Maniaco Deprebis

Ferdinando Baldi, connu pour sa série de westerns qu'il tourna dans les années 60 et quelques polars plutôt musclés suivit comme beaucoup de ses confrères les différentes modes du cinéma d'exploitation en signant en fin de carrière quelques oeuvres plus ou moins anodines mais toujours intéressantes. On citera notamment Terreur express ou Le trésor des quatre couronnes. Remis au goût du jour suite au succès de Rambo, c'est au film de commando qu'il touche ici avec Ten zan: ultimate mission, étrange hybride entre le film de science-fiction, de guerre et d'action.
Coproduite avec la Corée du Nord où le film fut tourné, Ten Zan, ultime volet qui se voulait le plus haletant d'une trilogie de films d'action composée également de Warbus 2 et Un soldato maledetto narre avec entrain les aventures musclées d'un groupe de mercenaires qui doivent lutter contre des militaires qui tentent de se servir à mauvais escient d'une étonnante découverte scientifique. Le Professeur Larson a en effet réussi à extraire un fluide à la base du cerveau d'innocentes victimes afin d'en faire de parfaits esclaves.
Simple mais efficace, Ten zan, totalement inédit chez nous, est un film au scénario certes abracadabrant mais les incohérences qu'il accumule sont vite oubliées grâce à une mise en scène qui privilégie cascades et combats. Contrairement à d'autres oeuvres du même acabit et surtout ses deux prédécesseurs, Ten zan semble avoir bénéficié de plus de professionnalisme et réserve au spectateur quelques beaux moments de bravoure dont une traque effrénée dans le métro de Pyongyang, des cascades étonnantes et des poursuites époustouflantes au milieu de gerbes d'explosions.
Si on excepte une idéologie plutôt douteuse et caricaturale à l'excès propre à ce type de cinéma, il plane sur ce concentré d'action pure une ombre constante d'homosexualité latente qui se traduit par la relation d'amitié virile qui unit les deux mercenaires et le comportement plus qu'équivoque du cruel sergent dans sa façon de se comporter avec la gente féminine notamment avec celle qu'on suppose être sa petite amie. Il semble extérioriser sa haine des femmes à travers une violence aussi étonnante que misogyne qui nous donne l'occasion d'assister à une séquence plutôt jouissive où après avoir découvert que la jeune prisonnière asiatique était vierge rien qu'en reniflant son odeur, il tentera de la violer.
L'éblouissante distribution réjouira l'amateur puisqu'en tête d'affiche on retrouve la mâchoire carrée du blond Frank Zagarino dans tient ici le rôle principal mettant toute son énergie au service de ce scénario tout aussi énergique. A ses cotés outre le vétéran Charles Borromel, on y découvrira celui qui incarnera un des meilleurs Rambo italien, un Mark Gregory nouveau look, les cheveux courts, également principal protagoniste de War bus 2 et Un maledetto soldato. Cruel et misogyne, il interprète ce sergent prêt à tout pour mener à bien sa mission. Ce sera l'ultime film que l'acteur tournera. Dés son retour de Corée Mark mettra un terme définitif à sa carrière et disparaitra des écrans radar. L'atout féminin revient ici à la blonde Sabrina Siani qui incarne une véritable garce amoureuse de Mark.
Si Ten zan sera un des derniers véritables films de Sabrina il marquera surtout les adieux de Baldi au 7ème art.
Voilà un bien agréable chant du cygne qui devrait plaire aux fans de séries B explosives qui n'aiment guère se poser de questions mais aiment les happy end ensoleillés!