Tornado
Autres titres: The last blood / Mission vers l'enfer / Ultime combat /
Real: Antonio Margheriti
Année: 1983
Origine: Italie
Genre: Guerre
Durée: 90mn
Acteurs: Giancarlo Prete, Antonio Marsina, Luciano Pigozzi, Sherman Bergman, David Brass, Edoardo Margheriti, Romano Kristof, Mike Monty...
Résumé: Un capitaine d'armée particulièrement odieux envoie un détachement de bérets verts en__ pleine jungle afin d'y massacrer un groupe de soldats vietnamiens. Le lieutenant Maggio désapprouve fortement les techniques peu orthodoxes du capitaine envers ses propres hommes. Quand une partie de ses compagnons meurt par sa faute, les deux hommes en arrivent aux mains. Maggio s'enfuit alors à travers la jungle afin d'atteindre une zone libre du Cambodge. Il va devoir non seulement se battre contre les viets mais aussi contre l'armée qui le considère comme déserteur...
Dans les années 80 les succès de Rambo et Platoon donna au cinéma de genre transalpin l'occasion d'offrir au public ses différentes versions de ces films et c'est une multitude d'ersatz qui virent ainsi le jour, remettant ainsi à la mode l'espace de quelques temps le film de guerre et d'action où de braves soldats américains et autres mercenaires se battent dans l'enfer de la jungle asiatique.
Après Héros d'apocalypse et Tiger Joe, Antonio Margheriti revient en 1983 avec un nouvel héros, Tornado / L'ultime combat. Si le film s'inspire de Rambo, c'est surtout au film de Peckinpah, Croix de fer, qu'il emprunte le plus d'éléments même si Tornado reste une oeuvre assez superficielle dans son développement, à mille lieues de l'oeuvre de Peckinpah. Le but de Margheriti n'est pas d'illustrer et de dénoncer les violences et les horreurs commises durant la guerre, on reste dans le cadre d'un cinéma d'exploitation qui se contente simplement d'imager ses violences afin de satisfaire au maximum un public avide de sensations fortes. En ce sens Tornado demeure d'un bout à l'autre un film au ton ouvertement emphatique à forte visée commerciale.
Tourné aux Philippines, Tornado est malgré tout un film fort agréable qui bénéficie d'une mise en scène efficace et énergique. Margheriti privilégie au maximum l'action et ne laisse aucune place aux temps morts. Cette étonnante vigueur comble un peu la superficialité du scénario et le laxisme du héros dont l'aspect humanitaire est relégué au second plan. Malgré un fort message antimilitariste, à aucun moment le réalisateur ne tente de plus l'approfondir et préfère donc s'intéresser aux scènes d'action qui sont légions dans cet enfer de feu et de sang. Les mines explosent, on massacre sans pitié jusqu'au moment où le lieutenant se retrouve seul dans cette jungle où il devra lutter pour sa survie, pris entre les viets qui le cernent et l'armée qui veut le tuer. Tornado est un pur spectacle de divertissement d'où n'est pas exclu quelques scènes sanglantes et gore fort bienvenues parfois empruntées à Rambo sans oublier les inévitables tortures devenues récurrentes au genre.
Margheriti parvient même à instaurer un petit climat de tension fort plaisant au coeur de cette jungle tropicale moite ce qui renforce l'évident plaisir pris à la vision du film. Certaines séquences ont par instant une dimension quasi onirique comme ce plan d'un vieil asiatique semblant momifié par le temps, gardien silencieux et immobile de ce village dévasté. Le final particulièrement haletant et cruel contient sa dose d'émotion et de suspens et rappellera quelque peu celui de Outrages de De Palma même si le film lui est antérieur. Pas de happy end cette fois, Margheriti conclut son film sur une note particulièrement dramatique sur fond de soleil rougeoyant appuyé par la très belle musique de Tito Carpi.
Malgré un budget assez faible, Margheriti parvient grâce à l'utilisation de quelques belles maquettes à donner l'illusion d'un véritable film de guerre explosif comme il l'avait déjà fait pour ses films précédents. On reconnaitra d'ailleurs quelques stock-shots empruntés à Héros d'apocalypse, ceci par souci d'économie.
On retrouvera dans le rôle du lieutenant Maggio le puissant Giancarlo Prete particulièrement investi dans son personnage, Antonio Marsina ainsi que le vétéran Luciano Pigozzi.
Plus abouti et surtout cohérent que Héros d'apocalypse et Tiger Joe, Tornado / Ultime combat, réalisé dans un très beau scope, remplit ses fonctions de film de guerre, une véritable distraction pelliculaire qui ravira l'amateur du genre.