Fuga dall'arcipelago maledetto
Autres titres: Tiger Joe
Réal: Antonio Margheriti
Année: 1982
Origine: Italie
Genre: Guerre
Durée: 96mn
Acteurs: David Warbeck, Tony King, Luciano Pigozzi, Annie Belle, Giancarlo Badessi, Rene Abadeza...
Résumé: Trois vétérans du Vietnam vendent des armes aux réfugiés cambodgiens afin qu'ils puissent se battre contre les Khmers rouges. Un jour, un d'entre eux se fait abattre sur terrain ennemi. Il est sauvé par une jeune infirmière militaire. Ensemble ils vont tenter de fuir cet enfer tandis que ses deux compagnons partent à sa recherche...
Toujours prêt à plagier les grands succès du box office international, l'Italie ne se fit pas prier pour donner naissance à ses propres versions de Rambo en remettant au goût du jour le film de guerre et d'aventures dans lesquels elle envoyait le plus souvent ses valeureux héros au coeur du Vietnam. Antonio Margheriti en fut justement un des spécialistes. Fuga dall'arcipelago maledetto retitré chez nous Tiger Joe fait partie de ceux ci au même titre que l'explosif Héros d'apocalypse, un de ses plus célèbres, ou L'ultime combat.
Fuga dall'arcipelago maledetto suit les traces de Héros d'apocalypse même si cette fois Margheriti semble quelque peu en manque d'imagination. Le scénario est étriqué au possible et se contente de suivre un groupe de guérillos et des paysans vietnaniems au coeur de la jungle au milieu de quelques explosions avant de s'intéresser à la romance entre une jeune infirmière prête au combat et le héros principal.
Le plus navrant est peut être l'amateurisme dont font preuve les guérillos supposés être de véritables machines de guerre. Ils passent en effet leur temps à se faire surprendre par l'ennemi qui semble tout aussi étonné de trouver des soldats alors que nous sommes en pleine guerre. Plus étrange encore et surtout amusant est de voir tous ces civils inexpérimentés se transformer en pro du bazooka et anéantir des tonnes de soldats. On court, on se cache, on se mitraille, on se poignarde, l'ensemble sombre assez rapidement dans une routine un rien ronronnante.
L'amateur se sera vite rendu compte que la plupart des scènes d'explosion, de pillages et de mise à feu de villages ainsi que les séquences d'hélicoptère proviennent de Héros d'apocalypse. Elles donnent au film un certain cachet dont il tire son principal atout sans lequel il serait d'une mollesse plutôt décevante pour un film signé Margheriti. Tiger Joe semble avoir été en fait tourné afin de pouvoir réutiliser les décors de Héros d'apocalypse d'une part et d'autre part de remplir et honorer le contrats des acteurs qui sont quasiment, Annie Belle exceptée, les mêmes que ce dernier. Le cinéaste a cette fois très peu recours aux effets spéciaux et aux maquettes si on excepte les scènes où un train et un pont explosent.
Si tout semble être au rabais, Tiger Joe n'est pourtant pas un mauvais film. Il se laisse regarder sans ennui et s'apprécie à sa juste valeur. C'est un fort divertissant spectacle, plein de bonnes intentions, malgré ce scénario confetti qui n'apporte strictement rien au genre. On sent que toute l'équipe s'est bien amusée. Leur plaisir est communicatif et suinte par delà l'écran. David Warbeck s'en donne à coeur joie dans le rôle leader de ce guérillo téméraire mais romantique qui à lui seul tue sans aucun effort plus de la moitié des Khmers rouges. Luciano Pigozzi et Tony King sont tout aussi bons dans leur rôle respectif. La petite curiosité vient de la présence de Annie Belle, l'ex-star de l'érotisme italien, qui ici se transforme en Rambo féminin, tout en treillis et sueur sans jamais perdre de sa beauté. Aussi frêle soit elle, elle ne reste pas en marge pour anéantir une partie du casting asiatique.
Il serait donc idiot de bouder son plaisir et ainsi rater ce gentil petit divertissement de guerre pétaradant. On a en effet vu bien pire dans le genre. Les films de Margheriti restent en ce domaine une jolie référence dans ce domaine.
Pour l'anecdote, le film fut tourné aux Philippines en pleine période de mousson ce qui rendit très difficile les conditions de tournage. Comble de malchance se souvient Annie Belle, les conditions d'hébergement étaient plus que précaires notamment au niveau sanitaire. C'est ainsi que durant tout le séjour elle a souffert d'une terrible gastro.