Le favolose notti d'oriente
Autres titres:
Real: Mino Guerrini
Année: 1973
Origine: Italie
Genre: Erotique
Durée: 89mn
Acteurs: Enzo Pulcrano, Renato Cecilia, Salvatore Baccaro, Dorit Henke, Mariann Fulop, Barbara Marzano, Roberto Borelli, Alessio Gaspa, Sergio Ukmar, François Pajou, Antonio Spolettini ...
Résumé: Arcita et Palemone, deux prisonniers, se voit donner la chance d'avoir la vie sauve s'il ramènent à un pacha impuissant les meilleurs contes orientaux. Celui qui rapportera les plus fabuleux pourra épouser la princesse. Les deux larrons partent donc pour l'Orient. Quatre histoires s'ensuivent: celle d'un marchand de riz qui préfère être payé en nature en sodomisant ses clientes, celle d'un calife dont est aussi minuscule qu'un fayot mais devient gigantesque en érection, celle d'un roi fatigué des infidélités des femmes et enfin celle d'une jeune épouse qui avoue à son mari faire l'amour à un ange chaque nuit...
Si le Décameron et Les contes de Canterbury de Pasolini furent maintes fois copiés donnant ainsi naissance à un sous genre du cinéma d'exploitation, la décamerotique ou décameronnerie, Les 1001 nuits furent aussi, certes plus rarement, revues et corrigées par quelques réalisateurs. L'exemple le plus marquant dont on se souvient le plus est celui d'Antonio Margheriti pour ses 1001 nuits érotiques mais quelques autres metteurs en scène s'y essayèrent peut être avec moins de brio tel Mino Guerrini avec Le favolose notti d'oriente.
Déjà auteur du Décameron 2: le altre novelle del Boccaccio et de Gli altri racconti di Canterbury, Guerrini nous entraine cette fois en Orient le temps de quatre sketches reliés par l'escapade de deux prisonniers, Arcita et Palemone, qui doivent impérativement ramener à un pacha impuissant les meilleurs contes orientaux s'ils veulent avoir la vie sauve et ainsi épouser sa soeur. Nos deux larrons partent alors au pays des mille et une nuits et chacun tente de trouver une fabuleuse histoire à raconter au pacha.
Le problème ici est que les histoires sont d'être aussi fabuleuses que le titre pouvait le laisser espérer. Guerrini accompagné de son scénariste habituel Luigi Russo signe quatre sketches assez fades, jamais très drôles ni inspirés mais surtout totalement dénués de cette magie qui devrait caractériser l'Orient.
Le premier segment, Il riso, traite d'une jeune épouse qui doit aller chercher du riz chez le marchand, un roublard qui préfère se faire payer en nature qu'en argent. A chacune de ses visites, la jeune femme se fait donc sodomiser jusqu'au jour où c'est son mari qui ira acheter le riz pour le plus grand malheur de son fessier.
La seconde histoire, Il califfo, nous fait faire connaissance avec un calife récemment marié à une belle jeune fille qui se refuse à lui. Fort frustré, il se console en allant se faire faire des massages lorsqu'on découvre la raison de son infortune. Son sexe est si petit qu'il fait fuir les femmes. Mais l'habit ne faisant pas le moine, une fois excité, il devient aussi gigantesque qu'une obélisque.
Le troisième sketch, Re Astolfo, certainement le plus faible et le moins inspiré, nous fait partager les déboires d'un roi et de son page, fatigués de l'infidélité des femmes tandis que l'ultime conte, L'angelo, repose sur la vengeance d'un mari contre sa femme qui lui a fait croire que chaque nuit un ange venait la visiter et lui faire l'amour.
A la fin des récits, les deux voleurs de retour chez le pacha vont tenter de tricher. Palemone fera croire que son compagnon est mort durant leur périple afin d'obtenir la main de la princesse mais le sort en décidera autrement puisqu'un voleur de grand chemin le castrera juste avant le mariage.
C'est alors que Arcita réapparait à son tour et trouvera sa place auprès des favoris du pacha.
Si on ne se laissera guère prendre à cet Orient de pacotille reconstitué en studio, on ne se laissera guère plus séduire par ces quatre contes bien peu excitants mais plutôt ennuyeux réalisés sans grande imagination qui se termineront dans un gigantesque capharnaüm de lancer de nourriture. Tout le charme de l'Orient disparait donc au profit d'une traditionnelle comédie érotique italienne où l'érotisme demeure en outre fort sage. Quelques nus féminins et même masculins notamment pour le segment Il califfo, quelques scènes érotiques légères ne devraient pas réellement enthousiasmer l'amateur de polissonneries qui restera
ouvertement sur sa faim. Seul le second sketch, grivois et plutôt audacieux, relève le niveau de ce décamérotique qui se voulait scabreux mais ne l'est jamais vraiment. N'est pas Pasolini qui veut et Guerrini n'est bien entendu pas allé chercher ses comédiens en Orient mais en Italie. C'est ainsi que dans cet Orient de carton les différents protagonistes parlent toute une diversité de dialectes italiens qui font sonner ces contes encore plus faux.
Reste une jolie distribution dont l'amateur se réjouira. Dans la peau du pacha impuissant se glisse l'inénarrable Salvatore Baccaro, l'inoubliable monstre de Holocaust nazi et Salon kitty tandis que gravitent autour de lui quelques uns des acteurs récurrents aux oeuvres de Guerrini tels que Roberto Borelli et Alessio Gaspa. Renato Cecilia et Enzo Pulcrano, les deux prisonniers, sont quant à eux des habitués des décamérotiques.
Quant aux actrices, on aura le plaisir de retrouver quelques noms souvent associés au genre tels que l'allemande Dorit Henke qui incarne la princesse, une des inoubliables jeunes victimes de Salo, Mariann Fulop et Barbara Marzano.