La novizia
Autres titres: La novice se dévoile
Real: Giuliano Biagetti
Année: 1975
Origine: Italie
Genre: Sexy comédie
Durée: 88mn
Acteurs: Gloria Guida, Gino Milli, Femi Benussi, Lionel Stander, Fiore Altoviti, Beppe Loporto, Maria Pia Conte, Vera Drudi, Giuseppe Sciacqua, Sofia Lucy...
Résumé: Appelé au chevet de son oncle moribond, le jeune Vittorio revient en Sicile afin d'entendre ses dernières volontés. Le vieil homme a passé sa vie à courir jupons et a laissé aux quatre coins du pays d'innombrables amantes dont beaucoup de putains. Il souhaite léguer toutes ses conquêtes à Vittorio afin qu'il perpétue cette vie de débauche. Le jeune homme retrouve une de ses anciennes petites amies, Nunziatina, désormais mariée à un riche impuissant. Elle tente de le reconquérir mais Vittorio a remarqué la jeune novice qui veille sur son oncle, Soeur Immacolata. Ils tombent amoureux et Vittorio parvient à la mort de son oncle à lui voler sa virginité. Déshonorée, elle quitte alors le couvent et disparait.Vittorio comprend alors qu'elle est et sera la seule et unique femme de sa vie. Il part à sa recherche...
Tardivement sorti sur les écrans français au début des années 80 comme beaucoup de sexy comédies italiennes réalisées la décennie précédente, La novizia retitré à cette occasion de manière fort coquine La novice se dévoile diffère cependant de la majeure partie des oeuvres similaires. Ceux qui espéraient une fois de plus une gaudriole truffée d'une série de gags et de situations polissonnes toutes plus folles les unes que les autres seront aussi déçus que surpris.
Giuliano Biagetti dissimulé sous le pseudonyme de Pier Giorgio Ferretti, à qui on doit entre autres l'excellent et troublant sexy giallo maritime Interrabang mais également Les nouveaux contes immoraux et La svergognata, tente en fait une énième peinture des moeurs et coutumes siciliennes, cette Italie profonde dont la vie est rythmée au quotidien par les lourdes traditions et la religion même si très souvent on vit dans le péché, plus exactement le péché de chair. On retrouve donc les personnages de base: le vieil oncle moribond qui durant toute sa vie a accumulé les conquêtes féminines, le jeune neveu qui revient au pays pour recueillir ses dernières volontés, une épouse volage mariée à un riche impuissant, ex-conquête du neveu qui revient à la charge, et la jeune novice du titre, Soeur Immacolata, qui s'occupe du vieil homme sans pour autant avoir réellement la vocation. Tous
les éléments sont donc réunis pour donner vie à une comédie salace et pétillante sur fond d'une Sicile usée par les us et coutumes d'autant plus que Gloria Guida et Femi Benussi en sont les principales protagonistes. Le résultat est malheureusement loin d'être convaincant. La novizia s'avère en effet être très rapidement une des plus ennuyeuse sexy comédie alors tournée. Si le scénario est un copier-coller de L'infermiera avec Ursula Andress le film de Biagetti semble surtout tourner dans la vide. Le cinéaste semble en effet sans cesse hésiter entre la pure comédie et la peinture sociale sans jamais trouver le juste milieu. En découle un film dénué de tout véritable gag et autres situations cocasses au détriment d'interminables et assommants bavardages le plus souvent en dialectes régionaux. Les trois
amis philosophent sur la vie, les femmes, Dieu, ils rêvent et espèrent, la vie pour de fringants jeunes hommes fort et vigoureux n'est pas facile en Sicile, mais l'ensemble sonne creux et la mise en scène d'une effroyable banalité tue toute forme d'émotion. L'ennui gagne alors très vite le pauvre spectateur qui ne pourra pas même se rattraper sur l'érotisme. Si Femi Benussi en femme libertine est toujours aussi légère et arbore de jolies tenues coquines, on pleurera l'absence quasi-totale de Gloria Guida durant toute la première heure puisqu'on devra se contenter de deux ou trois rapides apparitions cachée sous sa défroque de nonne.
Biagetti accumule les clichés de façon étonnamment désinvolte, les banalités et les lieux communs tandis que les acteurs, très mal dirigés, semblent souvent être livrés à eux mêmes plus précisément Lionel Stander, en totale roue libre dans la peau du vieil oncle, qui nous offre son habituel numéro. Femi Benussi fait ce qu'elle sait faire de mieux, se déshabiller et roucouler tandis que Gloria se contente d'éclairer la pellicule de son irradiante beauté juvénile. Seul Gino Milli, comme d'accoutumée, tire son épingle du jeu et donne un brin de consistance à son personnage. La présence de quelques sexy starlettes telles que Maria Pia Conte n'apporte malheureusement rien au film.
Restent au crédit du film une très belle partition musicale de Berto Pisano dont un thème sifflé absolument magnifique, les superbes décors naturels non pas de Sicile mais du Lazio, ses collines et ses petits villages de pierres, et un final en total décalage avec le reste du film. Les quinze dernières minutes sont en effet une pure merveille, de quoi rendre encore plus amer le spectateur face à l'insipidité de l'ensemble. Les retrouvailles de Vittorio et Angela, ex-soeur Immaculata, sont un véritable instant de bonheur qui n'est rien comparé à celui de voir Gloria gambader et tourbillonner entièrement nue dans un champ en fleurs. Ces quelques minutes d'extase visuelle tranchent net avec les ultimes images aussi cruelles qu'inattendues puisque c'est sur une rafale de coups de feu que l'image se figera ou le triomphe de l'impitoyable loi sicilienne gardienne de la morale et de la vertu.
Cette fin qu'on suppose avoir été imposée au réalisateur apporte au film ce coté tragique alors très en vogue dans le cinéma italien. On restera bouche-bée tant rien ne la laissait prévoir. L'effet sera soit tout à fait concluant pour certains soit parfaitement absurde pour d'autres tant il arrive de manière inopinée. C'est en tout cas une des conclusions si ce n'est LA conclusion la plus noire qu'ait connu ce type de comédie.
Quoiqu'il en soit La novice se dévoile demeure une des comédies les plus faibles et les moins intéressantes qu'ait tourné Gloria excepté celles qu'elle fit en fin de carrière. Seuls ses plus fervents admirateurs trouveront un quelconque intérêt au film de Biagetti.