Warbus 2 - L'ultimo bus di guerra
Autres titres: Dernier bus pour la liberté / Opération Warbus / Warbus les otages de la mort / War bus 2 / The last war bus / Afghanistan - The last war bus / Afghanistan connection / Afghanistan war bus connection / War bus commando / Warbus 2 - Afganistan
Real: Pierluigi Ciriaci
Année: 1988
Origine: Italie
Genre: Action
Durée: 90mn
Acteurs: Mark Gregory, Antonio De Teffé, John Vernon, Bobby Rhodes, Savina Gersak, Mario Novelli, Branko Djuric...
Résumé: Johnny Hondo, soldat d'élite et fils du général Hondo, se voit confier une mission par son père agonisant. Il doit partir pour l'Afghanistan afin de retrouver le vieux bus scolaire où son père a caché d'importants documents militaires. En cours de route, un jeune afghan orphelin et trois soldats américains rejoignent Johnny. Ils trouvent le bus, le transforme en forteresse roulante et vont alors devoir le mener vers la frontière tandis que l'armée russe les traque...
Avant toute chose, il faut savoir que malgré son titre Warbus 2 n'est en rien la séquelle de Warbus que tourna Ferdinando Baldi quelques années auparavant, le seul lien entre les deux films étant la présence du fameux bus du titre. Présenté comme Warbus 2 en Italie, The last war bus aux USA puis War bus commando en vidéo, le film connut également des sorties sous les titres Afghanistan War bus connection, Afghanistan connection et Le dernier bus pour la liberté en France pour son édition vidéo.
Alors que le film d'aventures et d'action surfant sur le succès mondial de Rambo et ses différentes séquelles était en perte de vitesse en Italie, le film de Ciriaci en représente un des derniers exemples... et il ne s'agit pas ici du meilleur.
Warbus 2 tente de nous propulser en Afghanistan où un mercenaire se voit chargé de retrouver un bus où d'importants documents militaires ont été cachés afin de le conduire vers la frontière. Depuis Rambo 3 les pays du moyen-orient ont le vent en poupe au cinéma et quoi de plus normal que Ciriacci y envoie son héros qui malheureusement est loin d'être Sylvester Stallone. Pourtant le véritable problème du film n'est pas son personnage mais sa mise en scène mollassonne presque soporifique. Il ne suffit pas de truffer l'histoire d'effets pyrotechniques et autres explosions pour faire un film d'action pure, il faut avant tout qu'il se passe quelque chose susceptible de garder le spectateur en éveil. Voilà où le bât blesse. The last war bus souffre majoritairement de la platitude de sa mise en scène paresseuse, poussive et du manque d'action et de suspens dont il est d'ailleurs quasiment dépourvu. Ciriacci semble aller à la vitesse de son vieux bus fortifié avançant péniblement sur les chemins étroits et caillouteux de son Afghanistan de pacotille. L'ensemble ronronne et l'ennui s'installe alors rapidement.
On passera sur les incohérences d'un scénario écrit par Dardanno Sacchetti souvent délirant qui accumule les prouesses comme par exemple faire exploser un hélicoptère avec un simple fusil à pompe! On aura bien du mal à croire qu'un vieux bus à l'état d'épave mais joliment fortifié en une heure chrono avançant sur des roues "chenillées" à la vitesse d'un escargot puisse traverser sans mal les territoires ennemis. L'armée russe étant représentée par une troupe d'une dizaine de figurants voilà qui limite les dégâts mais cela reste bien peu crédible quand on nous parle de guerre. Et ce ne sont pas les images finales qui donneront au film cette fameuse crédibilité lorsqu'on découvre le cheval de l'enfant afghan rêvant de devenir américain réapparaitre derrière le bus afin de rejoindre nos vaillants héros triomphants!
Reste le héros, Johnny Hondo tout juste rentré d'une mission au Pakistan, fils du respecté général Hondo. A l'origine des documents cachés dans ce bus d'école, il a demandé à son fils d'aller les récupérer afin d'honorer son nom! Johnny est à l'Italie ce que John Rambo était aux USA, un valeureux combattant à qui rien ni personne ne résiste puisque étonnamment il parvient avec un simple fusil et un revolver à dégommer toute une troupe de soldats après avoir réussi sans aucune égratignure à réduire à néant toute une base militaire remplie de citernes d'essence et autres produits hautement dangereux.
On reconnait bien sûr toute l'improbabilité du cinéma Bis italien, son coté jouissif qui plaira bien entendu aux amateurs et fera évidemment rire et sourire ce qui est ici l'antidote contre cet ennui généré par cet ultime ersatz transalpin de Rambo 3.
Tourné non pas en Afghanistan mais dans les régions montagneuses d'Italie, War bus 2 devrait surtout intéresser les inconditionnels de Mark Gregory qui incarne un Johnny Hondo sans grande envergure. C'est un des quatre films d'aventures et d'action avec Delta force commando, Ten zan missione finale tout deux de Baldi, et Soldat maudit deCiriaci, dans lesquels il incarnait le viril héros. Si on est assez loin de sa légendaire raideur dans Les guerriers du Bronx, si son jeu s'est visiblement amélioré au fil du temps, Mark n'est pas malheureusement pas très expressif mais cela lui donne une certaine froideur qui sied assez bien à son personnage. Il est ici un mercenaire gominé impeccable en toute situation qui promène son interminable carcasse et sa mine boudeuse à travers les champs de bataille où on meurt dans d'incessants ralentis. On songe alors à Castellari que Ciriaci pourrait avoir été tenté d'imiter!
Aux cotés de Mark on reconnaitra Antonio De Teffé, le cheveu gris mais le regard toujours aussi lumineux, Bobby Rhodes avec qui Mark devint très proche lors du tournage, Mario Novelli et John Vernon, totalement perdu, qui essaie de son coté d'imiter Richard Crenna en vain. Serait-ce là un ultime clin d'oeil à Stallone mais on notera la présence de Savina Gersak, qui fait de son mieux pour ressembler à Brigitte Nielsen mais n'a malheureusement aucune utilité dans l'histoire.
Warbus 2 est un pur produit de divertissement à ne pas prendre au sérieux, un exemple de plus et surtout parfait de ce cinéma Bis qui comporte tous les éléments d'un genre alors très à la mode, la rambosploitation, afin d'en faire un monument aussi hilarant que poussif mais tellement distrayant.