Leda Simonetti: Le petit elfe du Bis
Avec son visage de petit elfe ébouriffé, ses yeux en amande, il est impossible que le bissophile averti n'ait pas un jour remarqué ce petit bout de femme qui traversa le cinéma Bis italien telle une météorite. Cet étrange lutin spécialisé dans l'euro-trash fait partie de ces étoiles filantes qui un jour apparurent dans l'immensité des cieux du cinéma Bis avant de disparaitre comme elles étaient venues ne laissant derrière elles pas un nom mais essentiellement un physique.
Découvrons ensemble ou remémorons nous donc le court mais efficace chemin de la minuscule Leda Simonetti.
Même si elle n'est pas créditée au générique, Leda Simonetti fit ses premières apparitions au grand écran en 1976 dans Horreurs nazies et SS camp 5 enfer de femmes réalisés à la suite par Sergio Garrone. Elle y joue respectivement une des prostituées du bordel SS et une des prisonnières torturées dans la longue séquence des supplices. Si ces apparitions n'auront pas échappé à l'inconditionnel, c'est en 1978 que la petite Leda, romaine d'origine et encore toute jeunette, fit ses vrais débuts à l'écran lorsque Alberto Cavallone lui propose le rôle d'une des deux modèles de son détonnant Blue movie aux cotés de Dirce Funari. De bien fracassants débuts puisque Leda y a de nombreuses scènes de sexe dont une longue fellation avec le jeune noir joué par Joseph Dickson qu'elle pratiqua elle même sans avoir recours à une doublure. Le bissophile averti ne pouvait donc que la remarquer et Leda va dés lors faire partie des étoiles filantes qui jalonneront les beaux jours de l'euro-trash transalpin.
En 1977, elle apparait non créditée en dominatrice sadomasochiste dans Le notti porno nel mondo 2 de Joe D'Amato où elle feint une scène scatophile. On la voit ensuite en 1979 dans la comédie érotique de science fiction signée Enzo Milioni Quello strano desiderio / Désirs inassouvis aux cotés entre autres de Marina Frajese et une fois encore de Dirce Funari, sorte de comédie softcore où deux extra-terrestres en vacances découvrent les joies du sexe. La jeune Leda est une de leurs nombreuses conquêtes même si cette fois le film reste assez soft.
Elle apparait l'année suivante sous la défroque d'une jeune novice perfide, soeur Margherita, blonde et ébouriffée, dans Novices libertines de Bruno Mattei où elle donne libre cours à ses désirs saphiques.
En 1982, changement radical de ton pour la jeune actrice puisqu'elle apparait dans le biblique et tout curieux Adamo ed Eva la prima storia d'amore de Luigi Russo avec Mark Gregory où bien camouflée sous son maquillage elle interprète une des femmes préhistoriques du film.
Ce sera alors au tour de Gianni Siragusa de faire appel à ses charmes pour les deux WIP qu'il réalisera simultanément avec la même équipe, Perverse oltre le sbarre en 1983 et Detenute violente / Sévices à la prison de femmes en 1984 avec Ajita Wilson. Leda y est la petite protégée de Rita Silva, gardienne sadique et lesbienne avec qui elle entretient une relation saphique.
Leda était d'ailleurs une amie plutôt proche de Rita et toutes deux entretinrent durant une certaine période une belle relation amicale. Rita se souvient d'elle. "Leda était une jeune femme d'une grande sympathie. Elle n'a pas eu une grande carrière pourtant son physique très particulier, sa petite taille et son corps malingre auraient pu être un avantage. Peut être était elle trop typée." Quoiqu'il en soit, Rita et Leda s'amusèrent beaucoup lors du tournage des scènes de sexe qu'elles devaient faire toutes les deux, leur amitié les ayant beaucoup aidé à se détendre... et un bon chewing-gum aussi lance Rita malicieusement!
Ce furent les deux derniers films de Leda Simonetti qui quitta alors le monde du cinéma et épousa un spécialiste des effets spéciaux, voguant vers une nouvelle vie... sans artifice celle ci.
C'est ainsi que Leda fit un petit tour et s'en alla aussi discrètement qu'elle était apparue mais une chose est certaine: elle n'a pas disparu de l'esprit du bissophile qui garde en lui l'image de ce petit elfe blond mû par une dévorante libido.