Il ragazzo dal kimono d'oro
Autres titres: Karate warrior
Real: Fabrizio De Angelis
Année: 1986
Origine: Italie
Genre: Action / Aventures
Durée: 84mn
Acteurs: Kim Rossi-Stuart, Jared Martin, Janet Agren, Janelle Barretto, Ken Watanabe, Enrico Torralba, Jonny Tuazon, Rudy Meyer, Rico Orbita, Rey Solo, Cyrius Bauttista...
Résumé: Le jeune Tony part rejoindre son père à Manille. Il rencontre une jeune asiatique avec qui il lie amitié mais fait également la connaissance de Quino et son gang qui rackettent les honnêtes commerçants. Tony s'oppose un jour à Quino qui pour se venger le kidnappe et le roue de coups. A demi mort, il est recueilli par un bonze, Maitre Kimura, qui va lui enseigner les arts martiaux. Lors du championnat de karaté local, Tony défie Quino...
Suite au succès planétaire du Karate kid de John G. Avildsen et de ses deux séquelles, il aurait été étonnant que l'Italie, grande spécialiste devant l'Eternel du plagiat cinématographique, ne s'empare pas du personnage pour en donner sa propre version. C'est chose faite en 1986 et c'est Fabrizio De Angelis, déjà responsable de l'inégale trilogie Thunder, d' un film animalier très drôle car si ridicule, l'inénarrable Killer crocodile, et de quelques films d'action, qui s'y colle. Bien malheureusement pourrions nous dire car on ne pouvait guère attendre de miracle de la part de De Angelis encore moins à une époque où le
cinéma de genre est en pleine agonie. Il ragazzo dal kimono d'oro devenu chez nous Karate warrior en est un nouvel et bien triste exemple. Le scénario tient en une ligne. Un adolescent américain, Tony, rejoint son père à Manille. Il fait la connaissance d'une jeune asiatique, Maria, mais surtout d'un petit gang de voyous et de son chef, Quino, qui rackette les commerçants du coin dont le père de Maria. Un jour Tony s'interpose, se met à dos Quino qui le rosse et le laisse pour mort. Recueilli par un moine, grand maitre des arts martiaux, Tony devient son élève, défie Quino sur un ring et le bat.
On ne peut faire plus simple. De Angelis secondé par Dardano Sacchetti reprend ligne pour
ligne l'intrigue du film de Avildsen dont il a retiré tout contexte philosophique, toute réflexion, cet asiatisme de pacotille si délectable qui faisait tout le charme de ces films. Ne subsiste ici qu'un squelette de scénario d'une stupidité sidérante, d'une naïveté quasi astronomique, qui en quelques instants atteint des sommets de n'importe quoi. Karate warrior est très certainement un des films italiens les plus ridicules jamais sortis durant les années 80, une série Z dont on se demande encore si l'absurdité est volontaire ou non. Jamais crédible, multipliant les invraisemblances et les incohérences, Karate warrior pourrait également remporter haut la main le prix du meilleur film à ellipses. Certes il ne dure que 80 petites
minutes mais tout ici se passe à la vitesse de l'éclair. On saute d'une scène à une autre sans vraiment en comprendre la raison, les évènements s'enchainent les uns aux autres sans véritables liens. Tout va tellement vite que De Angelis saute bien des étapes, truffe son film de trous tant et si bien qu'on a l'impression de regarder une immense tranche de gruyère. Ce qui aurait du être les deux moments forts du film sont ainsi réduits à leur plus strict minimum, à savoir l'enseignement de Tony et le combat final entre notre karate warrior joliment surnommé le garçon au kimono d'or (après l'avoir reçu des mains de son maitre) et l'impitoyable Quino. Si l'enseignement de Ralph Maccio prenait quasiment toute la majorité
du premier volet et se poursuivait dans le second, celle de Tony prend exactement 10 minutes, un cours accéléré en accéléré d'une incroyable bêtise tant et si bien qu'on croirait par moment être dans un sketch parodique destiné au moins de dix ans. La petite particularité du Karate warrior à la différence de son homologue américain est qu'il projette du bout de ses doigts un rayon d'énergie bleu du plus mauvais effet appelé coup du dragon. Quand Karate kid rencontre Goldorak! Quant au combat homérique qui voit s'affronter le désormais tout puissant mais toujours aussi niais Tony et son ennemi juré, l'indomptable Quino, De Angelis se contente d'une micro-lutte d'une mollesse déconcertante où on
