I ragazzi della Roma violenta
Autres titres:
Real: Renato Savino
Année: 1976
Origine: Italie
Genre: Poliziesco
Durée: 86mn
Acteurs: Gino Mili, Cristina Businari, Emilio Locurcio, Sarah Crespi, Mario Cutini, Francesco Pau, Vittorio Sgorglion, Enrico Tricarico, Gino Barsacchi, Alicia Bruzzo, Stefania D'Amario, Enzo Rinaldi, Paola Corazzi, Adolfo Schauer, Marco Zuanelli, Annunziata Gregori...
Résumé: Le jeune Marco, issu de la haute bourgeoisie italienne, est à la tête d'un petit groupe de fascistes qui admirent Hitler. A ses cotés, Gianna, une nymphomane sado-masochiste et leur meilleur ami qui ne peut atteindre l'orgasme qu'avec un flipper. Ensemble, ils aiment tuer, massacrer et violer pour le plaisir. Dans une Rome où règnent terreur et corruption, où on revoit ses jugements quant à la peine de mort, on suit donc les exactions de ces fils de bourgeois et petits délinquants tandis que Marco, schizoïde, prend plaisir à associer le sexe à la mort...
Sous ce titre qui évoque sans mal la vague de polizieschi alors trés à la mode dans le cinéma de genre italien se cache en fait un détonnant exemple de cinéma-vérité, un pur délire qui s'inspire d'un tragique fait divers, celui du massacre de Circeo durant lequel deux jeunes filles furent violées lors d'une fête par un groupe de blousons dorés de la haute bourgeoisie italienne.
Venu du western et responsable également de l'étrange Grazie signore p... / Orgie Mesdames les putes, Renato Savino qui signa ici son ultime film rate son objectif.
Si le film s'ouvre sur une série d'interviews-réalité quant à la peine de mort, tentant ainsi de donner à l'ensemble un aspect documentaire, il se poursuit de façon anarchique en s'éparpillant tous azimuts. Du sérieux on passe au comique involontaire qui nait des situations elles mêmes et des personnages bien peu crédibles qui ne sont que les simples stéréotypes fascistes de la haute bourgeoisie italienne.
Il est bien difficile de croire à cette histoire ou de prendre parti, quelqu'il soit, tant on reste dans le grotesque. C'est d'autant plus regrettable que Savino a voulu réaliser un film sérieux à la base et s'y est apparemment appliqué. Mais c'est de la comédie ou plus exactement de la trash-comédie que se rapproche le plus I ragazzi della Roma violenta. Le film n'est qu'une suite de viols, meurtres et massacres mis en parallèle avec toute une idéologie fasciste. Vu sous cet angle, le film est d'une violence et d'une dureté étonnante qui devrait réjouir l'amateur d'euro-trash.
I ragazzi della Roma violenta peut donc s'apparenter d'une certaine manière aux eros-svastika et cette idéologie nazie sert à justifier tout ce déferlement de violence gratuite. Il y a d'une part les personnages eux mêmes avec à leur tête Marco, un jeune bourgeois schyzoïde qui vénère Hitler et associe le sexe à la mort, parfaite et idéale symbiose. Un des grands moments du film est celui où il se masturbe en lisant un roman où Eros épouse à la perfection Thanatos. Il s'imagine alors être le héros du livre, un redoutable assassin qui atteint l'orgasme en violant sa victime alors que la vie s'échappe du corps de la malheureuse.
A ses cotés, Gianna, une nymphomane sado-masochiste et un jeune frustré qui ne peut jouïr qu'en jouant au flipper. Outre une éjaculation lors d'une partie, cela nous vaut une scène aussi anthologique que drôle durant laquelle on découvre minutieusement positionné dans la caisse de l'engin un joli fessier prêt à être sodomisé.
Outre le sadomasochisme associé ici au fascisme, (l'auto-flagellation de Mario Cutini et le viol de Sarah Crespi face au groupe) on retiendra du film deux séquences d'une incroyable dureté, quasi insoutenables, celles qui le clôturent lors d'un final cataclysmique: la mise à mort de Paola Corazzi qui aprés avoir été rouée de coups est sauvagement violée, la tête plongée dans un aquarium et le massacre du jeune couple dont la jeune fille aprés un gang-bang servira de ballon pour une partie de passes filmée au ralenti afin d'en augmenter l'horreur. On n'oubliera pas de mentionner la séquence où un pauvre homme se fait torturer, une tenaille lui enserrant de plus en fort le pénis tandis que ses cris se mélangent savamment à une scène où un couple fait l'amour.
Rythmé par la partition musicale signée Enrico Simonetti, I ragazzi della Roma violenta s'éloigne donc du polizesco traditionnel pour lorgner du coté de l'euro-sleaze. En ce sens, le film de Savino fera la joie des amateurs d'un certain cinéma trash dont il constitue une petite perle de choix mais décevra les admirateurs de véritables polars à l'italienne.
On saluera la prestation de Gino Mili dans la peau de Marco, dont Savino avoue avoir écrit le rôle spécialement pour lui, Cristina Businari qui fit retirer au montage certains détails de son intimité lors de son viol, Mario Cutini un des seconds rôles du cinéma de genre spécialisé dans les bad boys, Sarah Crespi, Stefania D'Amario, Paola Corazzi et toute une pléthore de jeunes comédiens-éclair du Bis transalpin.
Notons qu'il ne faut point confondre comme c'est le cas bien souvent I ragazzi della Roma Violenta et I violenti di Roma bene / La nuit des excitées.