Penombra
Autres titres:
Réal: Bruno Gaburro
Année: 1985
Origine: Italie
Genre: Erotique
Durée: 81mn
Acteurs: Paola Senatore, Maurice Poli, Marcella Petrelli, Carmen Di Pietro, Claudia Cavalcanti, Daniel Stephen, Paola Corazzi, Gino Milli, Stefano Alessandrini, Scilla Jacu, Jacques Stany...
Résumé: Lassé par l'ennui d'un mariage qui ne lui apporte plus rien Maria, l'épouse du baron Raininger, trouve du réconfort dans les bras de sa servante et de son ex-amant, Alessio qui un jour la tue accidentellement. Le baron fait alors connaissance avec la soeur jumelle de Maria...
Disons le d'emblée. Penombra n'est pas à proprement parler un véritable film. Bruno Gaburro n'en reconnaît d'ailleurs pas la paternité. Il s'agit en effet de ce qu'on peut appeler un collage, un montage réalisé à des fins purement et bassement commerciales fait à partir des deux précédents films du metteur en scène ayant pour principaux protagonistes une Paola Senatore en fin de course et l'infatigable Maurice Poli, Malombra / Perversion sexuel d'un adolescent et Maladonna, le second étant tout simplement la suite du premier. A ce collage ont donc été rajoutées quelques scènes que tourna peut-être Gaburro mais plus
certainement le producteur pornophile Pino Burrichi après que les acteurs aient été rappelés et le tour était joué. Pour être précis voilà de quoi est exactement composé Penombra. Ont ainsi été utilisés 42 minutes de Maladonna soit 36% du métrage original auxquelles douze nouvelles minutes ont été tournées, quelques séquences avec Paola Senatore (très peu), Marcella Petri, Carment Di Pietro et Maurice Poli qui eut le plus de nouvelles scènes à jouer. A cela ont été collées trente minutes de Malombra soit là encore 36% du film original. Les dialogues n'ont pas été retouchés, seule une nouvelle bande originale à été composée par Stelvio Cipriani pour l'occasion. Quant au générique seuls les
quatre acteurs cités plus haut y sont crédités, tous les autres ne le sont pas puisqu'ils n'apparaissent que grâce à la magie du recyclage. Difficile donc de parler de ce film en tant que tel. Ce qui fût dit sur Maladonna et Malombra est largement suffisant, mieux vaut donc revoir ces deux pellicules érotiques Belle époque. On se contentera simplement de dire que Penombra est là encore une dramatique érotique en costumes, un joli roman-photo osé qui suit les errances semi-pornographiques d'un couple d'aristocrates à la dérive dont on admirera les décors et costumes classieux mis en valeur par une photographie magnifique. Cela donnera un aperçu de ce qu'est ce montage anarchique.
Difficile également de parler de l'intrigue puisqu'il n'y en a pas vraiment. Tout juste pourrait-on dire que les amours du baron Osvaldo Raininger sont de plus en plus contrariées, son épouse Maria, las de ce mari qui la frustre sexuellement se console dans les bras de sa jeune servante puis renoue avec son ex-amant, Alessio. Celui ci finit par la tuer accidentellement. Fou de chagrin le baron fait alors la connaissance de la soeur jumelle de Maria, Carlotta, dont il s'éprend. Carlotta le trompe très vite avec le précepteur. Au moment où Osvaldo, incapable de supporter une nouvelle femme infidèle, s'apprête à la tuer, il meurt d'une crise cardiaque. Carlotta quitte le domaine avec le précepteur. Tout cela n'a guère de
sens ni même de logique et s'arrête d'ailleurs assez brutalement. Il aurait été de toutes façons compliqué de faire mieux ou plus élaboré à partir d'un tel travail de recomposition qui est parfois surprenant tant la cohérence n'est pas toujours au rendez-vous. La servante est interprétée par Claudia Cavalcanti puis subitement par Scilla Jacu tandis que Paola Senatore / Carlotta se dédouble par moment, elle est tantôt une soeur tendre et aimante, tantôt une soeur sombre et perverse. Il faut parfois faire attention quand on recycle du matériel de ne pas se tromper!
En fait l'hypothèse la plus vraisemblable serait qu'un seul film, très long, très très long aurait été à la base tourné dans l'idée de le découper ensuite en trois parties. Mais si on en croit les dires du réalisateur, interrogé à l'époque, les choses ne se sont pas passées ainsi. A aucun moment il n'a été question de faire trois films à partir de l'histoire de base. Il se pourrait donc que tout bêtement Penombra soit un film qui aurait du se faire mais qui n'a jamais pu être tourné d'où ce subterfuge. Un bon collage de Maladonna et Malombra l'aurait tout simplement remplacé. L'idée se discute d'autant plus que les trois films n'ont
étrangement pas le même producteur. Les trois pellicules ont été respectivement produites par la Film holiday production, la Geo film et la Leo film. Dans ce micmac une seule chose est certaine: Gaburro a toujours renié la paternité de Penombra comme il a toujours eu du mal à accepter Maladonna, un film sans le sou qu'il jugeait totalement raté dont il quitta le tournage avant la fin du tournage qui fut terminé dit-on par le directeur de la photographie Pasqualino Fanetti.