Malabimba
Autres titres:
Réal: Andrea Bianchi
Année: 1978
Origine: Italie
Genre: Horreur / nunsploitation / érotisme
Durée: 86mn (soft version) / 99mn (Hardcore version)
Acteurs: Katell Laennec, Mariangela Giordano, Patrizia Webley, Enzo Fisichella, Giuseppe Marroco, Elisa Mainardi, Pupita Lea Scuderoni, Claudio Zucchet,...
Résumé: Lors d'une séance de spiritisme, l'esprit maléfique de la comtesse Lucrezia se réveille et va prendre possession d'une adolescente, l'androgyne Bimba, l'unique fille du châtelain. Seule sa nurse, Soeur Cristina, une nonne dévouée, pourra lui venir en aide et vaincre l'esprit démoniaque mais au prix de quels sacrifices!
C'est en 1978 que Andrea Bianchi, avant tout spécialisé dans le petit film érotique avant d'être un des piliers de l'âge d'or de la pornographie italienne dans lequel il termina sa carrière, réalisa cette petite bande d'horreur gothique qui se rattache définitivement au filon des sous-Exorciste transalpins. C'est avec un certain plaisir qu'on suit ce sympathique mais curieux euro-trash plutôt efficace grâce d'une part aux décors flamboyants du toujours superbe château de Balsorano, le supposé château maudit où le Mal semble s'être infiltré, d'autre part à deux séquences spécifiques, celle qui ouvre le film, la séance de spiritisme, et celle qui le clôt, l'exorcisme.
Lors de l'impressionnante ouverture durant laquelle l'esprit de la comtesse se réveille Bianchi parvient très rapidement à instaurer un véritable climat d'angoisse. Un ouragan se déchaine dans le château, les vents de l'Enfer se lèvent, des halètements et des grognements inhumains résonnent dans les interminables couloirs tandis que les hôtes sont tour à tour possédés. Les chemisiers craquent dévoilant ainsi de gourmandes poitrines, robes et culottes se déchirent, s'envolent au grand effroi de ces dames! L'esprit maléfique de la comtesse cherche sa proie et c'est finalement sur la jeune Bimba, une adolescente en proie aux premiers tourments de la sexualité, que son choix s'arrêtera. Bimba va alors agir sous l'emprise du Démon. Lentement l'adolescente se transforme en une créature lubrique, assoiffée de sexe, que rien ne pourra plus arrêter si ce n'est peut être sa nurse, Soeur Cristina, une religieuse bien peu investie dans sa mission divine.
C'est pour Bianchi l'occasion de nous offrir une longue série de scènes érotiques toutes plus osées les unes que les autres qui en fait composent l'essentiel du film. L'horreur fait vite place à un long film érotique, un véritable sexploitation, qui très souvent flirte avec la pornographie. Malabimba est en fait un film de possession sexuelle. Les principales protagonistes passent ainsi le plus clair de leur temps à faire l'amour tandis que notre lolita se masturbe et épie les ébats des châtelains tout en tentant d'imiter à la perfection les mimiques de Linda Blair. Elle reproduit comme un calque ses grimaces et répète avec application ses désormais célèbres injures blasphématrices. Si les scènes X dans lesquelles aucune des actrices du film ne fut impliquée furent tournées bien plus tard, destinées au marché étranger, Malabimba regorge cependant de séquences fort croustillantes et particulièrement audacieuses dans sa version originale notamment celles impliquant l'insatiable Patrizia Webley, la châtelaine nymphomane, qui laissent songeur. On n'oubliera pas de si tôt la séquence de la défloration de soeur Cristina. Après lui avoir fait l'amour, Bimba lui transpercera l'hymen à coups de poing sous les hurlements de douleur de la malheureuse. Sujette à controverse reste encore aujourd'hui la scène où Bimba fait une fellation à un vieillard paralytique. La jeune actrice l'a t-elle réellement faite ou s'agit il d'une doublure? Le doute subsiste. Aussi salaces soient elles, certaines séquences sont souvent amusantes. La plus étonnante et surtout originale demeure celle où un
petit ours en peluche à qui les forces infernales ont donné vie fait un
cunnilingus à Bimba après avoir fouillé amoureusement sa culotte.
Malabimba se clôturera sur un final explosif où on retrouve enfin toute l'énergie et l'horreur des premières minutes. Comme tout bon film de ce type qui se respecte, il se terminera donc par l'incontournable exorcisme durant lequel les forces du Mal vont de nouveau se déchainer à travers cette fois l'adolescente et la dévouée nonne. Elles vont devoir s'affronter afin que l'esprit maléfique de la comtesse quitte le corps de la jeune fille.
Bianchi, réalisateur du désormais culte Manoir de la terreur et du ridicule sexy giallo Nude per l'assassino, deux autres perles de l'euro-trash transalpin, nous offre une oeuvre intéressante, à la fois belle et macabre, correctement interprétée, photographiée et mise en scène. Malabimba, rythmé par une angoissante partition musicale empruntée à La morte ha sorriso all'assassino, devrait ainsi réjouir les amateurs de films de possession tout en satisfaisant les fans de nunsploitation et d'érotisme brut.
Outre Patrizia Webley on retrouvera la brune et opulente Mariangela Giordano bien peu crédible et surtout ridicule sous la défroque de Soeur Cristina, un des points faibles de la distribution. Sa carrière alors en plein déclin Mariangela apparaitra de plus en plus par la suite dans des films érotico-hard dont le porn-giallo Giallo a Venezia et Patrick vive ancora. Quant à Bimba elle est jouée par la jeune et convaincante française Katell Laennec, une mystérieuse actrice au look androgyne dont on ne sait rien et dont ce fut le seul et unique film. Katell disparaitra par la suite de la surface de la planète semble t-il jusqu'à ce que le secret de ses origines soient enfin dévoilées quelques cinquante années plus tard.
Malabimba, un des tout derniers sous-Exorciste que l'Italie tourna, reste à ce jour un des films pour lequel on se souvient encore de Bianchi, un bel exemple d'euro-trash transalpin qui ne reculait alors devant aucun effet pour satisfaire les envies perverses de son public. Voilà un agréable mélange de sexe et de violence devenu aujourd'hui un classique du genre. On évitera par contre sa pseudo suite réalisée quelques années plus tard, l'ennuyant La bimba di Satana.