Thunder 3
Autres titres: Tonnerre 3 / L'ultimo guerriero
Real: Fabrizio De Angelis
Année: 1988
Origine: Italie
Genre: Aventures / Action
Durée: 81mn
Acteurs: Mark Gregory, John Philip Law, Werner Pochath, Horst Schön, Ingrid Lawrence, Jeffrey Domo, Bruce Miles...
Résumé: Alors qu'il s'était rangé, Tonnerre, le jeune indien, devient la victime d'une petite ville profondément raciste. Sa femme est violentée et séquestrée.Il part à sa recherche et décide de se venger de eux qui l'ont enlevé. Tonnerre ressort ses peintures de guerre et part accomplir sa vengeance...
Conclusion d'une trilogie commencée cinq ans plutôt sous la férule de Fabrizio De Angelis, Thunder 3 reste malheureusement le plus faible de la série. Si Thunder et Thunder 2 étaient deux films intéressants non seulement pour le message anti-raciste qu'ils tentaient de véhiculer à travers le personnage de ce jeune indien appelé Tonnerre mais aussi pour leur rythme et leur mise en scène plutôt alerte, Thunder 3 sent le film de commande fait sans aucun réel plaisir.
Malgré un début assez prometteur, Thunder 3 s'effondre très vite pour laisser place à l'ennui et la franche rigolade. De Angelis semble à court d'idée cette fois puisque le scénario de Thunder 3 tient sur confetti. Le film se résume en une seule et unique phrase: notre jeune indien va cette fois se venger de ceux qui ont violenté et séquestré sa femme. Sur cette micro-trame écrite une fois encore par Dardanno Sacchetti malheureusement à court d'imagination, De Angelis doit donc tenir 81 petites minutes et pour se faire, il brode et remplit comme il peut cette histoire de vengeance qui de musclée n'en a que le nom.
D'une platitude extrême, la mise en scène, poussive presque soporifique, achève de détruire cet ultime volet où tout le monde semble s'ennuyer y compris une troupe de comédiens mal dirigés. Mark Gregory, Thunder, est cette fois totalement éteint alors que dans les deux précédents volets il parvenait à donner une certaine ampleur à son jeu et surtout à la rage de son personnage, toute proportion gardée bien entendu. Il est ici d'une transparence étonnante, absent et désespérément désintéressé comme fatigué par ce rôle où il n'a plus rien à dire ni à donner. Recouvert de ses peintures de guerre, il part sans conviction, arc et fusil en main, dans le désert au secours de sa femme accompagné d'un jeune enfant censé apporter un brin d'émotion à l'ensemble. En guise d'émotion, c'est surtout le rire qui l'emporte tant on donne dans le mielleux d'autant plus que la sentimentalité n'est pas le fort de Mark Gregory.
Pour le reste, tout donne l'impression d'être au rabais notamment les effets spéciaux réduits à l'explosion de ridicules maquettes. On est ainsi pas prêt d'oublier la destruction de la station essence ou celle de la jeep! Tout tourne au ralenti à l'image même de ces jeeps qui avancent à la vitesse d'un escargot dans le désert, une traversée interminable sans véritable but précis si ce n'est de faire passer le temps afin d'arriver tant bien que mal jusqu'au final.
Adieu cette fois à toute forme de morale anti-raciste, Thunder 3 est vide de tout sens et illustre parfaitement l'agonie du cinéma de genre italien à la fin des années 80.
Aux cotés de Mark Gregory affublé ici d'une perruque (il s'était coupé les cheveux pour Delta force commando tourné quelques mois auparavant), on retrouvera plus débonnaire que jamais le pauvre John Philip Law dans la peau du shérif et Werner Pochath une fois de plus dans le rôle du vilain, le seul comme d'accoutumée à tenter de croire un tant soit peu à son personnage.
Rien ne sauve Thunder 3 de la catastrophe et c'est de courage que le spectateur devra s'armer afin de tenir sans vaciller jusqu'à la fin de cet ultime épisode des aventures de notre indien. Présenté sous le titre L'ultimo guerriero Thunder 3 demeura inédit en salles en Italie mais bizarrement obtint un grand succès en Allemagne et dans de nombreux pays européens. Un Thunder 4 fut un temps envisagé mais sans Mark Gregory. C'est à Bruno Minniti, l'interprète de Thor et de la série post apocalyptique des Rush, que les producteurs proposèrent de reprendre le rôle. L'acteur déclina l'offre et le projet fut abandonné. Est ce un mal?