Kid il monello del west
Autres titres: Kid il terrore del west / Kid terror of the west / Kid el travieso del oueste / Little Kid und seine bande kesse / Bad kids of the west
Réal: Tonino Ricci
Année: 1973
Origine: Italie
Genre: Western
Durée: 85mn
Acteurs: Andrea Balestri, Mirko Ellis, Flavio Colombaioni, Franco Ressel, Carlo Carloni, Maurizio Fiori, Clara Park, Fortunato Arena, Barbara Fiorini, Walter Battistelli, Remo Capitani, Isabella Pizzoferrato, Gaetano Scala, Roberto Gallozzi, Attilio Dottesio, Salvatore Furnari, Aldo Ballanti, Gianclaudio Jabes, Claudio Cinquepalmi, Giuseppe Monte, Alberto Allegrezza, Giuseppe Tuminelli, Carla Mancini, Fabio Migliosi, Rosita Torosh, Mario Donatone, Nestore Cavaricci...
Résumé: Kid, un gamin d'une dizaine d'années, adore jouer au cow-boy avec sa bande de copains. Leur terrain de jeu de prédilection est un saloon abandonné. Un jour Kid surprend une conversation entre El capitano et trois hommes. Ils prévoient de voler les lingots d'or de la banque. Kid et sa bande décident de contrecarrer les plans des malfrats en s'emparant du butin pour le mettre en sécurité...
Incontournable petit tâcheron du cinéma d'exploitation italien Tonino Ricci a durant sa carrière touché un peu à tous les genres avec plus ou moins de bonheur. Du film de guerre au giallo en passant par le western, le film d'horreur, le film familial et d'aventures et même le post nuke un dénominateur commun a tous ses films est leur facilité à se transformer rapidement en petite série Z peu sérieuse vu le manque de moyens dont Ricci a toujours souffert et surtout son manque de talent pourraient aussi persifler les langues de vipères. Avec Kid il monello del west Ricci renoue avec le western qu'il avait déjà approché en 1971
avec 5 pour l'or de Los Quadros. Mais c'est cette fois un western familial destiné surtout aux bambins qu'il réalise, une sorte de parodie puérile particulièrement stupide mais qui cependant n'est pas totalement dénuée d'intérêt.
Kid, un gamin d'une dizaine d'années, est à la tête d'une bande de copains du même âge. Ils habitent River city mais se réfugient le plus souvent à Torqual, une petite cité minière abandonnée, afin de pouvoir tranquillement s'amuser en se prenant pour de vrais cow-boys qu'ils imitent parfaitement. Un jour Kid, caché derrière le comptoir du saloon de la ville fantôme, surprend une conversation entre Il capitano, Comanchero et Espartad. Ils prévoient
de dévaliser la banque de River city. Kid et sa bande échafaudent alors un plan afin d'empêcher les trois bandits de réussir leur coup. La veille du hold-up ils parviennent grâce à un malin stratagème à pénétrer dans la banque. Enfermé à l'intérieur d'une valise déposée à la banque le plus jeune des gosses ouvrira à la nuit tombée la porte à ses camarades. Ils font donc sauter le coffre-fort où se trouve l'or et le cachent à Torqual. Ils le rendront une fois les bandits neutralisés. Lorsqu'il découvre le pillage Person, le directeur de la banque, est désespéré. Sa réputation est non seulement ruinée mais il va devoir vendre ses terres et ses biens à l'usurier, l'intransigeant Wilson. Person offre 5000 dollars
de récompense à qui lui rendra l'or, le shérif de son coté met tout en oeuvre pour retrouver les responsables mais trop incapable, Kid et sa bande vont devoir l'aider. Ils font échouer les plans d'El capitano et ses sbires et les remettent à la justice. Ils rendent ensuite l'or. Tout rentre dans l'ordre.
On connaissait déjà ce grand ado de Billy the kid, la terreur de l'ouest, voici aujourd'hui Kid le vilain garnement de l'ouest (traduction littérale du titre). Le western-spaghetti, un genre alors en pleine perte de vitesse, avait déjà connu en 1968 une parodie féminine, Giarrettiera colt, avec Nicoletta Machiavelli dans le rôle titre, un western où les cow-boys étaient remplacés
par de plantureuses cow-girls en jarretières. Voici aujourd'hui une parodie où les cow-boys sont des gamins tout juste âgés d'une dizaine d'années. Ce sont Kid et sa bande, de vrais petits bouts hommes qui font tout comme leurs ainés... mais pour jouer. Retranchés dans une petite ville abandonnée ils ont tout à portée pour s'amuser y compris le saloon où ils jouent au poker, boivent du lait, fument de faux cigares, tirent avec de faux pistolets en pétant de la bouche pour imiter les balles pendant que les petites filles outrageusement maquillées minaudent et se prennent pour des chanteuses ou des entraineuses. On peut prendre peur pendant les quinze /vingt premières minutes. Ciel! Quelle cour de récréation
bruyante où fusent des gags de potache d'un niveau jamais très élevé (du Bud Spencer/Terence Hill version bambin), jamais très surprenants, imaginés par Bruno Corbucci et Mario Amendola les responsables du scénario. On comprend mieux soudainement! . On retiendra surtout même s'il n'a rien d'extraordinaire en soi, celui où Kid offre un verre de bière aux bandits ou plutôt un verre rempli de son urine. L'urine est d'ailleurs présente à trois reprises dans le film puisque le plus jeune ne cesser de se vider la vessie y compris dans la valise où il est enfermé. On reconnait bien là l'Italie!
