La Goulve
Autres titres: Erotic witchcraft
Réal: Bepi Fontana / Mario Mercier
Année: 1972
Origine: France
Genre: Fantastique
Durée: 90mn
Acteurs: Hervé Hendrickx, Marie-Ange St Clair, César Torres, Anne Varreze, Maïa Simon, Bepi Fontana, Wilfrid Chetteoui, Félix Cuziberto, Manuel Novo...
Résumé: Raymond est un petit garçon dont le père s'est suicidé après avoir tué sa mère. Haï par le village, il fut élevé par un mage qui lui a enseigné la magie et fait découvrir la Goulve, esprit féminin aussi bienfaisant qu'il peut être maléfique, à travers un portrait la représentant. Adulte, Raymond est un jeune homme au visage étrange. Repoussé par les femmes y compris Agnès, sa cousine incestueuse, il fait alors appel à la Goulve. Elle va s'emparer de Raymond et ne plus faire qu'un avec lui pour mieux le détruire...
Mario Mercier, peintre et écrivain passionné d'ésotérisme et de magie noire, n'a réalisé que deux films dans sa vie si on excepte un court métrage, Les dieux en colère. Il s'agit de La papesse, une étourdissante plongée dans l'univers sataniste et La Goulve qui désigne une femme-esprit protecteur si on l'utilise à bon esciens mais destructeur et maléfique dans le cas contraire.
Ancré dans les légendes de la France profonde, La Goulve coréalisé en 1972 avec son ami Bepi Fontana est une sorte de prémisse à La papesse, un envoûtant cauchemar à la limite du surréalisme.
La Goulve est un film curieux, vénéneux, hypnotique, monté comme une suite de tableaux ésotériques sur lesquels souffle le vent de la sorcellerie et des croyances populaires ancestrales. Il se dégage du film une peur indicible, quelque chose de sulfureux d'effroyablement merveilleux qui rappelle les contes maléfiques de notre enfance, ceux qu'on se racontait le soir au fond des campagnes.
Aux montagnes sauvages de La papesse Mercier préfère ici un village perdu au coeur de la France profonde, une cabane de pierres se dressant dans la lande où évoluent des personnages tout aussi étranges et fascinants. On y pratique encore la sorcellerie, on croit encore aux esprits. Entre pentacles et potions magiques, incantations et fumigènes sur fond d'images psychédéliques, l'orage se déchaine. La Goulve surgie d'un portrait dessiné au crayon dont elle a pris les traits va alors prendre possession de Raymond créant son double féminin, une entité malfaisante qui va le détruire.
Comme pour La papesse, Mercier a recours ici à un cinéma-vérité qui donne au film un aspect réaliste inquiétant, presque fascinant aux limites de l'onirisme. La Goulve devient sous la caméra de son réalisateur une sorte de poème lyrique, une avancée dans le fantastique le plus pur. Plus on avance, plus on s'enfonce dans un délire visuel délirant. La goulve devient une suite de peintures surréalistes et effrayantes d'où émane quelque chose de saisissant et divinement beau. Mercier ou la peur magnifiée.
De la tête posée sur l'herbe cueillie comme une fleur pour mieux se changer en insecte répugnant à l'homme retirant son visage comme on enlève un masque pour découvrir un nouveau visage inexpressif dénué d'yeux, ces corps qui courent dans la nature et s'enfoncent dans l'eau purificatrice, ces cercueils se changeant en crapaud sans oublier les apparitions tétanisantes de la Goulve dont des serpents jaillissent du corps. Mercier a recours à non seulement tout un éventail d'images surréalistes pour mieux nous baigner dans cette atmosphère de magie mais également à un fantastique plus traditionnel. Les victimes de cet esprit diabolique courent nues dans la nuit sous les vents déchainés fuyant les forces de l'Invisible alors que l'orage gronde.
On retrouve dans La Goulve pas mal de références futures à La papesse comme entre autre la scène où une femme ayant perdu la raison simule l'amour avec un arbre mort perdu au milieu d'une lande désertique. On songe à la scène de la mort d'Aline dans La papesse, tombant de son arbre qui se dresse au milieu d'une terre sauvage et déserte.
La goulve est un film d'ambiance au climat pesant dont on ressent les effets encore longtemps après que le mot Fin soit apparu à l'écran. Soutenu par une musique lancinante effroyablement efficace qui joue énormément dans le climat surréaliste du film, La Goulve est un véritable petit bijou du cinéma fantastique français. on est face ici à un film quasi expérimental, à part, unique, qui par moment rappelle la poésie macabre de La Clepsydre.
L'interprétation parfois un peu trop amateur appuie l'aspect réalité du film. Hervé Hendrickx, la voix grave et sépulcrale, semble s'être échappé d'un tableau de Picasso et incarne à la perfection Raymond. A ses cotés, Marie Ange St Clair, la Goulve, a ce coté androgyne qui sied parfaitement à son personnage à la fois humaine et inhumaine, le visage inexpressif et tombal terriblement séduisant comme seule la beauté du Diable peut l'être comme l'est le diable. Maia Simon habituée depuis aux séries télévisées est une superbe Agnès dont on pourra apprécier la nudité d'un bout à l'autre du film.
