Maya
Autres titres:
Real: Marcello Avallone
Année: 1989
Origine: Italie
Genre: Horreur
Durée: 90mn
Acteurs: William Berger, Peter Phelps, Mirella D'Angelo, Cyrus Elias, Mariella Valentini, Mariangela Ayala, Erich Wildpret, Antonello Fassari, Antonella Angelucci, Tullio Cavalli, Enrique Soto...
Résumé: Quelque part au Mexique, le vieux professeur Salomon Slivak, fasciné par la culture Maya, découvre qu'il existe d'entrer dans le monde des esprits. Il aimerait également découvrir la vérité sur le roi Chibalda. C'est alors qu'une mystérieuse force surnaturelle le tue. Son corps est retrouvé au pied d'une pyramide maya, mutilé, le coeur arraché. Sa fille, Lisa va tenter de découvrir les circonstances exactes de la mort de son père tandis que les villageois préparent une fête en l'honneur du Dieu Xibalbay. D'autres morts rituelles ont malheureusement lieu. Lisa et ses amis aidés par le vieux Francesco vont alors essayer d'exorciser les forces du mal libérées par le professeur...
Réalisé en 1989 alors que le cinéma de genre transalpin était depuis quelques années déjà bien moribond, Maya, est le deuxième et ultime film d'horreur que réalisa Marcello Avallone, réalisateur bien peu prolifique puisqu'il n'a à son actif que cinq films dont un bien triste Spettri / Spectre et quelques gentilles polissonneries telles que Cugine mie.
Tout comme Spectre, Maya prend comme point de départ une sombre histoire d'archéologie qui va déboucher sur une bien terrible malédiction, un peu à la manière de Manhattan baby de Lucio Fulci dont ce nouveau métrage de Avallone pourrait être une pâle copie mexicaine puisque quelque part sur les terres où jadis vécut le peuple maya, un vieux professeur a découvert qu'on pouvait entrer dans le monde des esprits au moment même où le terrible Dieu Xibalbay le foudroie. Sa fille va alors vouloir faire toute la lumière sur sa mort et tenter d'exorciser les forces du mal libérées par son défunt père.
Rien de très neuf donc du coté des sites archéologiques du Bis italien et ce n'est pas le film de Avallone qui risque de donner un coup de fouet à un cinéma que plus rien ne peut désormais sauver de l'agonie. Aussi convenu que confus, truffé d'incohérences et
d'illogismes, le scénario de Maya avoisine le néant à l'image même du néant dans lequel le vieux professeur a été aspiré. Avallone tente de combler ce vide comme il peut avec un peu et et n'importe quoi dont de nombreuses scènes érotiques qui reviennent à intervalles réguliers soit à peu près toutes les vingt minutes. On le sait, le sexe est un bon moyen de garder en éveil le spectateur, le problème est que ces scènes sont plus frustrantes qu'excitantes tant elles sont fades et inoffensives. Et ce ne sont pas les effets sanglants sur lesquels on pourra se rattraper. S'ils s'annoncent à chaque fois sadiques et donc tout à fait jouissifs, ils sont inéluctablement sabordés par une absence de mise en scène et une auto censure désolante. On devra simplement se contenter du crâne éclaté d'une jeune fille dans sa salle de bain, un visage rapidement crocheté par des hameçons qui rappelle quelque peu The sect de Michele Soavi ou un pauvre homme crachant des vers de terre. Quant aux effets spéciaux, préhistoriques, ils se réduisent le plus souvent à un déluge de jeux de lumières bleutée et de fumigènes qui cachent la pauvreté de l'ensemble.
Malgré cela, Maya se laisse pourtant visionner sans trop de mal pour principalement trois raisons essentielles: sa superbe photographie qu'on doit à Silvano Ippoliti, presque irréelle, ses maquillages fort réussis signés Franco Casagni et Franco Prestopino qui travailla jadis avec Fulci et sa sublime et envoutante partition musicale. Elles parviennent à créer un semblant d'atmosphère, étrange, hypnotisante, et sauver le film de la catastrophe. On se surprend alors à imaginer ce que Maya aurait donné quelques années plus tôt entre les mains d'un réalisateur plus chevronné.
En tête d'affiche on retrouve le vétéran William Berger qui très vite disparait, les insipides Mirella d'Angelo échappée du Caligula de Tinto Brass, de Ténèbres et Hercules et le très avenant Peter Phelps, aussi mignon qu'inexpressif, qui quelques années plus tard sortira pour notre plus grand plaisir le maillot de bain rouge de Alerte à Malibu avant de se transformer surfer pour Point break. On retiendra surtout l'inquiétant faciès de Antonello Fassari.
Série Z fauchée, bricolée, Maya est une tentative poussive et ratée de film d'horreur atmosphérique. Il représente tout simplement les ultimes spasmes de tout un pan du cinéma transalpin agonisant. S'il y eut bien pire que Maya, cela n'est en rien un compliment pour Avallone.