Génération "Fils de" : Kim Rossi-Stuart, Luca Venantini, Kasimir Berger
Afin de bien commencer l'année 2016 nous inaugurons dans notre rubrique Biographie une nouvelle branche judicieusement appelée "Génération Fils de" qui outre le fait de nourrir vos rêves, nos rêves, les plus immoraux, a pour principal objectif de retracer le parcours plus ou moins honorifique, plus ou moins long, de ceux qu'on nomme très souvent les 'fils de". Ils portent le fardeau d'un lourd héritage, celui de parents comédiens qui ont fait les beaux jours de cinéma italien. Ils ont essayé à leur tour de se faire une place au soleil avec ou sans réel succès. Victoire totale, mitigée ou échec cinglant ils ont tenté leur chance et ce sont ces tentatives que nous retracerons régulièrement.
Pour cette première incursion dans l'univers des "Fils de" nous vous en avons choisi trois, deux des plus beaux spécimen de jeunes mâles que l'Italie nous ait donné, deux divines créatures belles à se damner et alimenter nos désirs les plus incandescents, ainsi qu'un jeune comédien aujourd'hui très certainement oublié. Ils ont pour point commun d'avoir pour père trois des plus grands noms du cinéma de genre des années 60 et 70. Voici l'itinéraire de trois enfants gâtés... par le succès de leur illustre paternel: Kim Rossi-Stuart, Luca Venantini et Kasimir Berger.
Né à Rome le 31 octobre 1969 KIm Rossi-Stuart est le fils de Giacomo Stuart-Rossi, célèbre acteur d'origine italo-écossaise qui fut dés les années 60 une des figures récurrentes du cinéma de genre, et du mannequin germano-néerlandais Klara Müller. Kim va connaitre une enfance un peu difficile de par le métier de ses parents, trop souvent absents. S'il reste très discret sur ces années de sa vie, il avoue avoir paisiblement grandi au milieu des chevaux que son père élèvera après avoir pris sa retraite à l'aube des années 80. Il confesse également que sa vocation ne vient pas directement de son père mais du fait qu'il ne voulait
pas faire d'études mais avoir un métier de suite. Etre comédien était pour lui la meilleure solution. Studieux, il part donc pour New-York à l'âge de 14 ans étudier le théâtre et prendre des cours à l'Actor's studio.
S'il avait déjà joué à l'âge de 5 ans dans La grande bourgeoise de Mauro Bolognini auprès de Catherine Deneuve dans les bras de laquelle il se rappelle s'être endormi, une aventure dont il garde un tendre souvenir d'enfant, sa première véritable apparition à l'écran sera un court rôle dans Le nom de la rose de Jean-Jacques Annaud en 1985. Son tout premier véritable rôle c'est à Fabrizio De Angelis qu'il le doit lorsqu'il incarne en 1986 Anthony Scott, le
jeune héros de Il ragazzo dal kimono d'oro / Karate warrior, la réplique italienne du personnage qu'incarnait Ralph Maccio dans Karate kid. A tout juste 17 ans, Kim est ainsi révélé aux yeux de l'Italie qui très vite en fait sa nouvelle idole. S'il n'a rien de l'italien type comme il aime le dire, il faut dire que ses origines croisées lui ont donné la beauté des dieux. Des yeux d'un bleu perçant, un regard angélique, un visage parfait d'une éminente douceur, un corps de rêve, difficile de résister à son charme, de ne pas tomber amoureux de ce jeune homme propre à nourrir nos fantasmes les plus inavouables qui derrière cette perfection physique n'en cache pas moins un acharné de travail. Aussi mauvais que soit
Karate warrior qui connaitra une suite officielle, Il ragazzo dal kimono d'oro 2, Kim considère le film comme une expérience. Il continue donc de tourner tant pour le cinéma que pour la télévision de petites séries plus ou moins anodines tout en visionnant les filmographies de Bergman et John Cassavetes qu'il admire. Petit à petit, Kim se fait une place au soleil et en quelques années seulement il devient une star en Italie qui enchaine films, téléfilms et séries télévisées mais brille également sur les scènes de théâtre où il a entre autres exemples interprété Le roi Lear. Il doit aussi à sa beauté foudroyante de nombreuses photos pour magazines à succès pour lesquels il pose volontiers, suivant ainsi fièrement les traces de sa mère.
