Torino centrale del vizio

Autres titres: La centrale del vizio
Réal: Bruno Vari / Renato Polselli
Année: 1978
Origine: Italie
Genre: Polizesco
Durée: 75mn
Acteurs: Rita Calderoni, Raul Martinez, Marina Daunia, Tony Matera, Cristina Hui, Emmanuela Cannarsa, Mario Castagneri...
Résumé: Helen, prostituée notoire, décide de quitter le milieu afin d'épouser Mirko. Mais une bande de malfrats qui semble liée à Mirko veulent l'en empêcher et la kidnappent...
Si le film est le plus souvent attribué à Renato Polselli, c'est pourtant le pornographe Bruno Vari qui l'a réalisé même s'il est certain que Polselli est l'auteur du scénario qui porte bel et bien sa griffe.
Torino centrale del vizio s'apparente à ces sexy polars tels que Le porno killers avec qui il partage bon nombre de points communs.
Tout d'abord l'anarchie de son scénario si jamais on peut parler ici de scénario qui de prime abord fait justement songer aux oeuvres fouillis de Polselli. Basé sur une série de flashbacks qui au bout d'un moment ne se distinguent plus du présent, on suit avec beaucoup de mal puis d'indifférence l'itinéraire d'Helen, une prostituée tendance lesbienne qui désire quitter le milieu pour connaître l'amour avec Mirko. Ceci n'est pas du goût d'une bande de petites frappes qui décident de la kidnapper afin de lui faire entendre raison. Il semblerait que Mirko est un lien avec cette bande de malfrats.
Sur cette trame simpliste se greffent toute une suite de faits dont on cherche vainement le rapport avec l'histoire tout comme on cherche à colmater les trous d'un scénario gruyère. On abandonne assez vite d'autant plus que l'ennui nous ayant gagné, on sombre dans un état de semi-somnolence qui ne nous quittera plus.
Autre marque "Polsellienne" est ce titre prometteur qui n'a aucun rapport avec le film lui même. Si l'action est censée se passer à Turin, c'est à Rome et dans les régions piémontaises que le film fut tourné tandis que de vice il n'y en a point si ce n'est semble t-il le désir d'Helen de connaître le passé de Mirko ainsi que ses travers avant de l'épouser.
Là encore on se pose des questions: Sont ils mariés, sont ils amis, quelle fut leur relation exacte dans le passé, comment se sont ils connus... Au spectateur d'inventer leur passé si jamais l'envie lui en prenait.
L'ultime marque de Polselli est la présence de son égérie, Rita Calderoni, dont ce fut la dernière prestation au grand écran. Rita y est cette fois fort avare de ses charmes puisque tout juste concède t-elle à découvrir un sein.
Pour le reste le film, d'une mollesse exemplaire, est d'une tout aussi extrême gentillesse. L'action se résume à quelques coups de poings paresseux chorégraphiés entre virils moustachus et un viol avorté par une bande de motards ayant repéré une catin décolorée. A l'instant crucial, leur chef interrompra le stupre après avoir ouvert un magazine! S'instruire prime! Y a t-il ici quelque chose à comprendre? Le mystère restera à jamais entier.
Quant à l'érotisme il est cette fois bien souffreteux. Seule Marina Daunia, ex-égérie de Bruno Mattei, sauve les meubles en dévoilant comme d'accoutumée son corps mais de façon si discrète que ses admirateurs seront à leur tour fort frustrés.
L'interprétation est inexistante. Le piètre Raul Martinez est d'un statisme sidérant aux cotés d'une Rita Calderoni quasi transparente et ce n'est pas la partition musicale signée Stelvio Cipriani qui aidera à relever l'ensemble.
Après le tout aussi incompréhensible La casa dell'amore... la polizia interviene, un thriller satanique sans queue ni tête, voilà une fin de carrière déprimante pour Bruno Vari mais également Polselli qui après ce film se tournera un temps vers le porno zoophile spécialisé dans les scènes équines (Marina e la sua bestia 2), un domaine auquel il s'était déjà adonné en 1972 avec Oscenita et sa célèbre scène où Anna Maria Ardizzone copule sans trucage avec un âne!