Marina Daunia: Célèbre grâce à son époux
Bien peu de choses ont été écrites sur cette énigmatique comédienne qui vient allonger la longue liste des sexy starlettes qui traversèrent le temps de quelques films le cinéma d'exploitation transalpin. Il n'est pas toujours évident pour l'amateur de trouver trace de ces divettes qu'il adule. Voilà le pourquoi une fois le Petit Maniaco ouvre son grand livre des secrets afin de venir à son aide et c'est avec plaisir qu'il vous en dit aujourd'hui un peu plus sur la brune Marina Daunia.
Loin des sexy starlettes qui alors étalèrent leurs charmes dans d'innombrables oeuvrettes, nymphettes virginales ou créatures subliminales et fantasmatiques, Marina Daunia se différenciait de ses consoeurs par sa maturité et sa force de caractère. Abonnée le plus souvent aux rôles de femmes décidées et au fort caractère, cette grande brune élancée au visage fier et impénétrable à la mâchoire volontaire incarna souvent à l'écran des personnages peu sympathiques, pas forcément sensuels mais qui pourtant ne laissaient jamais indifférents.
Issue d'une famille plutôt aisée, sa mère fait partie d'une branche de la haute noblesse vénitienne et son père est un homme très important, Marina Daunia de son vrai nom nom Marina Di Leo a eu une enfance dorée faite de voyages et de rencontres étonnantes dont le roi Hussein de Jordanie lui même. Avant de devenir comédienne, Marina fit de nombreux métiers. Elle fut mannequin ce qui déplaisait à sa belle-mère, elle a été infirmière et hôtesse de bord sur un bateau. A 19 ans Marina se marie mais elle divorcera deux ans plus tard. C'est à cette époque alors qu'elle n'était âgée que de 22 ou 23 ans qu'elle fit la connaissance d'un des hommes qui compta le plus dans sa vie Natale Prinetto. Leur rencontre fut un véritable roman d'aventures. Marina était alors hôtesse de bord. Lors d'une croisière, elle remarqua cet homme élégant de vingt ans son ainé. Entre eux se fut le coup de foudre même si Natale était alors marié. Durant une escale, Marina est partie avec lui et n'est jamais revenue au grand désespoir de sa belle-mère qui appela même Interpol, pensant que la jeune fille avait été enlevée.
C'est grâce à Natale, un ingénieur passionné de croisières mais surtout de cinéma et d'écriture, qu'elle fit son entrée dans le monde du 7ème art. Ecrivain né, grand amateur de poésie, Prinetto avait écrit le scénario avec l'aide de Marina de La cicala qu'il avait donné à Alberto Lattuada . Lattuada le donna ensuite à Bruno Mattei qui se retrouva face à un gros problème. Prinetto voulait absolument que sa femme, Marina, y ait un rôle. Malheureusement il n'y avait aucune place pour elle dans l'histoire. C'est alors qu'intervint l'acteur Franco Diogene qui faisait partie de leurs amis. Franco emmena Mattei à Ascoli où le couple habitait en lui précisant qu'un de ses riches amis voulait produire un film. En fait Prinetto n'avait pas un sou et n'avait comme seule fortune que l'art d'écrire. Le couple devint des amis pour Mattei et c'est ainsi que Marina qui entre temps avait déménagé avec son époux pour Rome se retrouva au générique de Maisons privées pour SS dans lequel elle interprète un officier nazi sadique. Pour l'anecdote c'est finalement Clio Goldsmith qui eut le personnage qu'aurait du avoir Marina dans La cicala, une fois le scénario revu et corrigé.
Pour revenir sur Maisons privées pour SS iI faut avouer que Marina sauve le film de la médiocrité lors des quelques scènes érotiques qu'elle a, plus sensuelle que jamais malgré la cicatrice qui la défigure, notamment lors de la séquence où durant l'orgie elle se masturbe seule dans la pénombre ou celle où elle fait l'amour à Macha Magall une nuit d'orage. Toujours pour Mattei elle tourne la même année KZ9 camp d'extermination où elle est cette fois une des prisonnière juive.* du camp.
