Malizia erotica
Autres titres: L'infirmière a le feu aux fesses / Le premier poignet d'amour / Tropique du désir / El periscopio / Young nurses / And give us our daily sex
Real: José Ramon Larraz
Année: 1979
Origine: Espagne / Italie
Genre: Comédie érotique
Durée: 82mn
Acteurs: Laura Gemser, Barbara Rey, Angel Harraiz, Gariele Tinti, Daniele Vargas, Mila Stanic, José Saza Tournii, Alfredo Luccheti...
Résumé: Un adolescent, Alfonsino, est en plein éveil sexuel. Quand il ne se fait pas masturber par des prostituées dans des cinémas porno, il aime espionner ses nouvelles voisines, deux infirmières sensuelles et désinhibées, à l'aide d'un périscope de son invention. Découvert, elles l'invitent chez elles mais trop timide, il les laisse. Sa mère, une hystérique, a un amant qui un jour lui offre un manteau en renard. Alfonsino le vole et l'offre aux infirmières. Toute une série de mésaventures va alors en découler qui conduira à la vengeance des infirmières, prêtes à détruire cette famille présentant toutes le tares de notre société...
Avec Malizia erotica retitré malicieusement L'infirmière a le feu aux fesses en France (mais également disponible sous le titre particulièrement stupide Tropique du désir ou de façon plus ludique Le premier poignet d'amour) l'espagnol José Ramon Larraz, essentiellement connu jusqu'alors pour ses films d'horreur et érotiques souvent marginaux et audacieusement pervers, touchait cette fois à un genre typiquement italien, la sexy comédie, avec en tête d'affiche la star du genre, la voluptueuse Laura Gemser dans la peau de cette infirmière fort délurée secondée ici par la tout aussi sensuelle et débauchée Barbara Rey.
Si le titre laisserait supposer une énième mouture des aventures de notre Infirmière si souvent incarnée par Edwige Fenech qui amoncellerait gags sur gags, les amateurs de ce type de comédies risquent d'être déçus. Hormis quelques séquences comiques, Larraz préfère en effet se focaliser sur le potentiel érotique et la sensualité de ses deux comédiennes qui s'activent à l'éducation sexuelle d'un fougueux adolescent plutôt ingénieux quant aux différentes manières d'espionner les jeux coquins de nos deux infirmières grâce à un périscope de son invention.
Si Malizia erotica enchaîne donc avec une certaine énergie les séquences érotiques où sont mises en valeur les deux actrices, ce n'est pourtant pas le principal atout du film. L'Infirmière a le feu aux fesses est avant tout une peinture au vitriol de la bourgeoisie italienne représentée ici par la famille de l'adolescent. Ecrit par Sergio Garrone, on reconnaît assez vite la griffe du réalisateur italien à travers cette famille où la mère hystérique est adepte des manteaux de renard et cache un amant grotesque dans ses armoires, le père myope est obsédé par ses cheveux roulés en bigoudis et passe son temps dans un salon de coiffure rose bonbon tandis qu'une domestique monstrueuse invective à tout va le malheureux adolescent en pleine découverte sexuelle. Il adore épier ses deux voisines à l'aide d'un périscope et se fait masturber par des prostituées dans les cinéma pornos. Les deux infirmières ne font pas exception. Tout d'abord très gentilles, elles vont vite se révéler machiavéliques et cruelles.
Si la bourgeoisie porte en elle toutes les tares de notre société, le romantisme n'est pourtant pas exclu de cet univers de folie. Notre petit Alfonsino rêve en effet de filles courant nues sur la plage lors de splendides ralentis très cliché. L'érotisme est très osé et les scènes saphiques souvent torrides, les admirateurs de Laura Gemser et Rubina Rey seront ravis. Malheureusement pour son exploitation en salles, le distributeur français y ajouta de façon sauvage, sans aucun soin ni goût, bon nombre d'inserts hardcore plutôt mal venus qui dénotent avec le ton léger du film et ne respectent absolument pas l'oeuvre originelle. Ainsi notre adolescent se transforme en mâle velu et filiforme lors des plans X quand Laura Gemser par une quelconque magie ne devient pas soudainement blanche!! Absurde! On pourra également regretter le remontage français qui rend souvent le film confus. Ainsi le personnage que joue Gabriele Tinti disparait soudainement alors qu'il est toujours crédité au générique.
Aux cotés de Laura Gemser et Barbara Rey on retrouvera Daniele Vargas. C'est le jeune et fort séduisant Angel Herraiz dont ce fut malheureusement l'unique prestation qui se glisse dans le pyjama de Alfonsino dont on retiendra la masturbation sur la cuvette des toilettes.
Il ne faut pas se leurrer car aussi acide qu'elle puisse être cette comédie érotique dont la partition musicale enjouée est signée Ubaldo Continiello n'est que du pur cinéma d'exploitation, un sexploitation qui mise essentiellement sur la sexualité adolescente et l'initiation sexuelle d'un jeune garçon par des femmes bien plus âgées, une intrigue une fois de plus inspirée du Malizia de Salvatore Sampieri d'où le titre clin d'oeil italien. Il n'y a donc aucun but véritablement sociologique à chercher dans cette histoire graveleuse encore moins une quelconque psychologie. Devenu assez rare au fil du temps, l'infirmière a le feu aux fesses saura quoiqu'il en soit enflammer les sens du spectateur par son érotisme brulant tout en lui jetant au visage une dose conséquente non pas de sperme mais de vitriol. D'une manière ou d'une autre, l'effet sera cuisant!