en France demeure cependant un mystère quant à sa véritable paternité. Si parfois on accorde au suisse Pierre Reinhard sa réalisation, si on cite parfois Mario Bianchi et même parfois l'acteur hardiste Pino Curia , on doit en fait L'amore e la bestia au vétéran Roberto Montero Bianchi dissimulé sous le pseudonyme George Curor qu'il empruntait de temps à autre à Pino Curia qui sous ce nom tourna une trentaine de productions hardcore dans les années 80. De là est née la confusion. Reinhard quant à lui n'aurait été qu'un "père" bureaucratique pour le film, un simple substitut pour les besoins administratifs.
Si cette étonnante production jouit aujourd'hui d'une si sulfureuse et fort méritée réputation c'est avant tout pour ses hallucinantes séquences de bestialité entre un étalon et une actrice au regard de batracien, certainement les plus réalistes et osées jamais tournées dans ce type de productions transalpines. Particulièrement dérangeantes et nauséeuses, elles se termineront par une indescriptible fellation suivie d'une pénétration en gros plan puis d'une interminable éjaculation faciale donnant lieu à une véritable douche de sperme. Il faut donc avoir l'estomac bien accroché et gageons que les plus sensibles de nos lecteurs risquent de fermer les yeux, le coeur au bord des lèvres.
Toute l'intrigue du film tourne autour de cet étalon noir puisque dés son retour au domaine, la comtesse Marina tombe sous le charme de l'animal et n'a de cesse de penser à lui après avoir espionné l'écuyer faire ardemment l'amour près de la superbe bête. Très excitée par ce qu'elle a vu, elle se presse d'aller raconter l'histoire au comte, Mario, avant de s'offrir à lui. Toute la première partie du film est une suite de saynètes pornographiques durant lesquelles Marina se place soit en voyeuse soit en principale intéressée. Ou les domestiques s'ébattent entre eux, ou Marina se laisse aller à leurs désirs mais le cheval est omniprésent puisque la comtesse ne peut oublier la fascination qu'il exerce sur lui. Apparaissent alors durant tous ces différents ébats des images du cheval en surimpression accompagnées ou non de l'écuyère qui le caresse progressivement et l'excite.
Assez répétitive, cette première partie débouche sur la seconde, le début de la partouze qu'a organisé le comte pour son épouse, beaucoup plus surprenante et surtout intéressante. On bascule soudain dans un univers étrange, brûlant, un univers de vice, aussi violent qu'ardent. A la lumière des candélabres, dans un superbe décor feutré, au son d'une musique synthétique presque inquiétante, Marina se transforme en véritable putain, soumise aux fantasmes de l'écuyer et d'un ami tandis que le comte a fait d'une bourgeoise son jouet sexuel. Curor nous dispense ainsi d'une aussi superbe qu'inattendue scène d'urophilie et de scatophilie. Le comte urine sur le corps de sa partenaire avant de la prendre sauvagement, roulée dans la sueur et l'urine, puis défèque sur elle. Débauchée par son mari qu'elle compare à un étalon, la comtesse aura pris goût au vice et se plaira à uriner à son tour sur l'écuyer alors qu'il faisait la sieste dans le foin avant d'exiger qu'il lui fasse l'amour accompagné du jeune majordome tandis que l'écuyère s'adonne aux pratiques zoophiles sus citées.
Le final pourra surprendre, ultime atout d'un film quasi unique qui soudainement nous plonge dans une dimension fantastique comme au bon temps jadis. On retrouve Marina seule au château, face aux photos de son mari. On comprend alors qu'il est mort et que durant tout ce temps, elle revivait ses glorieuses années comme si elle sombrait lentement dans une douce folie, hantée par les apparitions fantomatiques de son mari. Obnubilée par le cheval, cadeau de son défunt époux, elle est persuadée qu'il est sa réincarnation. Elle part aux écuries, le visage du comte se superpose sur celui de l'étalon tandis que Marina s'approche du membre gigantesque de l'animal prête à se donner à lui. Mais l'étalon a t-il jamais existé?
Bénéficiant de superbes décors, joliment mis en scène, L'amore e la bestia, entre fantastique et hardcore, est un incontournable de la pornographie déviante qui devrait étonner et surtout ravir tous les amateurs de perversions aussi inimaginables soient elles ne serait ce que pour son incroyable scène de zoophilie.
En tête d'affiche, on aura le plaisir de retrouver trois des plus grandes porno stars d'alors, les français Gabriel Pontello et Dominique St Clair, respectivement le comte et la comtesse, et Marina Frajese / Marina Hedman, la bourgeoise coupable ici d'une des plus belles douches dorées du cinéma X italien. On notera la présence d'un mystérieux Ciro Masposito, réplique parfaite d'un Udo Kier jeune, dans la peau de l'écuyer et l'apparition de Giuseppe Curia et Luigi Tripodi.
Quant à l'actrice globulaire qui s'abandonne au cheval, il s'agit de Joselita Capponi qu'on put voir dans une douzaine de X entre 83 et 87 notamment le stupéfiant et tout aussi zoophile Morbida... Marina e la sua bestia.
L'amore e la bestia est un spectacle qu'on pourrait qualifier d'unique, certes fortement dérangeant, mais dans un sens hypnotique, qui rappelle quelque peu l'âge d'or d'un certain cinéma pornographique américain, trash, sale mais qui savait mêler sexe, déviances et fantastique. Signalons que selon les éditions et les montages des éditions vidéo, cinéma et DVD, les scènes avec le cheval sont plus ou moins tronquées voire absentes comme la scène de scatophilie lorsque Gabriel Pontello défèque sur Marina tandis que Luigi Tripodi lui urine dessus.