Marcella Petrelli: l'énigme coquine
En version brune ou blonde, cette jeune actrice, éphémère starlette de l'érotisme italien, restera une des grandes énigmes du cinéma Bis transalpin. Non pas pour ses origines mais pour ses extraordinaires prestations sexuelles dans une poignée de films controversés qui aujourd'hui encore sont sujets à de longs débats enflammés parmi les passionnés du genre et ses nombreux admirateurs. S'est elle faite doublée lors des scènes de sexe explicite ou s'est elle réellement offerte à la caméra des réalisateurs? La question demeure aujourd'hui encore sans réponse. Dans l'attente qu'un jour le voile de mystère disparaisse enfin, le Maniaco vous propose de retracer ensemble le parcours de cette sympathique comédienne dont les similitudes physiques avec Dirce Funari sont assez étonnantes, une ravissante comédienne qui n'a jamais cessé d'osciller entre érotisme salace et pornographie plus ou moins avouée. Penchons nous sans plus tarder sur les courbes élégantes de Marcella Petrelli.
Née à Rome Marcella Petrelli parfois créditée sous le nom de Marcella Petri a fait parler d'elle assez tôt non pas pour ses futurs talents d'artiste mais pour ses engagements politiques. Vers le milieu des années 70 elle est notamment à la tête d'un groupe de militantes qui manifestèrent contre la violence qui régnait alors au lycée scientifique de Rome. A cette même époque, elle devient le temps de quelques mois tout comme Melissa Chimenti, future héroïne de Papaya dei Caraibi, une des choristes du fameux duo de variétés italien Gepy&Gepy. Ses prestations scéniques la font vite remarquer des producteurs et c'est tout naturellement que Marcella fait ses débuts au cinéma à la fin de la décennie en apparaissant dans une poignée de sexy comédies. C'est ainsi qu'on peut l'apercevoir dés 1979 en danseuse, principale rivale de Gloria Guida, dans La lycéenne est dans les vaps de Nando Cicero puis dans le court rôle d'une strip-teaseuse télévisée pour Les zizis baladeurs de Sergio Martino avec Edwige Fenech et Barbara Bouchet. Elle tâte la comédie plus acide en interprétant cette fois une prostituée pour Le larron de Pasquale Festa Campanile.
Dés l'année suivante, Marcella va s'orienter vers un cinéma d'exploitation de plus en plus osé, une lente progression vers la pornographie qui aujourd'hui est au coeur de bien des débats acharnés. Elle fait son entrée dans le monde de l'érotisme malsain avec l'excellent Desideria la vita interiore de Gianni Barcelloni qui narre l'histoire d'une adolescente perverse jouée par l'ex-sulfureuse lolita du cinéma italien Lara Wendel qui va imaginer un complot machiavélique contre sa mère, Stefania Sandrelli, qu'elle déteste copieusement. Si elle y tient un personnage de troisième plan, une jeune française nommée Chantal, Marcella se voit confier un rôle plus important dans Chaleurs exotiques de Marino Girolami où, ironiquement, elle a pour partenaire Melissa Chimenti bien cachée sous le pseudonyme de Evelin Barrett. Chaleurs exotiques sera son premier pas vers un cinéma de plus en plus sexuellement audacieux puisqu'elle y interprète notamment deux scènes lesbiennes avec Melissa parfaitement stupéfiantes et une avec Venantino Venantini encore plus réaliste et sidérante pour lesquelles elle eut recours à une doublure.
C'est lors de son film suivant que la polémique va naitre. Marcella est en effet Laura, l'héroïne principale de La locanda della maladolescenza de Bruno Gaburro, Laura est une adolescente orpheline qui se retrouve un jour entre les mains d'une mère maquerelle magnifiquement bien interprétée par une Paola Montenero en pleine déchéance physique. Laura est obligée de se prostituer et d'assouvir les fantasmes les plus pervers de clients libidineux tout en satisfaisant sa patronne. Toute la controverse se situe au niveau des scènes pornographiques auxquelles Marcella est ouvertement impliquée. La jeune comédienne a t-elle réellement jouée ses scènes ou s'est elle faite doublée? A la vision du film, on reste dubitatif et troublé tant il semblerait que Marcella ait elle même tourné ces plans. Si les nombreux nus frontaux quasi anatomiques appartiennent bel et bien à la jeune actrice, le doute subsiste quant à la longue scène hardcore qu'elle partage avec Giuseppe Curia incluant une pénétration et la scène à trois avec la porn diva Guia Lauri Filzi. La polémique est telle qu'aujourd'hui encore elle est au centre de tous les débats des passionnés. Récemment, une étude de l'image par de savants procédés informatiques ont eu lieu afin de déterminer s'il s'agissait ou non du corps de Marcella. Les résultats ne furent guère convaincants et le mystère plane malheureusement encore à ce jour.
