Noi e l'amore: comportamente sessuale variante
Autres titres: Mutant sexual behaviour
Real: Antonio D'Agostino
Année: 1986
Origine: Italie
Genre: Mondo
Durée: 83mn
Acteurs: Sergio Antonica, Pietro Barreca, Gabriele Carrara, Claudio Crisafi, Maria Cristina Del Monte, Mafalda De Montis, Giuseppe Mendolicchio, Marcella Petrelli, Maurizio Reti, Riccardo Zamagni, Lidia Annichiarico, Susanna Bugatti, Filomena Campagna, Giancarlo Mucci, Walter Toschi, Patrizia Sileoni, Zaira Zoccheddu...
Résumé: Fétichisme, masochisme, sadisme, zoophilie, homosexualité, dog-training, esclavagisme, viol, soumission... le réalisateur nous fait découvrir la plupart des déviances sexuelles les plus étonnantes à travers toute une série de saynètes...
Antonio D'Agostino, un des pionniers du hardcore transalpin, qui débuta sa carrière avec une version assez personnelle et christique de Salo, Cérémonie des sens, étrange et obscur film devenu depuis une sorte de Graal pour les amateurs d'exploitation, termina son parcours cinématographique avec ce sexo mondo sur le tard particulièrement hilarant et surtout ridicule.
Freud, Sade, Masoch, Kraft-Ebing et bien d'autres illustres personnages sont ici mis à l'honneur (et même remerciés lors des crédits, un avant goût de l'absurdité qui attend le spectateur) afin d'imager les déviances sexuelles les plus surprenantes tout en tentant de les expliquer sommairement par le biais d'un pseudo-sexologue en costume et cravate rouge, le fameux scientifique indispensable à tout sexo mondo. Autant dire que D'Agostino fait ici rimer surprenantes avec hilarantes tant l'ensemble atteint des sommets de ridicule.
Sadisme, masochisme, fétichisme, zoophilie, viol, homosexualité, urophilie, exhibitionnisme, travestisme, hermaphrodisme, esclavagisme, dog-training... sont ainsi au menu de ce mondo entièrement factice où chaque déviance est illustrée sous forme d'un petit film joué par toute une brochette d'acteurs venus du softcore que l'amateur reconnaitra au fil des diverses séquences.
Si on évitera de parler des dialogues aberrants, certainement les pires jamais écrits dans le genre, des raccourcis trop faciles et autres vérités appuyées par une psychologie de basse-cour qu'on pourrait croire venue d'un enfant, encore moins de l'interprétation, on retiendra cependant quelques séquences de pure drôlerie. Une jeune bourgeoise excitée par les coups de langue de son domestique entrain de coller des enveloppes en fait son animal domestique, un parfait chien qui finalement se jettera sur sa maîtresse, la bave aux lèvres, après lui avoir arraché ses vêtements. Toujours dans le domaine animal, une femme est tenue en laisse par son amant qui lui donne le martinet. Cette même femme interprétait une tigresse aux ongles acérées qui par plaisir sadomasochiste griffait le corps de son ami, en extase, pour mieux lui lécher les plaies vives. Lors d'un rêve, une femme est particulièrement excitée face à un bel étalon noir que son écuyère masturbe. Elle se donne alors à son chien!
Les fétichistes de chaussures seront ravis de voir un homme se masturber avec des talons aiguille et lécher les pieds d'une femme tandis que d'autres atteignent l'orgasme en regardant une femme lécher de la confiture sur une biscotte. La douche dorée est aussi à l'honneur avec un homme d'affaires qui après avoir payé une prostituée, violentée entre temps par son jeune réceptionniste, lui ordonne de lui uriner dessus. Un couple entrain de faire l'amour dans une voiture est agressé par trois voyous qui violeront la femme tandis qu'un enfant traumatisé pour avoir vu ses parents copuler reproduit ce dont il a été témoin une fois devenu adulte. Le film se conclura par une séquence qui tranche avec l'ensemble bon enfant du film mais cependant peu étonnante car récurrente au genre, la fameuse opération de changement de sexe, bien réelle cette fois, qui donnera bien des hauts le coeur à plus d'un.
Si on tente de nous présenter chacun des personnages du film comme des monstres de foire, principal défaut de ce type d'oeuvre particulièrement tendancieuse, on grimacera également face au discours plutôt dérangeant auquel se livre D'Agostino quant à l'homosexualité présentée comme une sorte de dangereuse déviance assimilée au sadomasochisme. Pour le reste, Noi e l'amore est certainement un des sexo mondo les plus mauvais du genre même s'il est particulièrement hilarant et grotesque dans la présentation de ce qu'il veut montrer. Si jadis les sexo mondo factices de Joe D'Amato et Bruno Mattei au delà de leur drôlerie possédaient ce coté sulfureux, parfois crasse, qui permettait à un certain public voyeur de satisfaire pleinement leur soif de perversion, Noi e l'amore est totalement fade et inodore, proche de la farce de foire. C'est pour dire que tous les amateurs de perversions et déviances de toutes sortes, comme vous tous chers lecteurs, qui pensaient rassasier leur appétit insatiable d'images sordides et malsaines resteront sur leur faim. Ne reste du mondo que son habituel discours souvent nauséabond qui tente de présenter les différentes pratiques sexuelles aussi extravagantes soient elles comme anormales et par conséquent leurs adeptes comme des monstres ou des malades psychologiquement dérangés.
Au détour des saynètes, on pourra tout de même savourer la présence de toute une pléiade d'acteurs et d'actrices venus de l'érotisme tous plus mauvais les uns que les autres: l'ex-chanteuse Marcella Petrelli (Les nuits chaudes de Cleopatre, La locanda della malodescenza...) inénarrable dans le rôle d'une bourgeoise qui transforme son valet en chien, Zaira Zocchedu (Les évadées, La fin des tortionnaires du camp d'amour, La croce dalle sette pietre) , le jeune acteur fétiche de D'Agostino, Riccardo Zamagni, Gabriele Carrara (KZ9 camp d'extermination , Maisons privées pour SS)