La nipote
Autres titres: Une nièce malicieuse
Real: Nello Rossati
Année: 1974
Origine: Italie
Genre: Sexy comédie
Durée: 80mn
Acteurs: Nello Rossati
Cast: Francesca Muzio, Daniele Vargas, Annie Carol Edel, Ezio Marano, Roberto Proietti, Otello Cazzola, Susy Kaster, Orchidea de Santis, George Ardisson...
Résumé: Luigi Favoretto est veuf. Il s'est remariée à la jeune et belle Kiki mais il est impuissant. Cela ne l'empêche pas de poursuivre de ses assiduités la très jolie et surtout disponible domestique, Doris. Kiki de son coté a pris pour amant Piero, l'ami de la famille. Un jour arrive au domaine Adele, la nièce de Luigi. La jeune file qui vient de fêter ses 18 ans a été envoyé chez son oncle suite au décès de sa mère. Si Adele parait être une sainte, elle va assez vite se révéler sournoise et perverse. Elle fait renvoyée Doris afin d'attirer l'attention de son oncle sur sur elle. Elle tente aussi de séduire Antonio, le fils encore puceau. Petit à petit Adele prend de l'assurance et va se frayer un chemin au soleil dans cette famille. C'est alors que Luigi tombe malade...
Alors que le cinéma italien vit encore au rythme de Malizia de Salvatore Samperi d'autres cinéastes vont avec plus ou moins de bonheur tenter de s'infiltrer dans ce prodigieux filon ouvert en 197 . La nipote fait justement partie de ces oeuvres qui voguèrent sur le succès du film de Samperi sans en avoir bien entendu entendu l'envergure.
Situé en Lombardie, le long du Po, dans la Bassa Padana, La nipote nous invite sur les terres d'un riche ingénieur veuf, Luigi Favoretto, qui, malgré son impuissance, poursuit de ses assiduités la belle et très charnelle domestique, Doris, jeune fille peu farouche qui se donne volontiers à tous les hommes qui la courtisent, au grand dam de Luigi qui la veut rien que pour lui. Il veille donc à ce qu'aucun autre mâle ne l'approchent en ayant parfois recours à de subtiles stratagèmes qui souvent se retournent contre lui. Sa nouvelle et superbe jeune femme, Kiki, a pris pour amant Piero, l'ami de la famille. Lorsque surgit Adele, la nièce de Luigi, qui à la mort à sa mère est envoyée vivre chez son oncle. Adele est une sainte qui bien vite se révèle être une sainte... nitouche. Elle fait renvoyer Doris afin d'attirer sur elle les attentions de son oncle et de son fils Antonio, un benêt encore puceau venu passer les vacances d'été chez son père. Tous deux succombent aux charmes de cette nièce sournoise tandis que sa tante, jalouse, lui rend la vie dure. Adele n'aura pas peur de révéler que la mère d'Antonio fut jadis une strip-teaseuse afin de briser le climat d'hypocrisie qui règne dans la famille. C'est alors que Luigi, malade, meurt. Voilà une bien jolie aubaine pour Adele, aussi mesquine qu'arriviste.
Le film de Nello Rossati qu'on avait découvert dans deux drames érotiques deux ans plus tôt, Epouse le jour, prostituée la nuit et La gatta in calore, nous offre ici une comédie polissonne plutôt amère qui diffère du reste de la production habituelle. Rossati préfère en effet aux situations graveleuses et à un humour égrillard bien souvent situé au dessous de la ceinture, un ton plus noir, plus acide voire par instant cruel. Abandonnant la grossièreté et la légèreté qui bien souvent caractérisent le genre, il fait preuve ici de plus de subtilité parvenant même à rendre par instant touchant ses personnages. Il se dégage une certaine émotion de ce petit film méconnu, certes assez confidentielle mais suffisamment bien distillée pour apporter à l'ensemble une légère touche sentimentale des plus plaisante.
Au crédit du film également les magnifiques paysages campagnards d'une Vénétie baignée de soleil, la superbe musique d'un Carlo Savina fort inspiré et une interprétation particulièrement juste et pleine d'entrain d'une jolie brochette d'acteurs, Daniele Vargas en tête dans le rôle de oncle Luigi, la regrettée Annie Karol Edel dans les porte-jarretelles de Kiki, George Ardisson, délicieux, et le regard de chien battu du jeune Roberto Proietti. Mais il faut avouer que c'est la toujours très enjouée Orchidea De Santis qui ici explose l'écran dans le tablier de la sensuelle et très coquine Doris. Comment ne pas succomber à ses petits airs mutins, sa joie de vivre et cette façon si agréable qu'elle a de chanter à tue-tête quelques ritournelles italiennes en s'affairant au lavoir ou en pédalant joyeusement à travers champs? La nipote est un petit coin d'Italie qui s'invite dans votre salon à travers ses protagonistes, un
rayon de soleil estival arrosé d'un zeste de citron vert dont Francesca Muzio, la jeune nièce du titre, en est malheureusement l'ombre. Aussi transparente qu'inexpressive, un physique plutôt ingrat, dénué de tout sex-appeal, elle traverse le film de façon monolithique et devient vite exaspérante d'autant plus irritante qu'elle succède à Orchidea qui disparait dés la seconde moitié du film. On se demande alors comment elle peut ainsi faire chavirer tous les hommes du domaine. Aussi froide et attirante qu'un frigidaire, on se met alors à rêver à ce que Gloria Guida aurait pu apporter au film si elle avait eu le rôle à une période où, rayonnante, elle aimait jouée les adolescentes sournoises et perverses. Voilà qui est bien regrettable car c'est sur Francesca qui par la suite ne connaitra qu'une courte carrière à la télévision que repose toute la deuxième partie.
On ne rira peut être pas à gorge déployée mais on sourira volontiers, les petites culottes ne volent pas en tous sens, la nudité n'est guère à l'honneur et reste d'une extrême pudeur mais on se laissera cependant aller au charme certain de cette discrète petite pellicule aigre-douce, attachante, finalement assez représentative du cinéma de Nello Rossati.