Sogni erotici di Cleopatra
Autres titres: Les nuits chaudes de Cleopatre / The erotic dreams of Cleopatra
Real: Rino Di Silvestro / Camillo Teti
Année: 1985
Origine: Italie
Genre: Peplum érotique
Durée: 88mn
Acteurs: Marcella Petrelli, Jacques Stany, Rita Silva, Andrea Coppola, Maurizio Faraoni, Paul Branco, Franca Torlone, Jac Perac, Filipo Perrone, Annie Revilly, Nadine Raussiel, Monica Ciprari, Flo Astair...
Résumé: Cleopatre voit dans ses rêves prémonitoires que César va être assassiné. Elle se rend alors à Rome afin de découvrir qui en veut à la vie de l'empereur. Arrivée à Rome, Cleopatre quelque peu délaissée par César s'ennuie ferme. Elle se laisse aller à quelques jeux érotiques avec sa servante en attendant patiemment que César s'amourache d'elle. Le fourbe Caius Bellus a lui de son coté prévu d'assassiner la souveraine égyptienne...
Le succès de Caligula de Tinto Brass donna naissance dans les années 80 à un nouveau sous-genre du cinéma d'exploitation transalpin auquel quelques malins réalisateurs s'essayèrent, le neo-peplum érotique. Si Joe D'Amato ou Bruno Mattei entre autres s'intéressèrent à l'empereur fou et sa cour, c'est à la légendaire Cleopatre que Rino Di Silvestro de son coté redonna vie en 1985 avec Sogni erotici di Cleopatra / Les nuits chaudes de Cleopatre dont la question reste de savoir si elles sont plus chaudes qu'érotiques ou plus érotiques que chaudes.
Di Silvestro ou plutôt Camillo Teti puisque c'est lui qui en réalité réalisa le film exile donc la belle Cleopatre chez les romains où elle s'ennuie ferme. Afin de tuer le temps, elle se laisse aller à de biens coquins jeux avec sa peu farouche mais O combien dévouée servante tandis que sa suite de fidèles s'adonnent aux plaisirs du sexe n'ayant rien d'autre à faire si ce n'est d'attendre que le bon Caius Cesar ne s'amourache de Cleopatre avant que le fourbe Caius Bellus ne la tue.
Si le scénario brille plus par son inexistance que par son originalité, Les nuits chaudes de Cleopatre est un petit plaisir coupable pour l'amateur d'érotisme soft et d'un certain cinéma Bis coquin. A la vision du film, on ne peut s'empêcher de penser à des oeuvres telles que Caligula et Messaline et Les aventures sexuelles de Néron et Poppée auxquels il ressemble beaucoup. Réalisé par un Di Silvestro qui n'a jamais caché détester ce film qu'il a toujours renié, tourné d'ailleurs en majeure partie par Camillo Teti, Les nuits chaudes de Cléopatre bénéficie surtout de costumes et de décors assez agréables mis en valeur par une photographie assez réussie malgré l'évidente étroitesse du budget.
L'érotisme est par contre loin d'être aussi chaud que le titre le laissait supposer. Hormis les indispensables scènes saphiques, le film reste étonnamment sage et risque de décevoir ceux qui s'attendraient à une débauche de scènes pimentées. Les orgies promises se résument comme bien souvent à quelques parties fines où s'ébattent quelques figurants à demi dénudés et deux malheureuses danseuses. Di Silvestro nous offre simplement quelques séquences croustillantes alors typiques de ce genre de cinéma qui nous révèlent la face cachée de Cléopatre contrairement à ses fesses qui sont elles fort découvertes ou fort bien mises en valeur sous sa robe transparente. Nos livres d'histoire nous avaient en effet bien caché les tendances zoophiles de la reine égyptienne qui se donne à un bien docile serpent avant de nous gratifier d'une masturbation frontale plutôt audacieuse. Mais ils nous avaient surtout caché ce que Di Silvestro nous dévoile enfin: Cleopatre aimait se faire sodomiser tout en masturbant frénétiquement le sexe d'un cheval qu'on pourra voir s'allonger par le biais d'ombres chinoises. Plus surprenant est de retrouver le vétéran Jacques Stany, vieil habitué des polizeschi, en fourbe serviteur adepte des plaisirs masochistes, ici tombé bien bas. Il nous offre certaines des séquences les plus chaudes du film dont un bien joyeux cunnilingus. Citons également l'éclatante scène où il se donne à deux égyptiennes délurées. Apparemment friand d'ombres chinoises, Di Silvestro nous s'amuse à filmer le généreux phallus de Stany qui ne cesse lui aussi de s'allonger avant qu'on découvre qu'il s'agit en fait d'un godemiché. Admettons que ce sont surtout ces scènes qui donnent tout l'intérêt au film.
Les nuits chaudes de Cleopatre souffre malheureusement de ses dialogues d'une absurdité stupéfiante, parmi les pires alors écrits. Le film prend vite des allures de série Z, hilarante d'un bout à l'autre, qui laissera pantois le spectateur. Voilà qui est regrettable car en tant que tel, le film de Di Silvestro n'était pas si désagréable.
Aux cotés du vétéran Jacques Stany, on admirera la magnifique plastique de la brune Marcella Petrelli qui incarne Cleopatre, cette ex-choriste du duo Gepy et Gepy, ex-fiancée de Mark Shannon, qu'on avait découvert dans La locanda della maladolescenza avant d'apparaitre dans quelques sexy comédies et une poignée de softcore. Rita Silva toujours aussi désinhibée prête ses formes à la fourbe mais débauchée servante de la souveraine. On notera la présence de Venantino Venantini dans le rôle de César
Les nuits chaudes de Cleopatre fut le dernier film que réalisa Rino Di Silvestro si toutefois on peut le considérer comme une de ses oeuvres vu le peu de travail qu'il fit dessus. Si on peut rêver mieux comme chant du cygne, il nous a tout de même concocté là une délicieuse petite série érotique 100% Bis fort distrayante et surtout très drôle.