s'échange trois gifles et deux coups de poings mal agencés qui se terminera par la projection du magnifique rayon bleu qui mettra KO le pauvre Quino. Le combat aura lui aussi duré 10 minutes ce qui fait donc 20 minutes de bande en tout. Il reste une heure d'inepties, de vide total que De Angelis remplit comme il peut notamment en inventant une bluette entre Tony et la petite asiatique si puérile que les deux adolescents donnent l'impression d'être retournés à la maternelle. On donnera un zéro pointé à la personne responsable des dialogues qui semblent avoir été écrits pour des attardés mentaux, chaque réplique déclenchant une fabuleuse hilarité générale. On a certainement fait pire dans ce style de
cinéma mais Karate warrior atteint des sommets de n'importe quoi qu'il est difficile d'égaler. Se rabattre sur la version italienne n'est guère mieux, le doublage des personnages asiatiques étant une véritable catastrophe! Devons nous parler de l'interprétation qui frise le néant absolu? Jared Martin, ex-transfuge de la série Dallas alors dans sa période italienne, profite de Manille pour prendre quelques vacances et donner le minimum syndical, la malheureuse Janet Agren est une jolie plante verte perdue au milieu des orchidées dont le rôle, totalement inutile, se limite à quelques brèves apparitions. Ken Watanabe tente d'imiter Pat Morita version bonze mais sa sagesse orientale équivaut à celle de Pierre Dac dans le
célèbre sketch du Fakir! Très amusant par contre est la foule qui s'amasse le long des trottoirs et des rues pour regarder les caméras et les acteurs jouer leurs scènes, amusée ou surprise, parfois le sourire en coin. Voilà qui donne un coté amateur fort drôle:
Reste l'attraction du film, le jeune Kim Rossi-Stuart, dix huit ans, dont c'était le premier rôle au cinéma. Fils de Giacomo Rossi-Stuart et du mannequin suédois Klara Müller Kim est d'une beauté quasi divine et bien difficile pour tout homme normalement constitué de ne pas tomber amoureux de ce bel éphèbe au regard candide, au corps filiforme, au visage angélique qui éveillera en nous tous nos fantasmes les plus brulants. Quel dommage que
les talents d'acteur de Kim soient inversement proportionnels à sa lumineuse beauté. Maladroit, hésitant, aussi raide qu'un Mark Gregory à ses débuts, KIm tout comme ce dernier balade ses 1m90 de manière gauche, jamais crédible mais toujours parfaitement ridicule encore plus lors de ses exercices de combat!
Outre la splendeur de Kim, un des plus incroyable spécimen de jeune mâle que l'Italie ait connu, dont on détaillera le torse nu, qu'on admirera en bas de pyjama ou en pantalons à pinces laissant deviner ses attributs, ne reste au crédit du film que les paysages féeriques de Manille dont profite fort heureusement De Angelis! Pour le reste, Karate warrior
qu'accompagne une affreuse partition musicale disco synthétique est un des plus mauvais film de la décennie, un grand moment soit de solitude soit d'hilarité selon l'humeur ou les personnes avec qui on ose le visionner.
Malgré la nullité de ce désastre de récréation, le film connut pourtant un joli succès en Italie où il jouit d'une assez bonne réputation en tant que clone de Karate kid. Une suite officielle encore plus désastreuse mais toujours avec Kim lui fut donnée l'année suivante et la série se poursuivit de nombreuses années par la suite puisqu'on dénombre pas moins de huit autres films tous réalisés par De Angelis mais sans Kim qui passa le relai à Ron Williams. Au vu des titres Karate warrior c'est un peu notre Martine à la ferme puisqu'on trouve pêle-mêle Karate warrior chez les skinheads, Karate warrior en vacances aux Caraïbes, Karate warrior: l'ultime combat... Parallèlement De Angelis créa également Il ragazzo dalle mani d'acciaio / Le garçon aux mains d'acier et son émule féminine La ragazza dalle mani d'acciaio / The iron girl!