Maniaco Deprebis

Cette élégante brune aux allures quelque peu androgynes, un petit grain de beauté joliment placé sur le coté gauche de la bouche, fut une des figures génériques d'une poignée de sexy comédies dès le milieu des années 70, début d'une carrière qui s'étendit sur presque dix ans soit une vingtaine de films et téléfilms en tout et pour tout dans lesquels elle n'eut que très rarement des rôles de premiers plans. Sa réputation elle la doit surtout à deux films, les deux seuls où elle interpréta enfin un personnage de premier plan, deux incontournables films érotiques du début des années 80 dont un qui la vit franchir le pas de l'érotisme vers la pornographie lors d'une scène aujourd'hui culte. Si elle s'est assagi par la suite et orienté vers des films d'un niveau supérieur elle n'en est pas moins perdu de sa splendeur. Découvrons aujourd'hui une décennie de films tout en découvrant sa brune interprète, Antonella Antinori.

Si on ne connait quasiment rien des origines de la brune Antonella Antinori de son véritable nom Antonella Angelucci on sait toutefois qu'elle fait ses débuts à l'écran en 1976 dans l'insipide sexy comédie de Mario Bianchi L'infermiera... di mio padre dans lequel elle tient le très court rôle de Giusi, la fille de Lina Franchi, une simple apparition en tenue légère devant laquelle Francesco Mulé tourne de l'oeil. Antonella va dés lors devenir une habituée des rôles secondaires voire de simple figuration dans bon nombre de comédies. Elle est ainsi à

l'affiche l'année suivante de Travolto dagli affetti familiari de Mauro Severino avec Lando Buzzanca et Gloria Guida. Elle y interprète une simple agent immobilière dans une poignée de courtes séquences. Toujours dans ce même registre elle est au générique de Croissants à la crème / Cornetti a la crema de Sergio Martino où elle tient le rôle de la maitresse de Gianni Cavina. On la retrouve également dans Delitto in formula Uno de Bruno Corbucci (la maitresse d'un des tueurs chargés de tuer Tomas Milian), dans Borotalco de Carlo Verdone (la secrétaire des deux principaux protagonistes) et surtout dans Le manoir de la terreur de

Andrea Bianchi dans lequel elle est l'épouse de Simone Mattioli à qui le réalisateur réserve une double mort particulièrement gore, le crâne tout d'abord transpercé par un éclat de verre puis devenue zombi, la tête explosée contre une baignoire par une Mariangela Giordano hystérique.
Si Antonella est jusqu'alors apparue souvent en petites tenues ce sont surtout ses prestations érotiques dans une poignée de films salaces dont beaucoup se souviennent aujourd'hui, des bandes coquines pour lesquelles Antonella laissait la plupart du temps tomber son vrai patronyme pour être créditée sous son pseudonyme habituel Antinori. Son

premier rôle déshabillé elle l'obtient en 1979 dans la comédie de science-fiction de Enzo Milioni Quello strano desiderio dans laquelle elle est une des deux extra-terrestres qui courent nues dans la prairie à la toute fin du film. La même année on l'admire dans le sexy giallo de Mario Gariazzo Play motel où après une longue et fort sexy séance photo orchestrée par Mario Cutini elle interprète une scène particulièrement chaude. En parfaite escort girl elle doit se soumettre aux désirs pervers d'un vieux client qui après lui avoir versé du champagne sur le vagin exige de la sodomiser avec la bouteille, une séquence là encore culte même s'il est quasiment certain que Antonella fut doublée pour les plans les plus

rapprochés. Mario Bianchi fait de nouveau appel à ses services en 1981, cinq ans après L'infermiera... di mio padre, et lui offre le rôle principal de La dottoressa di campagna, un rôle fort déshabillé qui nous réserve une jolie surprise finale lorsque Mark Shanon à qui elle fait l'amour découvre que notre fameuse toubib du titre jouée avec désinhibition par Antonella est en fait un transsexuel. Mais c'est sa prestation dans Con la zia non è peccato de Giuseppe Pulieri qui restera inoubliable. Pour la seule et unique fois de sa carrière Antonella va se laisser aller à une longue scène pornographique non doublée aujourd'hui culte, une audacieuse et frénétique masturbation frontale plus qu'explicite suivie de longs

ébats saphiques particulièrement incandescents avec sa compagne Marina Frajese (la tante du titre). Si les motivations qui ont poussé Antonella à franchir le pas de l'érotisme à la pornographie restent inconnues Pulieri avoue que les deux actrices se sont beaucoup amusées lors du tournage de cette scène et ajoute garder d'Antonella le souvenir d'une femme brillante d'une grande beauté. Par la suite Antonella n'apparaitra plus qu'une seule fois en tenue sexy. Ce sera pour la comédie W la foca où à demi-nue elle est la maitresse sadomasochiste de Bombolo.
La suite de la carrière de la brune comédienne sera bien plus sage. Elle est une mère

bourgeoise et intransigeante dans Ciao ma' de Giandomenico Curi. Elle est l'amie de l'amant de Stefania Sandrelli dans D'annunzio de Sergio Nasca. Dans Maya le film d'horreur de Marcello Avallone elle est la mère d'un petit garçon destiné à être sacrifié sur l'autel satanique. En 1982 elle aurait du être aux crédits du sexy giallo Delitto carnale de Cesare Canevari aux cotés de Moana Pozzi mais au final elle ne fut pas retenue. Antonella apparait par contre au milieu des années 80 dans quelques téléfilms et séries télévisées parmi lesquelles Testimone oculare de Lamberto Bava dans laquelle elle est l'aveugle qui s'occupe de Alessio Orano, la très populaire I ragazzi della 3 C, Mussolini and I, Professione vacanze et I ragazzi del muretto en 1989 qui semble avoir été le tout dernier rôle de sa carrière d'actrice.

Le doute en effet subsiste encore aujourd'hui puisqu'une rumeur à ce jour toujours non confirmée voudrait que Antonella soit apparue en 2001 dans la série lancée par Mediaset Il bello delle donne.
Une chose est par contre certaine. Après avoir abandonné son métier de comédienne Antonella devint un temps la maitresse d'un des plus importants dirigeants socialistes italiens Claudio Martelli. Sans quitter l'univers du 7ème art Antonella s'est ensuite reconvertie dans une toute nouvelle branche, celle d'agent cinématographique, une activité qu'elle exerce encore aujourd'hui. Elle fut notamment l'agent de la fameuse chanteuse comédienne présentatrice Ambra Angiolini.