Macha Magall: Le diable au visage d'ange
S'il est bien un visage qui a marqué à jamais les annales du cinéma de genre italien c'est bel et bien celui de cette jeune et frêle actrice au regard trop bleu et dont le nom est pour l'éternité associé à un film, le fameux La bestia in calore / Holocaust nazi de Luigi Batzella. Visage d'ange cachant une véritable diablesse, Macha Magall restera pour toujours la terrible kapo de ce qui fut un des plus célèbres nazisploitation, plus simplement la plus envoûtante mais si inquiétante et implacable des kapos qu'ait connu ce genre fort controversé.
Le Petit Maniaco est fier de s'intéresser aujourd'hui au parcours éclair de cette jeune actrice dans le monde du cinéma transalpin.
Petite, menue, le regard bleu acier, le sourcil en accent circonflexe, c'est de Belgique que nous venait la belle Macha. C'est toute jeune qu'elle fait ses débuts à l'écran en 1975 dans The erotic adventures of Robinson Crusoe / Afrika erotica du mystérieux Ken Dixon auprès de toute une pléiade de sexy starlettes dont Lina Romay, Colette Descombes, Malisa Longo et Paola Maiolini. S'il s'agit là d'un tout petit rôle de figuration il va pourtant lui servir de tremplin pour incarner la directrice lesbienne d'une agence de mode dans Les femmes vicieuses / The daughter of Emmanuelle de Guido Zurli. Elle y est amoureuse de la jeune Sarah Crespi avec qui elle partage de gentillettes scènes saphiques agrémentées d'inserts hard pour la sortie du film en France.
L'année suivante Macha tourne pour Alberto Sordi une comédie à sketches Le sens commun de la pudeur. Elle est la jeune comtesse qui lors d'une scène de film dans le film se laisse aller complètement nue à quelques doux câlins avec son cheval, une séquence assez courte qui devrait plaire aux zoophiles. Cette même année elle est une des protagonistes du premier nazisploitation que tourna Bruno Mattei en
1976, La casa privata per le SS / Maisons privées pour SS. Elle y joue une jeune fille obligée de se prostituer dans une
maison close pour officiers allemands. Macha y étale déjà sans complexe
sa nudité et son corps frêle. Elle y a également une longue scène
saphique avec Marina Daunia qu'elle finira par défigurer. Forte de ce rôle, Macha va alors incarner l'année suivante une des plus terribles kapo qu'ait connu ce genre pour Holocaust nazi de Luigi Batzella. Elle y est la sadique docteur Ellen Kratsch, la démoniaque kapo et chef des recherches scientifiques qui se targue d'avoir crée un véritable monstre humain. Macha y est
remarquable en femme sadique, une tigresse qui n'a rien à envier à sa consoeur Ilsa. La froideur de son regard, sa totale impassibilité en feront dés lors un modèle du genre, inoubliable encore aujourd'hui.
Toujours en 1977, elle tourne pour Alberto Cavallone l'impressionnant L'uomo, la donna e la bestia dans lequel elle donne la réplique à Paola Montenero, Monica Zanchi et Maria Pia Luzi qui se souvient d'elle comme d'une femme très cultivée, érudite avec qui elle partagea de longues et passionnantes conversations tout au long du tournage. Ce sera son dernier vrai rôle au grand écran du moins pour le cinéma de
genre. Macha va alors rentrer en France et apparaitre dans quelques petites productions bleu blanc rouge.
Ainsi en 1981 elle apparait brièvement dans la peau de la belle Mathurine pour la série télévisée La malle des Indes de Cristian Jaque où joue également Annie Belle alors sur le déclin. Cette série d'aventures en costumes d'époque fera les beaux jours de la télévision française d'alors.
En 1982 Macha est au générique de la série Sbirulino de Flavio Mogherini, une fois de plus dans un court rôle de second voire troisième plan. L'année suivante, en 1983, la frêle actrice fera ses adieux au monde du show business en apparaissant une ultime fois à la télévision dans un épisode de la série Le storie di Mozziconi.
Macha a depuis disparu. La jolie belge s'est retirée définitivement de l'univers cinématographique et recommencé sa vie loin des feux de la rampe.
Elle restera pour nous une des plus jolies starlettes de cette époque, un visage d'ange inoubliable, une beauté glacée qui aujourd'hui encore nous fait frémir de plaisir. Mais Macha ce sera aussi et ce pour toujours la terrible Ellen de Holocaust nazi, son film fétiche.