Le chemin du jeune comédien va croiser celui de grands noms du cinéma. Il tourne notamment pour Antonioni et Wenders (Par delà les nuages), Michele Placido (Romanzo criminale, L'ange du mal), Gianni Amelio (Les clefs de la maison), Franco Brusati (Lo zio indegno), les frères Taviani (Meraviglioso Boccaccio qui comme autrefois, lorsque sévissaient les décamérotiques s'inspire des contes de Boccace) et Roberto Benigni (il est Lucignolo dans Pinocchio). Il joue un pianiste de jazz dans Piano solo de Riccardo Milani.
A la télévision il fut entre autres un des héros de la fameuse Caverne de la rose d'or de Lamberto Bava et surtout Julien Sorel, le jeune amant de Carole Bouquet, dans Le rouge et le noir d'après l'oeuvre de Stendhal, une interprétation magistrale qui ne passera pas inaperçue.
En 2014, Kim tournera son premier film en français, L'ex de ma vie de Dorothée Sebbagh avec Géraldine Nakache dont il joue justement l'ex du titre. Kim a beaucoup ce rôle comme il a beaucoup aimé tourner en France, un pays avoue t-il dans lequel il se sent comme chez lui.
En 2006, l'Apollon au regard azur passera pour la première fois derrière l'objectif de la caméra et réalisera avec succès son premier film Libero, plus ou moins inspiré de sa vie et de l'absence de figure paternelle. En 2015 Kim prépare son second film en tant que metteur en scène. Il centro del mondo, tel en est le titre, devrait sortir sur les écrans courant 2016.
Si tout au long de sa carrière Kim a accumulé les récompenses notamment de meilleur
acteur, il pourrait dit-il tout arrêter pour s'occuper de son fils Ettore qu'il a eu de son union en 2011 avec l'actrice Ilaria Spada, ayant lui même souffert de l'absence de ses parents. Quant au mariage, s'il y pense et quoiqu'en disent les médias italiens, il n'est pas encore au programme, Kim se contente pour l'instant de vivre en concubinage loin des mondanités qu'il déteste. Malgré le succès et la renommée il a su rester un homme simple et discret, deux qualités qui pour lui compte beaucoup et ne font que renforcer son charme.
Kim continue pour le moment de multiplier les projets. S'il reste une star en Italie, il commence à faire parler de lui en France, une occasion pour lui, pour nous, de le voir plus souvent sur nos écrans. A bientôt 47 ans, Kim demeure un des acteurs italiens les plus séduisants de sa génération, un de ces jeunes mâles propre à provoquer en nous une éruption de désir aussi incontrôlée qu'incontrôlable. Kim ou quand Dieu, notre Seigneur éternel, approche la perfection humaine.
Né le 2 décembre 1970 à New York, Luca Venantini est le fils de Venantino Venantini né de l'union d'avec son épouse, une splendide jeune femme rencontrée à New York dans une boite de nuit dont il tomba éperdument amoureux dés les premiers instants. S'il a vécu et fait ses études dans la ville de La Grosse Pomme jusqu'à l'âge de 19 ans, Luca a débuté sa carrière d'acteur dés 8 ans, en 1979, en apparaissant dans le film de Amelia Balducci, Amo non amo aux cotés de Jacqueline Bisset, Terence Stamp et Maximilian Schell. En 1980 Antonio Margheriti lui offre le rôle du fils de John Saxon dans Pulsions cannibales, une
prestation malheureusement non créditée. La même année c'est Lucio Fulci qui fait appel au jeune Luca pour interpréter le petit frère de Antonella Interlenghi dans Frayeurs auquel participe également son père. Trois ans plus tard, Luca est au générique du post nuke de Giuliano Carnimeo Les exterminateurs de l'an 3000 dans lequel il joue un enfant au bras bionique avant de clore sa période italienne avec la version contemporaine d'Aladin de Bruno Corbucci lourdement menée par Bud Spencer dans lequel il incarne le célèbre héros des contes des 1001 nuits devenu pour l'occasion Al Haddin, le fils de Janet Agren. Luca retourne alors aux USA pour y poursuivre ses études en s'octroyant tout de même quelques
distractions comme une brève apparition dans The beniker gang avec Andrew Mc Carthy. En 1990 il quitte New York pour définitivement s'installer à Rome où il entame sa carrière d'acteur. Luca qui a hérité du charme de son père a tout juste 20 ans. C'est essentiellement pour la télévision qu'il va travailler en tournant deux fictions télévisées à succès pour Bruno Corbucci, Classe di ferro et Quelli della speciale puis un téléfilm pour Piernico Solinas Chi tocca muore aux cotés de Martin Sheen et Franco Nero. Plus séduisant que jamais, Luca intègre l'affiche de La caverne de la rose d'or de Lamberto Bava aux cotés d'un des jeunes
acteurs italiens les plus sexy que le pays de Dante ait connu, Kim Rossi-Stuart. En 2001 il s'expatrie à Naples pour les besoins du tournage de la série policière La squadra, un style qu'il retrouvera en 2009 avec Romanzo criminale.
