La montagna del dio cannibale
Autres titres: La montagne du dieu cannibale / Slave of the cannibal god / Mountain of the cannibal god
Real: Sergio Martino
Année: 1977
Origine: Italie
Genre: Aventures
Durée: 99mn
Acteurs: Ursula Andress, Stacy Keach, Claudio Cassinelli, Antonio Marsina, Franco Fantasia, Lafranco Spinola, Carlo Longhi, Luigina Rocchi, Giovanni Masuki, M. Suki, T.M Munna, Dudley Wanaguru, Akushula Selayah...
Résumé: Une jeune femme américaine et son frère se préparent à partir dans la jungle où le mari de celle ci alors à la tête d'une expédition, a disparu sans laisser de trace dans un endroit reculé appelé La montagne du dieu cannibale. Accompagné d'un aventurier et d'un anthropologue, ils partent vers l'inconnu où aprés moultes péripéties ils vont être fait prisonniers par une tribu de cannibales...
Réalisé entre 1977 et 1978 par Sergio Martino alors que l'Italie rentre en pleine période de films de cannibales après la sortie du Dernier monde cannibale de Ruggero Deodato, La montagne du dieu cannibale est au croisement des films d'aventures de jungle d'hier et des films d'horreur gore contemporains. Le film de Martino est une sorte d'hommage, un clin d'oeil aux aventures de Tarzan entre autres remises au goût du jour. On y retrouve tous les ingrédients du genre: la jungle hostile, la belle en détresse et le solide aventurier en proie à la trahison et autres complots, les indigènes sauvages et vindicatifs. Epoque oblige, ces derniers sont désormais de féroces cannibales se livrant à d'abominables actes anthropophages afin de satisfaire un certain public avide de scènes ultra sanglantes.
La montagne du dieu cannibale est une très honnête série B tournée dans les splendides décors naturels de Malaisie et la jungle du Sri-lanska dont le but est bien sûr d'entraîner le spectateur au coeur d'une aventure tropicale pleine de rebondissements tout en lui donnant quelques haut-le-coeur mais aussi de mettre en valeur la superbe plastique de Ursula Andress alors recueillie par l'Italie après son éviction de Hollywood. Tout juste sortie du tournage de Safari express et Africa express / L'île du sorcier aux singes, Ursula est une plantureuse poupée qui en toutes circonstances aussi périlleuses soient elles obéit au doigt et à l'oeil du réalisateur dont la caméra court et parcourt le corps jusqu'à cette inoubliable scène de body-painting intégral dans la grotte des cannibales qui la prennent pour une déesse. C'est alors à travers le regard halluciné d'Ursula qui après voir du manger le coeur de son frère qu'on va assister aux séances d'anthropophagie et aux délires orgiaques des indigènes.
Le film de Martino est une belle aventure exotique, pleine d''action et de péripéties qui cède souvent à l'excès dans ses séquences d'horreur. On regrettera surtout l'exagération et l'inutilité des nombreuses tortures animales sur lesquelles Martino s'attarde dont la plus cruelle et révoltante est celle où il s'acharne à montrer dans ses détails les plus sordides la mort d'un petit singe dévoré par un anaconda.
A ces cruautés, on préférera les réjouissants effets gore anthropophages ou les quelques débordements sexuels, témoignage d'une époque qui rappelle au spectateur qu'on est toujours dans le cadre d'un certain cinéma d'exploitation, vus à travers le regard halluciné d'Ursula qui après voir du manger le coeur de son frère assistera à ces excès comme l'étonnante et fort explicite sodomie d'un porc par un indigène ou la longue masturbation frontale d'une jeune primitive. Ces scènes à l'instar des séquences d'anthropophagie furent plus ou moins coupées selon les distributeurs lors de l'exploitation cinématographique en salles.
Sergio Martino, après s'être essayé au poliziesco, au giallo et à la sexy comédie semble être fort à l'aise dans ce nouveau genre. Il continuera par la suite dans cette lignée avec la même équipe en réalisant Le continent des hommes-poissons et Alligator.
Aux cotés de Ursula Andress, on retrouvera Stacy Keach qui n'avait pas encore endossé le chapeau de Mike Hammer, Antonio Marsina et Claudio Cassinelli, tous semblant fort bien se divertir au coeur de cette jungle emplie de dangers de toute sorte.
La montagne du Dieu cannibale risque de fort décevoir ceux qui attendent du film des débordements à la Cannibal holocaust et consorts avec lesquels il n'a guère de points communs. Voilà simplement un bon film d'aventures pas réellement crédible mais fort distrayant dont le final fort moraliste amusera. A quoi bon bouder notre plaisir donc.