Non commettere atti impuri
Autres titres:
Real: Giulio Petroni
Année: 1972
Origine: Italie
Genre: Comédie
Durée: 88mn
Acteurs: Luciano Salce, Barbara Bouchet, Dado Crostarosa, Claudio Gora, Marisa Merlini, Gigi Ballista, Simonetta Stefanelli, Stefano Oppedisano
Résumé: Le jeune Pino, fils d'un révolutionnaire terroriste communiste, tombe amoureux de Maria Teresa, une jeune sainte à qui il donne des cours de latin. Fille d'une mère bigote et petite fille d'une grand-mère tout aussi dévouée à Dieu, Maria Teresa ne pourra épouser Pino que s'il prend des cours de catéchisme et se transforme en un véritable petit ange, une tâche qui revient au père Spiridone. Malheureusement pour Pino, les idées communistes de son père et le fait que celui ci vive avec une jeune femme bien peu farouche sans être marié ne joue guère en sa faveur. L'arrivée de l'oncle Jacques ne fait que contrarier un peu plus leur avenir. C'est alors que le jeune homme, écoeuré, découvre la véritable nature des relations de l'oncle moralisateur et de sa si charmante et innocente nièce...
Ne commettez point d'actes impurs, voilà ce que le titre italien nous conseille tout en résumant fort bien le contenu de cette comédie gentiment érotique très représentative de son époque. Elle reprend en effet les grands thèmes alors à la mode dans le cinéma populaire italien, l'éternel combat entre l'Eglise et par conséquent la religion et la politique à savoir le communisme.
Pour illustrer cela, Petroni réinvente Roméo et Juliette à sa façon à travers une jolie histoire d'amour impossible entre deux jeunes gens, Pino, fils d'un révolutionnaire terroriste et l'innocente Maria Teresa, une sainte, fille d'une mère bigote obsédée par la religion et petite-fille d'une grand-mère tout aussi bondieusarde. Autant dire que leur relation n'est en rien facilitée puisqu'ils peuvent seulement échanger quelques baisers volés lorsque Pino vient lui donner des cours de latin à domicile tout en laissant trainer leurs mains sous la table. Tout se complique avec l'arrivée de l'oncle Jacques qui voit d'un mauvais oeil la présence du jeune garçon auprès de sa nièce.
Parallèlement à cette innocente amourette, Petroni nous propulse dans l'univers hérétique de Pino puisque son père vit avec une jeune et jolie jeune femme fort désinhibée sans être marié. Comme si cela ne suffisait pas, la ravissante belle-mère semble ne pas être insensible au charme du garçon, troublé par la présence de cette ravissante blonde. Autant dire que Pino est considéré par la famille de la douce Maria Teresa comme une brebis égarée, un garçon de mauvaise vie qui vit dans le péché. S'il veut l'épouser, il devra non seulement assister à des séances de catéchisme dans une abbaye mais également apprendre à connaitre Dieu en ne commettant jamais aucun acte impur, surtout pas le péché de chair!
Petroni met donc en parallèle deux mondes totalement différents, le communisme et le fanatisme catholique, celui des révolutionnaires, des contestataires et des dévots avec un certain sens de l'ironie et du sarcasme. Si bigotisme et idéalisme politique ont souvent fait bon mariage dans la comédie italienne, Non commettere atti impuri ne tient pourtant pas les promesses d'un titre alléchant. Certes le film baigne dans un véritable climat religieux à travers lequel Petroni veut montrer d'une part tous les travers de la bigoterie ce qui nous donne quelques jolies scènes fort drôles et des personnages haut en couleur, la mère et la grand-mère de Maria Teresa, l'oncle Jacques et le Père Spiridone, d'autre part l'hypocrisie de la religion, Non commettere atti impuri manque de piquant, ce coté salace qui fait le succès de ce type d'oeuvre. Petroni est d'une sagesse extrême et l'érotisme est ici plus souvent suggéré.
Voilà qui risque de fortement déplaire aux admirateurs de Barbara Bouchet, la splendide belle-mère peu farouche, puisque le réalisateur non seulement la délaisse un peu trop mais oublie même de la dénuder. Un comble! C'est tout juste si on pourra la contempler de temps à autre en petite culotte. Les scènes de nu sont d'ailleurs quasiment absentes du film au détriment de la lutte que se livrent les deux partis à grands coups de sermons .
Si Non commettere atti impuri est donc décevant à ce niveau, le film de Petroni n'en mérite pas moins l'attention du spectateur. Souvent drôle, bénéficiant de dialogues souvent pertinents et de situations cocasses rythmées par une belle partition musicales signée Riz Ortolani, il prendra soudain une tournure plus dramatique lors du final, sa partie la plus intéressante où Petroni lors d'une séquence particulièrement osée montrera toute
l'hypocrisie et la perversité qui se dissimulent derrière le fanatisme religieux. Bien à l'abri derrière les murs de l'abbaye, l'oncle Jacques, libidineux, profite en effet de sa nièce, consentante, tandis que Pino, ravagé par la douleur, les observe. Si l'inceste a souvent été utilisé dans le cinéma italien d'alors, Petroni le met ici en scène de manière à la fois intense et poignante, créant un certain malaise, ce même dégout qui s'empare de Pino.
Les ultimes minutes, prévisibles, tranchent d'avec le reste du film puisque ce sont là les seules scènes érotiques du film, audacieuses, où nus masculins et féminins tant frontaux que dorsaux sont enfin d'actualité. Pino et sa belle-mère nous offrent pour l'occasion quelques acrobaties aériennes assez spectaculaires avant que n'apparaisse le mot Fin. Juste et cynique retour des choses. Si Maria Teresa s'abandonne aux instincts pervers de son oncle, Pino profitera de sa jolie belle-mère.
Outre la présence de Barbara Bouchet, espiègle, on appréciera la prestation de prestigieux acteurs tels que Luciano Salce, le père révolutionnaire, Gigi Ballista, le prêtre excessif et la toujours merveilleuse Marisa Merlini, la mère bigote. Pino est quant à lui interprété par le jeune Dado Crostarosa, sérieux et romantique, jeune acteur dont la brève carrière se terminera l'année suivante après deux décamérotiques.
Non commettere atti impuri est une gentille comédie qui certes mérite l'attention de l'amateur mais elle reste quelque peu décevante par son manque de salacité.