Féerie vénéneuse, délire surréaliste prenant racine dans les plus vieilles légendes, fantasmagorie de mages, La goulve est un poème païen, beau, envoûtant, terrifiant qui ravira les amateurs d'occultisme et de bizarre. Malheureusement le film sera maudit dés sa sortie puisque Mercier le reniera suite aux manigances bassement mercantiles de Bepi Fontana qui rajouta au film des séquences non désirées par le réalisateur. Quoiqu'il en soit, La Goulve en l'état mérite largement d'être découvert ou redécouvert.
Ancré dans les légendes de la France profonde, La Goulve coréalisé en 1972 avec son ami Bepi Fontana est une sorte de prémisse à La papesse, un envoûtant cauchemar à la limite du surréalisme.
La Goulve est un film curieux, vénéneux, hypnotique, monté comme une suite de tableaux ésotériques sur lesquels souffle le vent de la sorcellerie et des croyances populaires ancestrales. Il se dégage du film une peur indicible, quelque chose de sulfureux d'effroyablement merveilleux qui rappelle les contes maléfiques de notre enfance, ceux qu'on se racontait le soir au fond des campagnes.
Aux montagnes sauvages de La papesse Mercier préfère ici un village perdu au coeur de la France profonde, une cabane de pierres se dressant dans la lande où évoluent des personnages tout aussi étranges et fascinants. On y pratique encore la sorcellerie, on croit encore aux esprits. Entre pentacles et potions magiques, incantations et fumigènes sur fond d'images psychédéliques, l'orage se déchaine. La Goulve surgie d'un portrait dessiné au crayon dont elle a pris les traits va alors prendre possession de Raymond créant son double féminin, une entité malfaisante qui va le détruire.
Comme pour La papesse, Mercier a recours ici à un cinéma-vérité qui donne au film un aspect réaliste inquiétant, presque fascinant aux limites de l'onirisme. La Goulve devient sous la caméra de son réalisateur une sorte de poème lyrique, une avancée dans le fantastique le plus pur. Plus on avance, plus on s'enfonce dans un délire visuel délirant. La goulve devient une suite de peintures surréalistes et effrayantes d'où émane quelque chose de saisissant et divinement beau. Mercier ou la peur magnifiée.
De la tête posée sur l'herbe cueillie comme une fleur pour mieux se changer en insecte répugnant à l'homme retirant son visage comme on enlève un masque pour découvrir un nouveau visage inexpressif dénué d'yeux, ces corps qui courent dans la nature et s'enfoncent dans l'eau purificatrice, ces cercueils se changeant en crapaud sans oublier les apparitions tétanisantes de la Goulve dont des serpents jaillissent du corps. Mercier a recours à non seulement tout un éventail d'images surréalistes pour mieux nous baigner dans cette atmosphère de magie mais également à un fantastique plus traditionnel. Les victimes de cet esprit diabolique courent nues dans la nuit sous les vents déchainés fuyant les forces de l'Invisible alors que l'orage gronde.
On retrouve dans La Goulve pas mal de références futures à La papesse comme entre autre la scène où une femme ayant perdu la raison simule l'amour avec un arbre mort perdu au milieu d'une lande désertique. On songe à la scène de la mort d'Aline dans La papesse, tombant de son arbre qui se dresse au milieu d'une terre sauvage et déserte.
La goulve est un film d'ambiance au climat pesant dont on ressent les effets encore longtemps après que le mot Fin soit apparu à l'écran. Soutenu par une musique lancinante effroyablement efficace qui joue énormément dans le climat surréaliste du film, La Goulve est un véritable petit bijou du cinéma fantastique français. on est face ici à un film quasi expérimental, à part, unique, qui par moment rappelle la poésie macabre de La Clepsydre.
L'interprétation parfois un peu trop amateur appuie l'aspect réalité du film. Hervé Hendrickx, la voix grave et sépulcrale, semble s'être échappé d'un tableau de Picasso et incarne à la perfection Raymond. A ses cotés, Marie Ange St Clair, la Goulve, a ce coté androgyne qui sied parfaitement à son personnage à la fois humaine et inhumaine, le visage inexpressif et tombal terriblement séduisant comme seule la beauté du Diable peut l'être comme l'est le diable. Maia Simon habituée depuis aux séries télévisées est une superbe Agnès dont on pourra apprécier la nudité d'un bout à l'autre du film.
Féerie vénéneuse, délire surréaliste prenant racine dans les plus vieilles légendes, fantasmagorie de mages, La goulve est un poème païen, beau, envoûtant, terrifiant qui ravira les amateurs d'occultisme et de bizarre. Malheureusement le film sera maudit dés sa sortie puisque Mercier le reniera suite aux manigances bassement mercantiles de Bepi Fontana qui rajouta au film des séquences non désirées par le réalisateur. Quoiqu'il en soit, La Goulve en l'état mérite largement d'être découvert ou redécouvert.