Papaya dei Caraibi

Autres titres: Et mourir de plaisir / Fruta sexual del Caribe / Love goddess of the cannibals
Réal: Joe D'Amato
Année: 1978
Origine:
Genre: Horreur / Erotisme
Durée: 90mn
Acteurs: Maurice Poli, Sirpa Lane, Melissa Chimenti, Dakar...
Résumé: Un groupe de géologistes débarquent sur un île dominicaine afin de tester le terrain pour y implanter une station de recherches atomiques. Ils devront aussi obliger les indigènes à quitter les lieux. Conduite par Papaya, une splendide créole, la population n'entend pas se laisser faire. Papaya séduit chacun des scientifiques avant de les droguer et les livre à ses hommes de mains cannibales...
Papaya dei Caraibi fait partie de la longue liste de films érotico-tropicaux que Joe D'Amato réalisa à St Domingue dès la fin des années 70. Ce sous genre du cinéma érotique mélangeait avec plus ou moins de subtilité un érotisme souvent exacerbé voire la pornographie à l'horreur pure. Papaya comme la plupart de ce type d'oeuvres n'a guère d'autre ambition que de faire rêver et voyager le spectateur à travers la beauté de ces îles dominicaines où s'ébattent de splendides créatures lors d'échappées sur de belles plages désertes dans un climat légèrement fantastique, ici le vaudou, auquel se mêle une pointe de cannibalisme.
Sous prétexte d'un scénario tendance néo-écologique réduit à son minimum, Papaya dei Caraibi multiplie de longues scènes érotiques plutôt soft tout en s'attardant sur les courbes parfaites de la séduisante métisse Melissa Chimenti qui incarne donc la Papaya du titre, le tout à grands renforts de zooms agressifs qu'agrémentent une musique pléonastique.
Le film vaut surtout pour son climat moite et poisseux à l'image même de cette île humide qui vibre au son des tam-tam. Comme d'accoutumée, D'Amato parvient à très vite instaurer une atmosphère sourde, presque étouffante, une des principales qualités de Papaya. C'est peut être là le seul véritable grand intérêt de cette petite bande tropicale puisque les scènes horrifiques se font cette fois rares.
L'amateur de gore et d'effets sanglants sera en effet beaucoup moins heureux, Papaya étant assez avare de scènes sanguinolentes malgré une affiche alléchante et les différents titres évoquant notamment le cannibalisme. On retiendra surtout deux scènes, la séquence d'ouverture où Papaya lors d'une gourmande fellation castre son amant en lui mordant le pénis avant de le recracher tel un noyau de cerise ainsi que la scène du sacrifice où, drogués, les deux héros assistent au dépeçage de deux porcs, suspendus, vidés de leur sang, puis débarrassés de leur entrailles. On mentionnera également la séquence du sacrifice d'un homme encore vivant qui se fait arracher et dévorer le coeur. Le rituel se terminera par toute l'assistance qui en transe se met à danser entièrement nue au son des tam-tams.
L'érotisme est cette fois sans surprise parfois un peu répétitif mais avec quelques belles séquences comme les longs et torrides ébats saphiques sur la plage entre Melissa Chimenti et Sirpa Lane. Outre le charme exotique de Melissa, les admirateurs de Sirpa Lane seront heureux de retrouver l'inoubliable héroïne de La bête alors sur la pente descendante de sa carrière. N'ayant malheureusement jamais pu faire oublier le film de Borowczyk, Sirpa fut par la suite encore active quelques années en Italie qui lui proposa essentiellement de petits films érotiques à connotations zoophiles. Plus étonnant est la présence de Maurice Poli, comédien français qui apparut régulièrement dans moult polizeschi dans les années 70 avant de sombrer dans des sous productions érotiques en fin de carrière afin de pouvoir continuer à faire ce métier qu'il aimait plus que tout.
Papaya est une gentille petite production érotico-exotique peut être mineure mais non dénuée de charme malgré son coté parfois ennuyeux. Ce mélange de sadisme, d'érotisme, de violence et de naturisme se laisse voir sans réel déplaisir comme la plupart des films érotico-tropicaux que D'Amato tourna. Tous se suivent et se ressemblent certes mais on y prend vite goût tout comme on les apprécie la plupart du temps pour le rêve, le dépaysement qu'ils apportent ainsi que pour leur climat aussi étrange qu'érotique.