Eroi dell'inferno
Autres titres: L'enfer des héros / Hell heroes / Inglorious bastards 2
Real: Stelvio Massi
Année: 1987
Origine: Italie
Genre: Aventures /Guerre
Durée: 86mn
Acteurs: Miles O'keefe, Chuck Connors, Fred Williamson, Scott Green, Gabriel Gori, Mike Malin, Daniel Alvarado, Bruno Di Luia...
Résumé: Durant la guerre du Viêtnam, le sergent Darking est injustement accusé de désertion après qu'il ait disparu suite au meurtre du Sénateur américain. Il est condamné à cinq ans de travaux forcés et envoyé dans un camp de prisonniers. Lorsque le campement est attaqué par un commando vietcong les soldats américains sont rapidement tués par l'ennemi. Darking et quatre autres soldats en réchappent. Ils prennent immédiatement la fuite en direction de la frontière cambodgienne. Pour survivre, ils vont doivent faire preuve de ruse et de beaucoup de prudence dans cette jungle infestée de soldats vietcong...
Plus connu pour ses nombreux polars, Stelvio Massi comme pas mal de ses confrères (Lenzi, Ciriaci, Baldi, Margheriti...) s'est à la fin des années 80 orienté vers le film d'aventures, d'action ou de guerre avant de mettre un terme à une carrière plus ou moins brillante. C'est le film de guerre que Massi a de son coté choisi avec Eroi dell'inferno, une petite série B (Z?) qui comme la plupart de ce type d'oeuvre bon marché fut autrefois directement édité en vidéo avant de faire les beaux jours des chaines câblées.
Eroi dell'inferno annoncé de façon bien mensongère comme une suite au film de Castellari, Une poignée de salopards n'a en fait comme seul et unique point commun avec ce dernier que la présence au générique de Fred Williamson qu'on a connu beaucoup plus énergique. Eroi dell'inferno plus connu en France sous le titre L'enfer des héros, à ne pas confondre avec Eroi all'inferno de Joe D'Amato avec Klaus Kinski et Rosemarie Lindt, n'est ni pire ni meilleur que beaucoup d'autres produits de ce genre, elle égale les Blood commando, Opération commando, Delta force commando, Mission Ten zan et autres Dernier bus pour la liberté. On est malheureusement assez loin des films enjoués et pétaradants de Margheriti, L'enfer des héros se classe loin derrière Héros d'apocalypse, Tiger Joe ou Tornado.
Stelvio Massi a du travailler avec un budget de misère qui ne lui ni permis d'aller tourner comme ses confrères aux Philippines, on se contente ici d'une forêt située aux abords des campagnes romaines afin de reconstituer un Vietnam de pacotille qui ne fait guère illusion, ni d'engager une foule de figurants. Quelques tristes quidams suffiront à accueillir en pseudo grandes pompes (une fanfare locale sinistre) le sénateur des Etats-Unis, quatre comédiens amateurs typés asiatique formeront un détachement de soldats tandis que le bureau du lieutenant ressemble à un cagibi et la caserne à un abri de jardin qu'on aurait cerné de fils barbelés. Autant dire que cet Enfer n'est guère oppressant d'autant plus que les acteurs semblent quant à eux tourner au ralenti. Dans le rôle principal on retrouvera Miles O'Keefe
rendu célèbre par Tarzan l'homme singe dans lequel il émoustillait Bo Derek avant de revêtir la peau de bête de Ator. A défaut d'avoir l'étoffe d'un grand comédien, O'Keefe a ce qu'on appelle "une gueule" mais cela ne suffit pas toujours. Certes il s'en tire plutôt bien mais ce n'est guère difficile face aux partenaires qu'un casting bien maladroit lui a fourni, quelques petites frappes bon chic bon genre répondant aux noms de Scott Green, Mike Malin et Gabriele Gory alias Giuseppe Pianvitti et Renato D'Amore, deux pseudo comédiens vus par la suite dans quelques inepties sans intérêt. Quant au vétéran Chuck Connors, ses admirateurs seront fort déçus puisqu'il ne fait qu'une très brève incursion dans le film dans la peau du sénateur, vite tué par l'explosion d'une bombe déposée par un enfant belliqueux dans un bouquet de fleurs.
Vieux routard du polar, Massi s'est heureusement rattrapé sur l'action. L'enfer des héros remplit donc sa mission, celle d'aligner le plus grand nombre possible de scènes de combats et d'explosions (on remarquera tout de même ça et là quelques inserts au grain très différents qui donnent un aspect "collage"), de règlements de comptes et d'embuscades arrosées de dialogues idiots mais drôles. Les effets pyrotechniques sont assez réussis, le rythme est assez soutenu. Autant dire qu'on ne s'ennuie jamais vraiment à la vision de cette petite série de guerre fauchée et sans prétention. Et c'est bel et bien là le plus important surtout si de surcroit on s'amuse. On aurait simplement aimé voir Fred Williamson beaucoup plus en forme.
L'enfer des héros est un tout petit film de guerre comme l'Italie en produit à la fin des années 80 alors que le cinéma de genre était à l'agonie depuis déjà quelques années. On sent la fin d'une toute une époque, on respire ici la mort non pas celle qui frappe nos insipides héros dans cette pseudo jungle italienne mais celle d'un cinéma transalpin qui n'en finit plus de s'essouffler et de trépasser, celle de tout un banc de cinéaste renommés qui eux aussi agonisent et tentent de garder la tête hors de l'eau pour vainement poursuivre une carrière au point mort. Si certains comme Margheriti y sont parvenus avec quelques honneurs, la plupart se sont ridiculisés. Massi est loin d'être le pire, son film reste un gentil divertissement guerrier pour doucement passer un dimanche après midi pluvieux ou une soirée en tête à tête avec son chat ou son meilleur ami... voire les deux!