Walter Lucchini: un acteur porno au royaume des cannibales?
La pornographie a souvent été l'ultime refuge de comédiennes déchues ou sur la pente descendante, une manière certes peu glorieuse de survivre mais une manière de pouvoir continuer à exister ou de surmonter leurs problèmes souvent dus à la toxicodépendance. On dénombre bien des cas dans le cinéma de genre transalpin dont les plus tragiques sont notamment ceux de Karin Schubert, Paola Senatore ou encore Lilli Carati. La pornographie n'a pas épargné la gente masculine. Des acteurs de renom s'y sont adonnés, contraints ou tout simplement par plaisir comme ce fut le cas pour Aldo Sambrell, mythique figure du western qu'on retrouva au générique de deux hardcore à la fin des années 80, et l'ex-culturiste Pietro Torrisi. L'univers de la pornographie italienne peut aussi être un véritable jeu, celui de tenter de reconnaitre ou découvrir qui sont certains figurant(e)s et autres doublures qui régulièrement apparaissent sur les pellicules y compris les inserts qui "hardisent" des productions à la base softcore.
Le cinéma X italien peut donc réserver bien des surprises au spectateur et lui faire se poser bien des interrogations. Et celle dont le Maniaco vous fait aujourd'hui part en est une belle. L'amateur assidu de cinéma Bis italien se souvient essentiellement du jeune et fort charmant Walter Lucchini (biographie disponible ICI) pour son rôle dans Cannibal ferox de Umberto Lenzi. Il y interprétait Joe, le compagnon blessé de Giovanni Lombardo-Radice, un personnage qui lui permit d'accéder à une certaine notoriété aussi brève fut elle. Si on avait pu auparavant le voir furtivement aux cotés de Michel Serraut dans La cage aux folles lors de la fameuse scène du chewing-gum sa carrière s'étiola rapidement après Cannibal ferox. Lenzi fit de nouveau appel à ses services pour Ironmaster dans la peau d'un des hommes préhistoriques de la tribu de Sam Pasco puis Walter dut par la suite se contenter de simples figurations si ce n'est de caméo (Un età da sballo, un danseur perdu au milieu d'une piste de boite de nuit). Puis le séduisant Walter disparut sans laisser de trace, oublié de la masse mais pas de ses admirateurs étourdis par la beauté de ce charmant brun au visage aquilin qui avec Danilo Mattei formait un si ravissant tandem. Si le nom de Walter ressurgit en Italie au début des années 2000 non pas sous les feux de la rampe mais en tant qu'informaticien au sein d'une prestigieuse école de danse à Rome, son visage et mieux encore son corps dans ce qu'il a de plus intime refirent eux aussi surface non pas dans un établissement scolaire mais au détour de quelques bandes pornographiques tournées à la fin des années 80.
Le Maniaco avait en son temps évoqué ce cas surprenant mais dans le doute s'était abstenu de tout commentaire, une ressemblance étant toujours possible. C'est en visionnant Bocca bianca bocca nera que réalisa en 1986 Arduino Sacco que la question commença à se poser. Walter, dissimulé derrière des lunettes noires, ne serait-il pas un des trois garçons de la plage que Mary Ramunno entraine pour une partie à quatre dans un cabanon vite rejoints par Ajita Wilson. On les retrouve quelque temps plus tard sur le bateau de Gabriel Pontello où ils se livreront à une nouvelle orgie. Même si les lunettes masquent quelque peu le visage la ressemblance avec Walter est troublante, d'autant plus troublante lors des quelques plans où il apparait sans lunette. Walter or not Walter? Sosie or not sosie? Le doute planait et aurait
pu continuer à planer si une nouvelle fois ce doppelganger joliment doté par Dame Nature ne s'était de nouveau matérialisé l'année suivante dans l'orgie finale de Il vizio nel ventre, un des nombreux X que tourna la malheureuse Karin Schubert. Enfin débarrassé de ses lunettes la ressemblance est cette fois flagrante, si flagrante qu'elle parait évidente. Le doute n'est plus possible. Et s'il ne s'agit pas de Walter ce jeune garçon en chemise blanche offrant son sexe à une brune sauvageonne non identifiée aux cotés de Karin en est la copie conforme. Au vu de ces deux classiques du hardcore italien Walter Lucchini se serait-il donc l'espace d'un certain temps, entre notamment 1986 et 1987, laissé aller à la pornographie, en tant que simple figurant anonyme? En aurait-il tourné d'autres par la suite? Pour le savoir il suffit de visionner la production pornographique de cette fin de décennie et espérer l'y
croiser afin d'étayer nos constatations... et par la même occasion nous régaler les yeux. Ce à quoi le Maniaco va s'affairer au fil des mois et nous vous tiendrons bien entendu informés de nos investigations pelliculaires. Ne dit-on pas jamais deux sans trois?
Fier d'être le tout premier à avoir fait cette inattendue découverte, le Maniaco propose donc à ses fidèles lecteurs de mener l'enquête à ses cotés et de repérer à leur tour Walter égaré dans des polissonneries "a luce rosse" comme les qualifie le terme italien. Suggestions, avis et informations seront les bienvenus. N'hésitez pas à apporter votre aide pour éclaircir le coquin mystère Walter Lucchini dont nous avons tous un jour été un peu amoureux. Voilà de quoi occuper ces belles journées d'été.
Voici ci dessous quelques extraits de scènes compromettantes avec lesquelles tout commença. Il n'y a plus qu'à les comparer avec les clichés de Cannibal ferox et Ironmaster illustrant cet article et ceux imageant sa biographie. La première rangée de photos est tirée de Bocca bianca bocca nera. Malgré les lunettes noires ne reconnait-on pas Walter, un sentiment accru avec la première photo de la seconde rangée de captures où Walter ne les porte plus.
La deuxième série de photos est tirée de Il vizio nel ventre avec Karin Schubert réalisé l'année suivante. Les images ne parlent-elles pas d'elles mêmes? S'il ne s'agit pas de Walter Lucchini que le Diable nous emporte. Elémentaire mon cher Watson.
Ne soyons pas bégueules et montrons ce que tout le monde espérait voir un jour après avoir visionné Cannibal ferox, ce si convoité petit trésor caché loin en réalité d'être si petit! Il est clair que Walter possédait tous les attributs requis pour un passage dans le hardcore aussi bref fut il.