Autostop rosso sangue
Autres titres: La proie de l'autostop / Hitchhike / Autostop sangriento / Death drive
Real: Pasquale Festa Campanile
Année: 1977
Origine: Italie
Genre: Rape and revenge
Durée: 104mn
Acteurs: Franco Nero, Corinne Clery, David Hess, Carlo Puri, Joshua Sinclair, Ann Ferguson, Fausto Di bella, Monica Zanchi, Leonardo Scavino, Ignazio Spalla, Luigi Birri...
Résumé: Eve et son mari Walter sont mariés depuis de nombreuses années. Il est journaliste, alcoolique, elle est une femme bourgeoise et frustrée. Ils ont décidé de traverser le pays en voiture. C'est alors qu'ils prennent à leur bord un autostoppeur, Adam, et son ami. Il est en fait un dangereux criminel recherché par la police. La tension monte trés vite à bord du véhicule jusqu'au moment où Adam va se déchaîner. Aprés avoir humilié Eve, il la viole sous les yeux de son mari. Le couple va alors tenter d'échapper aux griffes de cet être sadique...
Resté inédit en salles en France mais sorti jadis en vidéo sous une forme horriblement amputée de quelques 25 minutes, Autostop rosso sangue fut le premier thriller du réalisateur Pasquale Festa Campanile, plus spécialisé dans la comédie de moeurs irrévérencieuse et souvent fort décalée.
S'il appartient au riche filon du rape and revenge, Autostop rosso sangue se présente sous forme d'un thriller tourné comme un road-movie dans lequel la tension va lentement aller crescendo. L'intrigue reprend la trame habituelle du genre: un couple en villégiature prend à bord de leur voiture deux dangereux malfrats en cavale qui vont faire de l'épouse leur jouet sexuel sous les yeux de son poltron de mari jusqu'à ce que la situation s'inverse et prenne une tournure inattendue.
Si le scénario n'est donc guère original c'est ici le comportement de ce couple qui est intéressant. Autostop rosso sangue est avant tout un film sur les relations d'un couple, les problèmes d'un homme et ceux d'une femme dont la seule solution se trouve être la mort.
Campanile érige lentement ce mur qui sépare ces deux êtres, un journaliste alcoolique, archétype même du looser, et sa femme, incarnation de cette bourgeoisie ennuyeuse et incessamment insatisfaite portant en elle toutes les frustrations notamment au niveau sexuel.
Le personnage d'Adam, perfide et pervers, va intelligemment profiter des faiblesses de ses proies et devient ainsi l'élément cathartique qui fera éclater le couple. Le film se transforme alors non seulement en une fable cruelle et sans aucune morale mais également sans aucun héros.
Comme d'accoutumée, Campanile dresse un portrait particulièrement bien brossé de ses protagonistes. Le mari est un alcoolique voué à l'autodestruction, sa femme une bourgeoise frustrée prête à tout, Adam une pauvre brute sans foi et profiteur qui se croit de plus en plus macho à chaque coup qu'il porte dont l'épouse profitera pour mieux se débarrasser de son mari malheureusement en sa défaveur.
Son viol sous les yeux de son mari est en ce sens significatif. De ce terrible acte naîtra une relation trouble entre elle et Adam. On songe alors un peu aux Chiens de paille puisqu'elle trouvera en lui tout ce qu'elle désirait sexuellement. elle peut dés lors combler ses frustrations tout en narguant son mari en larmes. Colère, douleur et qui sait joie face aux perspectives que cela lui ouvre se mêlent alors, offrant une mixité de sentiments troubles qui déboucheront sur un final aussi étonnant que noir et cynique.
D'un total pessimisme et d'une sidérante amoralité on y découvre toute la perversité et l'inhumanité de cette femme prête à reprendre sa vie monotone avec son mari tout aussi déplorable. S'ils n'éprouvent que de la haine l'un envers l'autre ils poursuivront leur vie routinière, insensibles, froids aussi abominables qu'aient été les maltraitances qui leur furent infligées ou qu'ils aient fait subir jusqu'à ce que le destin, cruel, mette un point final à ses existences vaines, ultime coup de poing avec lequel Campanile clôt cette petite perle de noirceur.
Au delà du simple rape and revenge Campanile a brillamment réussi une belle étude de couple typiquement italienne dans son fond malgré sa forme indubitablement américaine, perverse, cruelle, sans concession rythmée par une belle partition musicale signée Ennio Morricone.
Autostop rosso sangue, tourné dans les somptueux paysages montagneux des Abbruzzes qui se substituent ici fort bien à la traditionnelle Amérique, est un petite réussite du genre, une oeuvre pessimiste et particulièrement négative où les personnages sont tous autant qu'ils sont aussi odieux que méprisables.
Franco Nero et Corinne Clery excellent dans la peau de ce couple tandis que David Hess tout auréolé de sa prestation dans le film de Wes Craven campe un voyou cruel et sadique incarne cet être impitoyable. On notera la présence de [Monica Zanchi
|/index.php?post/2009/03/31/57-monica-zanchi-l-edelweiss-sauvage] dans un de ses tout premiers vrais rôles au début du métrage dans la peau d'une des campeuses.