L'intérêt de Kid il monello del west provient surtout des parties adultes jouées par quelques
gueules du genre qu'il fait toujours bon revoir. On s'amuse certes mais à un niveau légèrement supérieur, Ricci parvenant même à trouver un certain équilibre entre les scènes des enfants et celles de leurs ainés. L'originalité n'est pas au rendez-vous, l'histoire est bête, approximative mais l'ensemble est interprété avec entrain. On se laisse finalement surprendre à regarder avec un certain petit plaisir les facéties pétaradantes du Kid et des habitants de River city (un shérif peu dégourdi, un banquier désespéré qui pleure, un vilain usurier et un nain perfide en sont les principaux représentants) en proie à trois hors-la-loi pas futés qui en veulent aux lingots d'or de la banque. Parmi les enfants on retrouve autour
du Kid les éternels stéréotypes de ce genre de récit, le bégayeur, le bouboule qui ne pense qu'à manger, le petit dégourdi, le peureux qui se trouve être le propre fils du shérif, celui qui n'arrive pas à péter... et lorsqu'ils avouent être les responsables du hold-up on leur promet une bonne fessée s'ils ont menti, une fessée qui ne viendra jamais puisqu'ils ont dit la vérité et mettront hors d'état de nuire les malfrats. Zut! Pour se consoler on a droit à une jolie bagarre qui part un peu en roue libre où bizarrement les femmes (les putains) du saloon ont soudainement été remplacées par des hommes travestis! A t-on eu peur pour le bien-être des actrices? D'autant plus que c'est une pluie d'abeilles libérées dans le saloon qui
viendra à bout des hors-la-loi. Double frayeur pour ces dames. Il fallait oser le coup des abeilles. On nage dans le grand n'importe quoi.
La petite curiosité du film provient de la présence du petit Andrea Balestri dans le rôle du Kid. Andrea restera à jamais l'interprète, l'incarnation même de Pinocchio dans la série réalisée par Comencini, Les aventures de Pinocchio, réalisée l'année précédente. Quel plaisir de revoir son petit minois et ses bouclettes blondes qui illumineront par la suite quelques autres pellicules dont Torino nera, un drame policier dans lequel il retrouvait son comparse de Pinocchio le jeune Domenico Santoro et Furia nera, une comédie dramatique
dont le héros est un chien noir. Autour de lui on reconnaitra quelques jolis noms du cinéma Bis dont Franco Ressel, Attilio Dottesio, le générique Fortunato Arena, Mirko Ellis ou encore Rosita Torosh. Quant aux enfants qui dans le film ont pour hymne le "Gloria Gloria aleluia" qu'ils déclament à tue-tête et à toutes les sauces ce fut pour la plupart leur seule apparition au grand écran à l'exception de quelques uns d'entre eux qui furent réunis en 1975 pour L'ostaggio de Luigi Valanzano, un nouveau bambino-western joué cette fois uniquement par des enfants.
Rythmé par une partition signée Enrico Simonetti Kid il monello del west est une petite
distraction familiale franchement niaise mais cependant sympathique dans son ensemble, à regarder un dimanche pour amuser ses rejetons mais que l'amateur, le curieux, les pro Spencer/Hill période pets et fayots et les admirateurs de Pinocchio seront également contents de découvrir ne serait-ce que pour gentiment se détendre au milieu de ce préau où l'âge mental des protagonistes ne dépasse guère les six ans. Cela n'empêcha pas le film de recevoir en 1976 le prix Giffoni au festival du même nom.
Oublié des distributeurs (si on excepte un très vieux DVD anglais sorti il y a quasiment vingt ans), le collectionneur (ou l'intéressé) se rabattra sur la VHS italienne ou les quelques passages télé du film sur les chaines italiennes. Quant à Ricci il refera dans le film familial deux ans plus tard avec sa version de Buck le loup.