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Mark Gregory: Un géant aux pieds d'argile

Mark Gregory est bien l'un des symboles masculins les plus marquants du cinéma Bis italien des années 80. 1m91 de rigidité étonnante, d'androgynie déguisée en pseudo-virilité, un village People ténébreux et sourcillant qui exécute de somptueuses cascades dans des décors Y.M.C.A. En sept ans de carrière, le beau Mark qui appartient à la longue liste des héros musclés que Cinecittà nous a offert aura tout de même laissé son empreinte indélébile dans une flopée de films inoubliables qui marquèrent l'univers du Bis transalpin. Tentons de découvrir qui était ce jeune garçon qui aujourd'hui encore continue d'alimenter les conversations tant il reste un monument du cinéma de genre, un acteur aujourd'hui culte pour beaucoup dans le monde du Bis.

Né à Rome en 1965, Mark Gregory, de son vrai nom Marco De Gregorio, a débuté sa prolifique carrière à 17 ans alors qu'il n'était qu'un obscur petit vendeur de chaussures. En 1982, alors qu'il prépare son nouveau film, Les guerriers du Bronx, le réalisateur Enzo Castellari était en quête d'un jeune acteur pour interpréter Trash, le héros du film, un rebelle aux cheveux longs à la tête d'une bande de motards. C'est dans une salle de gym que Castellari allait trouver son acteur en la personne de Marco, adepte de lutte gréco-romaine et motard invétéré. Il sent en ce géant le héros de son film. Le réalisateur se souvient que le tournage ne fut pas facile à cause du coté très emporté du jeune homme. Castellari dut le considérer un peu comme son fils, le dompter comme un animal sauvage, pour calmer ses
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accès de colère. Marco n'avait pas eu une enfance facile et sa mère venait de se suicider. "Mark était un marginal, livré à lui même, un garçon plein de violence et d'énergie qu'il fallait canaliser. Ce rôle l'a beaucoup aidé dans cette voie d'une part et a su rendre son personnage crédible d'autre part" se souvient le réalisateur. L'autre problème auquel Castellari dut faire face fut de lui apprendre à bouger et parler. Mark avait une attitude assez androgyne qui lui valut d'être la cible des moqueries des véritables motards qui composaient la bande de Trash. Fred Williamson, son partenaire dans le film, aidé du réalisateur durent par conséquent lui apprendre à se mouvoir d'une façon plus macho, à avoir une certaine prestance.
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Quoiqu'il en soit, le film est une belle réussite, sans nul doute l'un des meilleurs post nuke que l'Italie ait produit. Vu le succès remporté par Les guerriers du Bronx, une suite lui est donnée Bronx warriors 2. On y retrouve avec joie le personnage de Trash qu'interprète une fois de plus le jeune acteur, cette fois ci aux cotés de l'infatigable Henry Silva, du regretté Vic Morrow et la blonde Valerie Dobson. Si le film est moins percutant que son original et plus brouillon, il n'en perd pas pour autant de sa force et demeure une suite plus qu'estimable où Mark passe de nouveau son temps à se battre. Mark suite à des problèmes familiaux  s'amusa beaucoup moins sur le tournage et cela se ressent dans sa prestation.
Puis soudainement pris de béatitude divine, Mark va interpréter Adam dans l'étonnante et mark_gregory_23.jpgmark_gregory_24.jpgsingulière pellicule de Luigi Russo et Nello Rossati, Adamo ed Eva: la prima storia d'amore, un film mêlant théologie, préhistoire et cannibalisme, une énorme curiosité souvent fascinante remplie d'oiseaux monstrueux en carton, de stock-shots issus des "Animaux du monde" et de sublimes images de jardins botaniques figurant le Paradis. S'il est difficile d'imaginer qu'Adam ait pu ressembler à Mark, il faut avouer que pour le peu de chose qu'il y avait à faire sur Terre à cette époque, le jeune acteur n'a guère d'effort à fournir du moins lors de la première partie puisqu'il n'a qu'à se balader nu sur la plage. Que les plus coquins d'entre vous ne se fassent guère d'illusion puisqu'on n'apercevra quasiment pas l'objet du désir si ce n'est brièvement au début du film, Russo ayant décemment dissimulé la virilité d'Adam. Cela n'empêchera pas un groupe d'hommes de Cromagnon de copieusement tâter cette dernière à travers son mini slip en peau de bête après avoir capturé Adam.

