La liceale il diavolo e l'acquasanta
Autres titres: La lycéenne est dans les vaps
Réal: Nando Cicero
Année: 1979
Origine: Italie
Genre: Sexy comédie
Durée: 95mn
Acteurs: Gloria Guida, Claudio Saint-Just, Tiberio Murgia, Alvaro Vitali, Lino Banfi, Ernst Thole, Pippo Santonastaso, Salvatore Baccaro, Mimmo Poli, Maria Luisa Serena, Nando Paone, Loredana Solfizi, Aristide Caporale, Marcella Petrelli, Giovanni Vannini, Alfredo Adami, Marcello Stramacci, Mario Tricamo, Luigi Uzzo, Rosanna Salviati, Antonio Marcolini, Giuseppe Marrocco, Catullo Scuderoni, Lamberto Solfa, Renato Anzuini...
Résumé: Une jeune vierge rêve de devenir chanteuse mais pour cela elle doit coucher avec le producteur. Son ange gardien descend sur Terre la protéger.
Un flic doit escorter au poste puis jusque chez lui un travesti menottes aux poignets. Mais il a rendez-vous avec sa fiancée, une fille hideuse et pucelle qu'il va donc chercher à la gare, le travesti accroché à son poignet. Tous trois se retrouvent chez le flic et c'est finalement le travelo qui dépucellera le laideron après un relooking.
Un dentiste signe un pacte avec le diable pour éviter d'être expulser de son logement. En échange Satan pourra coucher avec sa femme. Mais une erreur s'est glissée dans le contrat. C'est le dentiste qui doit accepter d'être sodomisé par le Diable!
On peut dire que notre lycéenne aura eu une longue et belle vie sur nos écrans sur lesquels elle régna en reine aux cotés de La Prof, La flic et autres Collégiennes une petite dizaine d'années. Icône de la comédie à l'italienne elle naquit en 1974 incarnée par une mutine et candide Gloria Guida encore mineure dans La lycéenne découvre l'amour de Mario Imperoli. Et Gloria grandit sous nos yeux au fil du temps jusqu'à ne plus vraiment être crédible dans ce rôle qui l'a fit connaitre, plus à l'aise dans le corps de L'infirmière de nuit de Mariano Laurenti. Pourtant Gloria poursuivit la série jusqu'en 1979 avant de céder sa
place à Anna Maria Rizzoli dans les années 80. La liceale il diavolo e l'acquasanta / La lycéenne est dans les vaps clôt la série des Lycéenne du moins celle que personnifia Gloria.
Plus intelligent et surtout représentatif du film est le titre italien puisque le titre français est légèrement trompeur. En fait cette comédie signée Nando Cicero n'est pas vraiment une aventure à proprement parler de notre charmante lycéenne sur les bancs d'un lycée où elle n'a plus sa place mais un film à sketches où Gloria joue uniquement dans le premier segment (Paradiso andata e ritorno), de quoi justifier le terme "lycéenne" dans le titre. Elle y
incarne Luna une jeune fille encore vierge qui rêve de devenir chanteuse mais pas à n'importe quel prix car pour y parvenir il faut coucher. Pourtant elle se ravise et s'apprête à franchir le cap et offrir sa virginité au producteur. Fort heureusement Dieu et St-Pierre veillent sur elle au paradis. Dieu lui envoie Ciclamino son ange gardien pour la protéger et l'aider à réussir dans la voie qu'elle a choisi. L'idée est originale mais la réalisation ne suit pas vraiment. Il faut bien reconnaitre que seule la présence de Gloria donne un peu de piquant au sketch qui manque franchement de saveur et ne fait surtout jamais vraiment rire. A peine sourit-on mais Gloria chante et danse "disco" exactement comme elle le faisait dans
Infirmière de nuit avec le même justaucorps vert. Gloria se déshabille, Gloria prend sa douche, Gloria déambule en petite tenue. Gloria est belle. Cela est suffisant pour donner un sens à l'histoire et surtout donner au spectateur une bonne raison de regarder ce sketch puéril et inconsistant. Les gags volent au ras des pâquerettes et si ce n'était pour la jolie blonde qui finira au Paradis suite à un accident causée par sa rivale (Marcella Petrelli) on aurait tôt fait de l'oublier. La présence du grand Tiberio Murgia (le producteur) et de Claudio Saint-Just alias Alberto Ercolani (l'ange et ses ailes en carton), franchement idiot en tentant d'imiter Jerry Lewis, ne change rien. Reste donc Gloria, quelques airs et chorégraphies
disco dont une avec des angelots en perruques afro. C'est "Gloria Paradisco". Ni plus ni moins.
