Quella villa in fondo al parco
Autres titres: Ratman / Terror house
Real: Giuliano Carnimeo
Année: 1988
Origine: Italie
Genre: Horreur
Durée: 80mn
Acteurs: David Warbeck, Janet Agren, Eva Grimaldi, Luisa Menon, Nelson de la Rosa, Werner Pochath, Anna Silva Grullon, Pepito Guerra, Jose Reies, Victor Pujols, Franklin Dominguez...
Résumé: Un scientifique a crée une nouvelle espèce issue d'un croisement entre un rat et une guenon. La créature parvient à s'échapper et commence à décimer les touristes d'une île des Caraïbes où se déroule une séance photo. Quand une des modèles disparait, sa soeur accompagnée d'un écrivain, va tenter de la retrouver persuadée que quelque chose de grave lui est arrivée. La créature quant à elle continue à tuer...
Alors en fin de carrière, Giuliano Carnimeo à qui on doit entre autres quelques uns des fleurons du western spaghetti réalise après toute une série de sexy comédies, un véritable plagiat de Mad Max 2, Les exterminateurs de l'an 3000, et ce film d'horreur Quella villa in fondo al parco produit par Fabrizio De Angelis qui sera son triste chant du cygne.
Au vu du titre l'esprit imaginatif de certains risque de voir à un appétissant amalgame entre le film de Lucio Fulci, Quella villa accanto al cimitero et celui de Ruggero Deodato La casa sperduta nel parco avec lesquels bien malheureusement il n'entretient aucun point commun. Pas de maison ici encore moins de parc mais une simple histoire de croisement génétique qui va engendrer un monstre qui se retournera contre son créateur. C'est pourquoi on préférera le titre français, Ratman, beaucoup plus en accord avec le contenu du film puisque Carnimeo nous invite à faire connaissance avec une nouvelle espèce, un hybride entre le rat et la guenon! Cela donne une sorte de minuscule homme-rat aux dents acérées et recouvert de poils, un redoutable prédateur sanguinaire qui va lacérer bien de malheureuses victimes sur une île des Caraïbes.
Le point de départ est intéressant mais jamais il ne sera réellement utilisé. De cette expérience génétique ne subsiste qu'une créature minuscule mi-homme mi-rat dont la seule fonction est de décimer un par un la quasi majorité des acteurs du film lors de séquences que Carnimeo étire en longueur afin d'atteindre les 90 minutes de métrage réglementaires. Ratman est un simple film d'horreur certes sanglant mais qui entre deux meurtres nous ballade sur cette île des Caraïbes où quelques plantureuses modèles posent lors de longues séances photo. Quand une des modèles disparait mystérieusement sa soeur part à sa recherche flanquée d'un écrivain qu'elle a rencontré à l'aéroport. Commence alors une poussive enquête à laquelle ni l'un ni l'autre ne semble croire. Le pauvre David Warbeck n'a guère autre chose à faire que de promener sa carrure de baroudeur sur cette île tout en protégeant une Janet Agren plus inexistante et mono expressive que jamais.
Après bon nombre de séries Z dans laquelle elle s'est fourvoyée dans les années 80 ( Panic, La notte degli squali...) Janet mis un terme à sa carrière après cet ultime faux pas, fatiguée d'un métier où elle n'a jamais réellement trouvé sa place. Et fatiguée janet l'est de façon évidente ici, totalement perdue une fois de plus dans cette histoire abracadabrante dont les dialogues répétitifs et souvent aberrants ne peuvent qu'engendrer l'hilarité à l'instar des pseudo rebondissements dont le scénariste en manque d'imagination s'est cru obligé d'agrémenter le récit.
Si de surcroit on oubliera les incohérences et les illogismes qui s'accumulent de minutes en minutes, la stupidité des différents protagonistes, le ridicule de certaines situations et une fin ouverte prévisible un brin décevante, ne subsiste au crédit du film que quelques rapides plans sanguinolents qui devraient selon frustrer ou plaire aux amateurs de gore, une jolie partition musicale et la présence du regretté Nelson De La Rosa, l'homme le plus petit monde, dans le rôle du monstre, toujours aussi impressionnant non pas pour son maquillage réduit à une paire de dents particulièrement pointues, deux mains griffues et un corps recouvert de cirage noir mais pour la prestation de Nelson lui même qui parvient à rendre son personnage aussi cruel que pathétique.
On se souviendra également de la présence de l'opulente mais physiquement vulgaire Eva Grimaldi, l'atout érotique du film, mais certainement pas pour ses talents d'actrice qui avoisinent le degré zéro mais pour les courbes de son corps que Carnimeo détaille lors d'une scène de douche et d'une amusante séance photo maritime rythmée par une horrible musique disco et mollement dirigée par un Werner Pochath lui aussi bien fatigué.
Reste ce charme typique de ce cinéma transalpin alors depuis bien des années à l'agonie, autre gros défaut dont souffre Ratman. On peut se laisser aller à imaginer ce que cette histoire de manipulations génétiques aurait pu donner à l'âge d'or du cinéma d'horreur italien. Mollasson, jamais plausible Ratman sans cependant être totalement désastreux devrait tout de même faire plaisir à quelques invétérés de ce type de cinéma grâce notamment à quelques jolis plans gore, quelques séquences à suspens et la présence de ce monstre nain animalier même si Ratman demeure le reflet d'un cinéma de genre bel et bien moribond.