On peut ensuite la voir dans deux comédies érotiques, le grotesque Proibito erotico / Symphonie of love de Derek Ford et Paul Selvin aux cotés notamment de Ajita Wilson et Karin Well, un summum de l'euro-trash qu'elle souhaite oublier dans lequel elle fait l'amour au pauvre Enzo Monteduro dans une gondole et la coproduction italo-turque Mettetemi in galera pour une simple apparition. Ce fut pourtant pour Marina un grand souvenir. La Turquie reste pour elle un des moments forts de sa vie.
Il faut attendre 1978 pour revoir Marina dans un rôle beaucoup plus conséquent puisqu'elle est une des vedettes de Violez les otages de Giovanni Brusatore dans lequel elle incarne l'impitoyable chef d'un gang de prisonnières évadées qui prennent en otage un juge. Elle y joue aux cotés d'une brochette de sexy starlettes alors toutes en pleine ascension comme Ines Pellegrini, Zora Kerowa, Lilli Carati ou Dirce Funari qui subira ses assauts. Brusatori est depuis resté un ami avec qui elle n'a jamais rompu le contact.
Elle est ensuite une des protagonistes de Incontri molto ravvicinati del quarto tipo de Mario Gariazzo où cette fois elle oublie son aura de méchanceté pour s'essayer à l'humour grivois. Déroutant au premier abord mais voir Marina en fermière insatisfaite découvrant l'extase grâce à trois faux extraterrestres n'est pas dénué de charme. Ses admirateurs pourront s'émerveiller devant ses globes fessiers que Gariazzo semble particulièrement aimer filmer
Ce sera le dernier vrai rôle de Marina puisque par la suite elle se contentera de personnages beaucoup moins conséquents quand ce n'est pas de simples apparitions. Elle dévoile encore ses charmes en 1979 dans Pension pour jeunes filles où elle séduit le jeune Christian Borromeo puis apparait rapidement au générique de Un'ombra nell'ombra / Les vierges damnées dans la peau d'une prostituée. Toujours aussi brièvement, on la voit dans le polar de Polselli Torino vizio del vizio où elle incarne la modèle, le temps d'une seule séquence où elle est une fois de plus que pour le plus grand plaisir de ses fans.
Son ultime participation au cinéma ce sera en 1980 pour la comédie Febbre a 40° de Marius Mattei où là encore elle joue une modèle l'espace de quelques petites séquences.
Marina Daunia- Daunia ou parfois D'Aunia était le pseudonyme qu'elle avait choisi en hommage à la région d'où son père était originaire - a par la suite disparu des écrans mais elle a continué à travailler quelques temps pour la télévision avec Franco Franchi. Elle a également toujours avec Franchi fait le tour d'Italie afin de monter sur scène pour interpréter des sketches humoristiques aux cotés de son ami Franco Diogene. Puis lentement Marina s'est retirée de la vie publique.
Aujourd'hui Marina, vit paisiblement, aime parler philosophie, ésotérisme, s'interroger sur la vie. Elle ne renie en rien son parcours cinématographique même si pour elle cette époque lui parait si lointaine. Elle ne garde que peu de souvenirs de ses films, aucun dit elle n'est réellement digne qu'on en parle. Elle garde surtout en tête KZ9, un film fort, qui l'a beaucoup marqué, un rôle qu'elle a adoré interpréter tant elle l'a trouvé intéressant. Elle garde également un gentil souvenir de Violez les otages avant tout car il fut réalisé par son ami Giovanni Brusatore. C'était une époque où on s'amusait en faisant du cinéma dit elle.
L'amateur quant à lui se souviendra surtout de Marina pour les deux éros-svastica qu'elle tourna et son rôle de leader brutale dans Violez les otages, trois classiques du cinéma d'exploitation italien dont elle restera un des emblèmes.