Solvi Stubing: quand la bière se fit femme
Blonde, élégante, son nom fait définitivement partie de l'univers du cinéma de genre italien même si ses origines sont allemandes à l'instar de sa plantureuse consoeur Karin Schubert. Si comme bien d'autres actrices elle dut se contenter le plus souvent de simples seconds rôles lorsqu'elle n'était pas tout bonnement reléguée à des personnages de troisième ou quatrième rang, elle n'en demeure pas moins une comédienne aux nombreux talents qui multiplia les activités. C'est une blonde bien fraiche en main que nous vous invitons dés à présent à mieux pénétrer l'univers artistique de la blonde Solvi Stubing.
Si sa mère lui octroya un prénom typiquement suédois, c'est cependant à Berlin que Solvi est née le 13 janvier 1941. C'est en 1964 à tout juste 23 ans que Solvi fait ses premières armes au cinéma en apparaissant aux cotés de Jean-Claude Brialy dans Je la connaissais bien. C'est le début d'une carrière qui s'étalera sur quasiment trente trois ans soit quelques trente cinq films en tout et pour tout dans lesquels elle n'eut pratiquement jamais de premiers rôles. Elle dut en effet le plus souvent se contenter de seconds rôles lorsqu'elle n'était pas purement et simplement réduite à faire de la figuration. Cela n'empêchera pas la blonde Solvi de toucher à pratiquement tous les genres.
Elle est ainsi au générique de trois westerns Lo sceriffo che non spara de José Luis Monter et Renato Polselli, Garringo de Rafael Montero Marchent et Blindman le justicier aveugle de Fernando Di Leo et d'un sexy giallo, Nue pour l'assassin de Andrea Bianchi.
On la voit dans plusieurs polars et films d'espionnage dont New York appelle Superdragon de Giorgio Ferroni avec Marisa Mell, Due mafiosi contro Al Capone avec le tandem comique Franchi et Ingrassia, Come svaligiammo la banca d'Italia, Opération San Gennaro de Dino Risi avec Nino Manfredi ou encore Echec au gang de Umberto Lenzi. Solvi fait alors un bond dans le temps et se retrouve dans le très bon peplum Les Amazones filles pour l'amour et pour la guerre de Alfonso Brescia avant de tourner dans une série de sexy comédies dont entre autres Ah si j'étais restée pucelle de Günter Schlesinger dans laquelle elle tient pour une fois un des rôles principaux, A l'italienne de Nanni Loy, Pussycat pussycat I love you auprès de la slave Beba Loncar et Les aventures du brigadier Gérard de Jerry Skolimowski. Outre sa participation dans Nue pour l'assassin, l'amateur se souviendra de
Solvi pour son rôle dans le nazisploitation de Rino Di Silvestro, Les déportées de la section spéciale SS dans lequel elle incarne la terrible kapo Greta.
Si Solvi a beaucoup travaillé en Italie elle n'a jamais pour autant délaissé son pays natal puisqu'elle travailla beaucoup en Allemagne également. Ses congénères purent ainsi l'admirer dans toute une série de dramatiques mais aussi dans quelques comédies et même un film musical destiné avant tout pour la jeunesse Heintje: eine herz gejt auf reisen.
Le cinéma ne fut qu'une des nombreuses activités de la belle Solvi. Entre 1967 et 1969 elle travailla comme beaucoup de ses consoeurs et confrères pour la très fameuse Lancio et apparut ainsi dans sept romans-photos. Elle en fera un huitième et dernier en 1972. Lorsqu'elle ne tournait pas pour le cinéma, ne se transformait pas en héroïne de romans-photos et ne posait pas pour moult magazines masculins dont Playboy et Playmen, Solvi montait sur les scènes de théâtre. Elle joua ainsi de nombreuses pièces sous la direction de grands metteurs en scène dont Garrinei et Giovannini.
Mais Solvi restera surtout et avant tout l'image des bières Peroni dont elle sera l'égérie de 1968 à 1979 à travers de nombreuses publicités et affiches aux cotés notamment de Terence Hill.
C'est en 1987 que Solvi met un terme à sa carrière d'actrice après un ultime film, le thriller de Giovanna Lenzi et Sergio pastore Delitti. Elle va alors changer d'orientation sans pour autant complètement quitter le monde du 7ème art. Solvi devient en effet journaliste cinématographique, une activité qui lui apportera beaucoup de plaisir. Elle créera de nombreuses chroniques (Ciak si gira, Cinerama, Cinemondo, Cine news, Magic cinema, Cinema al cinema...) pour lesquelles elle fit de nombreuses interviews diffusées sur les chaines locales italiennes. C'était pour Solvi une manière de rester en contact avec ceux dont elle partagea l'affiche durant tant d'années. Elle a toujours tenté d'apporter à ses interviews une touche très personnelle qui fit leur succès car dit-elle qui mieux qu'une ancienne actrice peut réellement connaitre l'univers du cinéma et de ce métier.
Solvi a toujours été politiquement très engagée et fut très active en Italie. Elle fit partie de la commission européenne de la femme sous la présidence de Craxi. En mai 2004 elle se présenta comme candidate italienne au Parlement européen afin de représenter la droite pour l'Alleanza nazionale, un des partis conservateurs italiens. Elle fera un retour éclair au cinéma en 2006 en apparaissant dans le film Il punto Rosso de Marco Carlucci.
Solvi s'est malheureusement éteinte paisiblement chez elle, dans sa jolie maison à Rome, le 3 juillet 2017 des suites d'une longue maladie.