Si Luca n'a guère tourné pour le cinéma il a tout de même travaillé avec Dino Risi pour Giovanni e belli dans lequel joue aussi son père. On le repère également au générique de quelques films plus ou moins obscurs tels que Primetime murder avec Marisa Berenson, L'amor cortese et The museum of wonders. En 2012 Luca interprète son propre rôle dans Angels, un court-métrage émouvant de David Maltese où il côtoie son père désormais
octogénaire qui incarne un tueur prêt à rendre son dernier souffle, une occasion pour Luca d'une part de retrouver Venantino avec lequel il n'avait plus tourné depuis 1996, d'autre part de parler un peu de lui et des relations harmonieuses qu'il a toujours partagé avec lui malgré d'inévitables divergences d'opinion.
Moins actif ses dernières années, Luca, s'il n'a pas connu le parcours presque sans faute de son glorieux père, un des vestiges du cinéma italien, peut être cependant fier du chemin parcouru.
Né le 3 octobre 1974 à Londres Kasimir Berger est quant à lui le fils de l'acteur William Berger et de la chanteuse et comédienne croate Hanja Kochansky qu'il épousa en secondes noces. Frère de Katya Berger qui fut à la fin des années 70 une des scandaleuses petites lolita du cinéma d'exploitation italien Kasimir eut une brève carrière cinématographique. On le découvre en 1981 dans Horrible de Joe D'Amato, un véritable petit film de famille puisque Kasimir y joue non seulement aux cotés de sa soeur, principale protagoniste de cette bande horrifique ultra gore, mais également de ses parents, chacun y jouant son propre rôle. Kasimir n'a alors que 7 ans mais la violence de certaines de ses scènes ne semble pas vraiment avoir d'impact sur l'enfant qui regardera sa soeur décapiter George Eastman lors de l'inoubliable séquence finale!
Il faudra attendre trois ans pour revoir Kasimir sur les écrans. Non crédité au générique, il interprète Ahmed, le fils de Mark Harmon dans le très bon Tuareg de Enzo Castellari. L'enfant à la touffe frisée s'est entre temps transformé en un pré-ado à qui le turban sied parfaitement. Petit prince du désert il traverse le film avec une certaine aisance au son des conseils philosophiques de son touareg de père. C'est à la télévision qu'il réapparait deux ans plus tard de nouveau aux cotés de son père pour les besoins de la mini-série Christophe Colomb qui déploie une affiche internationale de grande qualité puisque se
côtoient entre autres Gabriel Byrne, Virna Lisi, Oliver Reed, Faye Dunaway et Max Von Sydow. Kasimir y joue le rôle de Diego enfant lors des flashes-back. Ce sera l'ultime contribution au 7ème art du jeune comédien qui par la suite mettre un terme définitif à sa carrière. Peu intéressé par le fait d'être acteur qui fut pour lui un simple de jeu d'enfant, Kasimir disparut totalement des feux de la rampe et poursuivit studieusement ses études, passa son bac au début des années 90 avant d'entamer de longues années d'études universitaires.
Si sa soeur Katya vit désormais à Westbury auprès de son mari et de leurs deux enfants, mère de famille attentionnée, Kasimir, lui aussi père de famille, vit quant à lui à Rome. Trilingue, il travaille depuis le début des années 2000 dans le marketing international et le développement des médias, un métier qui lui vaut d'avoir travaillé dans bon nombre de pays du globe.