La via della prostituzione
Autres titres: Emanuelle et les filles de Mme Claude / Emanuelle et la traite des blanches / Emanuelle and the white slave trade
Réal: Joe D'Amato
Année: 1977
Origine: Italie
Genre: Erotique
Durée: 92mn
Acteurs: Laura Gemser, Ely Galleani, Gabriele Tinti, Pierre Marfurt, Venantino Venantini, Bryan Rostron, Nicola D'Eramo, Gota Gobert, Tom Felleghy, Manuela Romano, Anna Toffoli...
Résumé: Emanuelle et son amie sont invitées à un safari au Kenya par un gangster et son riche associé, le prince Aurozanni. De retour à Manhattan, Emanuelle elle part enquêter sur un réseau de traite des blanches dont elle a entendu parler au Kenya. Elle se fait alors passer pour une prostituée et intègre le réseau situé à San Diego. Elle se retrouve dans une maison close tenue par la redoutable Mme Claude...
Dernier épisode des aventures de notre journaliste reporter Emanuelle mis en scène par Joe D'Amato, Emanuelle et les filles de Mme Claude n'est peut être pas le plus passionnant de la série ce qui ne l'empêche pas d'avoir ses bons moments et de baigner dans cette atmosphère ludique propre à cette série inaugurée en 1975 par Bitto Albertini avec Black Emanuelle en Afrique.
Une fois de plus, Joe D'Amato nous plonge dans l'univers de la prostitution et plus particulièrement ici celui de la traite des blanches, un réseau qu'Emanuelle va tenter de dénoncer et démembrer après s'y être infiltrée.
Guère de surprises donc dans cet ultime épisode. On y retrouve tout ce qui a fait le charme des précédents chapitres dont les très beaux paysages ici africains où Emanuelle s'ébat toujours avec autant de sensualité ravageuse. Comme le fit Albertini pour Black Emanuelle en Afrique, D'Amato nous plonge de nouveau au coeur du Kenya plus précisément à Nairobi. Toute la première partie du film est une sorte de très agréable safari photo en jeep ou en montgolfière baignant dans la joie et la bonne humeur, régulièrement entrecoupé de scènes érotiques. Si on a connu Joe D'Amato beaucoup plus inspiré en matière d'érotisme, les séquences polissonnes manquant singulièrement d'imagination et de piquant cette fois, on en retiendra tout de même deux. La première, pleine d'humour et fort originale, voit Ely Galleani se donner à un mécanicien dans une fosse de garage sous l'oeil voyeur d'Emanuelle qui se donne du plaisir toit en les observant. Le seconde témoigne des torrides ébats trioliques entre Emanuelle, son amie et Venantino Venantini qui par un adroit montage se substitue régulièrement aux ébats entre Emanuelle et le prince arabe. Il est fort dommage que le pauvre Venantino Venantini n'ait pas ou plus vraiment le potentiel érotique requis pour interpréter une telle séquence. On pourra regretter également ces incessants effets de montage parallèle, ces répétitions du même plan que semble affectionner D'Amato, plus lassants et inesthétiques que réellement séduisants ou excitants. Le réalisateur semble surtout avoir opté pour cette solution afin de faire oublier un parti pris résolument soft.
La deuxième partie du film totalement distincte de la première nous entraine à San Diego dans la maison close que tient Madame Claude dans laquelle Emanuelle officiera après s'être faite passer pour une prostituée. Rien de très original une fois encore, notre belle reporter enquête et espionne tout en offrant ses charmes mais cette fois l'érotisme y est plus pointu, plus pervers. Entre deux séquences saphiques assez pimentées, D'Amato explore l'univers des maisons closes, la vie de ces filles qui vivent sous le joug féroce de leur mère maquerelle. Parmi les plus belles scènes de cette deuxième partie, on retiendra surtout celle où Mme Claude et une de ses jeunes filles observent derrière un miroir sans tain Emanuelle en pleine action avec un client tout en se donnant mutuellement du plaisir.
Plutôt étrange est d'avoir donné comme bras droit à l'affreuse maquerelle un travesti naïf interprété par Nicola D'Eramo, un habitué de ce type de personnages. Cela occasionne un grand moment d'humour lorsque tout en jupe et perruque il va devoir se battre contre quatre cerbères avant que l'un d'eux ne lui explose le visage à coups de quilles.
La via della prostituzione ne diffère guère des autres opus de la série si ce n'est par son définitivement softcore. On regrettera que certaines idées n'aient pas plus été développées et restent à l'état d'ébauche (la relation entre Emanuelle et le prince) à l'instar de certains personnages notamment Stefan le travesti. Mais est ce vraiment important? Après tout, nous ne sommes pas dans un James Bond mais un épisode de la vie de la célèbre reporter à la peau d'ébène.
L'important est d'une part que le plaisir soit au rendez-vous et d'autre part de retrouver la toujours aussi somptueuse Laura Gemser dans le rôle clé. Il est également agréable de constater que tous les acteurs semblent s'amuser, profiter de cette jolie aventure et des magnifiques décors naturels africains mis à leur disposition. Cela donne au film un coté particulièrement ludique, détendu et communicatif. Cinquième épisode des aventures de Black Emanuelle, Emanuelle et les filles de Mme Claude outre des moyens qu'on devine plutôt conséquents, bénéficie d'une photographie très soignée et d'une partition musicale signée une fois de plus Nico Fidenco. Tout comme les précédents chapitres, La via della prostituzione est un beau roman d'aventures pour adultes auquel l'humour ne fait jamais défaut. En ce sens, le final est fort amusant. Emmanuelle plus coquine que jamais embarque sur un vieux rafiot pour la Suède face à quatre marins qui pressentent là un bien beau voyage.
Outre l'incontournable Laura Gemser, la blonde Ely Galleani, déjà au générique de Black Emanuelle en Orient, quelque peu maladroite semble t-il ici dans ses scènes érotiques, Venantino Venantini et l'indispensable Gabriele Tinti, on retrouvera l'antipathique Gota Gobert, l'ex-kapo de KZ9 camp d'extermination Gota Gobert dans la peau de l'abominable Madame Claude, l'ex-mannequin français Pierre Marfurt, un des violeurs de I violenti di Roma bene et Bryan Rostron en jeune photographe, le futur héros de Ecorchés vifs.