Gota Gobert: Une énigme surgie de nulle part
Un nom étrange aux sonorités étranges pour une actrice tout aussi étrange semblant être sortie de nulle part que le lecteur aura peut être un peu de mal à resituer. Cette mystérieuse comète a pourtant marqué par sa présence quelques pellicules devenues aujourd'hui des classiques du cinéma d'exploitation transalpin. Tour à tour kapo sadique, impitoyable matrone ou dangereuse maquerelle, elle fait partie de des personnages qui auront marqué de leur aura méphitique tout un pan de ce cinéma si prisé par l'amateur.
Toujours prêt à dévoiler un tant soit peu la part de mystère qui entoure ces starlettes d'un jour, le Maniaco vous en dit aujourd'hui un peu plus sur Gota Gobert.
On connait bien peu de choses sur la blonde Gota parfois créditée sous le nom de Gotha Kopert ou encore Agota Gobertina, son véritable patronyme. De nationalité incertaine, Gota fut en Italie au début des années 70 la vedette de très nombreux romans photo érotiques lesbiens.
C'est en 1974 qu'elle fait sa première apparition au cinéma dans Nuda per Satana de Luigi Batzella même si elle n'est pas créditée au générique. Elle y est la diablesse blonde qui apparait lors de la séquence finale. Pour Gota ne pas apparaître au générique des films auxquels elle participe deviendra monnaie courante. Il est donc bien difficile d'établir une filmographie précise tant ses participations tiennent parfois du caméo. On pourra ainsi l'apercevoir dans Black Emanuelle en Amérique, toujours non créditée, dans le rôle de la bourgeoise qui participe à l'orgie vénitienne. On la repère incognito dans Oscenità de Renato Polselli dans la peau de la veuve.
Plus conséquents seront ses rôles dans Fermi tutti! E un rapina et Contranatura de Amasi Damiani. Gota entame alors sa période cinématographique la plus conséquente. Elle va dés lors incarnée le sadisme et l'austérité. On la voit dans les deux éros-svastica de Bruno Mattei, Maisons privées pour SS et surtout KZ9 camp d'extermination où elle interprète une kapo sadique aux ordres de Ria De Simone. Aidé par son visage aux traits très nordiques, Gota incarne à la perfection ce type de personnage. La rumeur voudrait que quelques fervents admirateurs de Gota l'aient aperçu dans La svastica nel ventre de Mario Caiano, non créditée au générique une fois de plus. Elle est par contre bien présente mais non créditée dans Liebes lager de Lorenzo Gica Ralli, une des détenues du camp dans lequel elle expose sa nudité.
Elle est ensuite la Madame Claude de Emanuelle et les filles de Madame Claude de Joe D'Amato, féroce maquerelle lesbienne qui règne sur un réseau mondial de traite des blanches.
En 1979, elle est la matrone sadique aimant jouer du fouet dans le WIP de Edoardo Mulargia Les évadées aux cotés de Ajita Wilson. Elle y a une scène érotique assez osée aux limites du hard avec Luciano Rossi. Il est amusant de savoir que c'est Guia Lauri Filzi qui la double lors des plans de pénétration. Non créditée cette fois, elle apparait dans Emanuelle e gli ultimi cannibali où elle est l'infirmière qui se fait agresser à l'hôpital lors des scènes d'ouverture.
On la reverra en 1985 dans Savage island qui n'est rien d'autre qu'un remontage des deux WIP du réalisateur, Les évadées et sa pseudo-suite La fin des tortionnaires du camp d'amour agrémenté de nouvelles scènes tournées avec Linda Blair.
Cette fausse réapparition sera apparemment l'ultime film où put voir l'énigmatique Gota qui disparut totalement par la suite tout aussi mystérieusement qu'elle était apparue emportant avec elle les secrets de son énigmatique parcours.
Pour l'amateur, elle restera une de ces figures inoubliables du cinéma Bis, incarnation du Mal et du vice, ces Nemesis comme on les aime tant.
Gota si jamais tu nous lisais du néant où tu es retournée, le Maniaco t'accueillera les bras grands ouverts!