Paola Corazzi: De la scène érotique aux scènes de théâtre
Quinze ans. C'est le temps que dura le règne de cette jeune actrice blonde sur le cinéma de genre italien. Des décamérotiques au nazisploitation en passant par le nunsploitation, elle traversa avec une certaine aisance ces quinze années durant lesquelles même si elle a toujours été reléguée aux rôles de seconds plans elle illumina nos écrans et en fit rêver plus d'un. Peu de choses ont été dites sur elle, c'est la raison pour laquelle le Maniaco vous invite à découvrir qui se cachait derrière la jolie Paola Corazzi.
Originaire de Toscane, c'est en 1972 que la jeune Paola fit ses débuts de comédienne dans un genre alors fort à la mode, les décamérotiques. Elle est en effet au générique de Racconti proibiti... di niente vestiti de Brunello Rondi aux cotés de Janet Agren, Tina Aumont, Barbara Bouchet et Karin Schubert. Si c'est au réalisateur que Paola doit ses débuts ce n'est pas un hasard. La jeune fille vivait alors une relation sentimentale avec Rondi qui lui offrit donc le rôle de Fiora. Paola tournera deux autres films pour Rondi avant que ne prenne fin leur aventure, le drame passionnel Tecnica di un amore toujours avec Janet Agren et l'impressionnant Valeria dentro e fuori.
Paola va dés lors devenir une figure récurrente du cinéma de
genre transalpin. Elle tournera deux autres décamérotiques, Le canterbury interdit d'Italo Alfaro et I giochi proibiti dell'Aretino Pietro de Piero Regnoli.
En 1975 elle fait un détour par la sexy comédie polissonne avec le sympathique Una vergine in famiglia et l'agréable Campagnola bella toutes deux de Mario Siciliano avant de faire une apparition dans Per le antiche scale Vertiges de Mauro Bolognini qui rappelle par bien des aspects Valeria dentro e fuori.
En 1976 c'est à tout autre genre auquel elle s'adonne, le nazisploitation. Elle est en effet au générique de Horreurs nazies dans lequel elle joue Mireille, la prisonnière amoureuse de Mircha Carven, et SS Camp 5 enfer de femmes qui fut tourné simultanément où cette fois elle interprète Edith.
La même année elle est au générique du brutal I ragazzi della Roma violenta de Renato Savino . Paola y interprète une des séquences les plus violentes du film, aux limites du supportable. Elle est en effet une jeune fille qui après avoir été rouée de coups, se fait sauvagement violer par Gino Mili, la tête plongée dans un aquarium.
Par la suite la carrière de Paola va quelque peu ralentir. On la voit encore dans la comédie L'italia in pigiama en 1977. il faudra attendre 1980 pour qu'elle réapparaisse au générique de Novices libertines de Bruno Mattei dans la peau de Soeur Candida. Mattei garda un bon souvenir de la jeune comédienne qui avec Paola Montenero était sa seconde Paola. Excepté un téléfilm pour la télévision italienne, A viso scoperto, Paola ne réapparaitra plus avant 1985 au cinéma lorsque Bruno Gaburro lui offre un rôle dans Maladonna, personnage qu'elle reprendra brièvement dans Penombra, les deux mélodrames où le réalisateur tente de façon plus ou moins réussie à copier La clé de Tinto Brass. Ce sera pour Paola son chant du cygne. Elle abandonna alors définitivement le cinéma et consacra le reste de sa carrière uniquement au théâtre.