Après ce premier épisode anodin on descend encore d'un cran avec le deuxième Amore e manette. On reste dans le thème Enfer et Paradis (c'est là le sujet qui relie les trois histoires). On retrouve cette fois Alvaro Vitali en flic qui doit ramener menottes aux poignets un travesti (Ernst Thole) au poste puis chez lui. Le souci est que Alvaro avait rendez-vous avec sa fiancée, Concettina, un laideron absolu à moustache encore vierge. C'est donc avec le travesti qu'il va la chercher à la gare. S'ensuit une série de gags jamais très drôles, la
plupart tournant autour d'Alvaro menotté au travesti ne pouvant donc rien faire pas même l'amour à Concettina. On a également un faux bébé qui pleure, rote pète et fait pipi comme une fontaine et a même une érection lorsque Concettina lui donne le sein. La chute est idiote. Le travesti relooke Concettina qui devient une beauté qu'il dépucelle tandis qu'Alvaro meurt et se retrouve au Paradis où baguenaudent des Vénus nues qu'il veut draguer. Malheureusement pour lui la police du Paradis veille et il se retrouve menotté à un homme préhistorique (Salvatore Baccaro) qu'il va devoir escorter jusqu'à sa caverne. Il n'y a rien à rajouter. Il s'agit bel et bien du plus mauvais segment. Il y avait matière à faire mais les idées
sont très mal exploitées et tout s'effondre au bout de quelques minutes. Seuls les fans d'Alvaro y trouveront un tout petit plaisir même si cette fois le trublion est plus modéré que d'habitude.
L'ultime épisode, Povero diavolo, est peut-être le plus abouti ne serait-ce que pour la performance toujours parfaite de Lino Banfi qui ici incarne un dentiste qui est au bord de l'expulsion à cause d'un loyer excessif qu'il ne parvient plus à payer. Voilà qu'un jour un Popo, suppôt de Satan, lui rend visite et lui propose de signer un pacte. Il accepte ainsi que Popo couche avec sa femme en échange de son aide. Mais une erreur s'est glissée dans le
contrat. C'est Lino qui doit se faire sodomise par Popo! S'ensuit toute une série de quiproquos explosifs, de situations embarrassantes jusqu'au final brulant. Si Banfi sauvera ses arrières (son derrière) c'est le propriétaire venu chercher son loyer qui subira l'assaut anal de Popo! Banfi s'en donne à coeur joie. Il nous livre un véritable One man show, pétulant, exubérant. Il excelle comme toujours dans l'improvisation dans ce récit particulièrement scabreux et forme un duo déjanté avec Pippo Santonastaso (Popo). Il est évident que les admirateurs de Banfi seront aux anges. Et c'est de bon coeur qu'on explosera de rire devant les fesses du propriétaire qui prennent feu... et apparemment il a beaucoup aimé ce dépucelage anal.
La lycéenne est dans les vaps est l'exemple même d'un comique italien qui en cette fin de décennie ne parvient plus vraiment à se renouveler, n'a plus grand chose à dire et montrer, contraint de sucer jusqu'à la moëlle ce qui a fait le succès du genre quelques années plus tôt mais la saveur n'est plus au rendez-vous. L'ensemble est insipide, sans grand intérêt lorsqu'il n'est pas carrément ridicule. Reste la beauté de Gloria qui sut s'arrêter juste à temps, un troisième segment réussi et la folie de Lino Banfi et quelques idées ça et là. Trop peu pour faire du film une réussite. Si la lycéenne est dans les vaps le spectateur est lui tout coton face à cette comédie dont seule l'ultime partie rappelle la grandeur de celles d'hier. De Nando Cicero on était en droit de s'attendre à quelque chose de bien meilleure.