Disparition d'une Belle: Annie Belle s'en est allée
C'est avec une infinie tristesse que nous apprenons la disparition d'une des stars du cinéma de genre italien, celle d'une petite française qui fit carrière en Italie et éblouit durant plus d'une décennie les écrans des salles obscures. Annie Belle nous a quitté en douceur ce jour, Mardi 30 janvier, emportée par la maladie.
Née à Paris en 1956 Annie Belle, de son véritable nom Annie Brilland, suit très jeune des cours de théâtre. Ambitieuse elle décroche ses premières apparitions à l'écran à tout juste 16 ans dans deux petits films érotiques, Bacchanales sexuelles de Jean Rollin et Le rallye des joyeuses de Serge Korber. C'est d'ailleurs Rollin qui en 1974 lui offre son tout premier véritable rôle en lui proposant d'être la principale protagoniste de Lèvres de sang. Ainsi débute véritablement la carrière d'Annie qui dés l'année suivante se fait remarquée des producteurs italiens dont un qui va lui ouvrir le chemin vers la reconnaissance internationale. Annie se voit proposer le rôle féminin principal de Annie ou la fin de l'innocence, le nouveau film de Massimo Dallamano. Avec ses cheveux couleur neige coupés très courts, une
audace pour l'époque, son visage candide, son air androgyne, Annie crève tout simplement l'écran et impose très vite son look. Elle devient la nouvelle reine de l'érotisme, un visage emblématique du cinéma de genre et enchaine les films. Vont suivre Laure où il rencontre deux personnes qui partageront sa vie, Ciro Ippolito et Pier Luigi Conti alias Al Cliver avec qui elle vivra une relation aussi passionnée que houleuse, L'aguicheuse, Vicieuse et manuelle... . A la fin des années 70 elle met un terme à sa relation avec Al Cliver, lasse de leurs incessantes et violentes disputes. Annie souffre et se noie de plus en plus dans l'alcool qui lentement va la détruire. Tant bien que mal elle poursuit sa carrière. On la voit dans La compagna di viaggio mais surtout dans La maison au fond du parc et Horrible. Au début des années 80, redevenue brune, elle abandonne le cinéma érotique au profit de la comédie. Elle est au générique notamment de Al bar dello sport, Pronto Lucia et Uccelli d'Italia. Elle revient un temps vers l'érotisme avec L'alcova puis s'essaie, mitraillette en mains, à la rambosploitation avec le puissant Tiger Joe. Ce sera son dernier vrai rôle. Malgré une apparition chez Bolognini Annie a de plus en plus de mal à garder la tête hors de l'eau. Son chant du cygne est d'une telle tristesse puisque après une apparition dans le médiocre thriller Fuga dalla morte elle termine son parcours dans le pitoyable La croce a sette pietre. Annie quitte alors l'Italie et revient en France où elle suit une cure de désintoxication drastique. Guérie de son addiction elle suit des cours de psychologie et se recycle dans le social sans pourtant renier sa carrière d'actrice dont elle parlera toujours avec plaisir.
Aussi inégal que soit son parcours cinématographique Annie Belle, un pseudonyme qui lui seyait comme un gant, fut et restera un véritable sex-symbol, une beauté lumineuse dont on n'oubliera jamais le look qui aura marqué toute une génération à travers quelques incontournables pellicules devenues aujourd'hui des oeuvres cultes pour tout amateur d'érotisme exotico-morbide. Annie restera à jamais dans nos coeurs, belle comme le jour, belle comme le soleil des iles. Au revoir Annie.
La biographie complète d'Annie Belle est disponible ICI.