Après être revenu du Paradis, Mark va alors s'atteler à la série des Thunder / Tonnerre sous la direction de Fabrizio De Angelis. Il endossera trois fois de suite entre 85 et 88 la panoplie du jeune indien Tonnerre qui a bien du mal à se faire accepter par la population locale raciste et imbibée de whisky. Tant dans Thunder que Thunder 2 et Thunder 3 Tonnerre va lutter pour faire reconnaitre ses droits et se faire accepter au fur et à mesure des films. Il perd sa fiancée, sa famille, ses biens, on lui vole tout ce qu'il a. La haine et le désir de vengeance vont progressivement l'envahir et réveiller l'Indien qui sommeille en lui. Tonnerre va alors se battre pour exister et faire reconnaitre ses droits.
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Si la série des trois Thunder véhicule une idéologie parfois douteuse et puise dans la haine raciale son thème principal à l'instar du personnage de Rambo vers qui il lorgne farouchement, Mark sans être Stallone s'en tire honnêtement. S'il conserve ce coté encore un peu rigide, son jeu s'améliore cependant et gagne en crédibilité. Avec la trilogie des Thunder dont le personnage reste le plus puissant que Mark ait interprété l'acteur renoue avec ces rôles qui lui collent si bien à la peau, les rebelles marginaux.
On regrettera seulement que Thunder 3 dans lequel Mark porte une perruque puisqu'à cette époque il avait déjà coupé sa légendaire chevelure soit si faible, une véritable catastrophe tant par l'histoire que par les scènes d'action ratées, les effets spéciaux puérils et les ridicules maquettes qui explosent à tout va! Un Thunder 4 fut un temps envisagé mais sans Mark qui devait être remplacé par Bruno Minniti, l'interprète de Thor et de la série des Rush mais l'acteur déclina la propsition et le projet fut abandonné.

Au fil du temps Mark devient de plus en plus à l'aise face à l'objectif. Les deux années suivantes, il continue dans ce créneau et se spécialise dans le film de guerre et d'action pure qui copie le succès de la trilogie Rambo. Il ouvre le bal en 1986 avec Missione finale de Ferdinando Baldi, une coproduction coréenne explosive tournée en Corée du Nord dans lequel il interprète un sergent particulièrement brutal aux cotés de l'ex-reine de l'Heroic fantasy all'italiana Sabrina Siani qui joue sa fiancée, violente et jalouse. Il est ensuite à l'affiche d'un autre film de Baldi, l'intéressant Un maledetto soldato / Soldat maudit aux cotés de l'américain Peter Hooten. C'est pour Pierluigi Ciriaci qu'il tournera ensuite deux autres films de guerre entre 1988 et 1989. Le premier, tourné en Bosnie, est un démarquage de Rambo 3, Warbus 2 / Dernier bus pour la liberté dans lequel il a pour partenaires John Vernon, Antonio De Teffé et Bobby Rhodes avec qui Mark va se lier d'amitié. A cette époque Mark commençait à gagner pas mal d'argent avec ses films et avait réussi à se faire un nom en Italie mais également en Bosnie. Il avait l'air heureux et aimait beaucoup son métier se souvient Bobby.mark_gregory_22.jpgTout va pourtant changer lors du tournage de Delta force commando, le second film qu'il tourne pour Baldi toujours avec Bobby Rhodes mais également son ancien partenaire des Guerriers du Bronx, Fred Williamson. Si un début prometteur laisse entrevoir un film agréable, Delta force commando, hybride entre deux gros succès du box office américain, Commando et Delta force, est en fait une jolie déception dans laquelle Mark incarne un rebelle mexicain qui transporte une bombe atomique dans un sac à dos!
Durant le tournage se rappelle Bobby Rhodes, Mark se renferma sur lui même. Sans raison apparente son attitude va brusquement changer comme si le coeur n'y était plus. Il s'est soudainement mis à haïr le milieu du cinéma. Profondément déçu semble t-il Mark décide alors de tout quitter et de mettre un terme définitif à sa carrière d'acteur au grand étonnement de Rhodes qui n'a jamais compris ce choix brutal. Delta force commando aura sonné le glas d'un parcours cinématographique débuté sept plus tôt privant ainsi l'Italie de son Rambo sur lequel elle avait judicieusement misé.

Celui qui selon les italiens avait le mieux su s'approprier le personnage crée par Stallone, promu de surcroit à un sympathique avenir cinématographique, changea alors totalement d'orientation. Il se laissa tenter par la gourmandise et devint pizzaiolo à Rome jusqu'en 1992. Il quittera les fours à pizza après trois années de loyaux services. Bobby Rhodes confirme que par la suite Mark choisit la peinture. Agé de 38 ans, il peindra un temps des Madonnes sur le parvis de la place du Vatican avant de définitivement disparaitre cette fois. Des rumeurs ont ensuite circulé comme quoi il aurait rejoint une troupe de hippies afin de vivre une vie libre de toutes contraintes.
Le nom de Marco a pourtant ressurgi récemment en Italie où de source quasi certaine on murmure qu'il est aujourd'hui dessinateur d'intérieur à Rome, une sorte d'aboutissement logique à ses talents d'artiste-peintre, et refuse catégoriquement de revenir sur son passé d'acteur, une partie de sa vie sur laquelle il a définitivement tiré un trait et ne souhaite en aucun cas s'en souvenir.
Drôle de destin pour celui qui s'est si souvent battu pour faire régner la justice notamment à travers le personnage de Thunder, le plus marquant et le plus construit de sa carrière étrangement suivi par sa personnification d'Adam pour Russo même si pour le public c'est aux Guerriers du Bronx que son nom demeurera à jamais associé. Marco De Gregorio un rebelle aux pieds d'argile qui pour nous restera un monument en béton armé du cinéma de genre transalpin. Mark, nous t'admirons... si tu nous lis.

 
  • Par Éric Draven | mercredi, 25 mars 2009 | 18h02
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