L'ultimo cacciatore
Autres titres: Héros d'apocalypse / Les héros de l'apocalypse / The last hunter
Real: Antonio Margheriti
Année: 1980
Origine: Italie
Genre: Guerre
Durée: 90mn
Acteurs: David Warbeck, Tisa Farrow, Bobby Rhodes, John Steiner, Tony King, Massimo Vanni, Luciano Pigozzi, Margit-Evelyn Newton, Dino Conti, Gianfranco Moroni...
Résumé: Pendant la guerre du Vietnam, un petit commando américain mené par le capitaine Morris traverse les lignes Vietcong pour permettre la destruction d'un émetteur qui transmet des appels en vue de favoriser la désertion des troupes américaines. La guerre fait rage au coeur de la jungle et la traversée s'avère particulièrement périlleuse. Une jeune reporter accompagne le commando afin de pouvoir capter l'essence même de cet enfer humain pour son journal...
Alors que le cinéma de genre transalpin est en net déclin, le succès phénoménal de Rambo va lui donner un second souffle dans les années 80 en engendrant un sous genre particulièrement corsé: le film de commando. C'est Antonio Margheriti qui ouvre le feu en 1980 avec L'ultimo cacciatore / Héros d'apocalypse, premier d'une longue série de films plus ou moins intéressants, plus ou moins réussis qui vont déferler sur les écrans tout en faisant également les beaux jours du marché vidéo.
Jouissant d'une réputation hautement méritée, le film de Margheriti que certains surnommèrent le quatrième Rambo pour sa violence et ses effusions de sang est avant un superbe film d'action qui ne laisse place à aucun temps mort puisque dès la surprenante séquence d'ouverture située dans un bordel de Saïgon, le réalisateur nous plonge dans un enfer de feu et de sang qui ne prendra fin qu'avec les ultimes images.
Entre Rambo, Voyage au bout de l'enfer et Apocalypse now Margheriti nous livre ici sa vision de la mort et de la violence qu'il image et exploite dans un déluge d'effets sanglants voire gore, une brutalité sans limite qui explose au milieu d'un tourbillon d'effet pyrotechniques spectaculaires. Le célèbre réalisateur ne semble reculer devant rien afin d'illustrer le plus graphiquement possible les horreurs d'une guerre. Fusillades sanglantes et explosions impressionnantes se succèdent ainsi sans relâche
tandis que les soldats sont jetés en pâture aux rats. Jambes arrachées, corps transpercés, tentative de viol, oeil crevé, éventrations, cadavres putrescents, jeune vietcong kamikaze dont le bébé sert d'arme redoutable... sont autant de réjouissances qui attendent le spectateur jubilant devant un tel menu horrifique dans le climat étouffant et moite de la jungle des Philippines où Margheriti tourna la plupart de ses films.
Héros d'apocalypse montre sans concession toute l'horreur de cette guerre impitoyable tout en exploitant au maximum sa sauvagerie sans pour autant oublier d'y ajouter par instant un zeste d'humour (la course effrénée à la noix de coco en territoire ennemi). Mis en scène de façon alerte, bénéficiant d'un superbe scope et surtout de tout le savoir-faire du réalisateur, Héros d'apocalypse malgré un scénario simpliste et des dialogues parfois stupides qui croient bon d'accumuler les jurons et autres vulgarités est un véritable film de guerre italien tourné à l'américaine, complaisant, furieux, incroyablement efficace qui ne laissera pas indifférent. Voilà l'exemple type de ce cinéma de genre transalpin redoutable comme les amateurs aiment en visionner
servi de surcroit par une belle brochette d'acteurs confirmés qui s'en donnent à coeur joie. A leur tête, l'infatigable David Warbeck, héros de cet enfer, secondé par quelques vétérans tels que John Steiner et son éternel flegme, le solide Bobby Rhodes, Luciano Pigozzi tandis que Tisa Farrow quelque peu perdue dans cette jungle apporte un brin de féminité dans cet enfer et nous gratifie d'un très furtif plan seins nus aux cotés de Margit-Evelyn Newton trop brièvement aperçue cette fois. Ce fut pour Tisa son ultime film avant qu'elle ne se retire définitivement du monde du show-bizz.
Il ne faut évidemment pas chercher ici une quelconque réflexion ni même une certaine philosophie, Héros d'apocalypse demeure du pur cinéma d'exploitation jouissif et corsé, seule demeure une certaine forme de vision de l'horreur de la guerre, avec d'un coté l'aspect purement ludique du spectacle qui séduira tout amateur d'effets sanguinolents et de l'autre, le dégout éprouvé face à la barbarie que la guerre engendre.
En reprenant les décors du film et certaines de ses maquettes, Margheriti récidivera avec le tout aussi puissant mais plus limité Tiger Joe puis avec le très bon Ultime combat avant de s'adonner à un autre genre de cinéma plus frais cette fois, celui qui tenta d'imiter le succès desAventuriers de l'arche perdue.