Marcella est ensuite à l'affiche de trois hardcore, Sesso allegro, Chiamate 6969: taxi per signora dans lequel elle est la fiancée de Mark Shanon mais ne prend part à aucune scène de sexe et Attenti a quelle due ninfomani dans lequel elle est une des deux jeunes cousines de Sandy Samuel. Marcella nous offrira cette fois une longue et excitante scène de masturbation frontale. C'est à cette époque que Marcella deviendra l'espace de quelques petits mois seulement la petite amie non officielle de Mark Shanon qui se souvient très bien d'elle, de sa beauté, sa disponibilité et confirme que la jeune fille n'a jamais pris part à aucune scène X... dans ces deux films du moins... si on excepte les plans auto-érotiques.
Il en va de même pour Adorable et perverse Nathalie du grec Ilias Mylonakos, un thriller romantique tourné en version soft et hard, dans lequel Marcella se livre à plusieurs
prestations érotiques particulièrement salaces, notamment la longue masturbation sous la douche qui ouvre le film, une masturbation frontale et ses ébats torrides aux limites du hard il est vrai avec Roger Beach. Sa prestation suivante dans le rarissime Pensieri morbosi laisse tout autant songeur. Elle y a quelques scènes de sexe explicite avec Kieran Canter, l'inoubliable héros de Blue holocaust alors en pleine période X, puis, plus surprenant, avec Raf Baldassarre. Même s'il n'y a aucun acte à proprement parlé pornographique, les séquences sont là encore d'un réalisme foudroyant. Entre deux films pour adultes, Marcella apparait dans quelques comédies telles que I caribbimatti de Giuliano Carnimeo, Il marito in vacanza de Maurizio Lucidi dans le tablier d'une domestique très disponible et fait un caméo non crédité (elle est une des trois touristes polonaises) dans Camera d'albergo de
Mario Monicelli mais elle partage également son temps entre les plateaux de télévision pour lesquels elle anime une émission musicale sexy et les studios de photo pour lesquels elle pose nue afin de faire les belles pages de magazines érotiques de seconde zone tel Skorpio.
Au milieu des années 80 Marcella se retrouve dans la peau de Cléopatre pour Les nuits chaudes de Cléopatre de Rino Di Silvestro en réalité tourné par Camillo Teti, un film que le metteur en scène renia par la suite. Marcella nous délecte notamment d'une longue scène de zoophilie avec un serpent. En 1985 et 1986 elle est à l'affiche de deux sex mondo signés Antonio D'Agostino, Impariamo ad amarci: guida al educazione sessuale et Noi e l'amore: comportamento sessuale variante. Dans le premier elle tient le rôle d'une femme frigide qui découvre les plaisirs du sexe, dans le deuxième elle est une bourgeoise qui initie son époux aux plaisirs sadomasochistes. Elle est au générique de Penombra, un film de récupération
de Bruno Gaburro, monté grâce à des séquences prises dans Malombra et Maladonna auxquelles vinrent se greffer de nouvelles séquences. On la voit dans le premier film pornographique que tourna une Lilli Carati déchue et totalement perdue, Lilli Carati's dreams. Marcella fera une dernière apparition au grand écran en 1986 dans Manhattan gigolo de Amasi Damiani, un film aujourd'hui quasi invisible tourné en version soft et hard comme le souligne amèrement Gianni Dei, son principal protagoniste. Par la suite, Marcella continuera un semblant de carrière tant à la télévision en animant un programme sexy musical sur une chaine privée que dans le presse pour adultes en offrant ses charmes pour certaines revues périodiques de seconde zone avant de disparaitre. Elle aurait cependant été créditée en 1993 dans un épisode de la série Commissario a Roma mais sans aucune certitude. Rien n'est venu étayé cette affirmation.
Quoiqu'il en soit, Marcella semble s'être aujourd'hui totalement évaporée de la surface de la planète. Elle n'a plus donné aucun signe de vie emportant avec elle ses secrets quant à ses prestations sexuelles à l'écran et ses réelles motivations qui ont fait et continueront à faire couler beaucoup d'encre. Quelle fin a donc eu Marcella se demande aujourd'hui Carlo de Mejo, son partenaire dans La locanda della malodolescenza, lui qui a d'elle le souvenir d'une comédienne sans problème, professionnelle et si sympathique. Espérons que Marcella a su passer le cap et débuter une toute nouvelle vie qu'on lui souhaite heureuse.